vendredi 31 août 2012

Première balade en autobus!

Ça ne pouvait pas être simple.

Pas chez nous.

***

Cette nuit, X-Boy s'est réveillé en pleurs à 1h00 du matin. En moins d'une minute, j'étais dans sa chambre. Parce que ces dernières semaines, le jeu de X-Boy, s'est de tenter de descendre du lit à la seconde même où il se réveille. Et X-Boy étant un as de la logique gestuelle, il ne comprend pas qu'il faut descendre par les fesses d'abord. Ainsi, il se garoche sur le sol tête première et en résulte des pleurs qui me font souvent imaginer le pire...

Mais cette nuit, non. Il était encore couché, mais en pleurs. Mmm, ça sentait la constipation. (En fait, non, la constipation ne PEUT PAS sentir... qu'est-ce que je dis là!) En effet, X-Boy n'a pas fait son tit-gros caca depuis les trois derniers jours... Malgré le laxatif qu'il ingère, malgré les exercices qu'on lui fait faire debout. (Sachez, public intéressé, que la verticalisation du sujet, en l'occurence un enfant au transit ralenti par une hypotonie, favorise la descente du caca vers la sortie...)

Ainsi, je l'ai sorti du lit pour le bercer, constatant que ses jambes jouaient une partie de soccer avec le matelas: ce qui est signe d'une douleur ventrale notoire. Je lui ai refilé une petite pilule de mélatonine sous la langue (n'ayez crainte, c'est approuvé par son pédiatre, vu les troubles de sommeil pouvant être liés à sa médication contre l'épilepsie) histoire "d'endormir" le sujet et de le remettre rapidement au lit. Après 40 minutes à le regarder NE PAS fermer l'oeil mais gigoter comme un danseur du 282 (c'est la version nouvelle... n'importe quoi!), j'ai tenté de me coucher AVEC LUI, dans SON lit. Flatte-flatte le tit-bedon, caresse-caresse les jambes, chantonne des berceuses. Rien à faire. À 2h00 du matin, je lui ai fait prendre du Tylenol, parce que hein, faut que la douleur le lâche sinon il ne sera plus en état de rien. Je connais mon fils.

À 3h00, il s'est laissé aller dans mes bras, bien blotti comme un tit-bébé qu'on cajole avec un sourire niais au visage. Je me suis surprise, en pleine nuit, avec des allergies grimpantes réactivées par un réveil impromptu, à AIMER encore plus mon petit chéri. À me sentir privilégiée d'être là pour le réconforter, de jouer le rôle que tient ma mère quand je suis malade et que hop, je saute sur le téléphone question d'entendre sa voix et de me sentir apaisée. (Les antihistaminiques peuvent-ils me rendre mélodramatique en pleine nuit? Faut que je consulte ma pharmacienne. Ha!)

X-Boy a filé le reste de sa nuit jusqu'à 8h00 où il s'est réveillé de bonne humeur. Il a déjeuné tranquille, mais je voyais dans ses gestes (du type: Hé, je vais enlever mes lunettes aux deux minutes pour montrer à ma mère qu'il y a quelque chose qui me fatigue!!!) que la douleur le tenaillait encore.

La matinée s'est quand même bien déroulée et il a commencé à diner tranquillement à midi. L'autobus arriverait à la maison vers 12h40 alors tout était calculé: 25 minutes pour diner, 5 minutes pour sortir la poussette, mettre les sandales au petit et l'installer dans sa cadillac afin que dès que le chauffeur tourne le coin de la rue, on soit là, quoi.

12h25, j'entends un moteur gronder. Je regarde par la fenêtre et je vois L'AUTOBUS. ??? C'est pas vrai?!? X-Boy était justement en train de finir une bouchée et de boire son lait! Il venait tout juste de prendre ses pilules et hein, cette bouchée DEVAIT être avalée parce que les médicaments DOIVENT être avalés sciemment, bon. Je suis sortie faire signe au chauffeur. Je suis retournée à la course arracher le petit de sa chaise, j'ai pris ses sandales dans mes mains, son sac à dos sur mon épaule et je suis sortie à la course.

- Il ne vient pas en poussette, Édouard?

- Hein? Bien oui!!! Euh... ben... pouvez-vous le prendre deux secondes?

- Je ne peux pas m'éloigner de l'autobus.

- Je sais... je vous l'emmène. Tenez, prenez-le, je dépose son sac ici, ses sandales je les lui mettrai tantôt et je reviens avec la pousette.

J'ai couru dans la maison.

***

Pour ceux qui ne comprennent pas le comment du pourquoi de cette satanée poussette, c'est qu'elle est en trois parties. Le siège est attaché sur une base DANS la maison (ainsi ça devient une chaise haute adaptée), la base-poussette (le "frame" avec les roues) est DANS la remise et sa tablette est par terre, DANS la remise aussi. Ça en fait des étapes, je vous jure. Et ça pèse lourd... Bref, c'est la grande joie de faire toutes ces étapes quand on attend après vous. Grmblgr.

***

Je suis ressortie en brandissant le siège, j'ai ouvert les portes de la remise avec le genou (X-Mom un jour...), j'ai pris la tablette avec mes orteils (vous croyez tout ce que j'écris?) et j'ai couru avec la poussette vide. J'ai repris X-Boy des bras du gentil chauffeur, l'ai installé, attaché puis bisouté et hop, le chauffeur l'a installé dans sa minivan.

- Désolée Monsieur le chauffeur... sur la feuille, il était écrit 12h40.. et de sortir 5 à 10 minutes avant.. donc vous seriez arrivé à 12h30 et nous aurions été prêts, vous savez! (Sourire enjôleur...)

- Oui... parlons-en de la feuille... l'horaire est fait avec un logiciel de géo-cartésie et ils calculent les déplacements comme si nous étions des véhicules d'urgence! L'école commence à 12h45, ça aurait été impossible que votre fils soit là à temps...

- C'est exactement ce que je me disais... mais bon, je ne voulais pas contredire la bureaucratie!

- Ben, Madame X-Mom, vous avez votre première leçon d'école: fiez-vous à votre horloge, pas aux papiers! Héhé!

- Leçon bien apprise... je suis désolée du retard, encore une fois.

- Oh vous savez, vous n'êtes pas la pire. La fillette assise en avant n'avait même pas de poussette adaptée pour la transporter... une chance que j'étais allée voir les parents lundi soir!

***

Oui. Vous avez bien lu. Ce chauffeur est allé visiter chaque enfant lundi soir afin de s'assurer des bonnes adresses et du moyen de "déplacement" des enfants vers la voiture. Nous étions à la réunion, ce lundi et c'est notre gardienne qui lui a appris que X-Boy était en poussette... Il n'avait aucune information sur les enfants et cela aurait grandement causé problème s'il était venu quérir X-Boy avec un véhicule "régulier" où il n'y a PAS de place pour les poussettes adaptées. Bureaucratie de merde, oui. C'est dingue. Par chance que les chauffeurs ont un coeur et une conscience professionnelle. Et que, à la retraite pour la plupart, ils ont du vécu, eux.

***

- Bon, bien... ne reste plus qu'à installer la tablette de X-Boy à l'arrière de votre véhicule et tout sera parfait!

- Pourquoi Madame X-Mom? Les tablettes restent accrochées à la poussette... regardez la fillette en avant.

- Euh... je me suis fait avertir par tous les intervenants que c'était illégal de laisser les tablettes attachées. Ils disent que c'est un risque de projectile dangereux en cas d'impact...

- Hein? Vous m'en apprenez toute une, vous là. Ça fait des années que je conduis les enfants handicapés et personne n'en a fait mention.

- Je passe pour la mère-fatigante, là, hein? Je suis vraiment désolée...

- Non non. Enlevons les tablettes et mettons-les à l'arrière. Si c'est dangereux, je ne veux prendre aucun risque. Ce sont des enfants si précieux.

- Ah pour ça, vous avez raison. (Sourire charmé, complètement. J'aime les hommes d'un certain âge qui ont le coeur sur la main. Il ne s'appelle pas Yvon, mais c'est tout comme...)

- Allez, en route. Vous allez être en retard! Bisous X-Boy! À tantôt!!!

Vroooooum.

L'autobus est parti.

