mercredi 27 octobre 2010

Une petite main sur un coeur = tout ce qui importe.

Depuis deux jours, X-Boy fait un nouveau geste totalement conscient. Qui en dit long sur son potentiel intellectuel. En effet, lorsqu'une personne sait qui elle est et qui sont les gens qui l'entourent, ça mène directement à un désir de communication.

Ainsi, le petit a enfin RÉUSSI à s'identifier avec sa jolie petite main. Après deux ans de démonstration du "prends ta main, si tu la mets sur ton coeur, c'est X-Boy et si tu la mets sur le mien, c'est Maman ou Papa (selon le coach disponible), X-Boy a compris. Quand on lui demande: il est où, X-Boy, il met sa délicate menotte sur son grand coeur et il sourit largement. Quand on lui demande, elle est où Maman?, il dépose sa délicate menotte sur mon coeur qui déborde de joie.

C'est une geste d'une banalité, mais seigneur, j'en reste émue chaque fois. Il SAIT enfin QUI JE SUIS, je suis SA maman. Et il sait qui est SON papa. (chanceux, moi j'ai des doutes! wahahahah, mais non... quelle blague immonde!)

Et il essaie aussi de m'imiter quand je lui fais sa mini-comptine de "Je t'aime gros... comme la terre"!. Je mets ma main sur son coeur et je fais ensuite un demi-arc dans le ciel pour exprimer la moitié de la circonférence de la planète. (La totale circonférence, je ne peux pas. Pas la femme-élastique, moi) Quand il me voit faire, il saisit ma main et il fait le mouvement en criant quelques notes de voyelles.

Ce sont des progrès, ça madame? Que oui.

Et hier, c'était le deuxième rendez-vous avec le physiatre. Doc-Cool (faut voir le spécialiste, il est craquant avec son style baba-relax-je-suis-zen-et-top-compétent-pareil) a été joyeusement surpris de voir X-Boy aussi dégourdi. Quand on l'a mis debout pour montrer la mise en charge (terme techno pour décrire l'appui des pieds au sol), il est resté bien droit, sans fléchir. Les orteils presque dépliés et les pieds presque à plat. Doc-Cool a dit: Wow. Je suis fier de voir ça. Il peut passer à la marchette assise dans les prochaines semaines. Cet enfant-là a le goût de se déplacer.

- Mais... est-ce qu'il va marcher à quatre pattes?, dixit X-Man.

- Non, probablement pas.

- Mais s'il ne fait pas cette étape, il ne pourra pas marcher, non?, dixit les deux parents intrigués.

- Oh non. Ce ne sont pas tous les enfants qui passent cette étape. Dans 10 à 15% des enfants hypotoniques (qui n'ont pas de tonus, comme X-Boy avant), ils marchent directement. Et ils font le 4 pattes quand ils montent et descendent les escaliers. C'est pour ça qu'on continue (avec la physio qui était là, tout soleil) de lui montrer à faire cette position. Afin de lui montrer à "chuter" correctement, en utilisant ses mains au sol. Alors pas d'inquiétude, il est "normal" que des enfants passent de A à C. (Et dans notre cas, c'est du C, Opitz parlant... mouahahah!)

- ... (on reste parfois sans mot, devant le bonheur)

- Bonne journée, je le revois dans six mois. Et ses orthèses sont presque trop petites... reste que 2 mm à grandir et on change les orthèses.

!!!

X-Boy a GRANDI des pieds! Ça paraît étrange, mais ses pieds sont si petits que je croyais qu'il serait un hobbit plus tard. Mais non, il va changer d'orthèses après seulement 9 mois!!! Ça explique que d'un jour à l'autre, certains de ses pantalons n'attachent plus du bouton et que sa tuque laisse des traces rouges sur son front.

X-Boy grandit, grossit, apprend, répète et comprend!

Ce n'est certes pas l'automne ni l'hiver dans notre maison.

C'est l'été partout, ici.

Et vous êtes les bienvenus si vous avez froid.

On est généreux du rayon!

vendredi 22 octobre 2010

Virusland

Ça y est, on a été envahi. Et c'est la première "attaque-combinée". Diagnostic: Une bronchite et une otite. X-Boy a gagné sa tite bouteille d'antiobiotique avec du sirop miam-miam à saveur de gomme balloune. Yé.

Dans cette nouvelle saga de virus, X-Boy a encore une fois mystifié les "docteures Maman". En effet, depuis lundi (nous sommes vendredi, ouf), il ne faisait pas de fièvre, ne toussait pas trop et ne se frottait pas les oreilles. Il faisait juste pleurer souuuuvent et ne pas vouloir qu'on le couche sur le dos. Monsieur préférait dormir assis, bien câlé contre ma poitrine-coussins-généreux. Ce qui fait que je l'ai laissé à la garderie mercredi matin dans un état comateux, voire guenille-d'enfant.

Je suis montée à bord de l'auto et j'ai versé quelques larmes. Quelque chose au fond de moi me disait que X-Boy n'allait vraiment pas bien. Mais étant de nature angoissée, je me répétais que c'était sûrement ma fatigue qui me faisait causer de la sorte. (J'ai un instinct maternel, preuve.) Je me suis enfuie au royaume du décor-de-maison, afin de faire ressortir Décore-Mom des boules à mites. Quand j'enfile ce mode de pensée, je carbure et je tombe en mode "cherche et trouve". J'ai trouvé en moins de 20 minutes. Trop efficace. Je suis repartie de là avec une nouvelle couette en spécial. Pour ENFIN remplacer l'horreur qui se couchait sur mon lit... depuis 10 ans, aaaaaaaaaah! (Je parle de la couette, ça ne fait que 4 ans avec X-Man! hahahah!)

De retour à la maison, j'ai téléphoné au CPE. X-Boy était "correct", mais très peu enjoué et chigneux. Une heure plus tard, Éducatrice me rappelle.

- X-Mom? X-Boy fait de la fièvre, 39 degrés.

- Clic.

J'étais déjà là-bas. Mère-poule-qui-vole-au-secours-de-son-poussin. J'arrive et je vois X-Boy tout recroquevillé sur Éducatrice.

- Oh... ça ne va vraiment pas.

Je prends le bambin. Je m'interroge à voix haute.

