lundi 29 août 2011

Niagara, sors de ma douche!!!!

Deux petites minutes en cette fin de journée éprouvante pour me défouler le cerveau qui déborde.

Qui déborde comme la pluie qui a débordé hier soir à Ste-Banlieue.

Ah comme la pluie a débordé... la vitre de ma douche est un jardin de verre éclaté. Ah que la pluie a débordé, qu'est-ce que le spasme de sentir une odeur de chien mouillé?

Bon trève de Nelligan de bas de gamme.

En clair, hier soir, à 19h00, ce fut le déluge. Les tits-égoûts de Ste-Banlieue ne fournissaient plus dans ma rue alors quoi de mieux que d'aller se vider dans un sous-sol de super-héros? Sous-sol par ailleurs déjà habitué à se faire mouiller la couenne du dos...

Ainsi, hier, au lieu de regarder tranquillement la télévision bien calés dans un fauteuil, nous avons essayé, justement, de ne pas caler AVEC le fauteuil. Fallait voir l'horreur : en moins de 20 minutes, il y avait un pied d'eau, les fils de tous les appareils flottaient, les documents importants de X-Man (voire tout son bureau de travail) se faisaient une cure de mouille insistante et en prime, le proprio nous arrosait les neurones de sacres criés et bien sentis.

Il a fallu que je descende et que j'aille calmer la mauvaise humeur des porteurs de testostérone avec quelques blagues bien placées.

Par ailleurs, je suis fascinée par mon sang-froid et ma zénitude. Une vraie dirigeante de chantier: toi tu fais ça, toi tu montes ça à l'étage pis tout le monde, on arrête de capoter pis on laisse aller. L'eau va rentrer anyway, on a déjà tout perdu. Sauvons plutôt nos énergies et appelons les assurances.

Ce qu'on a fait. Les assureurs étaient débordés. J'ai ri aux larmes.

- Vous êtes débordés??? Vraiment? Allez, dites-moi que ce n'est pas un mauvais jeu de mots?

***

Sur ce, je vais aller déborder de joie dans notre nouvelle chambre-salon-à-l'étage. Et tenter de dormir un peu. Et d'oublier qu'au sous-sol, toutes mes bandes dessinées pourtant sauvées une fois, gondolent et frisent tout comme les meubles et mon matériel d'animation de bande dessinée.. que j'avais mis plus d'un an à fabriquer.

***

Mais vous savez quoi? Je suis un peu triste... mais tellement imperméable (rhôôôo!) à toutes nos pertes matérielles.

Parce que je suis quétaine de même, mais ce matin, X-Boy *inconscient du drame puisqu'il dormait* affichait un de ces sourires ravageurs et pour la première fois, aujourd'hui, il a tenté de me parler (dans sa langue étrange) en me regardant droit dans les yeux.
10 secondes de pur bonheur.
Merci X-Boy.

Sans toi, j'aurais tenté de sauver les meubles. NOTE: cette phrase ne veut rien dire, mais fallait que je plogue l'expression qui me faisait trop rire en ce moment! hahahahah

***

Ce qui me réjouit, c'est que le bal des Mâles Constructeurs va recommencer dès demain matin, chers lecteurs. Oui, oui, et ce... pour des siècles et des siècles, Oh yeah!!!!!!!!!!!!! *De la matière à blogue en vue!!!!*

mardi 23 août 2011

Pow wow d'émotions!

Samedi, nous étions invités à célébrer la retraite vraiment très bien méritée du père de K., ma grande amie que j'aime-plus-que-tout-au-monde. Ses parents, pour brièvement expliquer leur parcours, ont eu 5 enfants (4 gars et une fille) et ont maintenant 17 petits-enfants, bientôt 18. Les parents de K. sont des gens de famille, des hippies dans l'âme qui ont le coeur sur la main et qui, pendant plusieurs années, ont travaillé dans le Grand Nord. Maintenant revenus pour de bon près des leurs, ils se sont achetés une maison en pierres des champs dans un petit village campagnard on ne peut plus sympathique. Ils vivent ainsi en haut d'une côte et sur tous les coins de leur immense terrain, on voit pas si loin les Appalaches et des champs verts Irlande à perte de vue. Et quand je dis vert Irlande, je sais de quoi je parle, ce n'est pas un adjectif cliché, bon.