***

Je suis rentrée dans la maison, le coeur léger. Aucun son dans la cuisine. Des jouets partout, mais personne pour les cogner. Personne pour égayer les murs de sons incongrus. Que le ronron du frigo qui s'accorde avec celui de la thermopompe. Le calme plat. Voire plate? Mmm. Ça reste à voir.

Car à 13h00, l'ergo débarquait chez nous pour discuter "appareillage" pour le futur. On aura très bientôt un lit hydraulique (avec une grue qui défonce le plafond! hahaa), un siège mécanique pour le bain (avec un système de son intégré! hihih) et une chaise haute adaptée qui remplacera le siège de poussette que je dois trimballer comme un fardeau plusieurs fois par jour (en m'arrachant le dos et la patience qui reste). Et aussi, elle nous met sur la liste d'attente pour adapter notre prochain véhicule. Mmm. Nous aurons une Minivan nous aussi. Avec la plate-forme et tout le toutim. Une supeeeerrrbe dépense en vue.

***

Je projette une carrière de péripatéticienne dans les prochains mois, question d'amasser les fonds nécessaires.

Ben quoi, je pogne avec les tits-vieux.

Hahaha.

***

X-Boy est revenu de l'école et dès qu'on a ouvert la porte de la voiture, il s'est mis à hurler. Choqué noir, le Môsieur. Choqué et dérouté de s'être fait arracher de son nid douillet qu'est sa splendide maison pour aller évoluer parmi la société!

Onnnh. Pauvre petit.

Fallait le voir me bouder jusqu'à ce que l'on rentre dans la maison.

À 16h00, il a pleuré à nouveau. S'est frotté les yeux.

- Tu es fatigué? Tu veux faire une sieste? Je rêve?!?

Non. Je ne rêvais pas. X-Boy s'est endormi en moins de deux minutes. Pas de chichis, de "je débarque de mon lit et je me pète la têteeeee", pas de pleurs de "pourquoi, ô pourquoi, vilaine mère, me laissez-vous seul en cet antre diabolique". Rien.

J'ai couru jusqu'à mon lit. J'y ai presque sauté de joie.

J'AI DORMI!

Calme, reposée.

Heureuse.

Avec le même sourire que X-Man hier matin.

Ce sourire qui dit: j'ai hâte que tu te lèves mon bonhomme. Qu'on se rencontre à nouveau et qu'on continue la journée sous le signe du temps qui fait bien son boulot, malgré tous les préjugés que je peux avoir parfois à son égard.

***

PS. Pour ceux que ça intéresse (vous êtes encore là.. ne mentez pas!) la soirée s'est terminée par un lavement. Ben oui. Belle fin de journée, hein? Le bouchon de méchant caca est sorti, X-Boy a arrêté d'arracher ses lunettes et en ce moment, alors que je termine ce billet, il dort paisiblement.

***

Zzzz.

jeudi 30 août 2012

X-Boy et la prématernelle: Jour 1

Hier, mercredi, X-Boy a passé son premier après-midi dans sa classe. Avec 2 amis sur 5, question d'intégration en douceur.

Pour une rare fois, X-Man travaillait de la maison ce matin-là. Il pouvait donc assister, avec moi, à la première rentrée de fiston. Et aussi, m'aider à apporter les 5672727 sacs d'effets scolaires et autres babioles utiles à la survie de X-Boy.

Pour l'occasion, X-Boy s'est réveillé à 5h00 du matin, complètement de bonne humeur. Contrairement à sa gentille mère, qui, depuis les trois derniers jours, souffrait (le mot est faible!) d'allergies qui la faisaient ressembler à un zombie affublé d'un nez-champelure.

***

C'est la première année où mes allergies sont aussi intenses. D'habitude, ça dure une demi-journée, je prends un "Aérius" et le tour est joué. Mais là, rien à faire. Les "Aérius" ne fonctionnent pas. Même les Tylenol Rhume (pour la nuit) pour essayer de dormir. Par chance, hier, ma pharmacienne-adorée m'a suggéré de changer d'antihistaminique et depuis ce matin, je ne vide plus une boîte de mouchoirs par jour. (Seulement la moitié.) Mais je n'ai pas dormi encore. Pas à cause du mouchage, reniflage et grattouille, mais à cause du Claritin, qui, allez savoir, me fait l'effet d'une douzaine de cafés. J'avais la patate à 100 000 à l'heure en pleine nuit et fallait me retenir d'aller courir un marathon avec des souliers en béton, afin d'augmenter le coefficient d'épuisement... La galère, oui. Mais je me console: des allergies, c'est saisonnier. Un cancer non et bordel, y'a des gens qui vivent avec et qui dorment la nuit. Tsé.

***

J'ai donc fait déjeuner le petit à l'heure des poules et j'ai pu retourner dans mon plumard (champ sémantique avec "poule", je recommence?!) puisque X-Man pouvait remplir ses commandes en travaillant sur la table de la cuisine. Je me suis donc rendormie pour une bonne grosse heure et j'ai rechargé mes batteries, un tant soit peu. X-Boy était toujours aussi en forme et j'ai décidé de le "brûler" afin qu'il fasse une sieste vers 10h30 et qu'il ne s'endorme pas deux minutes avant de quitter pour l'école (soit en plein diner comme il le fait souvent...). Zoup, j'ai embarqué le petit sur son tricycle et nous sommes allés au parc. Super idée oui. Pour X-Boy qui s'est balancé et a pratiqué son "debout" sur les bancs du parc... mais j'avais oublié que, qui dit allergies et vents forts dit: MAUVAIS MARIAGE. Rhââââ. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour épuiser son enfant?

Mon stratagème fut un succès! X-Boy s'est endormi comme prévu de 10h30 jusqu'à 11h30 et il avait la grande pêche en se réveillant! Il a diné comme un ogre et hop, 12h40, nous étions en route pour l'école qui commençait à 12h45. Pile-poil à l'heure, la professeure nous attendait en compagnie des deux autres parents. Nous n'étions pas supposés suivre X-Boy jusqu'à sa classe, mais vu le nombre de sacs qu'on avait, elle nous a tous invités à la suivre. (Ce qui m'a fait un grand plaisir!!!)

X-Man a déposé X-Boy par terre et en moins de temps qu'il en faut pour dire: euh, vous avez un mouchoir?, il était en train de grimper sur les tablettes et de sortir tous les jeux qui s'y trouvaient. Il lâchait ses cris de joie et les deux autres enfants se sont installés pour jouer. Il y en a un, totalement adorable, qui s'est mis à lancer des balles partout. Je riais, X-Man aussi. Non mais, un enfant qui lance des balles, un autre qui vide des tablettes et une autre qui dit "bébé" à tous les gens qui passent, ça faisait un drôle de tableau. Sous le charme, j'étais. Complètement. La professeure m'a demandé si j'allais bien.

- Moi? Oui.

- Vous n'avez pas trop pleuré?

- Hein? Non. Aaaaaah.. ma face d'enterrement? Ce sont des allergies... j'avoue que j'ai l'air d'avoir pleuré depuis deux jours, hein?

- Hihihi. On peut dire ça!

Les autres mères ont ri. Puis, X-Man et moi avons convenu qu'il était temps de partir. Tandis que X-Boy avait déjà oublié qu'on existait, quoi.

Nous sommes remontés dans la voiture, le coeur léger. Je n'avais pas envie de pleurer. (Malgré ma certitude que j'inonderais la ville pour une xième fois!) X-Man m'a dit, doucement:

- Tu sais, X-Mom. Je suis ému.

Je conduisais et je l'ai observé du coin de l'oeil. Il avait les yeux embués. Oh.

- Tu es ému? C'est une belle émotion, dis?

- Oui. Une très belle. Je ne sais pas comment t'expliquer, je me sens heureux.

- OUF!!! Je croyais être anormale de me sentir heureuse...

- Tu es heureuse aussi, alors?

- Oui. Ça fait drôle à dire, hein? Est-ce qu'on est des mauvais parents d'être heureux que notre fils soit entre les mains de d'autres personnes?

- Je ne sais pas. Mais sérieusement, tu l'as vu? Tu as vu comment il était content? Comment il s'est précipité sur les jouets?

- Et tu l'as entendu? Il criait comme à la maison? C'était génial, hein?

- Oui.

On a roulé en silence jusqu'à la maison où X-Man est embarqué dans sa voiture pour visiter deux libraires. De mon côté, j'ai repris la route pour faire les courses.

