jeudi 23 septembre 2010

Tiens si on se donnait rendez-vous dans deux ans...

Hier a été une journée loooongue et éprouvante. (D'où le fait que pour me sortir de mon marasme, j'ai écrit beaucoup.)

6h00: X-Boy se réveille en colère. La couche déborde de caca mou. C'est pire qu'un réveil-matin qui beugle du Herbert Léonard.

6h30: X-Boy n'est toujours pas revenu sur Happyland. Il chigne, rechigne, se mord les doigts, tente de se pulvériser les gencives avec tout ce qu'il a sous la main sur les tits tapis de couleur. NON, X-Boy, les lunettes, ce n'est PAS un jouet de dentition. NON, ce n'est pas un camion non plus. NI un marteau. Ni un siège... Veux-tu donner ça à maman? Non, bien sûr, c'est tellement marrant de les serrer fort fort quand j'approche. Tiens, prend une gougoune... c'est plein de vitamines et les tites-roches vont user tes gencives et polir tes dents. (Nan, je ne lui "offre" pas mes gougounes, c'est lui qui vient les chercher partout où elles sont. Du jus de pied, y'a rien de meilleur pour commencer la journée. Pour d'autres, c'est le café.)

7h00: X-Boy trouve que le débit du gobelet n'est pas assez rapide. Ça se fâche, ça s'étouffe, ça crache. De la graine de dragon avec ça???

8h00: À la radio, on chantonne la rengaine du trafic. "Exceptionnellement ce matin, et pour des raisons inexpliquées, TOUS les ponts sont bloqués. Comptez au moins une heure et 30 minutes pour traverser sur l'île." X-Man me regarde, découragé, mais habitué: Prends ton temps sous la douche, le plus tard on part, le plus tôt on va arriver. C'est la loi du "passé 9h00 sur la Rive-Sud". Les gens SONT au travail, les routes se libèrent. Le rendez-vous est à 10h00.

9h00: Ça pleurniche de plus belle tout en mordillant son manteau, tiens, un lacet de bottine, miam miam.. bouhouhou.. arrête de me les mettre dans les pieds, les bottines, Maman! JE les veux DANS ma bouche. Tut tut tut, tu mangeras tes mains, ça va faire pareil. (Hé ho, c'est lui qui se les mets seul entre les mâchoires... rien à voir dans cet apprentissage. Et essayez de lui faire comprendre que ce n'est pas bon "éternellement" des doigts... ça s'use, tsé!) X-Boy, sans lunettes et sans bottines, se cale dans son siège d'auto et arrête de chigner.

9h02: Objection de X-Boy qui reconnaît le chemin vers Limoilou (la fillette!) et qui se rend bien compte que ce n'est pas au CPE qu'on s'en va. "Mange ton attache-suce, c'est ça... Miam miam miam".

10h15: On se stationne aux HEC (y'en n'a JAMAIS de place, dans le stationnement de l'hôpital, petit truc en passant). 10h20, on arrive en orthodontie devant une secrétaire on ne peut plus heureuse.

- Désolée secrétaire-blasée, c'est le trafic. Pouvez-vous aviser la psychologue que nous ne serons pas à l'heure au rendez-vous de 10h30?

- Oui, pas de problème.

On s'assoit dans la salle d'attente. X-Boy ne VEUT PAS être là... il pleure, se tortille, cale son jus en 3 secondes, en régurgite la moitié (problème de clapet? Meuh non...) et ne veut pas regarder ses livres en carton, en tissu. Il veut MA revue. Non, mon bonhomme, tu as TES affaires. X-Man hisse le bambin au bout de ses bras et le promène dans le corridor.

En face de nous: un ado avec un syndrome qui lui déforme le visage d'une façon pas du tout esthétique. Il a les yeux écartés, une petite mâchoire et des cheveux roux. Allez comprendre pourquoi la nature s'acharne... parce que rares sont les beaux hommes roux. (P., tu es l'exception et ton fils aussi!). Mais il a de l'humour, l'ado, et sa mère lui pose les questions d'une revue de filles et il déforme les réponses. Subtilement, il m'amuse.

11h30. Toujours pas de nouvelle d'un rendez-vous imminent.

11h45. Pas déjà, X-Boy (que l'hygiéniste a appelé Benjamin. Aucun lien sémantique, je cherche encore la confusion nominale!!!) est demandé au bureau du docteur Bach. Sans blague, on a un rencart avec un musicien! Trop facile, la blague. Mais on fait ce qu'on peut pour garder le moral dans les hôpitaux.

Docteur Bach ouvre la mâchoire de X-Boy, le fait chigner allègrement. Il murmure un paquet de mots savants et de coordonnées chiffrées à sa "secrétaire-hygiéniste".

Verdict: Votre fils a la mâchoire décalée. Celle du bas est trop avancée comparée à celle du haut. Pour l'instant, je ne peux rien faire. Ce sera lorsqu'il aura toutes ses dents d'adulte qu'on verra s'il faut corriger ou non. Si ce sera d'ordre médical ou esthétique. Pour l'instant, son occlusion est correcte, j'aime le fait que les dents poussent bien et laissent de la place entre elles. Ça évitera des caries. Il lui reste 3 dents à pousser. (YÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ!!!) Le hic, dans une constitution crânienne de son type, c'est que les os du crâne vont pousser moins vite que ses mandibules. Il pourra y avoir un décalage plus prononcé au fil des ans. Mais rien qui ne devrait pas se corriger. On se revoit dans 2 ans pour un suivi de routine.

