samedi 31 janvier 2015

Le petit divan rond

À défaut d'avoir 40 000$ à dépenser dans les prochains mois afin de construire un ascenseur qui nous permettrait de descendre X-Boy au sous-sol afin qu'il profite du salon (et de la télé!) avec nous, nous avons convenu, après avoir reçu quelques cadeaux "en argent" à Noël, de créer un mini-salon dans notre salle à manger.

Dès le 2 janvier, je m'étais mise en mode "tête-chercheuse" et j'ai tenté de trouver THE petit fauteuil qui serait parfait pour le trop peu d'espace et sur lequel je pourrais m'asseoir en compagnie du bambin. Car bon, il a beau faire des progrès, il est loin de pouvoir monter seul sur un fauteuil... et encore plus loin de comprendre comment en descendre. X-Boy est plus du genre: oh, il y a un jouet par terre, je vais aller le chercher = BOUM, face première, lunettes écrabouillées = 400$ à débourser à nouveau = dépression nerveuse chez les parents = oh, il a peut-être aussi une commotion = visite à l'urgence = des heures d'angoisse = ben trop compliqué. (Vous avez lu jusque là? Gentils lecteurs, allons!)

Bref, j'ai étudié TOUTES les circulaires du monde montérégien, j'ai visité 132535 sites internet de magasins de meubles, épluché à l'écran un nombre incalculable de petites annonces et surtout, j'ai visité TOUS les magasins dans les environs. Et ça, mes amis, ce furent des heures de déception.

Parce que THE fauteuil, je l'avais vu (et convoité) chez mes amies les Artistes qui tiennent une boutique d'art et d'encadrement à un coin de rue de chez nous... Je dis mes amies, car quand je rentre dans ce magasin, j'y reste au moins une heure à jaser avec la mère et la fille, qui, dans une autre vie, devaient faire partie de ma famille tellement nos antennes se rejoignent. Qui plus est, X-Boy est devenu leur "chouchou" et je crois bien que oui, ma présence les enchante, mais celle de X-Boy les ensorcelle carrément!

Dans leur boutique se trouvait un si charmant fauteuil rond sur lequel X-Boy et moi s'assoyons quelques fois. À la blague (sérieusement?), j'avais demandé aux filles combien elles me le vendaient, vu que "nous fittions trop bien dessus, regardez"! La mère, propriétaire dudit bijou de mobilier, m'avait fait un prix et surtout, m'avait expliqué la raison de la présence du fauteuil rond dans leur magasin. Sa mère (donc la grand-maman), qui vivait désormais chez elle à cause d'une sympathique démence naissante (saloperie de vie, je sais), ne pouvait plus concevoir qu'un fauteuil soit "rond" et encore moins qu'il soit DANS la maison... Ainsi, le fauteuil avait trouvé refuge parmi nombre d'oeuvres d'art et n'attendait que nous...

Et voilà, à la mi-janvier, je suis allée à la boutique avec la somme requise (merci aux donateurs familiaux!) et j'ai ramené le fauteuil à la maison!

Fallait voir X-Man qui n'en croyait pas ses yeux, car c'est vraiment mignon, ce nouvel animal moelleux dans un coin de la salle à manger... et fallait surtout voir X-Boy qui a tout de suite voulu dompter la bête en y mettant TOUS ses jouets dessus et en le grattant avec ses ongles. (X-Boy est comme un chat, il fait ses griffes sur les tissus... meow)

Notre nouvel allié pour nous sauver le dos est plus que le bienvenu dans notre quotidien. Chaque soir, au retour de l'école, X-Boy y boit sa collation, bien assis contre les coussins bourrés de nuages... et moi...

Chaque soir, depuis mon "retour à l'écran", c'est dans ce fauteuil que je m'installe pour me transformer en X-Mom l'espace de quelques instants...

(Je suis-tu rendue quétaine pour vrai??? C'est quoi ça???)

Hahaha.

jeudi 29 janvier 2015

Habiter sa maison...

J'ai enfin eu ce vrai sentiment le 31 décembre dernier, alors que toute la famille de X-Man débarquait chez nous pour fêter le réveillon et le premier jour de cette nouvelle année.