Puis, à 2h45, je suis retournée, seule, chercher X-Boy. Quand il est arrivé dans le hall, il ne m'a pas regardée. Je l'ai pourtant interpellé. Nan. X-Boy a cette manie de m'ignorer quand je ne suis pas avec lui quelques heures. Puis, tout à coup, il a levé la tête et s'est mis à gigoter (par chance qu'il était attaché dans sa poussette!) comme une chenille sur l'acide et j'ai éclaté de rire. Les deux autres enfants se sont excités aussi à la vue de leurs parents. Ça transpirait le bonheur dans ce hall, mes amis!

Tout le long du trajet de retour à la maison, X-Boy a hurlé de bonheur, bien calé dans son siège d'auto. Woah, j'achèterai son album quand il sortira, promis. Du X-Metal, ça hurle! Hihih

Une fois à la maison, X-Boy a continué la surexcitation totale. Quand X-Man est rentré du boulot, il a constaté le "changement" d'attitude du gamin.

- X-Mom? C'est un peu trop vite pour dire ça.. mais tu ne trouves pas qu'il a changé?

- Bon, fiou pour la deuxième fois. Je n'osais pas le penser. Mais oui, il est différent. Il semble avoir "ouvert" ses horizons. Il se promène partout partout, il regarde les murs (ça fait changement du plancher!) et il rit quand il se déplace...

- Est-ce que ça se peut, des changements aussi rapides?

- Est-ce que ça se peut, un Opitz-C?

***

Mercredi. Ce matin, congé d'école. X-Boy s'est levé à 7h00, complètement énergique! J'ai rapidement oublié que je n'avais pas bien dormi en le voyant me suivre partout dans la maison. En le voyant aller jouer seul dans sa chambre, en ressortir quelques minutes plus tard avec un camion dans la main et se diriger vers X-Man qui s'apprêtait à partir.

- X-Mom? Qu'est-ce qu'il veut, là?

- Jouer avec toi!

- Mais je n'ai pas le temps... je dois partir.

- Ah! On en a rêvé pendant quatre ans, qu'il veuille jouer en notre compagnie et tu te défiles?

- X-Mom... je suis en retard... et en même temps, je n'ai plus envie d'aller travailler... C'est déchirant. Je suis pris entre le bonheur et le temps...

- Tu veux que je décide à ta place?

- Ok.

- Choisis les deux: tu prends le temps de jouer avec X-Boy et ça te propulse dans une sphère de bonheur indicible. Pendant ce temps, je me prends un billet pour l'Alaska, loin du pollen d'herbe à mer... euh, à poux... et JE DORS!!!

- Me semblait aussi... Allez, bonne journée X-Mom!

Bisous, bye. X-Man s'est éclipsé, le sourire bien accroché aux lèvres.

X-Man, ce matin, il avait le sourire du père qui a hâte de rentrer à la maison le soir, pour jouer avec son fils.

Ce sourire-là, je ne crois pas qu'il l'ait déjà eu.

Oh, il en a plein de sourires pour son fils, X-Man. Mais celui-là, il est à collectionner.

***

De mon côté, je suis allée faire mon pipi matinal. (J'avais oublié... la preuve que j'étais endormie...)

Et qui j'ai vu apparaître au bord de la salle de bain une minute plus tard?

X-Boy?

Non.

Le camion...

Puis X-Boy.

***

(J'aurais voulu que ce soit un bûcheron-tueur-de-plantes-allergènes qui vienne me secourir, mais hé, on ne peut pas tout avoir.)

mardi 28 août 2012

X-Boy et la prématernelle: Prologue

Une nouvelle aventure débute en effet ici.

X-Boy commence la prématernelle demain, mercredi, à 12h45.

Et moi... je reste à la maison. Seule.

Pré-Prologue

(Ça m'amuse vachement ce néologisme ultra-redondant. Voui!)

Hier soir, mardi, 18h30. Tous les parents des "prémat" (ne pas confondre avec "primates".. quoique je regarde X-Boy bouger frénétiquement en mangeant des bananes et je me dis que) étaient conviés à une réunion pré-rentrée afin de rencontrer les enseignants et les intervenants qui oeuvreront auprès de notre progéniture chérie.

Par chance, Marie-la-gardienne-que-j'aimeeeee-plus-que-tout (toujours pas fait de papier sur elle, je me vois désolée de ne pas lui avoir accorder ce précieux hommage encore... à suivre) pouvait venir s'occuper du môme-jaseur pour la soirée.

Parce que oui, X-Boy s'est redécouvert la vocalise-caverneuse et y va de sons étranges et forts du matin au soir. Entrecoupés d'éclats de rires et de bing! bang! de jouets qui se fracassent partout sur le sol grâce à sa dextérité inégalée, ces sons m'accompagnent dans ma nervosité pré-séparation-partielle-du-petit. Merci X-Boy de m'emplir les oreilles. Les angoisses résonnent moins fort au niveau du cerveau-sensible, c'est clair.

Ainsi, nous nous sommes assis dans la rangée du milieu de cette salle exigue et sans climatisation. (Les écoles n'ont pas de climatisation... je viens de découvrir cette triste réalité et je suis désormais à la merci d'une envie folle de monter au front (froid!) pour que les élèves du Québec qui doivent composer avec des températures de plus en plus extrêmes puissent jouir d'une qualité de vie quelconque. Je m'arrête ici, car ça me fait m'emporter de constater un tel manque dans un lieu public où, de surcroît, se trouvent des enfants handicapés ayant des conditions médicales qui peuvent se détériorer sous une grande chaleur et surtout, où travaillent des gens qui les lèvent, ces enfants, qui les cajolent, les changent de couches, les font marcher... raaagh!)

Bref, nous nous sommes assis parmi tous les autres parents et nous avons écouté les informations de tous les intervenants. La première, la responsable du transport adapté, a fait sursauté X-Man de par ses intonations sévères et sans appel. On se serait cru dans un régiment de l'armée. J'ai dû intervenir discrètement auprès de X-Man pour qu'il cesse de faire des sons à la "Hitler" chaque fois qu'elle terminait un énoncé. Tsé, on était assis en AVANT et tous les profs nous voyaient réagir... Et hein, fallait que je m'évite un fou rire indescriptible. (Nous sommes intenables dans les lieux publics: deux écoliers qui ont envie de jouer, oui!)

La responsable du transport nous a donc expliqué que les enfants doivent être PRÊTS à embarquer dès que l'autobus (ou la berline) se présentera devant la cours. Parce que après UNE MINUTE, ciao bye l'autobus. J'ai sursauté! UNE MINUTE? On a intérêt à ne pas trébucher dans les escaliers en sortant de la maison, oui. La responsable y est allée ensuite de règles d'usage et de mises en garde quant à la gentillesse des chauffeurs. Ils sont tenus de refuser toute demande qui déroge à leur tâche. Elle y est allée d'un exemple qui m'a fait m'exclamer très fort: Une mère, très gentille et ne pensant pas mal faire, ne pouvait être à la maison au retour de son enfant. Alors elle avait demandé au chauffeur de garder son enfant chez lui et de le lui ramener à l'heure prévue. Là où j'ai sursauté, c'est que le chauffeur avait accepté!!! Quoi? Ben oui, le chauffeur il était gentil et très attaché à l'enfant... Alors les rapports doivent rester professionnels. Je suis entièrement d'accord. Mais déçue quand même. Moi qui croyais que le chauffeur viendrait faire l'épicerie avec moi quand je mettrais ma nuisette de satin le vendredi... Tsss.

Ensuite, les professeures (pas de mâles. Surprise.) se sont présentées et X-Man et moi avons été charmés par la professeure et l'éducatrice spécialisée de X-Boy. Deux femmes pétillantes. La prof a sûrement mon âge et l'éducatrice est dans la quarantaine. Ce qui crée un bel équilibre, je trouve.

Puis est venue la période de questions. Mais avant tout, les intervenants ont demandé aux parents de se présenter et de dire un souhait pour leur enfant. Ça y est allé dans le même registre: "Je veux que mon enfant communique plus clairement. Je veux que mon enfant parle. Je veux que mon enfant respecte les consignes. Je veux que mon enfant aime l'école. Je veux que mon enfant arrête de faire pipi par terre et de se décrotter le nez *je l'ai ri. Désolée mais je ne m'y attendais pas!*".

