vendredi 23 juillet 2010

Cerveau à louer...

Hier, mes parents venaient nous rendre visite pendant leurs vacances, question de profiter de notre charmante présence et aussi, de notre piscine... c'est l'humour de mon père. Les fruits ne tombent jamais bien loin de l'arbre. (À moins qu'un écureuil enragé joue au tennis avec les branches...)

Ainsi, les pères allaient farfouiner un terrain de golf, tandis que les mères et le X-Boy-new-generation (plus de constipation, ça te refait un homme!) allaient tout gaiement dans un grand magasin de matériel d'artiste, afin de renflouer la non-place pour les mettre. (Les artistes méritent un atelier dans chaque maison. Qu'on passe une loi d'ici un an.)

Sauf que X-Boy (bien que membre du clan-du-bonheur-rectal) ne tolère pas le Homer-De-Cèdre. Nan, chaque fois que je daigne m'y aventurer, c'est la crise de larmes, de "prends-moi-maman" et de "je ne vais quand même pas rester calme dans le panier pendant que tu vas payer, la vieille, oh que non". Et cette fois-ci, je m'étais dit que la présence d'une Mère Supérieure (en âge et en sagesse) calmerait la hargne du bambin contre les rangées attaqueuses et les pots de gouache hyper-menaçants...

Que nenni. Ce fut l'expédition la plus merdique (sans merde, hahah) de mon épopée terrienne. Et faut comprendre le début de l'aventure.

Quand les paternels ont quitté le lieu de ralliement (là où on a une piscine, yé!), nous nous sommes entendus avec eux pour qu'ils nous laissent un cellulaire afin que l'on s'informe du lieu où l'on serait vers midi, afin de savoir si l'on dine ensemble ou non. (aaaah) X-Man me donne son cellulaire, je le dépose dans mon sac à main. C'est ce qu'on m'a dit. Mais moi, grand cerveau, je ne m'en souviens pas. Non, aucune trace dans ma mémoire d'avoir fait ce geste de dépôt à court terme de l'objet rassembleur par les ondes magiques. Et c'est drôle, car ma mère non plus, n'a conservé aucun souvenir de cet échange...

Ainsi, nous avons mis les "zessentiels-anti-crises" du bambin dans son sac à couche, j'ai englouti un muffin au zucchini et nous avons franchi la porte. En la fermant, ma mère me demande:

- Tu as la clé de la maison?

- Non. (je ne blague pas!)

- Hahah, et elle est où?

- À Montréal. Chez nos amis Franco-Québécois. Quand nous sommes partis en voyage dans le trafic routier et marin, on la leur avait laissé, question qu'ils profitent de notre havre piscinier.

- Ok... X-Man le sait?

- Dah, oui... mais c'est correct, on va se téléphoner tantôt.

- Il t'a donné son cellulaire? (Voyez la confusion qui commence)

- Non... ils sont partis avec les deux cellulaires... Attends, je fouille... Non, pas de cellulaire... Gang de gars stupides, c'est donc bien pratique... comment on va faire pour se rejoindre?

- Ah les hommes...

J'ouvre ainsi les portes de mon auto pour y déposer les sacs et j'installe X-Boy dans son fauteuil routier... et je regarde ma mère.

- Euh... Maman? C'est parce que je n'ai pas la clé de MON auto...

- Hahaha...

- Euh non... je ne blague pas. Elle est DANS la maison...

- Ben va la chercher!

- C'était pas une blague non plus tantôt.. Je n'ai PAS la clé de MA maison non plus...

J'ai commencé à tempêter.. Heureusement, le reste de mon cerveau a trouvé une solution!

- Bon c'est simple.. on va prendre ta voiture, Maman. T'as les clés? (Oui ELLE les avait, elle!) Je vais juste installer le siège d'auto de X-Boy et on est correct.

Et c'est là que la fulmination m'est montée aux oreilles. King Kong dixit X-Man avait serré les sangles si serrées que j'étais INCAPABLE de détacher la dernière des trois. J'ai beau avoir les bras de Hulk version féminine, Nan... Madame n'avait pas la force requise. Et dieu sait que mon orgueil en a pris un coup... car à quoi ça me sert d'avoir la carrure d'un fourgon, hein???

En deux secondes, j'ai dit à ma mère qui m'a suggéré gentiment: Tu veux que j'essaie? mais qui a vite compris que non, tu ne VEUX pas essayer:

-Amène X-Boy à l'ombre, je vais chez ma voisine N. (celle qui m'avait traîné à l'aréna cet hiver alors que j'avais laissé mes clés DANS la maison!) et son amoureux va venir m'aider. Je cogne chez la voisine, les fillettes accourent (elles sont tellement mignonnes!), N. écoute mon histoire et se marre total. A., son mec gentil et FORT, arrive dans la cour et observe MON auto et me demande:

- Comment t'as pu ouvrir les portes si tu n'as pas la clé?

Et là, mon cerveau capote... C'est vrai, ça, comment j'ai pu faire? Je regarde à nouveau mon trousseau de clé, et non, la clé n'est pas là... Ma mère, ce génie, me dit:

- X-Man doit avoir oublié de barrer les portes...