K. a ce côté hippie de ses parents, cette façon de voir la vie avec un sourire et une folie inqualifiable qui fait qu'à ses côtés, j'ai toujours mal dans les côtés, justement. Je rigole tellement que le lendemain, j'en ai les joues courbaturées. K. ne se soucie pas du regard des autres, elle chante fort sa joie de vivre et son amoureux, plus timide, ne la contraint jamais. Il la laisse être ce qu'elle est, prendre la place qu'elle mérite et moi, je l'ai toujours admirée pour cette raison et bien d'autres. Parmi ces "autres", il y a sa façon d'éduquer ses trois garçons qui sont, à mon avis, des modèles d'enfance. Par parce qu'ils sont sages comme des images et qu'ils ne bougent que lorsqu'on les autorise. Plutôt le contraire. Ils vivent leur enfance sans réfléchir, ils courent vite et rient fort et surtout, ils ont un grand respect pour les autres. C'est ce qui me fascine tant dans leur attitude. Du plus grand au plus petit qui n'a que trois ans, on sent dans leur regard cette compassion et cette affection pour les gens qui leur en donnent en retour.

Vous voulez un exemple. Prenons Ab., celui du milieu. Du haut de ses 6 ans (K. si je me trompe, je suis désolée... moi et les chiffres, tu sais ce que ça donne!), il a toujours démontré beaucoup d'affection pour X-Boy. Quand toute la famille débarque chez nous, il se précipite sur X-Boy dès son arrivée et il lui donne des câlins, des bisous et des jouets. Ce qui est adorable, puisque Gugu, le plus petit, suit les traces de son frère et couvre X-Boy de jouets lui aussi. Ed, l'aîné, est celui qui donnera un groooos câlin à X-Boy après que les deux autres tornades soient passées. Ed est un petit artiste, un sentimental au regard tendre, fort et fragile à la fois. Mais je reviens à Ab., sinon j'en écrirais des lignes et des lignes sur les deux autres...

Ab., cet été, a fait un geste qui m'est resté gravé dans le coeur.

Nous étions sur le patio, à la maison. Ed. sortait de la piscine, Gugu et X-Boy jouaient un à côté de l'autre avec des jouets quelconques. Ab. était debout, entre les deux. Je l'ai vu observer X-Boy, puis Gugu. Puis Gugu, puis X-Boy. Puis, il a levé la tête vers X-Man qui était à mes côtés.

- X-Man? X-Boy, il a quel âge?

- Il a 3 ans.

Il a regardé à nouveau Gugu. Puis ses parents.

- Maman, Gugu il a trois ans?

- Oui a répondu K.

Dans mon coeur sensible, ça a fait 13514676157 tours. Je ne voulais pas entendre la vérité par sa bouche. Je n'avais pas envie d'entendre nommée la différence et encore moins de répondre à des questions précises sur ladite différence. J'avais envie que Ab. conserve son innocence, qu'il continue de jouer avec X-Boy sans lui faire attention, qu'il lui donne des bisous sans réfléchir, qu'il agisse comme il le faisait depuis le début.

Ab. a regardé X-Boy à nouveau. Puis son petit frère. Puis X-Boy. Puis ses parents, puis nous. Et il a dit ceci:

- X-Boy est juste un petit peu plus petit...

Et Ab. est retourné dans la piscine. Il venait de comprendre que X-Boy avait une différence, mais il avait aussi compris que de la nommer ne changerait rien. Je le remercie encore  et encore de ce silence, justement. De cette sensibilité incroyable qu'il a démontrée à notre égard. Comme s'il avait senti que j'en avais soupé de répondre à des questions et que l'été, j'avais besoin de vacances moi aussi.

Au moment de quitter la maison, Ab. a serré X-Boy fort fort fort dans ses bras. Et X-Boy l'a regardé intensément. (Bon, traitez-moi de Madeleine, mais j'ai le motton en écrivant ses lignes...) X-Boy ne regarde pas souvent les gens de cette façon. Et quand il le fait, ça s'imprime dans les souvenirs des autres.

Quelques jours plus tard, K. m'a écrit un courriel. Dans son message, elle me racontait que Ab. s'ennuyait énormément de X-Boy. Pourtant Ab. est d'une nature indépendante et ne s'ennuie jamais. Elle lui a demandé pourquoi il s'ennuyait de X-Boy. Sa réponse:

- Parce que je l'aime. Et parce que X-Boy m'aime aussi. Je l'ai vu dans ses yeux.

(Je reviens, je vais me chercher un mouchoir... double épaisseur!!!)