Ce fut tout un revirement de situation, car nous devions tous nous réunir chez Mamie-Z, dans sa si belle maison remplie de souvenirs, mais surtout de tapis... lesdits tapis étant un peu trop accueillants n'auront pas su se départir des puces laissées en héritage par Tong, le chien Mira que Mamie-Z a accueilli chez elle jusqu'au mois de novembre...

Ainsi, l'annonce de puces "dans le tapis" a résonné comme une mauvaise nouvelle: car qui dit "puces" dit "sévère allergie chez X-Mom" et probablement chez son rejeton, puisqu'il semble avoir pris en affection les réactions médicales étranges pourtant propres à sa digne mère. Mes souvenirs de "puces à domicile" datant de mon adolescence font partie de mes pires moments,(ça pis être menstruée à 16 ans... "the" retard inquiétant quand toutes tes amies le sont depuis qu'elles ont 12 ans... dah), car une piqûre de puce équivaut à des mois de grattouille intense et d'envies de s'arracher les jambes, les poils sur les jambes et la partie du cerveau qui ne comprend PAS que se gratter au sang n'est PAS la solution...

Bref, X-Man a proposé, avec toute sa candeur, de déplacer le "party" dans notre petite maison. Sur le coup, j'étais convaincue que Mamie-Z refuserait, car elle était déjà toute prête (on était à trois jours du rassemblement...) et que ça briserait la tradition, mais non! Mamie-Z est très moderne et sans hésiter, elle a accepté notre offre. À condition bien sûr de s'occuper de TOUTE la boustifaille, du service et tout le toutim. Ce n'est pas moi qui allait s'obstiner là-dessus. Et qui s'obstine avec sa belle-mère, d'ailleurs? Quelqu'un qui veut écourter ses jours? Rhôôô, c'est tellement plaisant de parsemer des gros clichés bien gras. Héhé.

Ainsi, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "bonne année", toute la famille est débarquée chez nous vers les 17h00 le 31 décembre. Nous étions fins prêts. Le ménage était terminé, les chambres "provisoires" prêtes pour les invités, X-Boy était en pleine forme et X-Man et moi colorions dans des cahiers pour enfants en attendant la visite.

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Oui oui, on a colorié pendant le temps des fêtes. Vous pouvez rire, mais hey, ce fut une de nos activités les plus "zen" et enrichissantes en couple. Nous étions comme des gamins avec nos crayons de couleurs et tandis qu'on remplissait les pages, on se vidait les souvenirs joyeux de nos temps des fêtes "d'antan" et on se racontait des bouts de nos vies qu'on connaît pourtant par coeur... mais qui, racontés par l'autre, nous semblent toujours si nouveaux...
***

Je ne savais pas que notre maison, que je trouvais pourtant trop-petite-trop-laide-trop-mal-divisée-trop-années-80-trop-murs-de-préfini-dans-la-salle-à-manger, deviendrait un lieu de rassemblement aussi chaleureux. Nous avons reçu plusieurs compliments quant à la déco, à l'aménagement et à l'espace créé autant pour accommoder X-Boy que toute la visite... C'est là que je me suis dit que Décore-Mom avait fait du bon boulot "avec les moyens du bord" et surtout, beaucoup de patience, de débrouillardise et de fouilles dans les circulaires pour toujours trouver des articles de rénovation au plus bas prix.

Toute cette belle énergie, donc, que je me suis appliquée à installer entre et sur les murs de notre maison afin que celle-ci se développe une "âme", avait donc porté fruit.

Nous étions une dizaine de joyeux lurons, bien assis autour de la table de cuisine et personne n'était coincé. Il y avait juste assez d'espace pour ne pas s'accrocher les coudes en mangeant et juste assez de proximité pour que les blagues d'un bout de la table en fassent le tour sans interruption.

Aux petites heures du matin, après avoir vraiment rigolé/fêté/bu/mangédescochonneries, tout ce beau petit monde s'est endormi chacun dans son espace "réservé" au sous-sol et au matin, la nouvelle année s'est pointée sous forme de gaufres faites maison par Mamie-Z...