- X-Man N'OUBLIE jamais ça... m'enfin.

A. installe de peine et de misère le siège (King Kong aura eu raison de nos orgueils herculéens) et me dit:

- X-Man attache ça serré, hein?

- Mmm. C'est sécuritaire, ça c'est certain.

La petite famille voisine retourne dans sa maison et on réinstalle X-Boy dans le siège d'auto. Mais il faut dire que tout le temps de cette opération de force majeure, il a fait le bruit de fond. THE lancinant son de chignage que j'aborre joyeusement. Je hais quand il fait ça... Ça n'a pas de fin et je ne sais pas ce que ça veut dire. Et il pourrait changer de son... faire des variations dans le thème. Mais non... il s'assure que je l'entende. J'AI ENTENDU, OK!!!

On roule donc vers la destination commerciale avec la radio-X-Boy dans le tapis et X-Mom qui me rappelle que la dernière fois qu'elle était venue magasiner avec moi, j'avais été chercher l'autre voisin R. parce que j'étais incapable de faire démarrer l'auto de X-Man. En effet, j'essayais de démarrer l'engin avec la clé de MON auto... J'ai tellement pesté contre ma stupidité quand R. a découvert les 2 clés sur mon porte-clé Mira (tiens, c'est un chien d'aveugle... peut-être que c'est de là que me vient ma malchance) et lui, il a bien ri. Grrr.

On arrive à destination et ma mère me demande:

- T'as la poussette de X-Boy?

- Hein? Ben non... elle est dans MON auto!!! Câlisse de journée de débiles...

- X-Mom, attention aux gros mots... X-Boy est là et va répéter...

- X-Boy fait UN son... avant qu'il ne répète Câlisse, il va dire "Merde". X-Man dit ça à chaque contradiction quotidienne...

- Bon, ce n'est pas grave, on va le mettre dans un panier.

On a donc installé Monsieur Symphonie Originale dans le panier et la chanson a changé de ton. Plus fort, X-Boy, plus fort!!! T'es capable. Mamie-D (ma mère) a donc sorti le bambin de son siège métallique et l'a emmené dans les rangées. RIEN à faire pour le calmer. On se l'est donc passé de bras en bras pendant les 40 petites minutes qu'on a pu l'endurer sans se retrouver chez le chiro pour les 35 prochaines années... Rendues à la caisse, Monsieur s'est lâché lousse dans les cris de guerre et j'ai couru à la bagnole pour lui donner un bout de sandwich aux oeufs... Monsieur avait faim, j'espérais.

Et j'ai nourri le petit oiseau debout dans un parking sous un soleil de feu avec comme table d'appoint, un panier de métal. Et c'est marrant, de manger dans une voiture, vous saviez? X-Boy s'est transformé en Monsieur-Gigote-Non-Stop et s'est assuré de mettre des oeufs mayonnaisés PARTOUT sur son dossier et les accoudoirs. ET hop, un peu dans les cheveux, sur les pieds, dans les yeux et par terre, dans l'auto de Mamie-D qui ramassait les miettes dans le parking... Allez savoir, elle ne voulait pas que je marche dessus... J'ai si mauvais caractère? Hem.

Après avoir nettoyé X-Boy à grands coups de lingettes humides, j'ai repris le volant direction maison afin de mettre au lit l'autre fatigué. Et de diner. Sur le chemin, j'entends une sonnerie. Mamie-D. aussi. Je crie:

- C'est le cellulaire de X-Man!!! Il est DANS la voiture? Comment ça???

- Attends, je vais fouiller dans ton sac...

- Ben non, il n'est pas là...

Elle l'a sorti. (!!!) C'étaient les hommes. Ils dinaient à La Cave aux Porcs *hahah* et on pouvait aller les rejoindre. NAN, pas question... je n'emmène pas X-Boy là-dedans... IL DORT ENFIN dans l'auto... je ne le sors pas de là...

Et j'ai pesté contre la vie. Pourquoi c'est si compliqué, aussi? Ça aurait été quoi que X-Man aille me faire un double de clé pour la maison? Là, faut que j'aille dans le resto comme une idiote pour retourner ensuite à la maison... Et on n'a pas mangé! On a eu Zéro fun à acheter nos bébelles de peinture et je suis tellement fatiguée.. Pourquoi X-Boy s'est-il levé à 6h00 ce matin? C'est bien trop tôt... Depuis quand j'enlève ma clé de voiture sur mon porte-clés? Je ne fais jamais ça... depuis quand j'oublie tout? Est-ce que je suis folle? C'est quoi mon problème? Je n'ai plus de cerveau?

Je suis arrivée au resto et je suis tombée face à face avec la quiétude et le bonheur des hommes. Ils mangeaient un gros burger en buvant une bière. Tandis que ma mère se mangeait l'estomac dans une voiture au milieu d'un parking où il faisait 59 degrés en compagnie d'un dormeur d'occasion. J'ai sorti mon attirail de féministe frustrée et j'ai beuglé nos péripéties aux hommes en paix. Ils sont habitués à mes esclandres sympathiques (et en passant, j'écris beuglé, mais je n'ai pas haussé le ton) et surtout, à ma hargne quand j'ai faim. ILS ONT RI.