X-Man s'est présenté. J'ai pris le relais et je n'ai pu m'empêcher ceci:

- Bonsoir. X-Mom, maman de X-Boy. Moi je souhaite que X-Boy gagne à la Loto.

Rires de groupe. J'ai repris mes sens (mais avec cette chaleur, l'envie de déconner était grande!) et j'ai poursuivi:

- Blague à part. Je souhaite que X-Boy termine son baccalauréat en génie civil.

Re-rires du groupe. J'ai terminé dans la sériosité. Je sais me tenir quand même.

- Sincèrement, je souhaite que X-Boy garde sa joie de vivre et qu'il nous regarde dans les yeux quand on lui parle. Juste ça, ça ferait une grande différence.

Pas de rires. Que des "mmm" dans la salle.

Les présentations se sont terminées dans une plus grande légèreté avec quelques blagues de la part de d'autres parents affectés par la chaleur et la période de questions a commencé.

C'est là que ça s'est gâché. Parce que le bal du "mais moi mon enfant" a débuté. Ça y allait de l'anectodique au roman-fleuve. Sans se soucier que tout autour, nous, les autres parents, n'en avons rien à cirer du vécu de chaque enfant. Parce que ce n'est pas de notre ressort et que après deux heures à suer sur des chaises en plastique dans une salle bondée, on a vraiment hâte de se séparer et de se rendre dans les classes respectives de nos enfants. Là où ce sera LE MOMENT de faire du "cas par cas", seigneur dieu.

J'ai osé intervenir à un moment donné, sentant que la mère-lionne de la rangée d'en avant (celle qui questionne tout et qui veut tout contrôler...) allait tenir des propos disgracieux envers le système scolaire qu'elle juge inadéquat. (Avant même que son enfant y soit... ça augure bien pour la professeure en charge de son enfant. Ouch-e.) La mère-lionne ne démordait pas sur la procédure de la rentrée de demain, justement. Elle ne comprenait pas pourquoi les parents ne pouvaient pas rester dans la classe avec les enfants.

Parce que ELLE, elle veut ABSOLUMENT voir les autres enfants. VOIR les autres parents. VOIR comment ça se passe. VOIR les profs en action.

Bref, ELLE semblait avoir un réel problème à laisser son enfant à quelqu'un d'autre.

Ce qui m'a rejoint. Et qui devait rejoindre la plupart des parents assis dans la salle.

- Je ferais un commentaire "général", si vous le permettez.

Les profs m'ont laissé la parole. La mère-lionne s'est tournée vers moi.

- Je comprends que certains parents, peut-être la plupart, sont déçus de ne pas pouvoir être dans le local avec les enfants demain. J'en fais partie. Je me faisais un petit rêve de voir mon fils dans sa classe, de rencontrer les autres enfants, de jaser avec les autres parents. Bref, je me voyais comme dans une maternelle "régulière" où c'est ainsi que ça se déroule la première journée. Or, ce que je comprends du discours des professeures, c'est que cela est différent ici. Parce que nos enfants sont différents et que nous devons réagir différement. Nos enfants demandent une attention particulière et ils doivent s'adapter à une autre personne le plus rapidement possible. Et si nous sommes dans le local, ce lien ne s'établira pas facilement. Je crois que ce sont nous, les parents, qui avons un problème avec le détachement. Pas nos enfants.

La mère-lionne s'est tournée, satisfaite. La professeure en "chef" m'a remerciée. X-Man m'a regardé, impressionné.

- C'était bien dit, ça, X-Mom.

- Merci. Mais tu sais, c'est pour calmer les autres. Et moi-même...

- Ça te rend si nerveuse que ça?

- Moui. Chut, X-Man. Les professeurs nous indiquent dans quelle classe nous devons nous déplacer...

***

Nous avons visité la classe de X-Boy. Il était rendu 20h45 et nous tombions de fatigue. Nous sommes rentrés à la maison. X-Man se voyait rassuré.

De mon côté, j'avais le coeur gros. Gros comme un autobus qui arrivera à notre porte vendredi.

Parce que demain, c'est encore moi le chauffeur.

Mais vendredi, ce sera L'autre. Avec un grand L.

Comme dans L'inconnu.

Ce non-lieu dans lequel, encore une fois, je rentre le coeur rempli d'espoirs et d'appréhensions.

***

Si je peux seulement arrêter de cauchemarder sur l'autobus, ça ira bien. Sérieusement, ça fait trois nuits que je rêve que X-Boy manque l'autobus et que je cours dans les rues voisines pour essayer de le rattraper... C'est épuisant, à la fin!

***



mercredi 22 août 2012

Y'a rien de mieux fiston, pour te r'mettre su'l piton!

Hé hop, depuis hier, la bonne vieille et "vraie" pilule a retrouvé son chemin dans le sang de X-Boy! En moins d'une journée, on voit toute une différence! Mis à part que hier soir, jusqu'à 23h00, il faisait le party tout seul et qu'il a fallu lui donner de la mélatonine, le mettre sous contention et le menacer de le retourner vivre dans son placard à balais, X-Boy va franchement mieux! (Et ses parents aussi, y'aurait-il un lien à faire ici? Mmm)

Ce qui fait que ce matin, lorsque Maman à Bord a téléphoné pour savoir si ça nous tentait d'aller au parc avec les filles (les trois fillettes les plus mignonnes de toute la terre, oui!), j'ai répondu à la positive sans même hésiter. Surtout qu'après avoir passé une looooongue semaine à me demander comment je pourrais bien survivre à ce manque de sommeil et de repos en tous genres, rien ne battrait un bon bol d'air frais en compagnie d'énergumènes d'enfants top-joyeux! (et de Maman à bord, une amie-soleil ouiiii!)

Arrivés là-bas, R., la plus petite, a décidé de se balancer. J'ai donc dit à X-Boy: toi aussi, hein? Ce à quoi il n'a pas répondu. (Plate de même mon fils, je sais). J'ai installé X-Boy dans la tite-balançoire et pour une première fois, il a semblé "conscient" de ce qui se passait. Il s'est aggrippé aux chaînes et il s'est mis à battre des jambes en souriant! Et en se lançant la tête vers l'arrière, les yeux fermés. J'ai hurlé de bonheur!!!

- T'as vu ça, Maman à bord?!? X-Boy "aime" se balancer!?! Il bouge les jambes!?!

- Oui!!! Oh, attends, R., veut débarquer.

- Tout de suite?

- Oui.. tu sais, les filles ne font pas une activité plus que deux minutes. Mais ne t'inquiète pas, elle va revenir dans cinq minutes.

- Hein? Mais c'est épuisant, la sortir, la rembarquer, la ressortir... Ouf-e. Je ne me plaindrai plus de trouver X-Boy lourd!

- Attends X-Mom. R., veut que j'aille l'aider à grimper. Je reviens.

Je suis restée à pousser mon gamin dans sa balançoire pendant au moins 10 minutes. Et je me suis dit: bon, pour toutes les fois où tu es jalouse des enfants "normaux", savoure ce moment de "détente" à regarder ton fils s'amuser "longtemps" dans le même jeu. Tsss.

Ce fut le temps de la collation. Les filles criaient "famine" (Maman à bord ne les nourrit jamais, c'est clair) et R. s'est installée sur un mini-muret près du chemin asphalté. J'ai assis X-Boy à ses côtés et il a bu son jus, bien assis près de sa copine. À sa gauche se trouvait sa poussette. Soudainement, X-Boy s'est élancé et s'est mis DEBOUT en s'aggrippant au siège!?!

J'ai encore hurlé, quoi.

- MAIS MAIS MAIS!! MAMAN À BORD! TU AS VU!?! X-BOY S'EST LEVÉ TOUT SEUL!!!

- Ouiiiiiiiiiiiii!

La joie d'avoir un témoin. Wow.

X-Boy a continué sa manoeuvre pendant une bonne dizaine de minutes. Puis, j'ai pensé: tu veux te tenir debout, viens donc avec moi te tenir après les espèces de ronds de plastique "dans" le parc qui servent à. À quoi au juste? Aucune idée, mais ils sont chouettes pour se tenir "après"...

X-Boy s'est tenu fièrement "après" le rond orange qui a attiré R. R. adoooore le orange, alors elle est venue grattouiller le rond de X-Boy. Ce qui, à ma grande surprise, a fait rigoler fiston qui s'est mis à gratter lui aussi.

J'ai hurlé. (Surprise!)