- Mais il est gelé? Comment ça qu'il fait de la fièvre???

- Je sais, X-Mom. Je n'y croyais pas... c'est une autre éducatrice qui m'a mis la puce à l'oreille. X-Boy a toujours les pieds froids, alors je n'aurais pas pensé que...

- Je sais bien, Éducatrice... Hier, il était froid comme ça et jamais je n'ai sorti l'arsenal "check-up-anal"... franchement. Quand on fait de la fièvre, on est chaud, non?

- D'habitude.

Eh bien, X-Boy n'est PAS une habitude. Je vais m'y faire.

J'ai ramené mon mini-Iceberg à la maison. Histoire de le réchauffer tout en le dévêtant. Cherchez l'erreur.

X-Man est revenu plus tôt ce soir-là, parfois les astres sont charitables. On a pu souper en alternance, en se relayant le petit qui pleurait à chaudes (?) larmes. Et toute la nuit, il a dormi assis sur moi. J'ai sacrifié mon sommeil pour qu'il dorme. C'est ça, être un parent. Décernons-nous des médailles. (je préside la remise!)

Au petit petit matin (là où les poules sont au nid), X-Man a fait la file à la clinique. 30e sur 47. Ouf. Le rendez-vous était fixé à 15h40. Ouch... quand il n'est que 6h00 du matin et que le petit divague dans son monde de douleurs, la journée va être longue.

Elle l'a été. Appelons un chat un chat.

X-Man nous a accompagné à la clinique. (Merci encore, astres!) Je fais la file parmi 35762 personnes semi-déprimées-enragées-après-le-système et j'arrive face à nunuche-secrétaire. "En formation", c'était inscrit sur sa vitre trouée. Elle prend la carte de X-Boy, le papier de pseudo-rendez-vous et je me dirige dans la salle.

- X-Mom? Euh... t'es déjà là.

- Ben oui, ça va vite, ici, hein?

- Elle n'a pas ouvert le dossier de X-Boy?

- Ben non... c'est original comme façon de faire...

- Mmm.

- Hey, mais t'as raison!!! Ça ne se peut pas. X-Boy n'a PAS de dossier dans cette clinique-ci. (on va toutes les faire, faut changer le mal de place!) Je refais la file, faut régler ça tout de suite.

J'arrive en face de secrétaire-jeune-mais-compétente et je lui dis ceci:

- J'ai donné ma carte à votre coloc de cubicule et je ne comprends pas comment ça fonctionne ici... Elle n'a pas ouvert de dossier et j'ai l'impression que X-Boy n'est pas correctement enregistré...

- Elle ne l'a PAS enregistré? Elle ne vous a pas demandé votre adresse et tout?

- Non. (On a levé les yeux au ciel en même temps... fallait voir nunuche-secrétaire en train de ne PAS trouver une prescription laissée au comptoir pour un monsieur. Il a levé les yeux au ciel aussi... Un plafond peut être si beau)

- Attendez... je vérifie tout ça.

Soupirs de partout. Elle me regarde avec un faux sourire. Je lui renvoie la balle.

- X-Boy n'est PAS enregistré. Elle l'a confondu avec Justin Chose...

- Bien sûr.

- Je vais prendre vos coordonnées. Si vous voulez bien.

- Ah oui, je le veux. Vous entendez les pleurs? C'est Justin Chose, MON fils... faut vraiment qu'on passe dans le bureau du doc rapidement.

- Voilà, tout est arrangé. Vous êtes les suivants. Bonne journée, Madame.

- Pareillement. Vous êtes bien gentille. Et compétente. (ça, je l'ai murmuré, parce que nunuche-secrétaire était encore en train de demander le nom et prénom du monsieur et de chercher sa prescription. Faudrait lui dire qu'une prescription, c'est un papier. Pas un pot de pilules!!!)

De retour dans la salle d'attente. X-Man est subjugué. Moi de même. On ronchonne sur l'incompétence et ça nous fait sourire. X-Boy ne comprend pas notre humour, alors il gueule. C'est pas très jojo, finalement.

On se fait appeler dans la salle "B comme Benoît" (dixit le haut-parleur) et on rencontre docteur-cool. Comme X-Boy s'était endormi sur moi (coussins chauffants!), il murmurait et l'a examiné en prenant bien soin de ne pas le réveiller.

- J'ai 6 enfants.

- SIX??????????? (J'ai crié, X-Boy s'est réveillé... mais le fait d'avoir une lumière dans une oreille enflammée a probablement aidé)

- Et je vous dis, vaut mieux qu'il attrape toutes les "ites" en bas âge. Car moi, j'ai manqué le tiers de ma première année scolaire. Et mes enfants, non. X-Boy a une belle otite (il aime la beauté!) et une bronchite. Est-ce qu'il aime le sirop rose? C'était le préféré de mes enfants.

Il parle avec expérience, on a opté pour le sirop rose.

- Voyez son pédiatre dans 15 jours, pour un suivi.

- Vous pourriez le revoir? Son pédiatre est Monsieur Ste-Justine... alors surbooké. X-Boy aura du poil de barbe quand on le reverra. Hihihi.

- (Sourire en coin). Bien sûr, voyez ma secrétaire. Bonne fin de journée. Vous avez un garçon charmant.

Aussi charmant que vous. Sérieusement, ce doc, je l'aurais adopté. Mais il n'a pas voulu de nous. Jadis, il avait 2000 patients. Mais comme il nous a raconté, avec 6 enfants et à travailler 7 jours semaine, il se rendait droit au burn-out. Alors il a conservé les "vieux" patients seulement et il fait la navette entre l'hôpital et la clinique. J'aurais souhaité avoir 70 ans.

X-Man a pris rendez-vous avec la secrétaire (une autre!!! Encore plus nunuche... personne ne lui a dit que les décolletés, derrière une vitre, on les voit quand même??? À l'aide!!) et j'ai installé X-Boy dans la voiture.

Direction pharmacie. Vive les assurances collectives.

De retour à la maison. X-Boy a pris sa première dose de sirop rose. Il a pleuré jusqu'à 20h30. Puis, il s'est mis à sourire. Et à sourire, et à sourire encore. Et à tenter de nous raconter ses délires fiévreux et à suivre X-Man du regard. Et à affectionner les coussins du sofa (miam, du tissu rouge!) et à faire tout sauf l'enfant malade.