Et j'ai versé une larme de découragement en retournant à la voiture. J'avais beau avoir la clé de la maison, je n'avais pas trouvé la clé pour me calmer le découragement. Par chance, Mamie-D. a le calme d'un fleuve (sans le traversier gossant) et elle m'a rappelé que ce n'était pas si grave... que j'étais simplement fatiguée... que ce n'est pas facile quand notre enfant pleure et qu'on ne sait pas pourquoi. Que l'on allait ressortir cet après-midi et laisser X-Boy aux hommes afin de profiter de notre moment entre filles. Que ce serait parfait, de manger des pâtés de campagne avec une bonne baguette fraîche sur le patio. Aussi bon qu'au restaurant.

On s'est donc installé sur la terrasse-maison et les hommes sont arrivés. Ils arboraient le sourire de "Panique pas, X-Mom, t'es pas folle" et j'ai recommencé à douter de ma capacité de raisonner. Et chacun y est allé de sa petite histoire d'oubli cocasse et tout en avalant un pain croûté digne des rois, j'ai retrouvé le sourire.

Et Mamie-D. a suggéré de rester à la maison. Question de sécurité, vu mon cerveau confus.

Ce fut la meilleure idée de la journée. On s'est baigné en compagnie de X-Boy qui a cessé de chigner une fois dans l'eau, on a mangé des tournedos grillés sur le barbecue avec une salade d'épinards et pour dessert, de la tarte au citron. Et X-Boy s'est couché à 18h30, en chignage intempestif qui s'est solvé en silence total.

À 3h30, cette nuit, il s'est réveillé en pleurs. En arrivant dans la chambre, je l'ai vu en train de manger sa couverture. Les dents, c'était clair... Hier, elles poussaient, cette nuit, elles devaient percer.

Et ce matin, à 9h30, le téléphone a sonné. C'était mon père.

- X-Mom... tu as vu mon maillot de bain?

- Hein? Attends... Oui... il est sur ma clôture de patio...

- Je l'ai oublié...

Hahahahahahahahahahahahahaha.

Vive la famille.

Je suis rassurée. L'asile m'attend dans quelques années.

mardi 20 juillet 2010

Put put!! Put put!!!

Dans le sens de "klaxon", pas dans le sens de péripatéticienne, allez..

Ce week-end, X-Man et moi avons eu le fabuleux honneur de partir en amuûûûûûûûrrreux alors que Mamie-Z avait ouvert grande sa porte à notre X-Boy chéri. Une digne Mamie qui avait déjà sa pinte de lait sans lactose dans le frigo et deux boîtes de jouets dans le salon. Et des couvertures douces comme les nuages et des petits gâteaux maison.
Et même, des cerises fraîches pour nous deux (pour la route) avec des petits sablés dans une boîte en métal rouge avec des coeurs blancs, pour notre nuit de noces, comme elle le disait avec son sourire en coin... Si vous cherchez une Mamie comme celle-là, elle n'est plus disponible. Na.

Ainsi, notre coeur "type fleuve" nous avait incité (sans discussion possible) à retourner à Baie-St-Paul afin de nous reposer les pieds dans le sable et les yeux dans l'horizon. Nous sommes donc partis à 14h30 vendredi après-midi, direction le port de Sorel afin de prendre le traversier pour se retrouver sur la rive nord.

Je n'avais pas souvent pris le traversier et je n'en connaissais pas les us et coutumes. Quelle chance, j'ai eu tout le loisir de les étudier. Premièrement, on nous fait stationner (synonyme de attendre) en plein dans la rue, derrière 13432542542 voitures qui attendent dans l'aire d'attente autorisée. La police fait la circulation, le soleil tape fort sur le toit des bagnoles.

- On a raté le bateau de 14h30.

- Ah.

Tic tac, tic tac... les bien-heureux de Sorel nous regardent bien assis dans leur chaise berçante dépeinturée, la musique joue dans la voiture. Le moral est là?

- On va embarquer dans celui de 15h00.

- Cool. (Je feins la patience, mais X-Man me connaît)

- Fait chaud, hein?

- Oui... passe-moi mon oreiller, je vais cacher mes cuisses, sinon je me change en homard dans les trois prochaines secondes. X-Man, dis-moi (et c'est là que ça commence), pourquoi, estie, les gens sont PARTOUT en MÊME TEMPS QUE NOUS??? Je ne comprends PAS la société... TOUTE la planète est en auto ou quoi??? C'est quoi cette merde que de rester en Montérégie, aussi, hein??? Je n'avais JAMAIS connu ça, moi, DU TRAFIC DÉBILE!!! Pare-choc à pare-choc, pas moyen d'avancer d'un centimètre!!! Explique-moi, stp, je ne comprends pas... ça me décourage... bordel de vie plate... on est TOUJOURS pogné dans l'auto... quand c'est pas Ste-Justine, c'est le trafic pour revenir de l'Estrie un dimanche, car les Montérégiens sortent toujours de leur région plate comme dans plate en platitude... Blablabla...

- On va sûrement prendre celui de 15h30.

- ...