- MAMAN À BORD!!! Tu as vu?!? X-Boy rit de la présence de R. X-Boy imite R.!!!! X-Boy a "conscience" de R. Wowowowow.

Maman à bord était déjà émerveillée et partageait de toute évidence mon bonheur doublement augmenté.

Puis, R. a voulu retourner aux balançoires. Maman à bord nous a quitté. J'ai dit en blaguant à X-Boy: Tu veux aller les rejoindre, dis? Alors marche.

Et ici je ne blague pas, mais IL A MARCHÉ!!! Vers les filles au loin. Je le tenais (bien sûr, faut pas trop s'imaginer de rêve réalisé!) sous les épaules et IL AVANÇAIT une jambe APRÈS L'AUTRE. Comme des vrais pas. Des pas laaaaaarges et croches, mais des pas VERS L'AVANT. Il s'est rendu jusqu'à un autre module de plastique sur lequel il a pris appui.

J'ai : (suspense...) hurlé. (Vous êtes devins, bravo!!!)

Et Maman à bord avait pressenti les cris de bonheur alors elle s'était dirigée vers nous sans que je ne m'en aperçoive. Elle a donc accueilli X-Boy sur sa nouvelle "station" et elle a dit, avec sa douce voix:

- Bravo X-Boy! Tu es fier de toi, hein?!? Je t'ai vu marcher. Tu es vraiment bon!

Il fallait voir le sourire sur le visage de mon fils.

Et sur le mien.

***

Il est encore là depuis ce matin. Un indécrottable sourire de mère-gaga. Qui se paierait
La Bonne Nouvelle TVA ce soir, à l'heure du souper, tiens.

Question de montrer aux chefs, dans leurs débats sans queue ni tête, comment on se tient debout dans la "vraie" vie. Et comment, quand on commence à marcher, on marche croche. Pis pas élégant pantoute. Mais on marche vers l'avant. Sans regarder en arrière. Sans penser à hier, pis aux autres journées d'avant qui étaient remplies d'inquiétudes et de "ça va tu finir, les badlucks chez nous, bon!".

***

La morale de cette histoire: si chacun fait son métier, les vaches seront bien gardées.

Si les techniciennes en pharmacie font leur boulot correctement, les médicaments seront bien donnés.

Et si X-Boy fait bien ses dodos, sa maman sera bien conservée.

C'est simple la vie, quand on y pense, non?

***

Je me lance en politique. Le X-Party. Mouhahahah.

lundi 20 août 2012

L'erreur est humaine: l'horreur aussi.

En cette période de campagne électorale, je trouve que les hommes sont souvent la cause de leur malheur. Les choix que l'on fait auront toujours des conséquences. Cocher une case sur un bulletin de vote, ça a toute une importance. Car si le silence est d'or, c'est dans cet exemple qu'il s'applique le mieux. Un petit bruit de crayon qui gribouille un bout de papier, plusieurs personnes qui ont fait le même geste et d'autres qui le feront après nous. Et voilà, le silence aura un résultat.

***

Ce préambule post-écoute-du-débat-des-chefs pour vous parler de la nécessité d'exprimer ses doutes, quand doute il y a dans son esprit.

Mise en situation:

Le week-end dernier, nous partions faire une visite-escale chez mes parents dès le vendredi soir et jusqu'au dimanche, afin de pouvoir nous rendre, le samedi, chez les parents de K. qui organisent leur épluchette annuelle.

Ainsi, notre escale nous permettrait de couper la route en deux et par le fait même, de donner un bon coup de main à ma mère qui, il y a six semaines, s'est blessée au dos. Comment? En se levant un matin. Craaaac, le dos lui est resté barré. Et depuis, elle galère quoi. X-Man et moi avons donc décidé de lui mitonner quelques bons petits plats puisque mon père, génération oblige, n'est pas très cuisinier dans l'âme. (Ni ménager, je ne rapporte que des faits, allons.)

Le samedi matin, après avoir dormi comme des anges, X-Man me lâche cette réplique inquiète:

- X-Mom?!? Comment ça se fait qu'il n'y a pas les pilules du dimanche midi dans la dosette?

- De quoi tu parles? Tu blagues?

- Non, regarde.

J'ai regardé. L'horreur, il n'y a pas d'autres mots. Comment se faisait-il que les tites-pilules blanches ne s'y trouvaient PAS??? J'ai presque perdu connaissance. Car non, il n'était pas question d'annuler notre visite chez les parents de K. pour retourner à la maison, coz manque de pilule pour le lendemain.

- Comment ça se fait que tu ne les as pas mises dedans, X-Mom?

- Pourquoi le ciel est bleu?

- X-Mom...

Je ne sais PAS pourquoi. Mais je sais que cet oubli est la résultante d'une sapré fatigue ces derniers temps. La suite logique des gestes incongrus que je pose dernièrement. (Exemple: sortir d'un magasin sans payer, acheter une douzaine d'oeufs et ne pas voir que la foutue boîte est déchirée = échapper les oeufs en défaisant l'épicerie, échapper la bouteille de sirop de maïs et la voir exploser sur le plancher, etc.) Alors hein, comment j'ai pu oublier les pilules du midi???

- Bon... je ne vais pas rester plantée là à chercher la raison du pourquoi de... je pars à la pharmacie. À tantôt.

Je suis embarquée dans la voiture de X-Man (c'est très rare que je la conduis!!) et j'ai roulé, la tête dans la brume (mais la route était belle, allez) et je suis arrivée, avec ma face des grands drames, devant une technicienne en pharmacie très droite, voire austère.

- Bonjour. J'ai oublié une pilule dans la dosette de mon fils et ça me la prend absolument. Il est épileptique et je demeure à 1h30 de route, alors j'imagine qu'on peut arranger ça très facilement.

- Quel est le nom du médicament?

- Frisium.

- Du Frisium? (Je parle chinois?!?)

- Oui, du Frisium. J'en ai besoin de 3/4 de comprimé. Pour demain midi.

- Oh... ça ne sera pas évident. Le Frisium est un médicament contrôlé. (De quessé?!?) Je ne peux pas transférer la prescription.

- Pardon? Pourquoi? (Mars n'est pas en Vénus, c'est ça, hein? Maudite affaire...)

- En fait oui, je peux la transférer. Mais une seule fois. Ce qui veut dire que vous devrez venir chercher le Frisium ici dorénavant.

- ??? Ben voyons donc. C'est une blague? Les caméras sont où? (Elle ne souriait pas.)

- C'est la loi.

- Non non non. La loi peut-être, mais je n'ai besoin que d'UNE pilule. Ce n'est pas sérieux. Je reste à Ste-Banlieue. Ce sont mes parents qui restent à côté. Je ne suis qu'en visite.

- Bien vous viendrez les voir plus souvent.

- ?!? (Elle était sérieuse. J'ai sorti mes crocs.)

- Non. Je ne viendrai pas les voir pour cette raison-là. Franchement. C'est quoi la procédure à suivre, là? Sérieusement. (J'ai perdu mon sourire à ce moment.)

- Bon. Nous allons pouvoir vous fournir pour les deux mois restants sur votre prescription, mais pas seulement pour un comprimé.

- 3/4 de comprimé. (Épaisse, tu n'écoutes pas?!?)

- ...

- Ensuite?

- Je vous sers les deux mois et vous retournez voir votre neurologue pour une nouvelle prescription.

- Ben voyons donc?!?

- Ça va vous revenir moins cher de payer pour les deux derniers mois tout de suite que d'acheter une pilule.

- Ce n'est pas une question de prix. Je ne veux PAS que la prescription soit ICI. On ne peut pas s'arranger autrement? Je peux parler à ma pharmacie?

- Madame X-Mom. C'est la procédure. Je n'y peux rien.

- (C'est là que je hurle au scandale ou que je pleure?!?) D'accord. Si vous le dites. Mais bon, disons que ça me semble compliqué, votre affaire... Je vais attendre là-bas.

Je me suis installée, abasourdie, dans la petite salle d'attente des penules. Est venue s'asseoir à mes côtés une Matante-bouclée-et-auburn (je les attire, même quand X-Boy n'est pas là?) et la voilà qui commence à me raconter sa vie. Alors que je bouille et que j'ai envie de griffer. De mordre. Bref de sacrer mon camp chez nous et de remonter le temps à ce moment où, idiote incroyable, j'ai omis de déposer les ostie de 3/4 de pilules de X-Boy.