- X-Man, je n'en peux plus. Il est trop marrant... Je veux aller dormir...

- X-Boy, il faut que tu dormes. Maman doit récupérer. Et toi aussi, tiens. Tu es malade, t'as oublié? (méga-sourire du petit!)

Nan, il n'a pas oublié. Car cette nuit, il s'en est souvenu. Brillante idée, j'ai aménagé la chaise berçante comme un lit temporaire.

Et c'est ainsi que j'ai passé une partie de la nuit. À dormir assise avec sur moi, le plus marrant des enfants malade de la terre.

Rrronfl.

PS. Je pourrais pas en avoir, moi aussi, du sirop-top-marrant? Mon corps n'oublie pas vite, moi... je suis bien vieille, c'est là que ça me rentre dedans.

mardi 19 octobre 2010

Réminiscence orange!

C'est le temps des citrouilles et en discutant avec X-Man des plats à cuisiner avec la grosse courge orange, je me suis souvenue d'un de mes déboires culinaires et je l'ai ri, encore, jusqu'aux petites heures du matin. Voici le topo:

Lors des mes années en tant qu'étudiante à l'université (beau début), je m'adonnais à des essais culinaires divers, question d'épater l'ex-petit copain de l'époque.

C'était bientôt l'Halloween et je m'étais dit: tiens, je vais faire un gâteau à la citrouille, à l'aide d'une recette tirée d'un quelconque bouquin. (Le seul n'étant pas de la Littérature avec un grand "L")

On demandait 2 tasses de citrouille. J'ai couru au marché de fruits et légumes, je suis revenue avec une moyenne citrouille et je l'ai ouverte puis j'ai sorti les noyaux.

Étant d'une nullité remarquable en cuisine de base, je croyais que la chair de la citrouille (celle à cuire!) était les filaments gluants qui entouraient les noyaux!!!!! HAhahahah, je ris déjà!!! Belle innocente, j'enlève tous les pépins et au final, avec seulement une citrouille, ça ne me donne même pas 1/2 tasse de "chair"!!! My god, ça va donc me prendre 5 citrouilles ou quoi?

Je retourne au magasin, j'en achète 4, la commis me regarde: ça en prend de la citrouille pour faire une tarte, hein? Elle ne bronche pas. Elle aussi, elle est étudiante, bon. Y'a que ça, des étudiants qui travaillent dans les épiceries, dans une ville universitaire.

Je reviens à l'appartement, j'ouvre 3 autres citrouilles, et, épuisée, j'arrête l'aventure culinaire drette là. "Fuck le niaisage, j'ai de l'étude à faire, rhââââ!".

J'ai laissé le tit-plat Tupperware rempli de filaments dégueus pendant des semaines au frigo, question de l'avoir sous la main si je voulais faire la maudite recette. Le tit-plat s'est retrouvé aux poubelles après un ménage de fin de session.

Ouf. C'est pas ça qui se mange. Dah.

X-Man m'a appris la chose l'an passée, alors que nous décorions une citrouille pour festoyer le premier Halloween de X-Boy. Je voulais garder les filaments pour faire une soupe... fallait voir le regard ahuri de mon Chef-Privé.

- Tu me niaises, X-Mom?

- Hein?

- Ça ne se mange pas, ça...

- Sérieux?

- X-Mom... t'as pas déjà cuisiné ÇA???

- Ben non, voyons...

Et on a ri comme des dingues toute la journée.

Prochaine étape, cuisiner des feuilles de houx!

Ho ho ho!!!

lundi 18 octobre 2010

Face à face

Vendredi, 13h45. Je me prépare à faire une tite brassée de serviettes. Le panier de serviettes à laver se trouve déjà sur la laveuse. Sauf que, au moment où je suis arrivée pour les saisir, il y avait deux gros yeux noirs qui me regardaient, genre "Ah, t'es là?".

Le cri que j'ai lâché, je vous jure. Ça résonne encore dans les murs.

Ce n'est pas que j'aie vraiment peur des souris, mais je n'avais jamais imaginé faire un face à face avec la bestiole. Et qu'elle soit aussi copain-copine. Parce que la tite-souris, un coup que j'aie eu terminé ma danse à St-Dilon dans le corridor, a sauté du haut de son panier douillet et m'a suivie.

Oui, ELLE M'A SUIVIE!!! Je cours dans ma chambre, elle trottine derrière moi. Je cours dans le corridor, elle est là et elle gambade en chantonnant "maman, maman, tu vas où?"!!!!!

Je retourne dans ma chambre, je saisis le téléphone et tente de rejoindre Rouk qui est une grande source de calme dans mes situations "je-fais-quoi-avec-une-araignée-grosse-comme-la-Terre-là?!?". Pas de chance, Rouk n'est pas là. Je téléphone à Tatie-C, qui est aussi une source de logique et de calme. Par les temps passés, alors que nous colocquions, elle me faisait des listes de priorités afin que j'abatte mes 135252 travaux universitaires.

- TATIE-C!!!!!!!! JE FAIS QUOI, LÀ???

- Euh... ça va?

- NON!!! Y'a une souris dans ma chambre, dans mon corridor... enfin, y'a une souris qui me suit partout!!!!!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH! JE FAIS QUOI AVEC????????

- Bon, ben, mets une trappe et elle va aller direct dedans.

- AAAAAAAAH!!! ELLE S'APPROCHE ENCORE DE MOI??? MAIS QU'EST-CE QU'ELLE ME VEUT??????

- Attrape-là avec un bol, d'abord... et sors-la dehors ensuite.

- Un bol??????? Euh... attends, faut que j'aille dans la cuisine... ELLE SE SAUVE EN ARRIÈRE DU BUFFET!!! Non, elle revient! AAAAAAH, saloperie, depuis quand une souris, c'est gentil???

- Ça j'avoue que je ne comprends pas... elle n'a pas peur de toi?

- NON! (À crier de même, me semble qu'elle aurait dû se terrer dans les craques du plancher? Mais non, Madame affectionne les grandes hystériques humaines...)

- Tatie-C, reste au bout de la ligne, ok... ça me rassure. Je ne veux pas rester seule avec ELLE. Bon, j'ai pris un bol... Je me penche à son niveau. "Viens ici, petite, allez".