Oui, j'ai cette faculté étrange de gueuler pendant 5 minutes pour ensuite me fermer comme une huître et digérer ma colère. Fascinant comme mammifère, non? C'est mieux ainsi, sinon X-Man se prend un abonnement pour des implants auditifs.

On était les premiers dans la ligne d'attente pour ledit traversier. On est embarqué les premiers. J'ai failli pleurer de joie. MAIS, on est débarqué les DERNIERS. Je n'étais même plus surprise, mais vachement découragée par le temps qui filait à si grande vitesse.

- On va arriver là-bas à 20h00!!! C'est malade!!!

- Non, non, à 19h00, on est là. Un coup rendu sur la rive nord, ça va rouler sur la 40.

C'était intéressant, comme sentiment de liberté, de ROULER vers la 40, une fois rendus à Berthierville. Mais ça n'aura duré que 5 minutes.

- DES TRAVAUX!!! (X-Man n'aime pas les travaux routier... impatient, va!)

- WHAT?? (C'est plus "in" de s'insurger en anglais, observez..)

- What the fuck??? C'était pas inscrit sur le site internet... Maudites vacances de la construction... (X-Man n'aime pas les vacances des constructeurs en vacances eux aussi, dah)

Et ce fut ainsi jusqu'à Québec... Je voulais me transformer en porte-avion et transporter notre attirail paisiblement... mais non, ma génétique me permet seulement le look boeing pas d'ailes...

On est arrivé à Québec à 19h00!!!! Encore loin de Baie-St-Paul. Arrrgh.

Malgré les noix, les chips et l'eau bue à la tonne... fallait arrêter pour souper. Humeur désagréable oblige. Quand j'ai faim, mes neurones tournent à "high" dans la susceptibilité et dans la pseudo-imbécilité. Charmante suis-je-je, quoi. (Quelqu'un veut m'adopter? Je viens aussi avec un SPM totale-joie!)

Nous sommes arrêtés à un St-Hubert à St-Anne-de-Beaupré. Par chance, X-Man m'a fait vachement marrer en me disant d'observer le nombre de plaques d'immatriculation qui venaient du Mexique. En effet, ça pulule de gens du Sud qui viennent en pèlerinage à St-Anne. Paraît qu'elle fait des miracles? hahahah, y'ont rien compris... y'a rien de miraculeux à dormir dans une tente sur le bord de la 20... le miracle, ce serait de ROULER sur la 20 sans trafic. Quand ça m'arrivera, j'irai dire ma neuvaine. hahahaha

Rien de miraculeux non plus de manger au St-Hubert. C'est presque pathétique maintenant. Les portions sont minuscules, il faut payer pour avoir des légumes (les frites, c'est fait avec des patates pourtant?) et la salade de chou, quand tu commandes une salade, ce n'est PAS un must. Et c'est là que j'ai sorti la réplique qui tue:

- X-Man, je crois que j'ai trouvé ce que je veux faire comme métier en septembre. (Ce sujet étant celui qui me hante ces jours-ci... X-Boy commençant la garderie dans un mois, je PANIQUE car je ne sais pas où et quand je travaillerai.... le grand drame final, quoi)

- Ah oui? Et c'est quoi, aujourd'hui?

(Parce que chaque jour, j'ai une nouvelle idée!!!)

- Je veux être designer d'intérieur.

- QUOI??? (il s'est étouffé avec son napkin, je crois) Designer d'intérieur? Ben voyons donc!!!

- Ben quoi??? J'adorrrre décorer!!! Je trippe à trouver les éléments essssentiels à un décor, quand je vais chez quelqu'un, j'ai envie de peinturer les murs et de proposer des tissus... ça me stimule tellement d'harmoniser les couleurs, les textures, blablabla.

- Je vais être plate, mais non. Je ne te vois vraiment pas en designer d'intérieur. C'est la meilleure que tu aies sorti ces temps-ci. Franchement.. ce n'est pas parce que tu regardes Décore ta vie au Canal D que tu es une pro de la décoration. Tu ne connais rien à ce métier. Sais-tu que c'est une classe de rapaces? Que c'est ultra-difficile de percer dans ce domaine, car justement, toutes les matantes de la Rive-Sud regardent Décore ta vie et ne veulent plus engager personne. Les contrats sont trop rares et les personnes qui t'engagent sont des matantes riches et snob qui gueulent quand ce n'est pas à leur goût, et ce n'est JAMAIS à leur goût...

Et là, ma frustration post-trafic-fatigue-d'être-dans-l'auto-on-arrive-trop-tard-à-destination-je-m'endors-bon est sortie...

- Ah ben oui... on sait ben, Monsieur me décourage tout le temps. Si c'est ça qui me rend heureuse, pourquoi pas, hein? Je serais super bonne, tu sauras.

- Oui... bien sûr.. et les calculs à l'échelle? Et poser des pôles de rideaux au plafond?

- ...

- ...

J'ai éclaté de rire... Il avait tellement raison. Je suis incapable de calculer quoi que ce soit, je panique quand on me met un marteau dans les mains et je m'engueulerais solide avec des matantes-à-jewel.

- Je veux être astronaute, d'abord.

Et c'est ainsi qu'on est retourné sur la route... en rigolant de mes idées folles et de la société stupide qui part si loin en voiture.

