De retour sur la scène quotidienne, là où les rendez-vous s'entremêlent avec les téléphones à faire, les vêtements à plier et l'écriture salvatrice!
Vacances, Part Two.
J'avais oublié de mentionner que, lorsque nous sommes arrivés le soir tard à notre hôtel, nous avons eu une drôle de surprise. La chambre était on ne peut plus minuscule, au deuxième étage (avec la réception sous nos pieds et d'autres pieds de touristes au-dessus de nos têtes!) et pas d'air climatisé. Pour un soir de canicule, c'était l'idéal, quoi.
Tout de go, nous sommes redescendus à la réception afin d'avoir un éclaircissement sur notre réservation:
- Rebonsoir, Monsieur. Nous avons une question.
(J'ai laissé X-Man faire le boulot du client-curieux, il a le tact et le sérieux. Yes Mister)
- Oui?
- Quand nous avons réservé la chambre, il était mentionné "Chambre régulière + lit double côté fleuve"... or nous n'avons pas de lit supplémentaire. (Mais nous avions la vue sur le fleuve, ça c'était gagnant! Sauf que le soir, à 22h00, on ne voyait pas encore la splendeur!)
- Et...
- Nous espérions avoir deux lits... je ronfle et vous voyez ce que je veux dire...
(Je suis devenue rouge... de quoi on avait l'air? D'un couple dysfonctionnel incapable de s'endurer??? C'est pas de ma faute à moi si ça n'existe pas, des bouchons assez efficaces pour enterrer le F-18-version-nez-d'homme!!!)
Le maître d'hôtel a fait un sourire en coin. Il comprenait. Et il nous a expliqué:
- Votre chambre est comme vous l'aviez réservée. "Chambre régulière +", c'est la catégorie et "lit double côté fleuve", c'est votre +". Vous comprenez?
Je suis intervenue. La sémantique, la syntaxe et les subtilités de vocabulaire, ça me connaît.
- Ben voyons donc! Chambre régulière +!!! Il fallait le mettre en caractère gras et séparé, en italique ou mettre une légende... c'est tellement pas évident... et c'est décevant, admettez...
Il a souri encore. Et j'ai tenté de lui expliquer qu'il devrait refaire son appellation pour toutes les chambres afin de ne pas semer la confusion chez les intellos de ce monde, mais il m'a fermé le clapet en me disant que c'est un logiciel qui est dans tous les hôtels du Québec et que c'est ainsi.
(Sors de chez toi, la grande!)
X-Man souriait, l'air de remercier le mec d'avoir trouvé The argument-béton pour m'arrêter la déblatération-franco-sémantico-machin. Et le maistre, il a dit qu'il pourrait nous réserver une chambre pour le lendemain avec un lit "Queen" dans le bâtiment adjacent. Pour 10$ de plus, on aurait l'air climatisé, un balcon et aucun voisin dessus-dessous.
Nous sommes remontés dans notre garde-robe-déco-jaune-à-fleurs-rouge-vin et nous nous sommes affalés sur le mini-lit. Criiiiiiiiiiiiiiiiiiiic, craaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac, iiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnn... Monsieur le lit avait son mot à dire. Pas moyen de respirer que le craquement répondait!!! J'ai croulé de rire, de fatigue et de "Franchement, on repassera pour la nuit de noces..." Nous avons pris une douche dans le corridor ou presque (j'ai tellement ri, là aussi!) et nous nous sommes envoyés en l'air: dans les bras de Morphée. (Je précise que Morphée c'est un mec, alors y'en a eu que pour moi! hahaha!)
Au petit matin... on n'avait pas dormi beaucoup... la chaleur étant un facteur admirable et les ronflements aussi sympathiques qu'un ouaouaron en rut muni d'un porte-voix. Mais on a vu la vue (wouhou) et on est sorti déjeuner sur le bord de l'eau... pour ensuite nous balader sur la plage pendant un looong moment. Fallait m'entendre crier chaque fois que le fleuve me touchait les pieds... une fillette en délire. Ou plutôt, une mère en vacances. Une femme avec son homme. Le bonheur dans le sable sous nos pieds.