- Heu.. êtes-vous en train de me dire que notre fils aura un sourire de bulldog???

- ...

Il n'a pas répondu, mais a acquiescé légèrement. À ce moment-là, mon petit coeur de mère a paniqué. Et surtout, l'ado-vraiment-laid qui était rendu sur la chaise en face de nous (dans le même bureau, allô la confidentialité!) a dit à sa mère: "Ha ha!!! Il sera plus laid que moi!".

J'ai failli éclater en sanglots. Parce que NON, ça ne se peut pas être plus laid que lui. (sans méchanceté) !!! Les larmes me sont montées aux yeux et X-Man a senti (voire entendu, tellement ça criait par en-dedans!) ma détresse.

- Qu'est-ce qu'il y a, X-Mom???

- T'as pas entendu??? Il a dit clairement que X-Boy aurait l'air d'un Bulldog!!!!

- Correction. Il n'a pas "dit" ça, c'est toi. Et il a dit que ça se corrigerait. Et X-Boy sera comme les autres enfants qui passent par l'âge ingrat où tout le monde est laid avec ses dents d'adulte qui poussent et le reste du corps qui ne suit pas également. Tu t'inquiètes pour rien. X-Boy est si mignon, regarde-le.

Évidemment, X-Boy affichait son plus large sourire avec sa mâchoire du bas. Un sourire qui fait craquer, oui. Et qui ne laisse en rien présager la 135e laideur du monde. Niet. Que de l'équilibre dans ce visage délicat et sympathique.

J'ai essuyé mes quelques larmes de panique et nous nous sommes dirigés en psychologie.

Il était midi.

- Ah, Madame X. Vous êtes là? Que s'est-il passé? Je quittais le bureau et le dossier de X-Boy est rangé...

- Hein? Vous n'avez pas eu le message de l'ortho?

- Non.

Ça bouillait dans mon for (fort) intérieur. Faut vraiment TOUT faire soi-même. Je me suis permis quelques commentaires acides face au système d'incompétence du Québec. La psy a acquiescé. Mais les psys acquiescent toujours. héhé

- Bon, bien, évaluons X-Boy. Je ressors mon arsenal. (elle a employé un terme technique, mais bon, la mémoire et moi...)

X-Boy n'en avait RIEN à faire de se faire évaluer le cognitif. Non Madame, il ne voulait PAS. Il était déjà épuisé de sa visite à l'hôpital et il avait faim. Et soif. Et mal aux dents. Parce que se faire taponner les gencives pendant 5 minutes, ça te ravive des douleurs.

- Ça ne sera pas facile... Revenez-vous bientôt pour un autre rendez-vous?

- NON. (J'ai presque crié). Je préfère qu'on lui fasse faire quand même l'évaluation. On ne revient pas bientôt. (vérité)

- D'accord.

Alors elle a fait son évaluation. X-Boy pleurait, se tortillait aussitôt qu'il n'avait plus de "défi" à relever. Ça a duré presque 40 minutes. Entretemps, on lui donnait des bouts de biscuits de riz et c'est là qu'il s'est carrément mordu la lèvre. Le carnage, ça saignait et il hurlait. La psy a stoppé ses tests. "Il ne coopérera plus".

Verdict: Pas de surprise et Éducatrice-A., grâce à son expérience "sur le terrain", nous avait bien aiguillés. X-Boy est en à son 9e mois et peut-être un peu plus (vu le côté non-optimal de sa condition de "patience") et c'est ce que nous avions en tête. Nous avions certes la crainte qu'elle nous dise qu'il était à 5 mois (ce qui aurait été presque la même chose qu'il y a un an et demi, alors qu'il avait un an...), mais non. X-Boy progresse lentement mais sûrement. Il s'éveille au monde qui l'entoure, il explore et il communique ses besoins, ses sentiments, ses préférences. La psy était bien positive et nous aussi. Faut le voir assimiler toutes les infos jour après jour et tenter de répéter ce qu'il apprend.

Grâce aux filles du CPE, il côtoie des "gens de son âge réel" et il les suit dans leur développement. Ça vaut mieux pour lui que d'essayer de suivre une trentenaire qui réfléchit et court tout le temps! hihi.

13h15: On s'installe dans la cafétéria (grand lieu de nos diners en tête-à-tête romantique) et X-Boy veut jouer avec sa tite-boîte de lingettes en mangeant son spaghetti. Je ne veux pas qu'il joue en mangeant. Mais j'ai abdiqué, le regard amusé de X-Man me contrariant encore plus.

- Tiens, ta boîte de lingettes. Pis apprend donc à les sortir de la boîte pour t'essuyer avec. (j'ai même pas dit ça, j'ai juste ronchonné en langage gfamwghqgh.)

X-Boy a retrouvé le sourire de spaghetti-miam-miam quelques secondes, puis il s'est mis à lancer son jouet par terre à toute vitesse.

Ce qui fait qu'on a embrayé en 8e vitesse nous aussi pour finir nos repas-pas-bon-bon (dans le doublon, je m'y connais, hein!) et nous avons quitté ce lieu exaspérant qu'est l'hôpital.