***

Samedi, alors que le père de K. recevait des hommages au micro de la part de sa famille et de ses amis, Ab. a pris le micro et a demandé à son Papi ceci:

- Papi??? Est-ce que tu l'aimes X-Boy? Le X-Boy de X-Mom?

Papi a fait oui de la tête. À ce moment précis, il tenait dans ses bras un X-Boy complètement fasciné par la chevelure blanche de cet homme au sourire rempli de tendresse.
Ab. a laissé le micro et est retourné jouer avec ses cousins. Comme ça, l'air de rien. Comme si ce qu'il venait de dire n'avait aucune importance, comme si c'était normal pour un enfant de poser une telle question devant une foule. Comme si une fois ce geste posé, il pouvait retourner à son enfance pétillante, ayant le coeur rassuré. Étant à la fois conscient du besoin de protection de X-Boy et du besoin que l'on ne l'exclue pas, ce petit garçon "juste un petit peu plus petit".

Ce soir-là, j'avais les émotions à vif et cette envie de ne plus jamais quitter cette maison où ça respire la tranquillité et la douce folie.

***

Pour terminer la soirée, un des frères de K. a allumé des feux d'artifice. X-Man et moi étions prêts à courir cacher X-Boy dans la voiture, ce dernier n'étant pas très friand des bruits sourds et explosifs. Après deux ou trois "Pow", X-Boy a éclaté de rire. Un rire qu'on ne lui connaissait pas. Il s'agrippait à X-Man et criait au ciel, criait aux lumières de revenir encore, de l'émerveiller comme jamais. X-Boy criait de joie, tendait les mains vers le haut afin d'attraper ces parcelles de lucioles artificielles. J'ai ri comme une hyène, la voix remplie de bonheur si simple et de soulagement. "X-Boy n'a pas peur des feux d'artifice, X-Boy est comme les autres enfants qui se collaient à leurs parents et lâchaient des "ooooh" et des "wow" par-ci par-là".

J'ai couru pour aller chercher K. et F. (l'amoureux et papa des gars) afin qu'ils viennent entendre les rires de X-Boy. Ils se sont installés à nos côtés, fiers de voir X-Boy si épanoui. Et je sais qu'ils ont compris l'importance du moment. Et qu'ils l'ont partagée avec nous.

Et ma mère était là, avec nous... étant une grande amie de la mère de K. Elle a vu dans les yeux de X-Boy le bonheur d'être parmi nous, d'être entouré de gens qui l'aiment et qui sont fiers de ses micro-progrès.

***

Quand nous avons dû quitter la fête, il n'était pas question que je quitte sans avoir embrassé les trois gars. Ed. m'a fait un câlin de géant, Gugu un bisou mouillé sur la joue et Ab. s'est penché sur X-Boy. X-Boy a levé les yeux, a affiché un large sourire et Ab. lui a déposé une dizaine de bisous sur le front.

Puis, il est reparti jouer avec ses cousins autour du feu.

Comme ça, l'air de rien.

***

Une fois dans la voiture, X-Boy s'est endormi. En moins de 30 secondes.

De mon côté, j'ai longtemps regardé les étoiles par la fenêtre du passager. J'ai serré la main de X-Man et nous avons parlé de X-Boy pendant un long moment. Et des feux d'artifices. Et de K. et de sa famille. Du fait qu'on s'y sentait comme dans la nôtre. Du fait que nous déménagerions bien là-bas...

Et que l'été prochain, X-Boy ira avec nous à La Ronde afin de voir la compétition de feux d'artifice.

Et que ce serait génial si K. et sa famille venaient avec nous.

Que ce serait en fait un honneur de les avoir à nos côtés.

Pas vrai, X-Boy?

vendredi 19 août 2011

Rions encore!

Je suis gauchère. Donc gauche. Et pourrie dans l'explication des indications pour se rendre à un endroit. Et même si cet endroit c'est chez moi et que ça fait bientôt trois ans que j'y habite.

Bon, ici, je précise que depuis un an, les urbanistes s'amusent à changer la configuration des routes dans mon quartier afin de simplifier (?) la vie des automobilistes. Alors oui, je me suis gourée en écrivant les chemins à prendre pour arriver jusqu'à ma fabuleuse demeure le 9 août dernier.