- Vous savez, je connais la pharmacienne qui est là.

- (Non je ne sais pas. Et qu'est-ce que j'en ai à battre?!?) Non. (Sourire figé.)

- C'est ma belle-soeur. La femme de mon frère. Elle s'appelle ...

- Mmm.

- Mon autre fils vit en Abitibi. Il a une petite fille de 4 ans.

- Mmm. (Ta gueule, vieille fatigante!!!)

- Ma petite-fille avait un chien, Frigon. (Me souviens pas du nom. Allez savoir pourquoi)

- Mmm. (Re-ta-gueule. Rien à foutre de tes conneries. Je suis en colère. Ça ne se voit pas?)

- Frigon est mort. C'est Mononcle Raymond qui l'a écrasé.

- Hahaha!!!

- ?

- S'cusez-moi. Je ne m'attendais pas à ça. (C'est ce que j'aurais souhaité lui faire aussi, tiens, maudit Frigon à marde qui devait japper pour rien et faire chier les voisins!!!)

- Toujours est-il que ma petite-fille ne veut plus parler à Mononcle Raymond. Elle est fâchée après lui. Elle ne lui pardonnera jamais.

- ...

"Madame X-Mom". Je me suis levée en cinquième vitesse avant de savoir que la petite-fille avait eu la diarrhée la semaine dernière ou quelconque infection à champignons qui m'aurait causé un grand regret d'avoir cette face sympathique en public, encore une fois...

La technicienne me dit:

- Il nous manque des pilules pour compléter les deux mois.

- Pardon? C'est une blague ça aussi?

- Non. Nous devrions les recevoir mardi. Nous vous téléphonerons et vous pourrez les récupérer.

- Ah non. Pas question là. Ça commence à faire. Donnez-moi en pour UN mois, je vais me débrouiller avec MA pharmacie à Ste-Banlieue.

- Je ne peux pas faire ça. Vous avez dit pour "deux mois".

- Non non non. VOUS avez décidé à MA place. Vous ne m'avez pas laissé le choix. Je n'en veux qu'UN mois. Ce n'est pas difficile. Vous prenez une des deux bouteilles, vous la déduisez de ma facture et je pars avec une. Simple simple simple.

- Mmm. Je vais voir ce que je peux faire.

Elle a discuté avec le pharmacien affairé derrière son comptoir qui a eu l'air contrarié des questions pointues de sa collègue. Je l'ai vu soupirer un : Bien sûr, donne-lui en pour un mois. Ce sera plus simple ainsi.

- Ça être correct pour cette fois.

- Ouf. Imaginez ce que ça serait si c'était vraiment compliqué? (Je suis cinglante, mais hein!) Merci. Aurevoir.

***

Je suis embarquée dans la voiture avec ce maudit sentiement qui disait à mes neurones: "X-Mom. C'est pas correct. C'est vraiment pas correct. Tu aurais dû insister plus. Exiger un seul comprimé. Là tu te retrouves dans une situation compliquée pour rien". J'ai monté le son de la radio pour enterrer mes doutes.

J'ai raconté cette péripétie à X-Man et à mes parents. Ils ont tous fait une minute d'incompréhension "petite-colère" avec moi. Puis, le week-end s'est poursuivi dans la bonne humeur. Ou presque. Parce qu'au fond de moi, il y avait ce "petit animal triste". Ce sentiment dévastateur de "ça va merder, X-Mom."

***

Et j'avais raison. Parce que ce doute qui me tenaillait, cette impression que tout ne serait pas au beau fixe, s'est révélé au fil des jours de la semaine dernière. Jour après jour, X-Boy devenait de plus en plus maussade. De plus en plus mou. Et il se réveillait avant 5h00 tous les matins. De loooooongues journées et mercredi, il est tombé la tête au sol (en se lançant par en arrière sans raison...) 10 fois en moins d'une heure. X-Boy avait l'air d'un zombie. D'un petit garçon très très épuisé. Je me suis posée 3151654 questions. Couve-t-il un virus? A-t-il mal au coeur? À la tête? Mange-t-il assez? Grandit-il et ça l'épuise? Est-ce qu'il faut changer ses draps? (N'importe quoi)

Puis vendredi matin, j'ai eu ce doute qui est revenu avec une réelle interrogation. Et si le Frisium donné par l'enragée-du-protocole n'était pas le "même"? Est-ce qu'elle m'aurait donné le générique sans me le dire?!? Peut-on manquer autant de professionnalisme?

J'ai téléphoné à ma pharmacie. Au bout de la ligne, le nouveau pharmacien qui est tout aussi gentil que le reste du personnel de cette boîte. Je lui explique la situation. Et je lui demande des explications quant à ce fameux protocole.

Questions auxquelles il a répondu avec une telle précision. Le Frisium fait en effet partie de la famille des médicaments contrôlés: c'est-à-dire qu'il est considéré comme une drogue "somnifère" qui s'avère faire buzzer les toxicomanes ces derniers temps. Ainsi, il est impossible de s'en procurer dans une autre pharmacie sans avoir une nouvelle prescrition après un seul transfert. (Je pourrais me mettre riche alors? dah) Aussi, il s'avère que les personnes épileptiques peuvent ressentir un effet secondaire important lorsqu'ils ne prennent pas la même version du médicament. Ainsi, puisque X-Boy prenait le "vrai" médicament depuis avril, le fait qu'on lui ait donné le générique aura pu lui causer ce "retour" d'épilepsie et ces troubles d'alimentation (pas d'appétit) et de sommeil perturbé.

Le pharmacien m'a sérieusement interrogée.

- Mais Madame X-Mom.. La pharmacienne ne vous a pas demandé si X-Boy prenait le générique?

- Non. Et ce n'est pas la pharmacienne à qui j'ai parlé. Mais la technicienne.

- ? Mais ce n'est pas dans la procédure. La technicienne aurait dû céder sa place à la pharmacienne qui devait vous expliquer tout cela.

- Mmm. Ça ne s'est pas passé ainsi. Et c'est vraiment dommage. Mais dites, le générique d'un médicament n'est pas supposé être la "même" chose?

- Oui. Mais les différences se retrouvent dans l'emballage et parfois dans les composantes. Et certaines personnes, surtout les épileptiques ou les gens ayant une autre atteinte neurologique, peuvent en ressentir les effets. C'est plutôt rare.

- Moui. Mais vous connaissez X-Boy.

- Oui. Ce n'est plus une surprise, hein?

- Non. Mais dites-moi, vous pouvez me donner la "vraie version" pour le week-end? En attendant que la neuro réponde?

- Malheureusement non, X-Mom. C'est illégal. Et je pourrais perdre ma licence. Mais sachez que je faxe dès maintenant la requête. Et je vous téléphone dès que j'ai la nouvelle prescription.

- Mmm. Dommage. Mais bon, je préfère tout comprendre et patienter que de voir mon fils dans cet état sans savoir pourquoi. Des conseils pour le week-end avec X-Boy?

- Restez tranquille. Et surveillez-le bien. Afin qu'il ne se blesse pas la tête en tombant. Reposez-vous, X-Mom. C'est ma posologie.

- Merci. J'attends votre appel. Et merci encore d'être aussi compétent.

Clic.

***

Ce week-end, X-Boy s'est réveillé trop tôt, encore une fois. Il a été maussade tout le samedi. Mais quel changement avec la semaine passée?

De mon côté, j'ai dormi grâce à la présence bienvaillante de X-Man.

***

Et ce matin, lundi, j'ai sorti mon vélo et la remorque et j'ai emmené X-Boy faire un tour dans le voisinage. S'il ne peut pas se tenir solidement sur son vélo, je peux lui montrer comment faire.

Comment continer d'avancer, même quand les incompétents nous gouvernent.

***

vendredi 10 août 2012

33 ans et 4626767275 parcelles de bonheur...

Ce mercredi, j'ai fêté mes 33 ans sur terre. Et telle une vieille grand-mère qui radote en se berçant dans son El-Ran sur le balcon, ce fut encore la plus belle fête de ma vie. Je me suis demandé: fais-je de l'alzheimer ou de l'amnésie sélective? Mais non, je constate que je suis encore une gamine qui s'émerveille à tout et qui apprécie vachement toutes les petites attentions à son égard. Pour moi, un appel, un courriel, une carte, un mot sur FB, c'est rempli de douceur et ça me fait les yeux qui pétillent jusqu'à éblouir le soleil, si on faisait une compétition. (C'est les Olympiques, je n'y peux rien...)