14h45: Retour à la maison. X-Boy s'était endormi dans la bagnole. Malgré ma délicatesse extrême pour le déposer dans son lit, il s'est réveillé. Et a recommencé le mode "chigne-chigne-pleure-pleure" jusqu'au souper. Au souper, c'était le journal qu'il voulait.

- Tiens, ton journal. (Je l'ai dit...)

18h30: X-Man est revenu du boulot. Le proprio est débarqué à 19h00, X-Boy s'est finalement endormi drogué par le Tylenol (c'était légal vu le fait qu'il était en train de s'arracher la peau du pouce) et je me suis reposée devant le petit écran.

Dans deux ans, ce manège sera à recommencer. Dans deux ans...

Deux spécialistes qui ne veulent pas nous revoir avant.

Il y a vraiment du progrès, vous ne trouvez pas?

Oui.

Ouf.

En pleine nuit une sirèneeeee...

Je l'ai encore dans la tête, cette chanson! À l'aide. Et X-Boy a fait de la sirène vocale cette nuit, 4h00. Il pleurait le bambin, à en crever le coeur. Je l'ai sorti du lit, ça sentait étrange... pas de caca, plein de pipi... et plein de rires et de "Salut Maman!!! On va jouer?".

Après, je me demande pourquoi je suis aussi endormie le jour. J'omets de mentionner (chère Rouk) que X-Boy se réveille toutes les nuits depuis deux semaines. Paraît que ça a rapport avec la rentrée à la garderie. Moi je dis qu'il s'ennuie de Limoilou. Petit romantique, va. (Paraît que ce serait aussi une façon de savoir si je suis là... me semble que c'est clair, non???).

Pour en finir avec l'histoire de la plomberie, la secrétaire des plombiers me téléphone ce matin. (J'ai installé mon nouveau téléphone et je cherchais si cette sonnerie venait du radio! hahaha)

- Vous avez vérifié l'obturateur du robinet, Madame?

- Non, attendez.

Et là, je me dirige, grande automate, dans la salle de bain, dévisse l'obturateur, découvre un amas de tartre noir, enlève les résidus, ouvre le robinet et la pression revient au beau fixe.

- Ah bien, c'était simple comme ça. Merci du conseil.

- Pas de problème, vaut mieux que ça soit ainsi. J'annule la visite du plombier pour cet après-midi. Bonne journée!

J'ai raccroché. Et je me suis aperçue que je ne savais vraiment pas c'était quoi un obturateur et j'ai dévissé ladite bebelle sans me poser de questions. Aurais-je de la veine de plombière?

En tout cas, moi je dis: Le proprio est un imbécile. Car tout homme qui se dit manuel et qui possède des maisons à louer, devrait avoir le réflexe de vérifier les obturateurs. En tout cas, mon père l'aurait fait. Gnan.

Et maintenant, je suis prête à m'attaquer au moteur d'une auto. J'ai le don divin des mécanos.

Hahahaha.

PS. Déniche donc le don divin d'arrêter les dents de torturer ton fils, génie...

mercredi 22 septembre 2010

Mais où sont passés les tuyaux?

Pendant que je vous écris se vit un drame de la tuyauterie en folie à Ste-Banlieue!

Lundi soir, comme mentionné dans un blogue précédent, le levier du robinet de la cuisine m'est resté dans les mains. Hier midi se pointe chez moi un plombier (pas de craque, les culottes tenaient solide avec une ceinture, j'ai vérifié la chose...) qui change le robinet pour un neuf tout de stainless brillant vêtu.

Il quitte notre chaumière, la pression de l'eau est telle que l'on fait le saut chaque fois qu'on ouvre le robinet (ça fait d'ailleurs pleurer X-Boy, il va s'habituer... croisons les doigts...)...

Sauf que, depuis la venue du réparateur de tuyaux, plus de pression dans le robinet du lavabo de la salle de bain. Qu'un tout petit filet d'eau qui sort du tit trou. Pas folle, je vérifie le robinet du bain: tout est parfait. La laveuse crache son eau sur le linge sale, la toilette flushe. Alors c'est quoi l'affaire?

Je téléphone au paternel qui s'y connaît en phénomènes de construction. Il éclate de rire. "Jamais entendu ça de ma vie". La conclusion: "T'es vraiment bizarre... ça te suit partout. Appelle ton proprio".

Téléphone au proprio, il débarque chez nous, vérifie les valves, les sorties, les renvois. "Heu.. appelle le plombier".

La solution, demain.

Ma solution: je vais dormir là-dessus. (et essayer de m'enlever cette toune moche qui me passe en boucle dans la tête... voir le titre!!!)

Du commentaire désagréable...

Cela faisait quelques mois que je n'avais eu droit à une série de mots (voire un commentaire) non-désirés et surtout bien dérangeants de la part de quelqu'un du vaste public.

Scène:

Je suis à la sortie de l'épicerie, en train de remettre les lunettes de X-Boy sur son nez.

Matante-d'Épicerie aux cheveux auburn (ouiiiiiiii!) s'approche. Se penche. Observe le bambin et me regarde, la pitié dans les yeux:

- Y'é petit pour avoir des lunettes. Mais vous faites bien de les lui faire porter.

Je me suis dit: Tiens, une vieille impertinente sensée. Erreur.

- Quoique... dans son cas, j'ai bien l'impression qu'il n'y aura rien à faire avec ça. Il louche ben trop.