Et facile de même... la petite souris (un campagnol ultra-mignon, c'était) entre dans mon plat de plastique et je le mets sur elle. Et voilà, j'ai une souris emprisonnée sur mon plancher de cuisine et elle n'a même pas peur. Elle trotte et examine sa nouvelle bulle environnementale. Ça sonne à la porte.

- Tatie-C., merci 134524646136 de fois pour avoir été là pendant cette brève aventure! Sans toi, je n'aurais jamais su garder mon sang-froid. Mais là, y'a la travailleuse sociale qui cogne à ma porte.

La travailleuse sociale... belle idée pour quelqu'un qui représente les services sociaux d'arriver à ce moment. Pourvu qu'elle ne nous dénonce pas à la DPJ pour malpropreté. Ou élevage illégal de campagnols sympathiques.

Je l'ai accueillie en délirant un peu sur la situation et en lui racontant plus vite que l'éclair que bref, il y avait une souris dans ma cuisine. Et pas un jouet de X-Boy. Une vraie de vraie, pas trop désirée, disons.

- Et X-Mom, tu vas faire quoi, avec?

- Je pourrais la garder, elle est super mignonne... et elle m'aime!

- ...

- Mais non, j'avoue que je ne veux rien savoir de ce genre de bestiole, dans une cage ou dans les murs. Faut que je la sorte dehors. C'est là que j'ai besoin de ton aide. Parce que si elle sort du plat tandis que je glisse un bout de carton sous ses pattes, je meurs.

- Ok, je t'aide.

La t.s. a glissé le bout de boîte de céréales (Quaker, c'était de mise! hahah) sous le plat, j'ai serré ledit plat fort fort contre le carton et j'ai soulevé mon amie-de-passage haut dans les airs. Elle me regardait, à travers son mur de plastique transparent. "Ben oui, tu vas aller nager un peu... désolée, si l'eau est froide. T'avais juste à venir à l'été...".

Et j'ai laissé tomber la souris dans la piscine. Elle a fait une jolie culbute et elle paraissait contente d'être dans l'eau. Elle s'est mise à nager à toute vitesse, une vraie athlète.

- T.S.!!! TU SAVAIS QUE ÇA NAGEAIT VITE, UNE SOURIS??? REGARDE, ELLE EST FOLLE RAIDE!!!

Et je suis rentrée dans la maison après le 3e tour complet de cette championne poilue. Elle est sûrement morte au cinquième, je ne sais pas. J'avais une rencontre sérieuse avec ma t.s. pro-des-situations-d'urgence.

Toute la journée de vendredi, j'ai pensé à cette souris. Pourquoi me suivait-elle? J'ai pensé qu'elle était peut-être apprivoisée et qu'elle appartenait à un enfant-voisin. Et j'ai pensé à X-Man, qui, s'il avait été là, aurait couru dans tous les sens avec n'importe quoi dans les mains pour attraper cette souris. Et j'aurais ri aux larmes, tout en criant comme une folle. X-Man n'a pas tout à fait de contrôle quand il chasse un moustique, alors j'imagine une bebitte à quatre pattes! hahahah

Et depuis vendredi, je regarde discrètement dans la salle de bain avant d'y entrer. La crainte de revoir une souris, oui. Car le sentiment de voir "quelque chose" bouger aussi vite dans SA maison, c'est vraiment dérangeant. C'est pire qu'une araignée, car ça semble avoir un cerveau... et des sentiments. Et ça a l'air de nous demander "Je peux cohabiter?". Et ça, c'est énervant. Qu'elle reste dans son pays des souris tranquille, je ne voulais pas la conduire à la grande faux. RIP, visiteuse des murs.

Et si t'envoies une de tes copines, dis-lui de ne pas grignoter mes serviettes neuves. C'est pas gentil, ça.

***
PS. Hier soir, dimanche, alors qu'on visionnait un film, on a entendu UNE AUTRE souris dans le plafond... X-Man a installé une trappe avec du bon beurre d'arachides frais. 10 minutes plus tard, poc. Elle s'est éclaté la tête sur le ciment. Que voulez-vous, on a cuisiné beaucoup ce week-end et on n'avait plus de plat de disponible.
RIP, tu salueras la version animale d'Alexandre Despaties, d'accord.

jeudi 14 octobre 2010

Pourquoi tu pleures, mon petit?

Cette nuit, minuit. X-Boy déclenche l'alarme nocturne. Je me lève, ouvre la lumière de la salle de bain (éclairage intime et logique), arrive devant la bassinette du bambin et observe ledit garçon. Il pleure de tout son coeur, sans se tortiller.

Je le sors des couvertures, le fait se coller contre mon épaule et il cesse les larmes. Je le remets au lit, ça recommence de plus belle. Caprice? Peur nocturne? Mal de ventre?

Mal de dent. (Vous pouvez crier de lassitude, on sera trois!!!!!!!)

Plus que 3 dents à sortir, c'est donc le début de la fin. Mais les débuts sont de plus en plus horribles. X-Boy en a marre de souffrir pour ces petits bouts d'émail tranchants.

Minuit et 40 minutes. X-Boy pleure encore. Je le reprends, il mord mon chandail et il me serre fort fort. J'ai le coeur à l'eau. Je suis fatiguée de cette mascarade de poussées dentaires.

Une heure passe, je berce le petit qui a ingurgité une dose de Tylenol (au raisin, on varie les saveurs!) et il pleure toujours.

2 heures du matin. Exténuée, j'abdique et j'emmène X-Boy dans mon lit. X-Man n'est pas là, il est en Estrie pour un autre Salon du Livre.

X-Boy me fait un énorme câlin, saisis ma main entre la sienne, pleure un bon coup, puis s'endort le visage dans mon cou.

Tu t'ennuies de papa, toi aussi?

Les dents font toujours plus mal quand le sourire réconfortant de papa n'est pas là, les soirs.

C'est ainsi que commencent les épisodes sentimentaux dans le petit coeur de notre superhéros...

Vivement que tu reviennes, X-Man.

Les livres ne suffisent plus pour consoler X-Boy, quand tu n'es pas là.