GrandeM (Une amie de 6 pieds!!! Quand je marche à ses côtés, j'ai l'impression d'être vraiment une naine!) venait me visiter pour la première fois. Je lui indique comment se rendre, vu les travaux et les sorties barrées sur l'autoroute. GrandeM, étant confiante en mes capacités (plus jamais, hein?), avait transcrit les routes à suivre sur un bout de papier. Sauf que deux fois, j'ai confondu ma droite et ma gauche. Bravo bravo bravo! Alors moi, les parents qui montrent ça à leurs enfants alors qu'ils n'ont que deux ans, je leur dis: vous faites ça pour rien... ça c'est comme skier, y'en a qui seront jamais capable, bon. (un jour où j'aurai le moral bof, je vous raconterai mes mésaventures, voire mes déboires incroyables, en ski alpin...)

Ainsi, GrandeM s'est "trompée" de côté dès la première sortie de l'autoroute. Étant d'une intelligence supérieure (ce qui explique sa grandeur, rhôôôô), elle a compris que ce n'était pas par là. Elle a roulé, puis a tourné à gauche, alors que c'était à droite qu'il fallait aller. Mais ça, je ne le lui avais pas écrit, je voulais vérifier si elle était à ce point crédule! (mouahahhaha, si seulement j'avais cet esprit machaviélique, mais non, juste nounoune, moi)

Elle a donc roulé et exploré tranquillement mon quartier... Jusque là, ce n'est pas si marrant, me direz-vous... X-Mom, t'es plate ce matin...

Mais c'est là que moi, je la ris encore tout fort en y songeant!!!

GrandeM n'avait pas noté le nom de ma rue... seulement le numéro, disons le 46263416 (pour brouiller les admirateurs secrets!). Alors croyant qu'elle était à la bonne adresse, elle est allée cogner au 46263416 d'une  autre rue!!! Vous imaginez la scène??? Vous cognez et ce n'est pas MOI qui vous ouvre, mais une parfaite inconnue... et vous lui dites quoi??? Euh... vous habitez ICI, mais ce n'est pas chez ELLE?!? Désolée Madame, je cherche le 46263416, mais pas le vôtre, à ce que je vois!!! hihihiihhihihi

Ne vous inquiétez pas, GrandeM n'a pas dû cogner à tous les 46263416 des rues avoisinantes... elle m'a téléphoné et s'est rendue chez moi en moins de deux minutes.

Mais vous savez ce que j'aurais (j'aimerais encore) aimé faire le lendemain? Aller cogner chez cette dame et lui dire fièrement que c'est MOI que GrandeM cherchait!!! Juste pour lui voir le visage, la non-compréhension de ma visite. Avouez que ce serait marrant!!!

Ça y est, je me lance dans des insolences d'une caméra version 2011.

Et je me fais pousser la moustache, oh yeah!!!


jeudi 18 août 2011

Rions un peu!

Je fais ma matante du Reader's indigeste et je vous propose des anecdotes qui me font sourire quand j'y pense!

1- En revenant de Rimouski

Dans notre couple, nous sommes conservateurs (mais pas en politique, eurkeee) : c'est toujours X-Man qui conduit SA bagnole où que nous allions. Non pas parce qu'il est chiche ou qu'il ait peur que je brise sa voiture d'un an d'âge, mais parce qu'il adore conduire. C'est son métier, faire de la route et il se sent libre au volant. De mon côté, ça me plaît de jouer à la passagère ultra-féminine et de râler qu'il fait soleil juste en-dessous du pare-soleil... cette idée aussi d'être une presque naine!

Toujours est-il qu'en revenant de Rigaud (ah pouit ka poingue ka pit eh kapengue!), X-Man s'endormait au volant. Je me suis donc installée côté conducteur après que nous nous soyons arrêtés dans une énième halte routière. Cela faisait 2 minutes que je roulais à bonne vitesse sur l'autoroute, X-Man venait de s'appuyer la tête bien calmement et:

- X-MAAAAAAAAAAAAANNNNNN!!!!!!!! QU'EST-CE QUE JE FAIS????????

- Hein, euh mais qu'est-ce que que tu as??????

- MOI RIEN! MAIS Y'A UN PNEU QUI ME SUIT À TOUTE VITESSE!!!

- De quoi tu parl...!!!

Il a regardé et a vu le pneu, sur sa roue de métal, qui nous suivait à toute allure sur l'autoroute!!! Par chance, le pneu s'est dirigé dans le fossé du terre-plein.

- Et je suis supposée rester tranquille après ça?!?