Cette année, ça a commencé la veille par Grande-M. qui m'a "facebooké" un voeu "avant" tout le monde, parce que bon, elle voulait que ce soit remarqué. Effet réussi. J'ai franchement rigolé, puisque sur mon répondeur, M.-de-la-Rive-Sud m'avait fait le coup, elle aussi. De sa jolie voix mi-ronchon, mi-gamine, elle m'a souhaité bonne fête en avance, nan.

En fait, je corrige. Ça a commencé il y a plusieurs semaine, puisque K. me fait du harcèlement avec un cadeau qu'elle est en train de me fabriquer. Vilaine fille, je hais ne pas savoir. Mais c'est une douce revanche, puisque je lui fais le coup à chaque année. La la lère. (N'empêche que j'ai hâte de savoir ce qu'elle mijote, cette grande folle.)

Ça s'est poursuivi par un superbe cadeau de la part de X-Boy. Monsieur s'est dit: "Commençons le party de bonne heure, la vieille!!!" et il s'est réveillé à 4h40. %!*""!! me suis-je dit secrètement. Je suis non-fonctionnelle avant 6h00 du matin, c'est pourtant bien connu dans cette gentille maison, non? Bref, je n'ai pas eu le choix de répondre aux gazouillis de bonheur de ce petit merle-bipolaire... Oui, parce que Monsieur a beau rire à n'en plus finir dans son lit, mais une fois sur le plancher des vaches (de plastique!), il pleurniche. Et ce, pour le reste de la journée. Beau cadeau, il ne voulait pas que je l'oublie? T'as gagné X-Boy, tu veux une médaille et représenter fièrement ton pays des Opitz-C? (Tiens, prends-là, elle est en néoprène, c'est tellement "in" ces temps-ci.)

Ensuite, je suis arrivée dans la cuisine avec mon petit-champion dans les bras (qui tentait le saut en hauteur) pour découvrir un X-Man contrarié. Pourquoi? Parce qu'il n'avait pas entendu son mini-bonhomme faire tout son boucan. (X-Man remplit et gère sa paperasse dans son bureau au sous-sol dès 5h00 le matin. Le fils à de qui tenir, oui!) Et là, X-Man était déçu de ne pas avoir terminé son "set-up" pour mon cadeau. Il a commencé à râler, à se justifier, à s'expliquer, à me faire miroiter "tout ce qui aurait dû" et j'ai rapidement mis un STOP à son discours.

- X-Man!!! Arrête tout de suite, svp. Je m'en fous, de tout ton set-up... Laisse-moi donc être carrément et simplement heureuse de voir mon cadeau, là, sur la table. Arrête de me dire que ce n'est pas au top, tu m'enlèves presque l'envie d'apprécier le tout...

- Oui mais...

- Non. Pas de mais. Juste du oui. (Et je suis réveillée depuis 4h40, alors hein, laisse-moi trouver mon bonheur là où il est sans me contredire sur le potentiel-du-plus-que-éventuel!!!)

- Ben en tout cas... Si tu dis que tu es contente?

- Allez, viens ici que je te donne un gros bisous sur la joue. (Parce que bon, un bisous avec l'haleine du matin... je passe mon tour) Et un gigantesque câlin. Je suis tellllllllement contente!!! Tididilidouuuu!

Vous êtes intrigués, non? Qu'est-ce qu'il m'a donné pour que je chantonne même avant 6h00 du matin? (Je suis troublée par l'heure du réveil, c'est trop clair... je radote!!!) Eh bien il m'a offert un set de vaisselle.

Bon je précise ici que X-Man n'était pas d'accord. Pour lui, donner un cadeau pratique à un anniversaire, ça ne se fait PAS. C'est un grand romantique et je crois qu'il grimperait l'Everest pour me dégoter une edelweiss si je le désirais. Mais voilà, je suis pratico-pratique depuis la naissance du bambin et surtout bien consciente de notre budget limité. (Exemple: pour pouvoir partir à Baie-St-Paul deux nuits, on a pris l'argent miraculeusement ramassé en vendant la super-poussette de X-Boy pour 275$ et on a roulé pour 180$ de sous qu'on accumule en un an. Plus une carte-cadeau de 50$ en essence gagnée par X-Man à son party de bureau!)

Ainsi, je caressais le rêve sincère d'avoir ENFIN de la vaiselle "qui fitte". Plus de vaisselle ramassée à droite et à gauche. Non non, un beau kit qui nous représenterait un peu mieux, en tant que famille mignonne et assortie. En plus, je ne pouvais plus voir en peinture (ni en assiette!) le dernier set de vaisselle presque complet que j'ai déniché pour 3$ dans une friperie il y a trois ans. (Même si à cette époque, je sautais de joie d'avoir trouvé une telle aubaine!!!) Alors exit la vaisselle "chippée", décolorée et grafignée!!! Bonjour jolie vaisselle blanche avec un motif floral limite-funky!!!!!!!!!!!!!!!!! X-Man a par ailleurs avoué que cette vaisselle me ressemble. Elle est neuve (?!? hahah!), joyeuse et à l'image de mes dessins éparpillés un peu partout sur divers supports...

Bref, ceux qui auront la chance de nous visiter sous peu pourront la trouver bien ordinaire et se demander pourquoi je trippe autant, je n'en aurai rien à cirer. Vous ne pouvez pas comprendre à quel point ça fait chaud au coeur pour une mère-à-la-maison d'avoir son tit-kit-neuf!!!! Et surtout, j'ai quitté le nid familial à 16 ans, alors faites le calcul. Y'ÉTAIT TEMPS!!! (Dans le temps, les gens se mariaient... peuh.)

***

La journée s'est ensuite remplie de 226 appels de la part de toute ma tribu-amicale-familiale et même professionnelle. Exemple:

Ça sonne, je réponds.

- Madame X-Mom?

- Oui?

- Bonjour. Ici Madame Sigouin de la Banque Nationale.

- Oui?

- Bonne fête Madame X-Mom!!!

- Hein??? C'est une blague???

- Non, non. Nous téléphonons à tous nos clients pour leur anniversaire.

- Sérieux? Hahahaha. Excusez mes rires, mais je suis surprise.

- Hahaha. Vous passez une belle journée, alors?

- Oh ouiiiiiii! Merci!

- Aurevoir et bonne fête encore.

Clic.

Non mais avouez que c'est marrant. J'aurais dû en profiter pour lui demander une baisse de taux d'intérêt pour l'hypothèque. L'an prochain!

***

Ensuite, X-Man a téléphoné pour m'aviser que l'Ami-Français s'offrait pour venir garder X-Boy afin que nous allions au restaurant en amoureux. ??? Ben voyons, c'est donc bien gentil!!! En effet, X-Man avait réservé une salle à mon restaurant japonais préféré pour 18h00. Pourquoi une salle alors qu'on est deux? Parce que c'est une salle traditionnelle où l'on s'assoit par terre et X-Boy adooooore cet endroit. Il peut jouer par terre, se promener sur les coussins et c'est génial! Nous avions expérimenté la chose lors de la fête de Maman à bord et ce fut un succès inespéré. X-Boy avait fêté avec nous, sans pleurer une seule fois, de 18h00 à 21h30!!!

Sauf que là, si l'Ami-Français venait garder X-Boy, nous n'avions plus besoin de la grande salle. À ce moment, mon esprit-Holmes s'est mis en marche. Mais seulement deux secondes, parce que bon, je préfère laisser la surprise, si surprise il y a, se dévoiler au moment opportun. Et avec les neurones fatiguée-de-4h40 (je répète!), je me suis concentrée sur ma belle innocence.

***

À 18h00, nous sommes arrivés dans le stationnement. J'ai vu le regard de X-Man scanner les autres voitures... Mais je n'ai rien dit. Il semblait nerveux et ça me plaisait totalement de le sentir préoccupé. Hihih. Pour autre chose que l'épilepsie ou le boulot? Vas-y mon homme, sois nerveux-positif! J'adorrrre ça. (Tu fais quoi après le souper, dis? rhôôô).