(Mais ils se mâchouillent bien, ça c'est parfait!) ;)

Les écureuils du quotidien

Chaque jour, passe sur mon patio, un écureuil qui transporte une pomme pourrie ou une cocotte. Parfois, il s'arrête sur la porte de la clôture et il grignote sa bouffe ragoûtante. J'ai toujours espoir que X-Boy le voit, mais il court trop vite. (la bestiole, pas X-Boy...)

Mais pas si vite, car hier, une voiture l'a écrasé, juste devant ma cour, dans le milieu de la rue.

Et ce matin, j'ai reculé dessus. Poc poc, ça fait sous les roues. Dégueulasseeeeeee.

En revenant du CPE, j'ai revu mon écureuil s'activer sur le patio. C'était donc sa blonde?

R.I.P. à l'amoureuse.

P.S. Hey les corneilles, grouillez-vous donc au lieu de chialer quand j'arrive tout près de votre butin.
PPS. Hey l'écureuil-du-patio, ça te fera encore plus de bouffe pour toi tout seul. (faut voir le beau côté...) ;)

mardi 12 octobre 2010

Rhume 2, X-Boy grand preneur.

En un mois et deux semaines, X-Boy a eu 2 rhumes et une laryngite. J'adore les virus qui habitent les tits-tapis du CPE.

Ainsi, X-Boy, s'étant remis bravement de sa laryngite jeudi, m'a réveillé en pleine nuit, vendredi, avec un énorme morvillon à expulser de son petit petit nez. Je me lève, prends le gamin et il m'atchoume ça violemment sur l'épaule. Miam miam, de la grosse morve baveuse. Par chance, l'automne, j'enfile un t-shirt pour dormir. Entre ça et du régurgit frais fait, je ne sais pas ce que je préfère. La question demeure.

Toute la nuit, X-Boy a éternué. Je n'ai donc pas dormi. Cerveau de mère inébranlable, toujours à l'affût des petits sons étranges qui indiqueraient que ah, tiens, il s'étouffe, cours la grande et sauve le petit. J'ai dû me parler franchement très fort vers les 4h00 du matin pour me convaincre que j'avais le DROIT de dormir et que non, il ne crèvera pas d'un excès de mucus rampant. Il pleure, X-Boy quand il est mal en point. Et il ne pleurait pas... Je me suis rendormie.

Mais la journée de samedi s'est passée à nous lever aux 2 minutes. Pas moyen de faire quoi que ce soit, aussitôt qu'on se tournait la tête vers Monsieur-du-nez-coulant, on lui voyait le filet déborder jusqu'à la bouche. Re-Miam.

Nous sommes quand même sortis en amoureux vers 16h00, puisque nous avions du renfort familial pour s'occuper du petit "morveux", dans toute la gentillesse de l'expression.

Comme je réclame de nouvelles bottes de randonnée depuis les deux dernières années, X-Man a trouvé nécessaire que je procède à cet achat afin d'apaiser ma soif d'escalader à nouveau montagnes et monts. Et que j'arrête de pester contre mes vieilles bottes âgées de 7 ans qui ont autant de crampons que des souliers de ballon-balai.

Arrivés chez Sail (là où il n'y avait pas de grosse "sale", hahaha), le paradis s'est ouvert à moi. Je me suis plantée devant le mur de bottes de randonnée et je cherchais THE botte parfaite. Un vendeur boutonneux (mais potentiellement mignon, faut lui laisser la chance de mûrir) s'est approché et m'a expliqué les détails des semelles, des cuirs, etc. Un cours gratuit et très apprécié et il a surtout été honnête avec moi en me faisant descendre le regard des rangées du haut, là où se trouvent les bottes à plus de 300$. "Vous n'avez pas besoin de ce type de bottes. C'est spécifique aux personnes qui font de la randonnée plus extrême, dans les grosses roches et les chemins aux pentes indescriptibles.".
J'ai failli lui donner un bisous, car dans un passé pas trop lointain, j'avais fait la belle gaffe d'acheter des chaussures de ce type qui avaient des semelles si rigides que je les ai lancées sur un mur, un beau jour, tellement elles me faisaient mal. J'en avais retiré les fausses semelles, je les pliais sans arrêt tout en regardant la télé, en espérant que le mot souplesse apparaisse un jour dans le vocabulaire de ses godasses mauditement rigides.

Ainsi, je me suis mise à observer les bottes du milieu. X-Man me regardait tendrement. "Choisis celles qui te plaisent. Allez, je vais m'acheter du ravitaillement de nicotine au magasin d'à côté". "Celles que je veux????" "Oui. Je sais que tu vas les user. Bisou."

J'ai eu l'impression d'être une princesse du plein air, une gamine qui se retrouve devant le plus bel étalage de gogosses de fefilles. Bref, c'était la première fois que je pouvais choisir sans être guidée par l'étiquette "spécial". Pas un choix de fin de ligne, un VRAI choix. Wowowowow, j'étais sur le nuage de la gratitude. J'apprécie grandement la générosité et la compréhension de mon amoureux. Un tout petit geste qui symbolise beaucoup dans ma vie de "mère dévouée". Un petit geste qui me rouvre enfin la porte sur ce monde de nature que j'affectionne tant et que j'ai mis de côté depuis la naissance du superhéros.

Sous les conseils pertinents du vendeur, je suis repartie avec une paire de bottes top-confo, avec une membrane imperméable sophistiquée et une semelle semi-rigide qui me permettra de marcher PARTOUT. Dans les rues, dans les sentiers, au sommet des montagnes. Et dans la grosse bouette sale. Plaisir gamin. Mmm.

Quand X-Man est revenu au magasin, je sautillais partout. Je voulais repartir avec mes bottes dans les pieds. "X-Mom, on s'en va au restaurant et au cinéma". Méga-sourire, j'ai rangé les trésors techno dans leur boîte et nous sommes allés souper, en tête-à-tête.

Le souper a été ponctué de "J'ai trop hâte de mettre mes booooottttes" et de rigolades face aux derniers exploits de X-Boy. Nous avons parlé de tout et de rien et l'heure est venue de nous rendre au cinéma.

Nous avons un mauvais karma quant à nos sorties romantiques. Jusque là, tout allait si bien. Et je n'aurais jamais soupçonné que je terminerais la soirée en larmes et en sanglots.