- Hahahaha... t'as vu cette roue? Je n'ai jamais vu ça... Hahahaha... y'a qu'à toi que ça arrive!

- Mmm. Laisse-moi arrêter de trembler et je te réplique ça... non mais tu imagines si la roue nous était rentrée dedans? L'impact???

- Pense pas à ça, X-Mom... y'est rien arrivé. Relaxe.

- Mmm.

Deux minutes plus tard:

- X-MAAAAAAANNNNNNNN!!! Qu'est-ce que je fais là, là!????!!!!!!!!!!!!!!

- Hein? Oh... je vois... euh... dépasse-le... pèse sur le gaz X-Mom!!!!!!!!

J'ai accéléré, tout comme mon pouls. Ce qu'il y avait??? À notre droite, devant (nous roulions à gauche, je suis une tite-vite!), un camion faisait une boucane d'enfer par le capot!!! On voyait même les flammes sortir du devant!!! Et il ralentissait en roulant croche... probablement la nervosité, voire la panique.

Tout ça en moins de 5 minutes... imaginez après 2 heures de route?...

Vous êtes surpris d'apprendre que j'ai redonné le volant à X-Man à la sortie suivante?

***

Cet été, j'ai reçu une lettre pour X-Boy. De la part du dentiste. Là où l'hygiéniste essaie de me recruter pour que je vende des putains de produits de maquillage Marie-Kay.

Dans cette missive, on nous remercie d'avoir choisi cette clinique et patati et patata... et on nous assure qu'on prendre grand soin de Audrey X. AUDREY????????????? X-Boy est spécial, oui, mais ce n'est pas une fille!!! Audrey??????? Je la ris encore.

Vous êtes surpris si je vous dis que cette clinique est assurée de ne jamais nous revoir?

***

Hier matin, ça sonne à 9h00. Je suis encore en pyjama. Je déteste ouvrir à des inconnus quand je suis dans cet accoutrement. Vivement l'hiver, les pyjamas cachent les défauts de par leur épaisseur. Et je peux me foutre une tuque sur la tête et ça peut passer. L'été, j'ai l'air étrange si j'ose.

- Bonjour!

Devant moi, un jeune homme de la construction. Avec une espèce de "drill" turbo-performante dans les mains. Il me la pointe d'ailleurs en me disant ceci:

- Vous auriez un (me souviens plus du mot)? Il (ou elle) a cassé en plein travail. Nous sommes chez Voisin à refaire le toit.

- Ah ça je sais qu'il refait son toit... depuis 6h25 ce matin que vous êtes nous cassez les oreilles. (Bon ça, c'est ce que j'aurais voulu dire, mais le matin, mon cerveau-réplique est à off.)

Avec un air niaiseux j'ai répondu:

- Ah, vous refaites le toit? Chez Voisin? C'est bien. (C'est bien??? Bravo X-Mom ici)

- Et ma pièce, vous en avez?

- Ça? pointant le bout de la drill?

- Oui, ce machin...

- Aucune idée.

- ...

- Vous avez des outils?

- Hein? Euh oui... euh.. rentrez, désolée, je suis en pyjama.

- C'est pas grave. (J'espère parce que si tu osais passer un commentaire sur mes fabuleux short blancs rayés bleu et mon t-shirt bleu sale tout égueulé, je te zigouillais avec la brosse à toilette!)

- Vous pouvez regarder... les outils sont là. Mais ce que vous cherchez, c'est un "ratchet"?

Là, j'ai dit "ratchet" parce que c'est le seul mot "cool" que je connaisse dans les outils. Mais je ne sais même pas c'est quoi!!! La honte!

- Ah non... pas un "ratchet". Juste ce (machin truc, whatever you may call it)...

- Ça?

Et là, j'ai sorti un ensemble de pinces et de tournevis!!! Fallait voir le sourire en coin du mec.

- Ah non.. ce n'est pas ça non plus... Je crois que je vais aller cogner chez un autre voisin. Vous êtes bien gentille. Merci.

- Et bien niaiseuse aussi, hein?

- Vous avez dit?

- Hein? euh... désolée pour votre perceuse aussi, hein...

- Ah. Bonne journée!

Il est sorti et je me suis tapée la tête avec les deux mains. Va falloir que je prenne un cours 101 de reconnaissance des outils avec mon père.

Vous êtes surpris si je vous dis que je suis allée chez Rhôôôna pour voir c'est quoi, un ratchet?