Je suis restée bouche bée. Plantée là devant cette grébiche à me demander si je la faisais loucher en lui mettant ma claque sur les sourcils ou si je la remerciais de faire des diagnostics gratuits.

- Vous savez Madame, il va se faire opérer pour ça. Ses lunettes, c'est pour voir clair. (Erreur, NE JAMAIS EN RAJOUTER...)

- Eh ben, y'est ben mal parti dans vie.

Je me suis tue.

Et j'ai éclaté de rire dans le stationnement. Non mais, est-ce que je peux donner des contraventions, telle une Airoldi de la bienséance, aux gens incompétents du langage???

Note à moi-même: Fabrique de belles cartes format "affaires" avec inscrit dessus: "Vous faites partie des gens que j'aimerais éduquer. Passez une belle journée."

Lagaffe se poursuit!

Hier soir (grosse journée de pitreries!), j'ai omis de visser le couvercle du pot de mayonnaise.

Résultat: Quand X-Man l'a saisi pour le ranger, il est tombé à pleine vitesse sur le sol et a éclaboussé et le plancher, et les armoires, et la porte du lave-vaisselle.

- X-MOM!!! Pourquoi t'as pas fermé le pot de mayonnaise???

- Pot de mayonnaise???

J'ai décidément des problèmes de mémoire.

Note à moi-même: Le Prozac, ça te dirait?

mardi 21 septembre 2010

Gastonne...

J'ai parfois l'impression d'être un personnage de bande dessinée.

Cette semaine, j'ai fait du grand Lagaffe.

Je suis sortie avec mes jeans (pantalons en denim, et non des hommes dudit prénom!) à l'envers!!! Oui oui... la braguette dans les fesses et les poches du derrière sur les hanches. Bravo à l'inventeur des jeans coupe "confort". Même plus capable d'être assez inconfortable pour faire la différence entre le devant et le derrière.

Hier, je commence la vaisselle: le levier du robinet me reste entre les mains. Ça va tellement bien laver de la vaisselle dans un minuscule lavabo de salle de bain. À refaire lorsque je trouverai le temps long. Ou quand je trouverai ma vie trop facile.

Toujours hier, j'ai oublié le manteau de X-Boy au CPE. Ce matin, j'ai cherché partout, vidé tous les tiroirs, les paniers à linge et inspecté toutes les garde-robes. Merci au début de l'automne qui fait que le matin, Bambino part avec ses mitaines et sa tuque et revient en fin d'après-midi en short et en t-shirt.

La morale de mes gaffes: Le manque de sommeil laisse des traces. Bonne sieste la vieille...

lundi 20 septembre 2010

La vraie vie!!!

Depuis que X-Boy va à la garderie, j'ai l'impression d'avoir une "vraie" vie de parent... en effet, puisqu'il s'amuse avec d'autres que moi tout au long de la semaine, il me tarde de le retrouver pendant le week-end et de passer du super-temps-de-qualité (l'expression du millénaire!) avec lui... et voilà que ce week-end, on le laissait à Mamie-D. et Papi-J. afin d'aller festoyer les 30 ans de RedDeath (j'aime les personnes aux noms spéciaux, je sais!) dans la grande capitale.

Il m'est arrivé de partir loin de X-Boy plusieurs fois depuis sa naissance et bien sûr, je m'ennuyais... mais pas comme cette fois. Pendant la soirée, j'ai sorti une photo pour montrer le joli minois de Monsieur aux copines en délire et j'avais peine à ranger son image dans le fond de mon sac (pourtant confortablement rempli de cossins...). Je regardais son sourire sur photo et je me disais: "Wow, quel gamin incroyable. Toujours ce bonheur dans le visage, cette joie de vivre jusqu'au bout des doigts...". Et RedDeath étant une habituée de mes esclandres sentimentales a eu la bonne idée de me ramener sur terre en me disant: "Ok, range la photo...". J'aurais pu éclater en sanglots drette là, en plein restaurant chic, devant une foule médusée.

C'est fort, l'amûûûrrr que l'on porte à nos gamins. J'en avais conscience, mais le fait de m'en "éloigner" plus souvent me rappelle à quel point je suis près de lui. À quel point il a ensoleillé ma vie depuis le tout début, malgré les désespoirs et les questionnements que j'ai vécus. Et à quel point je ne "vois" plus X-Man quand nous sommes les trois ensemble.

Samedi soir, après une soirée remplie de rires, de cris suraigus et de câlins de fefilles (Merci encore RedDeath d'avoir eu 30 ans!!!), je retrouvais mon homme endormi dans une grande chambre d'hôtel situé sur le bord du fleuve, à quelques pas de Québec. Une fois installée dans le taxi, je me suis mise à réfléchir à notre vie de couple depuis la venue du super-héros-gobeur-de-temps (sans rancune, hé ho) et je me suis rassurée. Comme me l'a murmuré X-Man un matin où j'avais le coeur en mode panique, on aura une deuxième vie de couple quand X-Boy sera autonome. Et on en aura plein d'autres, vies de couple, ensemble. Parce qu'on est comme ça. On s'adapte, on se renforce et on s'aime.