Le film que nous avions choisi, Route 132, n'en était pas un pour ce genre de soirée. À peine après 5 minutes de visionnement, j'étouffais dans mes larmes.

- Je vais sortir, X-Man, je suis incapable.

- Mais non, ça va se calmer.

NON. Ça ne s'est pas calmé. Pour ceux qui ne voient pas d'inconvénients à savoir l'intrigue du film (elle a été mentionnée dans les journaux), c'est l'histoire d'un père qui perd son fils de cinq ans. Fiston est mort subitement d'une méningite. Comme ça, après seulement un soir de fièvre.
A-t-r-o-c-e.

Surtout quand on peut s'identifier à ce genre de situation. X-Boy a été dans ce scénario lorsqu'il a subi sa chirurgie. À cause de l'ouverture du crâne, le risque d'attraper une méningite et d'en mourir était trop présent.

La douleur de cet homme (même si je n'ai pas "vécu" la chose au même niveau, thank god) m'a pénétré le coeur comme un couteau. Et ça m'a tiraillé du début à la fin. François Papineau (l'acteur qui a gagné des prix, merci) affiche une telle dévastation dans son visage, une telle incompréhension et un sentiment de culpabilité... j'en suis encore chamboulée. Dans la salle, ça reniflait de tous côtés. Il y a même un couple qui est sorti après une heure. La tête basse, bras dessus bras dessous.

Je me suis essuyé les larmes avec mon foulard, il était imbibé à la fin de ces deux heures de cinéma digne de ce nom. X-Man aussi a versé quelques larmes, mais il a su rester fort pour me remettre dans la réalité. Mais c'est terrible, de perdre un enfant. Ça m'a démoli l'âme quelques instants. Il n'y a pas de mots pour décrire un sentiment aussi fort. À la fin du générique, nous n'étions que trois dans la salle. Au fond, il y avait cet homme seul qui pleurait sans arrêt. Nous sommes sortis et aux toilettes, une femme s'essuyait les yeux. Les ravages du mascara. Nous nous sommes souri. Deux ratons laveurs en liberté.

J'ai retrouvé X-Man dans le stationnement et j'ai éclaté en sanglots. Et cette nuit-là, j'ai encore moins dormi. Toutes ces pensées me cognaient dans le cerveau tandis que X-Boy toussait, éternuait et râlait. Rassurant, quoi.

Quand nous nous sommes réveillés, X-Boy a eu droit à des rasades de câlins et de bisous.

Et le soleil était resplendissant. J'en ai profité pour faire des courses à l'épicerie.

Avec mes nouvelles bottes dans les pieds.

La vie est si fragile, ça me prenait de bonnes semelles.

Merci X-Man.

vendredi 8 octobre 2010

Le grand-père de l'horloge.

Hier soir, 11h30, nous dormions tous à poings fermés.

"Boum, pecling, pic, pic, pic, pic, ploc, tssssssss". Le boucan d'enfer, rempli de sons incongrus.

Effrayée, j'ai tout de suite pensé:
a) Y'a un raton laveur dans la maison.
b) X-Boy est tombé en bas de sa bassinette. (en escaladant les barreaux, bien sûr!)
c) La laveuse est à spin et le panier de vêtements vient de prendre le bord.

Toutes des réponses on ne peut plus logiques.

J'ai osé sortir du lit, en espérant ne pas croiser un yéti de Ste-Banlieue dans le corridor. X-Man me suivait et cherchait une arme à se mettre sous la main. Désolé, chéri, un pinceau à poils de sanglier, ça flatte plus que ça ne frappe. Non, mon peigne rose pour démêler mes cheveux N'EST PAS un objet contondant. (Même si tous les gens qui le voient me supplient de m'en débarrasser tellement c'est laid. C'est mon héritage des années 89. Bon.)

Une fois la lumière allumée sur la scène du crime, ça nous a pris un bon 2 minutes à comprendre et à voir ce qui s'était passé.

- Ah ben... X-Man, regarde, l'horloge n'est plus sur le mur, là!!!

- ?

- Pis le bambou sur le meuble non plus.

- Le bambou est à terre. Regarde.

Pas loin de là, parmi toutes les bébelles de X-Boy éparpillées sur les tapis de couleur, se trouvaient en effet l'horloge (encore en vie!), le bambou déraciné, désenfeuillé et une centaine de petites roches partout partout partout.

- C'est la vibration du frigo qui a fait tomber l'horloge.

- X-Man, le frigo, c'est pas une laveuse.

- Je te jure...

- Nan, moi je pense que c'est une souris.

- Qui a grimpé sur l'horloge? Ben oui.

- C'est fort, une souris, tu sauras.

J'ai entrepris de ramasser les roches une à une. Avant que X-Boy ne les déguste avant de déjeuner demain matin.

- X-Mom, retournons au lit. On ramassera demain. Allez.

- Le frigo, hein? (attend que j'aille le sermonner... on ne dérange pas les objets en pleine nuit!)

- Chut. On va réveiller X-Boy.

- S'il n'est pas réveillé avec tout ce vacarme, c'est qu'il n'est pas nerveux.

Et il n'était pas nerveux. Il s'est même réveillé très tard ce matin. C'est l'automne, les feuilles tombent, maman. C'est le temps qui change, qui vole avec le vent.

Ce sont les grands-pères qui déplacent le temps près du sol.

Et y'était grand temps que tu t'occupes de ton bambou, la vieille. Y'est aussi laid que ton peigne.

Note à moi-même: Mettre un silencieux au frigo. Et à mon imagination.

mercredi 6 octobre 2010

X-Boy et ses mystères...

Hier (mardi), puisque X-Boy pleurait toujours à en perdre la voix (il a la voix style Patrick Bruel en ce moment, séduction totale!), je l'ai emmené avec moi faire le tour de toutes les cliniques médicales de Ste-Banlieue, afin de lui dénicher un petit rendez-vous "mini-urgence", comme ils appellent.

À 10h30 le matin, plus la peine de se pointer dans aucune clinique, même si certaines prennent des patients jusqu'à 21h30. On nous dit ça avec le sourire "y'a plus de place Madame" et on nous suggère de venir BEAUCOUP plus tôt, c'est-à-dire vers 5h30, et d'installer une tente chauffée et un réchaud pour le gruau du petit afin d'être certain de voir un médecin.