(Vous devriez, parce que j'ai autre chose à faire, pardi!!!)

***

Souriez, vous êtes sous la surveillance de votre web-cam.

***


mardi 16 août 2011

Après le téléphone, je respire enfin.

Mes silences sur la bloguosphère (quand est-ce que ça passe dans le Larousse, ça?) sont synonymes de:

1- Je suis préoccupée. (Moi? Ah...)
2- X-Man est en périple dans une lointaine contrée. (X-Man parti? Ah...)
3- Je suis en processus de création. (et non de procréation! Ah Ha!)

Ces deux dernières semaines furent un résultat des trois. Dans le domaine de la préoccupation, il y avait le foutu dossier du CPE à régler. Depuis la fin des "vacances" (parce que moi, je ne suis jamais payée pour les 3 semaines estivales, dah), il était clair pour X-Man et moi que X-Boy ne retournerait pas au CPE. Pas de l'année, cette fois. Pas de niaisage d'intégration ultra-progressive en septembre ou de report au début janvier. Pas d'attrapage intempestif de virus virulents (redondance 1!!!), pas de téléphones-urgents-de-la-part-de-l'éducatrice parce que moi, ô vilaine mère, j'ai apporté un repas avec des oeufs (alertons la police!!!), pas de nuits écourtées parce que "bordel, comment je fais pour rester calme dans ma cervelle avec toute cette logistique de trimballage d'appareils spécialisés pour X-Boy alors qu'il y a 24 pouces de neige dehors?". Bref, pas de tataouinages: un mot bien savoureux quand on est natif d'une profonde campagne.

Sauf que cette décision, si claire soit-elle, DEVAIT être RÉVÉLÉE au CPE. Et ça, bon... ce n'est pas ma besogne préférée que de téléphoner à des instances et de justifier ma vie et celle des autres. Surtout que lors de notre dernière rencontre, la directrice était on ne peut plus près de me faire royalement suer (gentille je suis ici) avec ses propos discordants et incohérents.

Et je sais bien qu'une fois l'annonce faite du non-retour de X-Boy au "Jardin des zenfants", la directrice aurait sorti son artillerie lourde (voire ici des phrases mielleuses et remplies de fle-fleurs et de promesses tellement réalistes) pour me convaincre que "voyons X-Mom, essayez au moins de l'intégrer pour quelques semaines, le temps de nous ajuster (de mettre le niveau bien droit dans la gestion des ressources... laissez-moi m'étouffer!) et que X-Boy s'acclimate (il est le fils de la météo, aucun problème là, je dirais) à son nouvel environnement = qu'il fasse des gros signes de bienvenue aux virus virulents (redondance 2!!!). Et moi, digne mère dévouée, j'aurais flanché, j'aurais dit un "ok" larmoyant en regardant fiston jouer avec une passoire à spaghetti jaune (top vintage, j'adore) et en me disant: ouais, c'est vrai qu'avoir des amis en plastique à la maison, c'est pas trop stimulant.

Résultat: X-Man se serait retrouvé à payer une facture bien salée au bout de 3 mois parce que oui, on aurait retiré le gamin du CPE après avoir constaté que les ressources "d'aide" ne sont pas bien utilisées (voire où sont-elles au juste?) et que X-Boy ne fait pas ses exercices puisque que l'éducatrice (avec toute sa volonté admirable, je suis sérieuse) n'a PAS le temps de les faire puisqu'elle a à ses côtés 5 autres bambins larmoyants qui gueulent à la lune qu'ils en ont marre de se faire tirer les cheveux par le copain de gauche et de droite. (Je fais une image négative de l'enfance et pourtant, je suis en pâmoison devant les jeux enfantins... c'est juste que je sers mon propos de chialeuse, ici... je ne fais pas semblant, j'alimente mes arguments!)

Résultat: On se serait retrouvé à Noël la tête dans le cul (comme dit l'ami Français) et le moral à -50 alors que la température descend aussi de janvier à mars... Et on se serait refait une santé au fil du printemps pour être enfin heureux à l'été... mais avec la conviction que ça aurait pu être plus simple, hein? Oui.

Bref, nous avons choisi la simplicité quant au développement constant et d'une importance capitale pour X-Boy. Il restera avec sa mère hyperactive des neurones et il se bâtira une santé de fer tout en se musclant tel un Popeye sur les épinards-bio.