Nous avons été accueilli "normalement" par l'hôtesse. Pas de sourires complices avec X-Man. Pas de "ah oui, bien sûr, X-Man, suivez-moi". Oh? Pas de surprise? Un souper en amoureux alors? Cool. Mais dans la grande salle quand même? Euh...

Et là, j'ai vu Maman à bord et l'Ange-de-la-Rénovation bien assis sur les gros coussins. Je les ai reconnus (!) malgré les masques qu'ils portaient!!! J'ai tellement ri. Et j'ai appris que nos deux amis avaient proposé ce rendez-vous japonais deux semaines auparavant! ÇA FAIT DEUX SEMAINES QUE VOUS ME CACHEZ ÇA?!? Je n'y crois pas encore. Parce que X-Man, malgré son lot de qualités notoires, est POURRI pour cacher une surprise. Il fait des gaffes, il s'échappe et je découvre toujours ce qui se trame. Mais pas cette fois. Woah. Un gros point pour X-Man.

Nous avons donc mangé comme des rois et surtout, j'ai ri comme une hyène sur le saké pendant ces deux heures et demi. Je crois que j'ai dérangé tout le restaurant, les serveuses me regardaient en rigolant, mais bon. Je vous mets au défi de vous asseoir avec ces trois personnes sans avoir mal aux côtes!!!

En plus, Maman à bord m'avait mitonné un cadeau digne d'un blogue, quoi. Elle m'a offert deux boîtes de céréales (les intimes savent à quel point je suis fan des céréales!), une bouillotte recouverte d'un toutou-jaune (les intimes savent à quel point je craque pour les toutous et surtout, à quel point j'ai mal au dos!!!) et en guise de carte d'anniversaire, elle a créé une bande dessinée mettant en vedette qui? X-Mom! (Tout le monde sait de qui je parle, alors fuck les intimes! hahaha!)

Une bd avec X-Mom?!? Le rêve, oui!!! Sérieusement, j'ai ri comme jamais. (Bon je dis ça tous les jours, mais hé, je vous l'ai dit: amnésie sélective!) Maman à bord a fait un colligé des meilleurs exploits de X-Mom et les as mis en cases? Wow. J'aurais voulu faire pareil. Mais je ne dessine pas aussi mal, et ça aurait eu moins de charme! (Hahahah, je sais que Maman à bord va lire!) Je blague, mais j'affectionne tout particulièrement les gens qui dessinent mal. C'est tellement un honneur qu'ils osent dessiner pour vous, non? Oui. Ça m'a énormément touché. Et fait rire encore et encore. Je la relis et je m'esclaffe à chaque fois. Trondheim et Larcenet peuvent aller se rhabiller. Et ça, Maman à bord, c'est tout un compliment!

***

Bref, mes 33 ans, passeront eux aussi a l'histoire. J'ai reçu tellement de preuves d'amour et d'amitié que je dois avoir pris un kilo en une journée!

Mais c'est un kilo-plume qui m'est tombé dessus. Un kilo-plume qui m'a permis de m'envoler dans la stratosphère de la gratitude envers tous ces gens qui m'entourent et me permettent de battre des ailes un peu plus haut chaque année.

D'ici à ce que je touche le ciel, il me reste des centaines de pages de calendrier à tourner.

Et des milliers de voeux à retourner à mon entourage.

Alors, attachez-vous bien, ça va être pesant!

Mouahahah.

***

PS. Fée Rouk, ta carte fut une libellule de plus dans mon porte-folio d'amitié. Smack.

lundi 6 août 2012

Vroum vroum vroum sur mon tit-bicycle...

Ça vient d'où cette chanson? (K., tu le sais?)

***

Je reviens tout juste d'une balade à tricycle. Bon, je mets ça au clair, JE ne me balade pas en tricycle (je me réserve ça pour mes 75 ans!), mais c'est plutôt X-Boy!!! Oui oui, vous avez bien lu! X-Boy a reçu, en prêt, un rutilant vélo à trois roues de la part de N., son éducatrice-spécialisée adorée. La semaine dernière, quand elle est arrivée avec ça à la maison, j'étais sceptique. Et enthousiaste à la fois.

Je me disais: et si X-Boy "comprenait" comment pédaler? Et si X-Boy se tenait VRAIMENT bien droit sur le siège? Et si X-Boy tenait le guidon à DEUX mains? (Ce qui relèverait d'un exploit en soi!)?

Bref, je n'ai pas laissé les ??? me tarauder les neurones bien longtemps et dès que la rencontre avec N. s'est terminée, j'ai installé X-Boy sur son nouveau bolide. Je lui ai mis son casque, l'ai bien attaché à la taille avec la ceinture et je l'ai poussé dans la cour.

Résultat: X-Boy a mis ses DEUX mains sur les poignées, a lâché un éclat de rire qui résonne encore dans les nuages floconneux et a levé la tête bien droit, l'air de dire: Alors, la mère, tu attends quoi? Fais-moi rouler!!! (Parce que bon, je ne comprends pas encore le pédalier... laisse-moi un mois, tsé...)

Et j'ai poussé mon gamin sur l'asphalte! À l'entendre rire, j'ai osé aller dans la rue! Et au parc, tiens, tant qu'à sortir.

J'étais fière, ça ne se décrit pas. Oui enfin, ça se décrit. J'avais envie de hurler aux autres nuages floconneux encore disponibles pour une émotion franchement sentie ou de m'asseoir sur le bord du trottoir et de pleurer un bon coup.

Parce que c'est ça, être une maman d'enfant handicapé. Ça t'amène dans les zones extrêmes des neurones émotives. La fierté de voir mon fils ENFIN sur une bébelle "normale", voire un engin que tous les enfants ont dans leur cabanon et sur lequel ils apprennent, eux aussi, à pédaler. La fierté de voir mon fils sur un tricycle qui n'est pas "trop" modifié. Une ceinture à la taille et des fixations en bois et velcro pour que ses pieds rejoignent les pédales, c'est rien. La fierté de sortir avec mon fils "dehors" sans le pousser dans sa poussette adaptée. Sans que tous les regards s'interrogent sur le bolide. Sans que je ressente cette envie d'expliquer que oui, c'est une poussette plus grande pour un enfant plus grand. Non, il ne marche pas encore. Oui la tablette fait "handicapé". Non, il ne parle pas encore. Oui, il porte des lunettes "en plus de". Non, je ne le savais pas pendant ma grossesse. (Pus capable de cette question-là!!!)

Bref, pour la première fois, je pouvais me promener et n'attirer que des regards complices, des regards encourageants. Des regards "normaux" sur un enfant, qui, comme tous les autres, a besoin des trois roues pour se sentir en sécurité...

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Aujourd'hui, j'ai croisé un voisin et ses deux filles. Nous les connaissons plutôt bien et ils sont toujours remplis d'admiration pour notre "univers". Mais ce matin, fallait voir le visage du père s'éclairer. Il est accouru vers X-Boy et lui a tapé le casque en disant: "Ah ben regarde-moi ça, ce grand garçon-là qui fait du tricycle ce matin!!!"

Une de ses deux filles était encore dans la maison. Il a crié son nom pour qu'elle vienne voir X-Boy. Elle est sortie aussitôt! Les deux filles étaient extatiques et elles aussi, elles ont donné une petite tape sur le casque de X-Boy. Puis, les questions se sont dirigées vers nos vacances cet été. Comment se sont-elles passées? Vous supportez bien la chaleur? X-Boy se baigne beaucoup?

Pas UNE question sur l'état de X-Boy. Niet.

Le père a demandé: je peux le pousser un peu? X-Boy a lâché un cri. Entre hommes, on essaye nos bolides, c'est bien connu.

Il l'a poussé à toute vitesse dans la cour. X-Boy a éclaté de rire. Les filles aussi. Et moi, j'étais émue, mais je l'ai bien caché. (Une experte oui!)

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J'ai repris mon chemin vers la maison en courant.

X-Boy a ri aux larmes. Pour la première fois. Il n'en pouvait plus tellement c'était drôle.

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Mais moi je crois qu'il n'en pouvait plus, lui non plus, d'être différent. Alors il s'est laissé aller dans la franche rigolade et il a sûrement battu un record olympique, ce matin.

En effet, à Ste-Banlieue, il n'y a plus d'espace disponible pour le bonheur dans les nuages floconneux.

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Mais le ciel est grand. Alors par chez vous, vous trouverez sûrement un coin pour accrocher votre petit bonheur, peu importe ce qu'il sera.

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