X-Boy a pourtant fait entendre sa belle voix triste à toutes les salles d'attente, y'aurait pas eu un petit vieux (qui est là pour renouveler ses penules car le pharmacien ne PEUT pas le faire, diantre) ou une petite vieille (qui est là pour accompagner son mari, mais qui, tiens donc, veut se faire examiner le fond de tête, ça pique quand je me gratte...) pour nous dire: "Onh... pauvre petit garçon. Il pleure tellement, prenez ma place, on va revenir la semaine prochaine... de toutes façons, j'ai déjà mon renouvellement de penules, mais je venais pour celui de l'an prochain, au cas où je l'oublierais à ce moment-là...". Pas de "un enfant qui pleure ainsi, ça n'a pas de sens... il faut qu'il voie un médecin". Pas de "Il a des lunettes en plus, faut absolument qu'il se fasse soigner!!!".

Rien. Pas de regards. Enfin pas de ceux qui sont là pour passer le temps. Ceux qui sont vraiment malades nous ont regardé, découragés. L'air de dire "je vous cèderais bien ma place, mais j'ai une conjonctivite évidente". Ceux qui sont malades nous ont souri, un sourire de "lâchez pas, vous allez vous en sortir".

Et ils avaient raison. X-Boy s'en est sorti tout seul, comme un grand. Comme dans le temps où les bambins ne prenaient pas d'antibiotiques à outrance, comme dans le temps où les mères ne paniquaient pas à la moindre rougeur (dont j'ai fait partie, faut-il croire, hier...).

Note: Je m'amuse à attribuer des non-maladies aux gens des salles d'attente. Mais je sais bien qu'il y a tant de souffrances physiques (ou mentales) qui ne transparaissent pas. Et je sais que les vieux ont des maux réels. Je les aime, d'ailleurs, les vieux. En général.

Ainsi, ce matin, après que X-Boy eut fait une vraie bonne nuit tout seul dans son lit et qu'il se soit réveillé tout sourire, X-Man est allé faire la file (et se mettre vachement en retard au boulot) à la clinique et nous a dégoté un rendez-vous à 11h50. Il était le 20e sur 25 et derrière lui se tenaient une autre trentaine de personnes. Bravo cher gouvernement.

Et j'ai eu ce doute fatal de mère consciente: X-Boy est correct, ce matin. Il n'a rien. On a un rendez-vous pour rien. On va voler la place à quelqu'un de réellement malade. À quelqu'un qui ne rit pas en se faisant laver le visage avec une débarbouillette à moutons.

Gros cas de conscience. Que fais-je-je. X-Man m'a dit: Tu y vas pareil, on sera fixé. Tu le connais, il peut aussi bien rire ce matin et se mettre à pleurer sans arrêt ce soir. Et on a un rendez-vous. On le prend. (J'ai pas perdu mon temps pour rien ce matin! il a pensé tout bas. Légitime)

Je me suis donc pointée à la clinique avec mon gamin-bonheur. Tout souriant dans une salle d'attente, occupé à lever ses mains au ciel et à dire des "yé" et des mgagnrioqbhhqguggue. La gêne m'a gagné. Mmm. Je hais faire perdre mon temps aux gens.

Arrivés dans le bureau, la doc me demande ce qui ne va pas.

- Ça paraît pas, hein... mais il a pleuré les 5 derniers jours, sans arrêt. Ou presque.

- Et ce midi?

- Plus rien. Plate de même. On est là pour rien. Je suis désolée.

- Madame-X, faut pas lui en vouloir. Les enfants sont plein de mystères. Je vais l'examiner.

Ouvre la gorge, prend une culture, les oreilles sont belles. Quoiqu'il y en a une qui est rosée, mais ce n'est pas une otite. Son ventre est malléable, pas de boule de caca dans les tréfonds, bref, rien de concret à mentionner.

J'ai rougi. Je vais aller faire une neuvaine demain. (hahaha)

- Vous savez ce que je crois?

- ... (il est mignon, hein?)

- Il a eu une laryngite. Et ça s'est guéri tout seul. C'est pour ça la voix éraillée. Un petit virus qui fait des ravages de courte durée. Mais qui fait pleurer les enfants. Il a besoin de repos et de boire beaucoup de liquides. Passez une belle journée. Tu es très mignon, petit garçon. Va. (je le savais qu'il était adorable...)

Ainsi, nous sommes revenus à la maison sans pilules et sans sirop. X-Boy a réclamé son lit. Il dort et se repose enfin.

Vous savez ce que je pense? Après avoir visité les merveilles du système de la santé hier, il s'est dit, moi, je guéris tout seul. Bon.

Et ne me donnez plus de lactose non plus.

Vous allez finir par comprendre, espèce de parents.

Ma voix éraillée, c'est pour mieux séduire les filles demain, à la garderie. Parce que moi, j'ai bien hâte de retourner jouer avec elles. Elles ont plein de virus à me refiler et ça me permet de me faire dorloter à la maison, quand je reviens...

Zzz.

lundi 4 octobre 2010

Hahaha, donnez-lui du yogourt, c'est pas pareil.

Qu'ils disaient, sur le site internet de cette compagnie de distribution de produits laitiers. Dans ce yogourt probiotique-pro-patente, on ne retrouve que 10% de lactose, donc les enfants et adultes intolérants ne devraient pas réagir. Je souligne que le site mentionnait que les réactions d'intolérance varient d'une personne à une autre, alors ils ne sont pas dans le tort. JE suis à blâmer. Parce que JE suis intolérante au lactose et que JE peux manger ces petits yogourts 1%-de-gras-wow-wow-je-suis-"in" et que je m'en sors avec très peu d'effets secondaires. (Sinon l'envie de danser dans une comédie musicale ou de me faire aller le baladi devant mes électroménagers!)

Petit X-Boy étant génétiquement pourvu de mes légendaires sensibilités diverses, je peux me fier à mes réactions pour élaborer son menu. Erreur. X-Boy dépasse son maître. Je l'ai toujours pensé, tant qu'à faire différent, il le fait à 100%.

Ainsi, depuis 2 ou 3 semaines, je lui donnais du tit-yogourt-pas-méchant-pour-les-bedons et il ne s'en portait pas plus mal. Quelques régurgits par là, mais c'est la norme. La semaine dernière, Éducatrice-A. lui en a donné un au complet pour le dessert du midi, soit mercredi et jeudi.