***

J'ai téléphoné à la directrice hier matin. Lundi, 9h30. Après avoir répété 12 fois mon "rôle" devant la porte-patio. (Les oiseaux sont de si bons auditeurs) Résultat: Elle est en vacances. J'ai laissé un message sur sa boîte vocale. Ce qui m'a fait sentir un peu lâche. Mais bon, c'est fait. C'était la "livraison du message" nécessaire pour ma survie mentale. J'étais rendue dans le "ronchon-side" de mon moi-même ces jours-ci, oscillant entre le look angoissé ou total-dans-la-lune. Ce qui, disons-le, n'est pas une attitude appréciée dans mon univers burlesque où le comique trône sur l'amertume.

***

Bref, cette nuit, j'ai dormi l'esprit tranquille.

Tranquille parce que X-Boy est dans une phase de progression vraiment intéressante et vous me traiterez d'égoïste, mais je veux les voir TOUS, ses petits progrès. Je veux être la fan No 1 de ses apprentissages et j'ai vachement envie d'être sa cheerleader-bourreletteuse!!! J'ai envie de le serrer fort fort dans mes bras 426316 fois par jour, juste parce qu'il est trop mignon et que ses sourires quand je passe devant lui sont des petites doses d'adrénaline bienvenues dans ce fabuleux monde de la répétition. J'ai envie de chialer après lui les jours où il pleurera pour rien, de téléphoner à ma mère et de hurler de découragement parce que "seigneur, c'est pas trop demander qu'il marche à trois ans et demi, non???!!!". J'ai envie de trouver les journées bien longues puisqu'elles sont remplies de silences. Ou de sons incompréhensibles provenant de la bouche pas très coopérative de X-Boy. J'ai envie d'être à bouts de nerfs les jours de pluie où je ne peux aller me promener dehors et partir à la course dans les rues du quartier dès que le bain sera donné et que X-Man sera à la maison les soirs d'automne. J'ai envie de m'apitoyer sur mon sort de fille qui a fait des études de maîtrise pour finir en bobettes de grand-mère dans sa maison laitte de banlieue à élever un marmot syndromique-unique.

Bref, j'ai envie de tout ça, même si c'est pas rose. Même si c'est presque gris certains jours. Et certaines nuits, presque noir.

Pourquoi?

Parce que j'ai fait ce choix de vie. Pour mon fils. Pour moi. Avec et pour X-Man.

Parce que choisir sa vie, c'est thrillant.

Parce que X-Boy est hallucinant.

Et que c'est une drogue bien légale et sans prix.

***

Sur ces propos de junkie, je m'en vais me shooter dans la douche en compagnie de X-Boy qui, hors de la douche quand même, me chante ses sérénades avec le support en métal (rack à linge) qui cogne si fort entre la laveuse-sécheuse.

***

J'ai envie de "ça", moi?

***

!!!

mardi 2 août 2011

Un deux trois... WAHOUUUUUUUUU!!!

Oyé, oyé!
" X-Boy UTILISE TROIS MOYENS DE COMMUNICATION DIFFÉRENTS!!!
"

(S'il y a un diffuseur qui veut passer en boucle cette bande-annonce, je suis preneuse!)

J'ai le coeur qui fait 13513617 bonds de bonheur en ce bel après-midi du début d'août!!!

En effet, ce matin, mardi, c'était le retour à la vie de bureau-mère-en-charge-de-l'agenda-de-son-petit-président-d'honneur... X-Man est parti au boulot avant même que l'on ne se réveille et j'ai déjeuné en compagnie de La Presse, ma copine de toujours. L'orthophoniste faisait une visite à domicile à 12h30.

J'appréhende toujours ces rencontres. Non pas parce que l'ortho est incompétente, imbécile ou ignorante, mais pour le contraire. C'est une héroïne de l'orthophonie et de la détection de ce qui ne "fonctionne pas, désolée" dans les stratégies de communication (ou de non-communication) du chérubin. L'ortho a souvent été celle qui a dit les choses les plus vraies: soit les plus difficiles à entendre. Et venant d'une orthophoniste, on ne peut que bien comprendre ce qu'elle prononce.

Par le passé, elle nous avait clairement démontré que X-Boy n'avait pas ou presque pas de contacts visuels avec ses pairs. Ce qui nous avait déprimés, soyons honnêtes. Après une autre visite, elle nous avait clairement démontré que X-Boy se "laissait nourrir" et qu'il ne faisait aucun effort pour se "battre" pour manger. En clair: NOUS, supers-parents-dévoués, ne contribuions point en sa découverte de l'autonomie. Nous lui donnions sa nourriture toute crue dans le bec (ou toute cuite, oui!).