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Quand tout le monde eut quitté en fin de journée, je me suis surprise à arborer un large sourire en regardant tout autour de moi dans notre salle à manger.

X-Man s'est interrogé (car une X-Mom qui sourit béatement sans parler, c'est louche):

- Tu es mignonne, X-Mom... À quoi tu penses?

- Je pense que notre maison est enfin la nôtre. Notre maison est enfin capable de recevoir nos familles. X-Man, je te le dis, mais nous avons baptisé notre maison hier soir, au souper.

- Tu as mis de l'eau bénite sur le toit?

- T'es con. (Mais tellement drôle!!!) Laisse faire, tu ne peux pas comprendre.

- Mais oui. Je comprends parce que j'ai ressenti la même chose. On est bien chez nous et c'est contagieux...

- C'est mieux du "bonheur contagieux" que des puces, en tout cas. Je devrais écrire une lettre de remerciements à l'ex-chien Mira, tu ne crois pas?

- Non. Il était un peu imbécile... Il ne saurait sûrement pas la lire!

- Hahaha. Il était peut-être un peu imbécile, mais il a eu du flair. Grâce à lui, j'ai le coeur rempli de gratitude d'avoir eu la chance de recevoir toute ta famille. Et de les avoir vus tous heureux d'être ici.

- T'es pas un peu quétaine? Tu vas être comme ça en 2015?

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C'est ce que vous pouvez penser. Mon 30 minutes est écoulé.

Hahaha.

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mercredi 28 janvier 2015

Le troupeau

Anecdote de société pour cette capsule.

Oh yeah.

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Samedi soir, je suis allée voir un spectacle d'humoriste. (Pour les curieux, c'était Valérie Blais et j'avais gagné les billets! Re-oh-yeah!) Jusque là, rien d'anecdotique. Quoique en me rendant, je me suis trompée trois fois de sortie sur l'autoroute et au retour, je me suis trompée aussi trois fois de sortie et je suis rentrée une heure plus tard, même pas dans les maritimes, parce que viarge, y fesait frette samedi soir à minuit.

Mais l'anecdote se déroule lorsque vint le temps d'aller à la toilette. À l'entracte.

La salle où nous étions en était une de haut niveau. De graaaande réputation puisque située dans THE métropole surpeuplée-surpolluée-surévaluée-trop-souvent. Je me disais donc que les toilettes seraient belles, propres et spacieuses.

Nan. Erreur d'espérance. Fallait voir la fiiiiiiiiile pour commencer. Je croyais qu'il y avait une vedette quelconque qui signait des autographes dans le corridor? Je me suis informée. Non, Madame, c'est la file pour les toilettes.

- Hein? me suis-je exclamée, tout habitante que je puisse m'amuser à être quand l'occasion se présente.

Je me suis "enlignée" dans la file. Et j'ai observé la gente féminine dans ses plus simples comportements.

Tout d'abord, la gente féminine a PEUR de perdre sa place dans la file pour aller aux toilettes. C'est clair. Faut la voir se coller sur la fille en avant d'elle comme si c'était la fin du monde. Ensuite, elle soupire, la gente féminine. Elle râle. "Non mais ça a-tu du bon sens!?! Trois toilettes pour une foule de deux cent personnes".

- TROIS TOILETTES?, me suis-je exclamée. Je vous l'ai dit, j'ai réquisitionné le droit d'être habitante. Gnark. Gnark.

La gente féminine s'est retournée vers moi.

- Non, mais y'a juste trois toilettes et 199 filles dans la salle?!? Parce qu'on s'entend que y'a juste un homme qui a plié pour venir voir une fille-humoriste! Hahaha!

La gente féminine a souri largement puis a continué à se frustrer.

J'ai continué mon écoute et mon observation.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y avait deux portes qui gardaient le cachot. Ainsi, dès qu'une fille sort de la pièce, une autre entre dans une cabine et celles qui tenaient les portes avec une fesse ou une hanche se RUENT à l'intérieur et c'est aux deux suivantes de la file à servir de tient-porte. Et il faut agir vite pour retenir la porte, car une fille qui voit une chance de pénétrer dans la salle de bain, c'est une fille qui a le feu au cul. Pouahahah, fallait que je la fasse.