L'après-midi, nous avons été nous balader du côté de L'Isle-aux-coudres (et oui, je me suis levé les coudes en criant "Bonjour l'Île aux Coudeeees!!!" en embarquant sur le traversier. L'idiotie pure, je sais!) et nous avons dû y aller en traversier.
- En traversier??? T'es sûr??? On va encore attendre des heures??? Je ne peux pas... je ne tiendrai pas le coup, tu sais, chéri?
- Mais non, ici, c'est pas la foule comme à Sorel.
On a roulé jusqu'au quai... et le gros bateau, ben il venait juste de partir!!! J'ai manqué d'air.
- Tut tut, l'autre sera là dans 20 minutes. Viens prendre l'air. Allez, c'est tellement beau. Regarde.
Et j'ai regardé. Le fleuve, les montagnes et les touristes, cyclistes, et les locaux. Les gens qui vivent là et qui ne sont pas stressés. Wow. Le calme.
On a traversé pendant une demi-heure. On s'est mis au bout du bateau et on s'est laissé venter le cerveau à toute allure. Une fois de l'autre côté, on s'est arrêté pour casser la croûte dans un Resto-Rétro et on a bouffé un smoked meat avec des frites maison. Tout en écoutant "Mr. Sandman" et en rêvant à notre nuit dans un lit de "King", pour aller dans le vibe Elvis-vieilles-tounes-nappes-à-carreaux-rouges. Repus et en surdose de gras, nous sommes remontés dans la bagnole et nous avons roulé (pas nous, la bagnole!). Paraissait que le paysage de l'île était à couper le souffle et gnangnang. Au bout de 10 minutes de silence, X-Man a lâché:
- "BOOOORING!""" aux cyclistes qui pédalaient "autour" des voitures, et non sur le bord de la route.
J'ai ri comme une hyène et j'étais grandement soulagée. Car en effet, c'est bien beau de "voir" des paysages, mais y'avait rien d'intéressant à faire... (Et tenter le suicide sur un tandem dans les rues étroites avec X-Man et son équilibre légendaire? Nan.) On a piqué au travers de l'île, direction traversier. Et l'attente était au rendez-vous.
Diantre, me suis-je exclamée! J'ai boudé la traversée. Et j'ai rattrapé mon manque de sommeil en dormant dans la voiture. J'avais mon oreiller, X-Man se faisait aller les cheveux dans le vent et le crachin (le mot du voyage) et les tourissses ne s'exclamaient pas trop fort.
Le soir venu, on a soupé dans un resto qui se cherche encore un genre: on vous sert un poisson hyper-chic avec des enveloppes de Ketchup dans une tasse??? Je commande un hambourgeois de veau bio-local-machin avec une relish maison... et ça arrive tout nu dans son pain de sésame.
- Euh... il était mentionné "relish maison"?
- Ah oui... mais on n'en a plus. Le chef n'en fait plus depuis des mois... on n'a pas adapté le menu. Vous voulez de la mayonnaise maison?
- Ouais...
Et elle arrive avec une patente qui ne goûte RIEN. C'est jaunâtre, c'est tiède et c'est liquide. Dégueulasse. J'ai opté pour le tit-ketchup en sachet et j'ai mangé un burger comme si j'étais chez nous. Quoique chez nous, j'aurais ajouté de la saveur.
Point positif: Il y avait une famille allemande à côté de nous et on se sentait dépaysé.
Avant de rentrer à l'hôtel, on a fait les galeries d'art. Et les boutiques de cossins. On a acheté un toutou-coccinelle-sautilleuse-à-spring pour X-Boy. L'ennui du petit s'est montré dans cette boutique où tout nous rappelait les sourires et les câlins du rejeton.
On a marché sur le bord de l'eau. Il faisait encore très chaud. L'ennui est parti avec les derniers rayons du soleil.
Et on s'est endormi comme des rois, dans notre lit "Queen" muet.
Shshshshshs... rrronfl... X-Man, tourne-toi de bord.... rrronfl... shshshshsh...
Zzz.
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