Et j'ai ouvert la porte de la chambre d'hôtel pour y retrouver mon ronfleur-bien-aimé. Il était 1h20, ça faisait des siècles que j'avais veillé aussi tard. J'avais les paupières qui fermaient toutes seules et je me suis collée contre mon homme qui s'est réveillé. Et j'ai ri jusqu'à m'endormir. Fallait entendre les récits de X-Man. Il me racontait en s'esclaffant tous les faits et gestes des 3 enfants de RedDeath et F. avec qui il avait passé la soirée. Une vraie soirée de gars mouvementée. 5 gars entre 2 et 36 ans ensemble qui mangent de la pizza et jouent aux jeux vidéos. X-Man a ce don de relater les péripéties du bambin de 2 ans de telle sorte que je pouvais visionner les scènes sous mes paupières presque closes.

Et j'ai trouvé ces histoires tellement belles dans ses mots. Car elles reflètent l'émerveillement que l'on a face aux faits et gestes des enfants depuis que X-Boy nous a ouvert ce chemin. X-Man n'aurait pas raconté avec autant d'éclat et d'admiration des gestes aussi anodins. Mais il voit au-delà, il perçoit tous les efforts derrières les actes, tous les chemins qui se construisent dans les cerveaux des tout-petits. Toutes ces images que l'on attend de X-Boy, tous ces petits moments qui feront de X-Boy un enfant autonome. Toutes les réflexions incongrues et propres à l'enfance, toutes ces idées que nous rêvons pour X-Boy.

Nous nous sommes endormis en riant et au petit matin, nous riions encore des agissements de Semi-Remorque (comme le surnomme sa mère... il "s'attache" à ses frères et il les suit partout!!!). Et nous avions tellement hâte de retrouver X-Boy. De découvrir s'il ferait une nouvelle réaction, s'il s'apercevrait de notre absence. De voir si chez lui aussi, l'ennui se manifeste dans le retour des câlins et des bisous.

Nous avons été servis. X-Boy m'a fait un énoooorme câlin quand je l'ai soulevé de terre et quand X-Man l'a accueilli à son tour, X-Boy lui a fait le récit de sa fin de semaine avec ses grands-parents. On n'a rien compris, mais c'était une drôle de chanson qui nous a fait rire aux éclats. X-Boy est encore loin de nous sortir des "Je t'aime" et de nous épater en nous montrant les couleurs dans un livre, mais ses petits gestes à lui sont bien présents. Et c'est tout nouveau, pour nous, d'avoir un retour de communication.

C'est fou ce qu'un regard franc droit dans les yeux accompagné d'un sourire plein de dents fait la différence. Et que le fait qu'il ait déchiré LUI-MÊME et de façon consciente une page du catalogue de Noël s'avère génial. Car en plus, quand il a eu la page dans sa main, il a ri. Tout doucement, mais il a ri. Et il s'est tourné vers moi pour s'assurer que je le regardais.

T'inquiète pas, mon bonhomme, je dois être la mère la plus "voyeure" de tout l'univers. Je remarque tout, je note tout. Car tout ce que tu fais est un événement.

Et ce midi, quand je suis allé le chercher à la garderie, il se regardait dans les miroirs en souriant. X-Boy vient de prendre conscience de son existence.

Et de la nôtre. Il m'a souri de loin, je me suis assise devant lui, complètement émerveillée et il m'a entouré le cou de ses petits bras.

Autour de nous, il n'existait plus rien.

Puis, quelques secondes plus tard, les "filles" sont venues nous rejoindre sur le petit tapis de couleur.

X-Boy est bien entouré. Car les filles, ça remarque tout et ça rapporte tout.

Et Éducatrice-A. fait aussi partie de notre équipe. Elle a même mis quelques autocollants dans le cahier de "journée" de X-Boy.

Mon gamin est un premier de classe. Même s'il est seul dans la sienne, médicalement parlant.

A+. (dans les 2 sens... et même dans mon groupe sanguin! hahah)

Note à moi-même: Ne pas me laisser démoraliser par la psychologue en développement qui évaluera les progrès de X-Boy mercredi, à Ste-Justine. (Mantra à répéter)

vendredi 17 septembre 2010

Maudits magasins...

Enfermez une fille pendant 3 ans dans une maison et la première chose qu'elle fera quand vous lui redonnerez un peu de liberté: elle va aller magasiner. Quel cliché et quelle perte de temsp.

Je plaide coupable, car allez savoir pourquoi, cette "manie féminine" est mon exutoire en ce moment pour embarquer dans ma nouvelle routine de "mère-à-la-maison-sans-son-bambin-et-sans-travail-encore". Ça fait deux semaines ultra-pathétiques à mettre au compteur de ma superficialité pourtant bien cachée. Qu'est-ce que j'ai à vouloir visiter tous les rayons des magasins, toutes les allées des pharmacies et des épiceries??? C'est quoi cette nouvelle passion à découvrir les nouveaux produits, gadgets et autres choses inutiles??? Ça me démange dans le ventre de trouver des nouveaux jouets pour X-Boy, de trouver des accessoires de déco (Décore-Mom is always there...), d'observer tous les pinceaux poil par poil et d'essayer des tas de crayons et marqueurs.

On me croirait investie d'une mission quelconque à dénicher "the" perle rare... et pourtant, il faut que j'avoue que je commence à être lasse de ce jeu pathos... Aujourd'hui, je n'ai fait que 2 magasins: la pharmacie où j'ai acheté (avec une carte-cadeau!) une carte-cadeau pour un magasin d'électronique car notre répondeur fait de la sélection dans les messages qu'il prend. Il fait vraiment chier ce répondeur cheapette... alors j'ai acheté un téléphone "haut de gamme" qui inclut deux combinés sans fil (pus capable d'avoir un téléphone qui lâche et d'attendre que X-Man revienne du boulot pour emprunter son cellulaire!!!) et un répondeur intégré qui espérons, sera intègre.