Ce fut, après une dizaine de minutes à me demander pourquoi je n'avais pas un zizi qui m'aurait permis d'aller dans la salle de bain des hommes où aucune file ne se laissait voir (ni aucune fille, lisez bien, svp), mon tour de retenir la première porte.

Et c'est là que j'ai osé le commentaire de designer.

- WHAT? (Une habitante peut se permettre de l'anglais dans une métropole cosmopolite. C'est urbain, tsé) Y'a PAS d'espace PANTOUTE dans la pièce?!?

La foule "à l'intérieur" s'est figée et m'a dévisagée.

- Sérieux??? Vous êtes rentrées dans le peu d'espace? Mais franchement... personne ne peut aller se laver les mains ni encore moins se rendre au séchoir??? Je suis vraiment impressionnée... Ça prendrait une Madame Pipi comme en France pour gérer la foule, wow...

La gente féminine a soupiré mais n'a pas réagi.

J'ai poursuivi la réflexion à voix haute:

- Sérieux... on devrait faire la file "complètement" à l'extérieur. Vous trouvez ça normal de rester plantées devant trois portes de toilettes à regarder et surtout à entendre les autres femmes faire leur cadeau personnel?!?

Plusieurs sourires se sont pointés. Je me suis tue. Complètement désabusée de voir autant d'absurdité dans une seule pièce.

Parce que c'est dérangeant de se retrouver devant les trois portes closes. Je me suis prise à observer les pieds des femmes. Ah, une qui se tient mi-assise. Ah, celle-là vient de mettre du papier sur le bol. Ah, celle-là prend son temps. Ah, celle-là a échappé son tampon par terre. Ah, celle-là fait un numéro deux.

Et bien franchement, je me suis sentie comme une perverse de la zone sinistrée. Depuis quand et pourquoi diable étais-je en train de réfléchir au comment du pourquoi de ce que pouvait faire une pauvre inconnue dans sa bécosse?!? Ce n'est pas supposé être le lieu suprême de notre intimité???

Si une femme s'est retenue pendant une heure pour ne pas péter dans la salle, n'est-elle pas là, dans son droit de se lâcher lousse (hiiiiii) dans sa tite-cabine? Mais non, la voilà qui se retrouve avec un public encore plus attentif que ses voisins de siège!!! La voilà qui doit se grouiller le derrière (rhôôô) pour faire "ça" vitevitevite sinon elle va se faire juger par la horde de rapaces qui attendent LEUR place sur le trône. Tsé, si une femme a le coccyx cassé (je parle par expérience) et qu'elle souffre le martyr en s'assoyant, elle ne peut PAS faire ça vite et on va la blâmer de "prendre son temps" et de faire attendre les autres? Si une femme est menstruée et que c'est le temps du caillot joyeux qui passe, n'a-t-elle pas le droit de prendre son temps pour s'essuyer tranquille? Si une femme a la maladie de Crohn et qu'elle vide son sac, ça va lui tenter, peut-être de se faire regarder tourner ses pieds "vers" la toilette et on pourra penser qu'elle pisse debout?

Vous voyez le genre de scénario qui s'est déroulé dans ma tête alors que j'étais coincée dans une file de filles à l'envie envieuse?

***

Ça se soigne peut-être, mon affaire.

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Mais ça fait trente minutes.

Titilititiiiiiiiiiiiiiiii!

mardi 27 janvier 2015

Une capsule par jour...

Je ne prends jamais de résolution. Je suis au-dessus de tout ça.

Hahaha. Je "pars ça fort" en 2015, hein?

Oui.

J'ai décidé (sans avoir eu aucun "pushing") de me laisser aller les neurones de l'écriture à raison de 30 minutes par jour.

Ainsi, X-Mom vous offrira chaque jour, tout ce qu'elle peut rentrer en 30 minutes sur une page de blog. Et je m'offre, du même coup, un retour à mes sources créatrices. Car diable que ça me manque de pianoter mon trop-plein d'émotions quotidien.