Bref, l'ortho a toujours les bons mots pour s'exprimer.
Notez ici que j'éprouve un réel plaisir à jouer avec ce champ lexical. Une vraie de vraie bouffonne littéraire, hein? (hahaha)

Ceci étant dit (les préambules longs, c'est comme les préliminaires, non?), sa visite d'aujourd'hui a eu un résultat contraire. Je ne voulais plus qu'elle quitte la chaumière, je voulais l'entendre répéter ad nauseam (ploguer du latin: check) me déclamer avec son jargon que "X-Boy communique par trois moyens distincts".

1- Moyen de communication utilisé: les mains animées.
Il imite ses fanfarons de parents!!! Oui oui!!! X-Boy a enfin débarré sa cellule cérébrale qui contenait la fonction: imiter pour apprendre. Désormais, et après des mois de "tu vois les mains de maman? Ben fais pareil!", X-Boy frotte ses deux mains ensemble pour signifier qu'il a terminé son repas. Ou de jouer au sol, ou de rester éveillé. Oui oui, Môsieur se frotte les tites mains quand je le berce le soir afin d'aller directo dans son lit. Exit le brouhaha, moi, je dors, d'accord! (oh oui!!! à 100 %!) Et quand il veut encore de la nourriture, il tape sa tite main mignonne sur la table, comme on le lui a montré depuis une semaine!!!! (Le gamin aurait pigé quelque chose en moins d'une semaine? C'est où qu'on signe pour les Guinness?)

2- Moyen de communication utilisé: la méthode Prex.
Le petit prodige, depuis plusieurs semaines, se fait mettre une couche propre dans les mains quand il est temps de lui changer celle qu'il a souillée. Ainsi, à chaque changement, c'est la même routine. Il prend sa couche, joue avec alors qu'on tente de ne pas trop vomir à la vue d'un caca gargantuesque et quand on a fini de lui nettoyer le popotin, on dit "fini" et on lui reprend la couche des mains. Et maintenant, quand on a fini, il nous devance et il tente de nous donner la couche. (avec sa grande coordination, la couche se retrouve sur sa tête, mais oh, chaque chose en son temps) ET, il tente de s'asseoir. Môsieur a donc compris le rituel et les étapes.

Même chose avec sa cuillère rouge. Avant chaque repas, on lui montre sa cuillère et on lui demande s'il veut manger. En moins de deux, il sourit jusqu'aux nuages, il agrippe l'outil fabuleux d'une main assurée (oui oui, vous avez bien lu!) et il se la fout dans la bouche. Génial!!!

3- Moyen de communication utilisé: l'internet.

Rhôôôô, elle était trop facile.

3- Le VERBAL!!!!!!!!!

Vous avez bien lu! X-Boy utilise le "verbal" pour nous communiquer ses émotions et ses besoins. Bon, il ne dit pas de mots concrets (ça aussi, ça prend de la coordination) mais de plus en plus chaque jour, il crie ou il pleure quand il est contrarié, mouillé ou quand "Papa-ce-héros" passe sans s'arrêter pour le prendre. X-Boy fait une fixation sur le paternel ces temps-ci. Et d'après nos oreilles de parents-étant-les-seuls-à-comprendre-le-jargon-du-X-Boy-commun, nous croyons que depuis hier, il reproduit le même Aaaaah-aaaaaaaaaaaaaaaaah! pour appeler son papa.

Le fait que X-Boy utilise sa voix pour se faire comprendre signifie ainsi qu'il ne sera pas catégorisé comme étant un enfant non-verbal. Les enfants non-verbaux font des sons, mais sans intention réelle. Bref, X-Boy a compris que si nous parlions autant, ça devait être parce que l'on écoute autant. (Il est naïf, hein?)

En somme, je suis on ne peut plus soulagée d'entendre ces bonnes nouvelles de la part de cette spécialiste que je tiens en très haute estime.

C'est sûr, elle a le même prénom que moi.

Hahaha.

Toujours ramener les choses à soi, voilà la recette de la parfaite égocentrique. Je vous la donne aujourd'hui, je suis prise d'un bref élan de générostié, hein?

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Je vous quitte, je pars dès la seconde faire imprimer une banderole de réussite de X-Boy pour TVA!!!

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