Et je suis revenue avec pour la première fois, l'envie de ne plus sortir pour des raisons futiles... l'envie de rester à la maison et de régler des dossiers en dormance. L'envie de profiter du silence des lieux, de lire une bd inspirante (en attendant le tome 5 des Nombrils...) et l'envie de me remettre à la création. Écriture, peinture, bricolage, déco, name it. Et de faire du ménage total carnage. Nettoyer l'intérieur du four et du frigo, enlever le moisi dans le caoutchouc de la laveuse frontale (invention du diable), nettoyer les craques de céramique de la douche avec une brosse à dents, refaire pour la xième fois le ménage du débarras du sous-sol et classer par ordre d'éditeurs et de collections les tonnes de livres éparpillés dans les bibliothèques. Ah oui, peinturer la chambre de bain et laver les fenêtres avant l'hiver. Et rempoter les plantes et ajouter de l'engrais. Et cuisiner plein de plats miam-mioum et de muffins à congeler. Et pour couronner le tout, chercher un boulot. Me retrouver sur le marché du travail avec le mandat de concilier travail-famille: avoir un emploi qui me permet de me libérer au moins 2 jours semaines pour les rendez-vous de X-Boy.

Facile facile facile.

Vous comprenez pourquoi je fais les magasins?

Pour m'occuper l'esprit. Je n'ai pas assez d'idées en tête.

Et vous savez ce qui est fascinant? C'est que dès que je ramène X-Boy à la maison, je me mets "au boulot". J'abats des tâches, je cours partout, je range... et je manque de temps. Il faut déjà faire souper le petit, lui donner son bain... et je me dis: "Bah, demain, il sera au CPE, je pourrai terminer...".

X-Boy est mon soleil. Et quand il n'est pas là, il faut que j'en trouve un autre pour me réchauffer les neurones et anéantir Monsieur Procrastination. Mais il n'y a personne. Que moi.

Et non, je ne referai pas un môme pour combler le vide.

Je vais écouter tous les psys, éducateurs, amies, famille et cie qui me disent: DU TEMPS. Accorde-toi du temps, la grande. Ça fait juste 2 semaines et tu voudrais avoir tout réglé? T'es encore jeune, t'as le temps.

Paraît que je vais passer par des phases d'adaptation. Dans la première: ce sera l'envie de sortir, de tout voir, de tout faire. Sans X-Boy.

Phase 1: réglée.

Phase 2: faire le ménage. Ooooooooooh... que ça se prépare.

Malheureusement, je n'ai qu'une seule maison.

Mais c'est fou ce qu'il y a des recoins!

Les compagnies de brosse à dents vont bientôt me subventionner.

vendredi 10 septembre 2010

Gagner ce que l'on n'a pas.

Hier, j'étais en tournage pour un autre quiz télévisé. Hé oui, je suis le type de personne qui fait ça, des émissions. Ça en prend et contrairement à ce que l'on croit, je n'ai rien de la "geek" à lunettes qui croupit dans son sous-sol en mangeant tous ses repas devant le petit écran afin de retenir toutes les réponses aux questions. Et non, je ne lis pas les cartes de Quelques Arpents de piège quand je vais aux toilettes.

J'aime tout simplement jouer et de surcroît, j'adore l'ambiance d'un plateau de tournage. C'est un monde fascinant, réglé au quart de tour et pourtant rempli de folie et d'adrénaline. Et d'artistes, qui, une fois qu'on les rencontre, n'ont rien de plus que vous ni moi, à part des vêtements griffés payés au plein prix et la liberté de dire des niaiseries sans avoir l'air idiot. (Quoique Éric Salvail... mais bon, laissons-le en paix en ce vendredi matin!) Ils ont une vie "normale" en-dehors des studios, ils passent des nuits blanches à cause de leurs bébés et ils ont hâte de rentrer à la maison pour retrouver le calme. Et ils sont de généreux passeurs de sentiments d'exclusivité. Ils ne sont là que quelques minutes dans votre vie (le temps de quelques réponses) et ils ont cru en vous et ont souhaité ardemment que vous gagniez le gros lot.

Ce qui ne m'est pas arrivé hier. J'ai perdu par une réponse. Un 50 points manquant pour accéder à la ronde finale. Et vous savez quoi? Je ne m'en suis pas formalisée. En réalité, pendant le jeu "stressant", j'étais dans une sorte de bulle technologique, prise à me fasciner par un écran tactile et à tenter de bien cerner les réponses à sélectionner. J'ai eu, comme on dirait, une sorte de "blanc" de présence, je jouais comme une gamine en oubliant les enjeux... Quand je me suis aperçue qu'il fallait peut-être que je gagne, je me suis réveillée le conscient, mais il était trop tard. L'autre concurrent sautait dans les bras de l'animateur et je suis restée assise là, souriante, à chercher des yeux X-Man qui était dans la foule. J'ai pensé à X-Boy qui, en le quittant ce midi-là, m'a tendu les bras avec une moue de tristesse du genre "Nan, Maman, ne t'en va pas..". C'était la première fois qu'il me rendait cette émotion tristounette. Et j'ai pensé à Ragde, un de mes gamins préférés, qui avait juré à sa mère que je serais super bonne et que je gagnerais.