Et tsé, comme je n'ai pas de fric pour m'abonner à un gym et faire un 30 minutes de tapis roulant chaque matin, je fais un sprint de clavier stationnaire! Rhôôô!

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Vous êtes prêts? 3-2-1. C'est parti.

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X-Boy va VRAIMENT mieux. Grâce à l'oeil médical avisé de sa splendide mère, X-Boy s'est enfin sorti de sa léthargie/manque d'énergie quotidienne qui l'accablait depuis le début de sa diète, il y aura un an le 3 février prochain. Ayant lu abondamment sur la diète cétogène, je connaissais la possible baisse de carnitine dans l'organisme des patients suivant ce traitement et dès les trois premiers mois "d'approbation" terminés, j'avais souligné cette possible carence débutante à l'équipe de neurologie qui avait fait fi de mes observations - X-Mom, voyons, il est trop tôt pour voir une telle baisse de cet acide aminé -.

NDLR: La carnitine est un acide aminé qui se retrouve majoritairement dans les protéines animales et qui permet une meilleure absorption des corps gras complexes que l'on retrouve dans les huiles à chaînes longes comme celle de canola et d'olive, par exemple. Lorsqu'un patient suit une diète cétogène, le ratio de gras monte à 4 lipides pour 1 glucide et de ce fait, le ratio des protéines est grandement diminué. En clair, X-Boy, il mange du gras, rien que du gras, dites je le jure. (Et n'oubliez pas votre antiacide!) Alors si vous faites le simple calcul: un enfant qui ingère des gras complexes sans avoir l'outil "bonifiant" pour bien les assimiler (puisque mangeant très peu de viande ou d'autres sources de protéines) aura nécessairement besoin d'un supplément de carnitine pour palier ce manque et rendre sa diète tout à fait fonctionnelle énergétiquement parlant. Non? 

***
Oui.
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Ainsi, cet été, X-Boy avait des épisodes de chutes d'énergie très impressionnants... Il pouvait s'écraser au sol, tête première, complètement épuisé, et ce, à n'importe quel moment de la journée. Étant au camp de jour, il n'était pas rare que je le retrouve endormi ou "comateux" chaque fois que j'allais le chercher à la fin de l'après-midi. De retour ici, il dormait souvent en soupant, s'endormait presque dans son bain et respirait plutôt bruyamment, comme s'il cherchait son air.

Combien d'appels ai-je fait pour en aviser l'équipe de neuro? Combien de fois me suis-je fait répondre que ce devait être son incapacité à tolérer la chaleur, une digestion plus lente à cause d'une diète cétogène très grasse... Bref, on lui faisait des prises de sang pour dépister des acidoses (ce qui s'était avéré deux fois, quand même) et on augmentait sa dose de bicarbonate pour qu'il retrouve son énergie. Cela fonctionnait au maximum quelques jours, puis zou, il retombait dans son instabilité énergétique.

En septembre, il a commencé l'école. Et le scénario s'est reproduit. Un peu lasse de me faire dire par la prof que X-Boy manquait d'énergie et de tonus, j'ai recommencé à parler de la carnitine. Sans succès. On nous a plutôt fait rencontrer une spécialiste des troubles du sommeil pour évaluer la possibilité d'une forme de narcolepsie chez X-Boy. Sa mère étant un beau specimen d'hypersomniaque diurne. Que nenni. La neuro du labo du sommeil voyait plutôt chez le bambin des troubles de digestion. Tiens donc.

Ce n'est qu'en novembre que je me suis "fâchée" et que j'ai expliqué à l'équipe de la neuro que c'en était assez de voir mon fils "mou", amorphe et trop instable. C'en était assez des "up and down". C'en était assez de quémander un simple contrôle sanguin et de me le voir refuser pour quelle raison obscure déjà?