Le ciel était étoilé, le fleuve était calme. Et avant de s'endormir, on s'est balancé sur le bord de l'eau.

- Demain matin, on ira marcher sur la plage.

Et je me suis endormie en me rappelant que oui, la mer s'était calmée dans le corps de X-Boy cette semaine. Et que c'était à nous, maintenant, de calmer nos tempêtes.

Shshshshshshshsh... rrronfffle... .ssshshshshshshs... X-Man, tourne-toi... hein?.... mmmm.... shshshshshssh... rrronflle... grmblgflgghrh... zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz.

mercredi 14 juillet 2010

Stage en scatologie...

Lorsque nous sommes entrés à la clinique, X-Boy n'avait presque plus de voix... ce qui lui a conféré un charme extraordinaire puisque hier après-midi, la docteure nous a téléphoné pour prendre des nouvelles de ce petit ange qu'elle avait vu en urgence la veille...

Je suis encore sous le choc d'un tel suivi médical.

Cette gentille docteure a donc exploré de fond (et de vrai!) en comble le corps de notre chérubin pour en venir au constat que oui, il fait 4 dents en même temps (ce qui relève de l'exploit côté douleur latente!), mais que non, cela ne fait pas pleurer ainsi pendant aussi longtemps. Et que, lorsque Tylenol et cie ne font pas effet, c'est autre chose. Moi qui pensais que mon bambin était résistant aux médications, tellement il est superhéroïque!

Nan, Bambino avait comme on dirait dans la langue courante, une constipation sévère qui date de deux ans. Sans blague, Monsieur a toujours eu beaucoup de difficulté à laisser sortir ses petits cadeaux bruns et nous, parents habitués à le voir forcer ainsi, ne nous sommes jamais inquiétés outre mesure et ses docs non plus. Sauf que elle, cette doc d'urgence, elle lui a rentré la main dans le popotin et elle a lâché un " Ooooh, c'est énorme cette boule!! Il peut bien pleurer autant, pauvre petit homme!".

UNE BOULE DE CACA??? ÇA en fait des ravages... qui aurait cru... Et elle me prescrit un lavement qui devrait s'activer en quelques minutes et elle me donne des papiers de prises de sang et de test d'urine à faire le lendemain matin, si, tout d'un coup, ça ne le soulageait pas.

J'ai couru à la pharmacie en compagnie du "bouché des égoûts" qui n'avait certes pas les écluses des larmes bloquées... et je suis repartie avec ma petite bouteille de liquide à lui injecter vous savez où.

Quand X-Man a vu la voiture arriver dans la cour (non, il n'est pas venu... c'était une entente et il est un père très dévoué), il est sorti, a saisi le bambin et je lui ai expliqué le cas.

En moins d'une minute, X-Boy n'avait plus de couche et X-Man le tenait bien serré contre la table à langer pendant que je me suis exécutée. Jamais dans ma vie je n'aurais cru faire un lavement sans vomir, crier ou pleurer de dégueulasserie... Mais là, c'était vital, c'était mon fils, c'était ça où l'asile pour mères épleurées.

Deux minutes plus tard, l'obus cacaïen est sorti en trombe et X-Boy a diminué peu à peu les pleurs. 15 minutes plus tard, il dormait calmement dans son lit, il ne s'est même pas battu avec ses couvertures.

Le calme est revenu dans notre tranquille maison. Et dans nos coeurs de parents.

Et on s'est mis à en rire jaune (presque brun), parce qu'il se pourrait donc, selon la doc-salvatrice, que X-Boy n'ait jamais vraiment souffert lors de ses poussées dentaires (puisque rien ne l'a jamais soulagé), mais que ce soient peut-être des crampes abdominales qui le font se tordre de douleur depuis sa naissance. Selon elle, il pourrait même avoir développer la peur de déféquer, cela lui causant trop de douleur, et il se retient sans arrêt. Alors il souffre en silence et parfois en pleurs. Et que là, on va le réhabiliter. Un mois avec un laxatif qui ne cause aucune dépendance afin que son corps comprenne que faire caca, c'est top cool dans la vie.

Et depuis hier, il fait son petit besoin sans qu'on s'en aperçoive. Fini le spectacle de la face laitte quand il pousse sa bouse. Et il mange, boit et rit à nouveau. Même que, il se déplace plus vite au sol... hier, je l'ai retrouvé à jouer avec les fils du lecteur DVD. Il a eu droit à son premier "Non, on ne joue pas avec ça!". Mais c'était accompagné d'un large sourire (erreur, je sais), car je rêve tant de voir ce genre de petits gestes anodins devenir concrets dans notre quotidien.

Et vous savez quoi? Oui, il fait des dents. Parce que hier, pour la première fois, c'était clair. Il est devenu les joues rouge vif et il mordillait sa suce du mauvais côté. Je lui ai donné du Tylenol pour le soulager et il s'est endormi encore une fois sans se battre.

Ainsi, la guerre serait-elle terminée dans son corps orageux?

Plus de danses de la chenille, plus de tortillonages de garçon?

Sshshshshhsssssssssssssshhhhhhhhhhhhhhhh, vous entendez le son de la mer?