Telles ont été mes pensées au moment où je terminais mon parcours dans l'auditoire. Et je me suis dit: "Ouais la vieille, t'a vieilli". Car la dernière fois que j'avais participé à un quiz, j'ai perdu et j'ai pleuré comme une enfant. J'ai d'ailleurs commencé ce blogue, car je me sentais déraper... j'avais le sentiment que le non-succès était le reflet de ma vie jusqu'à maintenant. Une série d'échecs de tout acabit, j'avais l'impression de ne valoir plus grand chose. Et c'étaient des pensées noires, envahissantes et difficiles à déconstruire.

Je ne dis pas que la noirceur ne m'habite plus. Nan, j'aime bien trop le drame et je ne serais plus X-Mom. Mais j'ai compris une chose essentielle. Je ne peux pas gagner ce que j'ai déjà et ce qui me rend heureuse. Et bon, ce sera cliché, cucul, quétaine et trop souvent lu et écrit... Je ne peux pas gagner X-Man et X-Boy (dans l'ordre ou dans le désordre). Je les ai déjà dans ma vie. Et ils sont ce que je veux. Ce que j'aime et ce pourquoi je continue. Ce pourquoi je me bats, ce pourquoi je me calme. Ils (avec ma gentille personne incluse!) sont mon bonheur et mon moteur.

Et hier, je suis allée au garage (pour suivre la thématique du moteur!). J'avais besoin d'un instant "glamour" dans ma vie tranquille pour me sentir vivre plus intensément. Et je l'ai eue, ma nouvelle carrosserie.
C'est ça que j'aime dans l'univers de la télé. On arrive là-bas, on est accueilli par des recherchistes aux sourires éclatants. On prend nos vêtements, on les repasse, une styliste nous arrange les cols de chandails et les plis de pantalons et ensuite, on entre dans la salle de maquillage et de coiffure. Et c'est THE moment chouchou. Les artistes sont installés dans les chaises en cuir, ils déblatèrent avec les pros du relookage, on nous sert la main, on nous pose des questions, on nous inclut dans cet univers inconnu et on se fait "arranger le portrait". Regarde en haut, regarde en bas, ça installe le baume à paupière, le mascara, le cache-cernes, le fard à joue, ferme les lèvres, souris, fait la moue, ok, tu es prête pour les retouches cheveux. "Tu me remontes ça?", ai-je dit avec un énorme sourire en imitant une diva. Et la coiffeuse, désormais surexcitée d'avoir une concurrente qui "ose" se faire peigner autrement, a inséré 22 bobépines dans ma tignasse pour me remonter ça en un chignon "brouillon mais calculé".

J'avais l'air d'une auto neuve. La senteur de cuirette en moins.

Et ce que je retiens de cette petite escapade parmi le monde de la boîte animée qui égaye nos salons?

Le fait que, paraît-il, j'ai dans mon sourire quelque chose de rare, d'unique et de tellement rayonnant.

Et moi je sais ce que c'est.

Y'a que moi qui ai un X-Boy sur cette planète. Et ça, personne ne le sait, mais c'est le secret de la beauté.

(Je vous le prête si vous devez assister à un gala! hahaha!)
(Mais je ne vous prête pas le géniteur. Dah.)

jeudi 2 septembre 2010

Ne jamais juger.

Je m'excuse publiquement pour avoir jugé le prénom de Limoilou.

C'est la petite fille la plus mignonne de la terre. Et X-Boy l'a compris tout de suite. Il l'observe souvent et lorsqu'elle lui parle en langage "simple", il lui sourit de toutes ses dents. Elle, elle n'en a que deux, alors elle observe celles de son comparse. Et elle a les yeux vert sapin, un peu en amandes, avec des joues rondes et des petites oreilles. De légers cheveux blonds et un rire en cascade qui me fait chavirer quand je rentre dans leur deuxième maison.

Quand j'ai quitté le local, cet après-midi, elle s'est effondrée en larmes sur le bord de la porte.

Quoi dire d'autre.

X-Boy va peut-être déménager à Québec?

(Elle était trop facile. Mea Culpa)

mercredi 1 septembre 2010

Seule à la maison!

Lundi et mardi, pendant le bref séjour en CPE de X-Boy, j'en ai profité pour aller me vautrer dans les univers commerciaux, afin de REGARDER ce que j'achète et surtout, de CHOISIR. Prendre le temps, ne pas tasser les mains baladeuses de fiston, ne pas rasseoir ce dernier qui joue à l'acrobate dans les paniers à roulettes, ne pas parler en "biligoulougapo" devant une foule de gens médusés par autant de vocabulaire maternel.
Bref, j'ai acheté des couches, des plats de plastique (X-Boy a découvert "the armoire-aux-plats-de-plastique", alors je lui en mets des tout neufs dedans!), de la bouffe, du lait, des serviettes humides et tout le pataclan habituel. Ça c'était lundi.