Mi-novembre,on a fait les prélèvements requis. Les échantillons sont partis au département de la génétique, car ce sont les seuls à faire ce type d'analyse. Le délai: un mois et plus d'attente. PARDON? Mi-décembre, n'ayant toujours pas de résultats, j'ai exigé qu'on lui prescrive du Carnitor et qu'on m'explique réellement les risques de prendre ce supplément sans qu'il n'y ait de carence avérée. "Aucun risque, Madame".

C'est là où j'en ai eu vraiment marre. Pourquoi tout ce niaisage, alors? Pourquoi ne pas avoir "testé" le Carnitor bien avant??? Car il est prouvé que si le patient a une carence en carnitine, deux jours après avoir pris le supplément, il observera une réelle hausse d'énergie.

Le 23 décembre, on a donc décidé de lui donner lesdites pilules "sans risque" pour "voir".

Et on a VU!!! Oh qu'on a vu!!! Le jour même, X-Boy commençait à rosir de la joue. Le lendemain matin, à son réveil, il avait des couleurs!!! DES JOUES ROSES!!! Un teint illuminé!!! Un look d'enfant "en forme pour vrai"!!! On a dansé, crié, rigolé. X-Boy aussi. Soudainement, on venait de lever le voile sur une fatigue constante et il voyait enfin la beauté des journées sans les trouver si looooongues à traverser!

Soudainement, le bambin pouvait nous "suivre" dans la maison sans s'arrêter après quatre pas à quatre pattes (belles assonances ici! ouuuh!), il pouvait nous "jaser ça" SANS ARRÊT et le PLUS FORT POSSIBLE! (Bon, pour ce "high" au niveau vocal, on aurait espéré que la carnitine lui débloque aussi la compréhension du volume... mais tsé!)

Le bonheur réel de voir du tit-rose sur des joues depuis trop longtemps blafardes, voire verdâtres est i-n-d-i-c-i-b-le! Tout comme le bonheur d'entendre tous les gens que nous avons croisés pendant le temps des fêtes (qui en a vraiment été un cette année!!!) nous dire à quel point X-Boy avait bonne mine et qu'il avait l'air beaucoup plus allumé.

Y'a pas de mots qui décrivent le soulagement d'avoir trouvé le pourquoi du comment de l'état moche de fiston.

Comme il n'y a pas de mots pour décrire la lassitude que j'ai ressentie, quand, à la mi-janvier, j'ai reçu les résultats du labo de génétique (après avoir fait les démarches pour les obtenir, car les foutues procédures ont encore changé) qui démontraient noir sur blanc que la carnitine était quasi-absente du sang de X-Boy. La valeur acceptable se situe entre 13 et 49. Son taux était à 6. Ce qui veut dire que la carence n'était pas récente. Et que pour remonter à un niveau acceptable, il faudrait plus qu'un dosage de base...

La lassitude fut grande, je vous avoue. J'en ai pleuré deux jours de temps. Tannée, la fille, de jouer à la doc, de faire des lectures, de trouver des cohérences/incohérences dans des domaines qui sont pourtant si loin de mon champ d'expertise. Tannée, la fille, de penser à ce qui "aurait pu être amélioré" AVANT si seulement on m'avait écoutée. Tannée, la fille, de m'en vouloir de ne pas avoir été "assez" fâchée pour que ça bouge plus vite. Tannée, la fille, de me sentir responsable du bon fonctionnement d'une diète qui ne se pratique que trop rarement. Je sais que la rareté implique des ajustements, mais qu'en est-il d'implanter des protocoles qui seraient plus rigoureux? Pourquoi ne pas avoir établi OBLIGATOIRE le contrôle de la carnitine après trois mois de diète afin de s'assurer que les patients sont sur la bonne voie? Tannée, la fille, de voir qu'il faille toujours attendre que ça "aille vraiment mal" au lieu de prévenir. Tannée, la fille, d'avoir eu des conseils à donner à des gens pourtant diplômés mur à mur... Tannée, la fille, de voir son fils "perdre" des mois d'apprentissage et d'éveil à cause de mauvais suivis... Tannée, la fille, de me faire dire: on n'est si bien servi que par soi-même, mais aussi qu'il faut un village pour éduquer son enfant...

***

Ça fait trente-deux minutes.

***

Rhôôôôôô.