Il est rentré chez nous, par un banal lavement.

Et il ne reste que les vagues normales à apprivoiser.

Je fais dans la métaphore, mais ça ne vous tente pas que je dise que ses intestins seront désormais en paix avec la merde, non?

Hahaha.

X-Boy fait une sieste, je vais en faire autant.

PS. Il n'y a plus de fourmis-volantes dans la piscine. Shshshshshshhhhhhhhhhhhhhh.

lundi 12 juillet 2010

Sèche tes pleurs mon coeur...

Ce samedi, 21h30, X-Boy s'est réveillé en pleurs. Et il n'a cessé que 26 heures plus tard. Et ce n'est pas une exagération. 26 heures de larmes, de cris de mort et de "que je te rende sourde, la mère"...

La cause: la maudite poussée dentaire. Certains vont me dire que ça ne peut pas qu'être ça. C'est ce que nous irons vérifier cet après-midi à la clinique médicale qui à 8h02 ce matin, avait déjà ses 25 clients de la journée. X-Man était le 19e en liste. Il s'est levé à 6h00 et est allé faire le piquet devant la porte jusqu'à l'ouverture à 8h00. Merci tellement d'avoir fait ça. Je et X-Boy aurions été incapables de nous tenir debout une heure de temps. Surtout pas à 30 degrés sur du béton.

Je n'avais jamais entendu X-Boy pleurer aussi fort et autant. Et je sais que les mères radotent ce discours souvent. Mais c'est vrai. On a tout essayé pour le calmer. Le Tylenol? Nan. Le Advil? Nan. Le Camilia (un produit naturel)? Hahaha. Lui chantonner des berceuses? Nan. Des chansons latino? Nan. Du Megadeth? Du quoi? Je me laisse influencer par les goûts musicaux du paternel... Des chants tibétains? NAAAAN.

RIEN. Aucun son n'est apaisant pour le bambin qui se fait pousser 4 dents à la fois.

On est même parti visiter la contrée lointaine de notre Ste-Banlieue pendant 2 HEURES! Entre 16h30 et 18h30 par un dimanche après-midi, on a tenté d'effacer le son des pleurs par la vue des champs de maïs et la musique de la radio. NON!!! Même toutes les vibrations des chemins de terre ne sont venues à bout des larmes de X-Boy. Il s'est époumoné et sincèrement, c'est une chance que X-Man soit un habitué de la conduite automobile, car moi, j'aurais visité les champs de plus près.

Ça prend des nerfs d'acier pour survivre à autant de cris de douleur. Et ça prend de la compassion, car on ne gueule pas après un enfant qui souffre. On a quand même échappé quelques "Ok là, ça suffit!!!" avec un ton plus grognon, voire immédiatement bête, mais on ne peut pas en vouloir à la nature qui fait son chef-d'oeuvre par la souffrance totale.

Et en même temps, je me consolais en me rappelant qu'une de mes amies a une bambine qui est à l'hôpital en ce moment car elle a fait une sévère absence neurologique et qu'elle vomit des caillots de sang. ET elle, cette gamine-mignonne, ELLE PLEURE DEPUIS UN MOIS!!! Et sincèrement, quand PDL (elle a un nom trop cool, mais je ne nomme personne) est venue se relaxer les neurones maternelles dans ma piscine la semaine dernière, j'ai pu voir cette fatigue indescriptible dans ses yeux et aussi cette force incroyable qui habite les parents.

Toujours est-il que les seuls moments de non-pleurs de X-Boy ont été quand on l'a baigné. Dans la grande piscine où c'est tellement amusant de se laisser flotter dans une trippe jaune et dans son bain, où il y a le porte-savon tellement amusant à attraper. La preuve que l'eau adoucit les moeurs.

Je dois rajouter ici que hier après-midi, je n'ai pas réussi à me calmer dans l'eau, pendant que mes deux mecs se laissaient dériver vers les bords de la piscine. Nan, parce qu'il y a qu'on a pu assister à un phénomène d'accouchements en société de la part de Mesdames les fourmis volantes qui tombaient DIRECTEMENT dans la piscine en mettant au monde leurs bébés-fourmis. ÉCOEURANT!!! Ça nous tombait dessus mollement et ça avait au cul 4 ou 5 larves noires!!!! En moins de 3 minutes, je pouvais en ramasser une trentaine avec le tit-net bleu!!! Et comme j'ai une profonde aversion des bebittes dégueus qu'on appelle insectes, j'étais sur le radar. Complètement super-héroïne de l'attrapage de dégueulasseries à 6 pattes à la surface de l'eau. Incapable de déroger à la tâche. X-Boy avait beau me montrer ses prouesses navales avec de nouveaux mouvements de bras et de jambes, je restais concentrée à les regarder arriver dans NOTRE piscine. Après 500 bebittes attrapées, j'ai capitulé en criant: "PUS CAPABLE DE ME BAIGNER LÀ-DEDANS!!! C'EST ÉCOEURANT!!! On en a plein les cheveux, les costumes de bain... MOI, je vais dans le douche!!!"