C'est vendredi matin que ça s'est gâté. Les pleurs ont ravagé l'ambiance de la maisonnée et, me disant que la compagnie des filles lui ferait grand bien, je l'ai laissé dans les bras de son harem.

Erreur. Éducatrice-A. a téléphoné après le diner. X-Boy pleurait sans arrêt et venait de lui faire le coup du bébé-qui-ne-respire-plus-il-est-bleu... La grande joie pour faire paniquer les mères en nous, quoi.

Je cours, je vole, je roule à la rescousse du petit qui s'époumone dans le bureau de la directrice.

De retour à la maison, la saga se poursuit. Ça PLEUREEEE.

X-Man revenait d'un long séjour d'une semaine en Abitibi pour le travail ce soir-là. Bel accueil.

Samedi matin, X-Boy, après ne pas avoir bien dormi (merci de me faire partager ça, grmbl) se lève en pleurant. Ouche, les parents, vous ne comprenez pas que ça me fait mal???

Nan, on lui sert un beau grand bol de yogourt avec des fraises et des céréales dedans. Miam, miam, miam, il avale TOUT, il ne sait pas lui non plus qu'il ingère THE sucre-tueur-de-tranquillité-d'intestins.

Après avoir pleuré tout le matin, c'est le diner. On lui sert une omelette faite avec du fromage à 95% moins de lactose. Donc un petit 5% tout banal...

Samedi, toute la soirée et toute la nuit, X-Boy se tortillait, pleurait, rageait. Il a eu le privilège de dormir avec moi à partir de 4h00 du matin. Pauvre petite chenille qui dansait sous les draps. Il se collait à moi comme un koala après son eucalyptus, pas moyen de récupérer mes mains qu'il tenait tout fort dans les siennes.

C'est seulement hier après-midi, après avoir eu la décence de réfléchir au comment du pourquoi que j'ai allumé sur la possibilité d'une réaction au yogourt-soft. Et si X-Boy faisait partie des rares personnes intolérantes au maximum?

Diagnostic vérifié.

Ce matin, après avoir délivré les restes du lactose dans un caca mou et puant, X-Boy a souri.

C'est ainsi que ça se termine, une intolérance au lactose.

Pour les coeurs sensibles, sachez qu'il y a des cacas salvateurs et que même le Pape serait d'accord.

Amen.

PS. X-Boy, y'a d'autres moyens de me demander de rester avec moi pour la journée, tu sais. ;)

Premier mot: yé!!!!!

X-Boy a dit son premier "VRAI" mot hier après-midi, alors qu'il s'adonnait à une séance de déchirage trépidante de son fameux catalogue Sirze. Il a répété "Yééé!!!", après que j'eus dit cette désormais célèbre onomatopée maintes fois.

Avec plusieurs "ééé" et plusieurs "!!!"!

J'ai des témoins oculaires et auditifs.

Notre bambin est officiellement et verbalement joyeux.

Et digne d'être le fils de deux fans de bandes dessinées.

Next Step: Pif! Paf! Boum! Bedang! Pow! Zlurrrp!

(Il ne portera pas de collants verts, désolée...)

vendredi 1 octobre 2010

Soeur Angèle et ses bras magiques...

Hier après-midi, nous faisions notre marché à cette super épicerie unique à Ste-Banlieue (y'a de quoi faire des jaloux, je vous assure!!!) et dans la rangée des viandes, il y a une démonstration de cuisine. J'observe bien de loin et... oui, c'est Soeur Angèle. Elle est seule et je m'approche, question de rire un peu du personnage et d'entendre sa voix criarde.

Elle me sourit, je craque et je lui renvoie la pareille. Elle me fait goûter à son tartare de saumon et à ses petits pains à l'huile d'avocat et de citron et je me régale. Pendant ce temps-là, X-Boy la regarde, intrigué, voire charmé.

Elle sort de son comptoir. Elle va directement vers X-Boy et elle lui dépose les deux mains sur sa cicatrice au crâne. Elle l'embrasse à cet endroit, lui dit ceci:

"Je t'aime beaucoup. Je te souhaite la santé, c'est ce dont tu as besoin".

Attendrie, j'observe la scène.

Et elle me prend dans ses bras. Comme ça, sans raison. Elle me serre fort fort et me dit "Je t'aime beaucoup".

X-Boy lui prend sa feuille de recette, elle la lui donne et me dit tout doucement:

- Il est si fort, cet enfant. Allez, je vous aime tous les deux. Soyez bien, ensemble.

Je suis repartie de cette bulle d'affection avec cette soudaine envie d'éclater en sanglots et cette chaleur enveloppante autour de moi. Comment a-t-elle su trouver les bons mots? Les mots qui apaisent, qui redonnent l'énergie dont j'avais besoin en cette semaine pluvieuse?

J'en frissonne encore.

Il y a des gens qui offrent leur coeur dans une allée d'épicerie.

Baume...

Encore une réplique qui pique!!!

Et cette fois-ci, ce n'était pas une matante... non, un pépère-pas-de-cheveux-en-direct-du-Canadian-tireeeeeuuuu (ça rime, wowowoow!)

Je suis à la caisse, avec X-Boy qui sourit à la caissière qui s'émerveille devant le fait que X-Boy porte fièrement des lunettes. Pépère écoute, observe, se racle la gorge et avant que je ne quitte le magasin, m'apostrophe de sa forte voix:

- Y vas-tu être normal un jour???

- ... (encore une fois, sans voix... je ramollis)

- Normal dans quel sens, là??? (exaspération totale)

- Ben normal normal... ses lunettes y sont-y temporaires? C'est-tu juste pour lui replacer les yeux?

- Oui, oui. Il va les enlever dans un an.

J'ai menti. Mais ça ne me tentait pas d'expliquer qu'il porte ses binocles pour corriger son astigmatisme.

X-Boy louche donc tant que ça?

Eh bien, je préfère les commentaires de son optométriste qui nous rassure en nous disant qu'il louche très bien, des deux yeux et de façon équilibrée.

Bravo X-Boy. Tu fais si bien les choses.

Note à moi-même: Je vais les faire, mes cartes d'éducation civique... Je vais les faire...