Hier, j'avais 2 heures. Direction: renflouer ma lingerie. Yeux sensibles, s'abstenir. Exit donc les soutien-gorges égueulés, les "brassières" mornes et sans couleur, les bobettes aux élastiques apeurés et aux motifs on ne peut plus plates. Je me suis laissé aller à la fantaisie. Et hop, 4 soutien-gorges dans le sac réutilisable. Un blanc, un noir (ça prend nos classiques), un rayé bleu et blanc (coucou le capitaine!) et un autre bleu pâle (bonjour la fleur bleue en moi!) avec de la dentelle. X-Mom porte de la dentelle, faut noter le chose! Et hop des bobettes assorties (oui, oui, vous avez bien lu... moi qui ai toujours pesté contre les tits-kit!) et en prime, une jupe courte avec des fleurs. De la féminité??? Je n'en reviens pas encore. Je me sens comme une ado qui vient de découvrir que les jeans et les t-shirts de groupe de musique, ça n'a plus la cote.

Et ce matin, j'ai peigné ma tignasse devant un X-Boy tout heureux de participer à mon relooking. "Maman porte une jupe rose??? ELLE EST OÙ MA MÈRE???"
Elle est là, t'inquiète, j'ai quand même enfilé mes sandales sport rouge, je suis loin des talons à aiguille, gamin. Respire.

Et j'ai emmené X-Boy au CPE deux heures plus tôt. Afin qu'il passe son premier 3 heures là-bas et ensuite, je vais le faire diner. Éducatrice-A. se sent encore insécure avec la façon charmante du bambin de "téter" la nourriture au lieu de la mastiquer. Je la comprends.
Et j'admire X-Man qui lui, nourrit son rejeton en racontant ses exploits de la journée, en comptant son change dans ses poches et en nettoyant la table avec une guénille. Bref, X-Man, quand il nourrit le prototype-du-parfait-enfant-atteint-de-dysphagie, il s'en contrebalance. Et le gamin, il s'étouffe rarement quand c'est le paternel qui le fournit en boustifaille.

Alors oui, je sais, je dégage une inquiétude latente et je transmets le virus au petit. Ce n'est pas évident. La crainte qu'il s'étouffe solide et que je doive refaire la manoeuvre pour le sauver me tenaille. Car oui, je l'ai déjà faite, la manoeuvre qu'on ne fait qu'avec des mannequins. Et ça me hante, cette expérience. Que ceux qui disent "Ben passe par-dessus" le disent. J'y travaille. Je thérapise la chose chaque jour. Bref, je voterais pour que ce fut X-Man qui soit allé montrer la "bonne façon" de nourrir le petit à Éducatrice-A. Mais il travaille, mon homme. (Faut bien que quelqu'un paye pour mon renflouement en lingerie! hahaha)

En somme, aujourd'hui, j'avais 3 heures devant moi. Et je m'étais promis de revenir vite vite à la maison et de faire mes 103524646161357617 affaires qui attendent. D'en profiter pour terminer des tâches plates sans interruption, de faire les téléphones aux secrétaires d'hôpital, d'aller faxer des requêtes méga-importantes, de régler des dossiers concernant X-Boy. Et de téléphoner pour mes propres rendez-vous médicaux, machins-je-m'occupe-de-moi.

Et qu'ai-je fait?

Je suis allée explorer un magasin de fourniture de bureau. Question de voir s'il y avait des bibliothèques qui pourraient aider X-Man à mieux organiser son bureau. Le sous-sol croule sous les livres et les paperasses. Bref, Décore-Mom was back. J'ai farfouillé, pris des mesures, écrit des prix, parlé aux vendeurs et j'ai finalement acheté un calendrier "parfait-pour-les-mères-débordées" qui se colle au frigo (on en a déjà un, mais il manque de place!!!) et qui venait avec des centaines d'autocollants qui vont égayer les tites-cases et me permettre d'avoir enfin une légende compréhensible.

Ensuite, je me suis dirigée à la pharmacie. Histoire de tenter de dégoter les fameux verres à bec de X-Boy qui semblent ne plus être disponibles. Et je me suis baladé dans toutes les rangées. Pour sortir avec absolument rien dans les mains.

Mais du temps "passé" dans la tête.

Car en rentrant dans la maison, je me suis aperçue de plaisir coupable que j'avais à ne pas être ici. Ça me sauvait de la prise de conscience de cette solitude que je redoutais la semaine dernière.

Et elle est toute là, cette solitude. Et ça me fait tout étrange. Je suis tiraillée entre un vif sentiment de "wahouuuuuuuu je peux faire ce que je veux, par quoi je commence???" et un "X-Boy n'est pas là? Bleurk. C'est plate. C'est triste. Ça manque de gazouillis et de "Boum, je me suis cogné la tête contre le sol".

Et j'ai empli le vide avec un de mes disques préférés. Je me suis installée à mon bureau. J'ai rangé quelques papiers. Mais je n'ai pas envie de rien régler. Pas envie de faire des téléphones.

Il me manque soudainement d'adrénaline, de stress-de-surveiller-mon-petit-trésor.

Ça m'a fait trembler le coeur, tantôt.

Et je me suis dit, va donc écrire tout ça.

Il est enfin 11h15 et je dois préparer le diner pour X-Boy et moi.

Ne reste que 45 minutes avant d'aller le retrouver.

Et je vais courir comme une folle, car j'ai prévu faire des vol-au-vent et j'ai rien de prêt.

Qu'est-ce que je fais encore ici???

Note à moi-même: Hein, les sentiments étranges te rattrapent après l'euphorie, hein? Gnangnangnan.