Mais j'avais oublié qu'on n'avait plus d'électricité! Nan, parce que tant qu'à faire pleurer le petit, Hydro s'est dit: "Ils vont savoir c'est quoi, avoir chaud, eux autres pis leur air climatisé pis leur piscine de banlieue"... Ainsi, je suis entrée au four, j'ai passé ma tignasse au peigne ultra-fin (pas question que je devienne un berceau capillaire de fourmis-volantes!) et j'ai enlevé mon maillot en 3 secondes maximum, question de le garocher au plus vite dans la baignoire, au cas où d'autres larves auraient voulu grandir dans mon costume de piscine...

X-Man et X-Boy sont sortis de l'eau plein de larves vêtus *j'exagère, mais ça fait presque Vision Mondiale, hahaha* et X-Boy a recommencé la complainte du phoque PAS en Alaska. Et c'est là qu'on a décidé de sortir en bagnole, question de changer d'air. D'essayer de.

Rendu à 19h00, j'ai téléphoné à ma mère qui est toujours de bon conseil (Rouk, j'ai tenté de te rejoindre pour quelques conseils de plantes guérisseuse, mais tu n'étais pas là!) et quand elle a entendu la chanson triste à mourir de X-Boy, elle m'a dit: "Vas à l'urgence. Il n'a jamais pleuré comme ça". Ça m'a rassuré sur ma compétence maternelle. On a souvent l'impression d'exagérer...

Deux heures plus tard, après avoir espéré que X-Boy s'endormirait (?), j'ai téléphoné à Info-Santé... 45 minutes plus tard (je dormais sur la ligne), l'infirmière me lit son protocole et tout le toutim et me dit de ne pas laisser un enfant pleurer ainsi aussi longtemps.

Je suis donc sauté sous la douche (enlever les larves en croissance dans mon nombril! yaaark) à 22h00, X-Man a commencé à préparer le sac de survie et X-Boy a éclaté encore plus fort de rage. Et il a vomi. Comme ça, bête de même, sur le short de X-Man qui a crié quelque peu. C'est chaud du vomi, hein? Oui.

J'ai installé X-Boy sur la sécheuse (un endroit de joie après la routine du bain) et il m'a souri. Un grand sourire plein de dents et de presque dents et il m'a tendu les bras. On s'est donné un gros câlin, X-Man est arrivé avec son short tout souillé dans la main (qu'est-ce que je fais avec ça? Dans le panier, on lavera ça demain, allez) et X-Boy a ri. Un tout petit rire éraillé, mais un rire de bonheur.

- Tu veux rester à la maison?

- Sourire.

- Tu as sorti le méchant? Ça va mieux?

- Sourire.

- On va dormir?

- Soupir.

Et c'est ainsi que s'est terminé la journée d'hier. Sur un soupir de satisfaction, une autre dose de Tylenol (et si ça fonctionnait?) et sur une bataille avec mon drap de lit.

X-Boy, avant de s'endormir, fait la guerre à une couverture. Chacun son buzz. J'ai quand même mis son toutou-mouton entre nous deux pour éviter de me réveiller avec plein d'ecchymoses.

À 3h23, je l'ai remis dans son lit (suffit la partage de la couverture avec un radin!!!) et il s'est réveillé à 8h00, presque en forme.

C'est à 11h30 que ça a recommencé de plus belle.

Et là, il est 13h00 et je pars à la clinique.

Enfin.

jeudi 8 juillet 2010

La cuillère, ce nouveau jouet!

Oui, X-Boy a découvert le cuillère par un beau soir, il y a deux semaines...

J'étais en train de le faire souper, le téléphone a sonné. C'était X-Man-Cook qui me demandait de sortir la viande du congélateur et tatatitatata. Bonne femme de maison soumise (aaaaaaaah!), je m'exécutai tout en "oubliant" que X-Boy était laissé à lui-même avec son plat de boustifaille.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me retournai après quelques minutes: X-Boy avait doucement rapproché son napperon et avait délicatement saisi la cuillère pour la tremper dans son bol.

J'ai failli perdre connaissance.

Mais à la place, j'ai éclaté en sanglots de bonheur. Ça va m'arriver souvent dans les prochains mois, je crois.

Depuis quand X-Boy fait-il les choses par lui-même, hein? Depuis quand savait-il que c'était ainsi que ça fonctionnait? God knows. Mais ce que je retiens désormais, c'est qu'il ne faut pas sous-estimer un "enfant à délai". Il assimile en silence et hop, il reproduit.

Et ça s'est continué hier, alors qu'une éducatrice spécialisée était à la maison pour une évaluation de son développement cognitif-moteur-et-cie. Elle me demande: "Ouvre-t-il une boîte pour voir à l'intérieur?". "Ha non, pas encore." "Vous l'avez déjà essayé?"

NON, JE n'ai jamais essayé. Quelle erreur de ma part, hein? Je n'ai pas essayé UNE des 100 000 de stimulations requises? (Je n'ai même pas réagi ainsi hier, c'est aujourd'hui que je fais dans la réplique écrite cinglante pour le plaisir de.)

Ainsi, j'ai sorti une boîte de chaussures et elle l'a donné au gamin surexcité. Quoi de plus beau qu'une boîte? Deux boîtes.

ET il l'a ouverte, ladite boîte. Et il s'est marré total, quoi. Les grands éclats de rire, les jambes qui battent de tous côtés. Et hop, que je t'ouvre ça, cette patente-là 134 fois en 5 minutes.

Subjuguée et comblée, étais-je-je.

Et j'ai maintenant compris ce que sont les plaintes lancinantes qu'il me fait à chaque repas. Monsieur VEUT tenir sa cuillère et manger lui-même. Monsieur veut jouer en mangeant aussi. Monsieur veut croquer dans un biscuit au COMPLET, pas juste avoir des petits morceaux. Et Monsieur a décidé qu'il se couchait à 20h10 précises chaque soir.

Je le surnomme affectueusement Monsieur avec sa majuscule... et il la mérite, sa grandeur d'homme.

Avec tous les efforts qu'il y met, je n'ai que du respect pour ses attitudes contestataires.

Bravo-les-mains-en-l'airrrrrrrrrrrrr, mignonceté!

lundi 5 juillet 2010

Magasinez chez nous, qu'ils disaient...

Su' Sirz, nous sommes allés hier... vous savez, cette chaîne de magasins qui offre un catalogue aux élus? Un magasin où on trouve de tout pour la famille, yé!

Ainsi, en compagnie du plus grand pousseur de dents de la planète, nous avons rapidement voyagé entre les étalages dudit magasin pour arriver dans l'univers des vélos-tondeuses-frigo-air-climatisés. X-Man avait besoin d'un vélo et vélo il trouva.

Pendant que X-Man tentait de rouler entre deux tondeuses ultra-design, j'essayais des casques de vélo à l'autre excité du moteur. Car il aurait été impossible que celui que je lui ai déniché la semaine dernière soit correct. Nan, lors de ma seule et unique randonnée de vélo, il a fallu que je débarque au bas mot 25 fois pour aller lui enlever la coquille de plastique tombée dans son visage. Je n'avais pas envie qu'il joue plus tard dans un Vendredi 13. Ainsi, faire du vélo avec un bambin mal-casqué m'a donné mal à la tête. Et mal au psychologique sportif, car j'adore faire du vélo de façon INinterrompue.

Toujours est-il que tandis que X-Boy refusait de me redonner son futur casque, X-Man affichait un très large sourire de gamin content-content. Déjà que depuis la semaine dernière il carbure à grands coups de "J'ai une auto neuveeeee, lalalère!!! T'as vu mon auto? Wow, quelle auto! Est-ce qu'elle est encore dans la cour? Fiou, les voleurs ne l'ont pas encore spottée! Mais quelle belle auto, hein? Je l'ai déjà dit?", voilà qu'il allait carburer à grands coups de "Nan nan, moi j'ai un vélo neufeeeee!".

Parce que moi, grande gagnante des hasards ruraux, je n'ai pas un vélo neuf. Mais c'est encore mieux. Puisque l'an passé, sur le terrain d'une maison de riches, se trouvait un vélo ultra-top sur lequel était inscrit: "À donner". N'y croyant pas, j'avais été sonné à la porte et la femme m'expliqua qu'elle en avait acheté un autre qui valait le double et que je faisais une très bonne affaire. Subjuguée devant autant de générosité, j'étais repartie avec le coeur en fleurs. Faut dire que ma vieille bécane vaut au moins 600$. Lalalère. J'adore le troc à sens unique. Et je la remercie, cette dame, chaque fois que je prends son-mon vélo.

Je reviens aux aventures de X-Man.

Il explique au commis qu'il reviendra dans l'après-midi pour prendre le vélo puisque poussette et X-Boy occupent tout l'arrière de la voiture. Même neuve, elle est déjà bien remplie...

On retourne à la maison... j'installe X-Boy dans son lit avec le plus grand espoir qu'il s'endorme et rencontre RÉELLEMENT la fée des dents qu'elle lui enchante les gencive PLEASE et je fais du ménage dans le fouillis du sous-sol. Ça fait 2 heures que X-Man est parti et je me questionne.

Ça sonne.

- X-Mom!

- X-Man! T'es où?

- Au magasin!

- Comment ça? C'est ben looooong...

- Écoute ça.

Je me suis assise. Tout est possible dans notre famille X.

- Ils n'ont plus mon vélo.

- Et il est où?

- Imagine-toi donc qu'il y a une famille d'asiatiques qui l'a volé! À la livraison, ils venaient chercher un support à vélos et quand le gars a AUSSI embarqué MON vélo, ils n'ont rien dit et ils sont partis avec!

- ...

- J'ai longtemps parlé avec la gérante qui est vraiment frustrée et ils vont m'en commander un autre, car il n'y en a plus en stock. Et elle m'a donné une carte-cadeau de 20$. Méchante histoire, hein?

- Oui.

Et je l'ai ri. Mais jaune. Sans vouloir faire de jeu de mots. hahahahah

X-Boy va l'avoir, son casque de Su'Sirz. Gratos en plus.

Merci l'Asie d'avoir contribué à l'avancement sportif d'une famille de Ste-Banlieue.

PS. Pour l'incompétence professionnelle, je leur accorde un A+.