lundi 30 août 2010

Épisode 2!

En fait, je devrais dire Épisode 1, puisque l'autre ne comptait pas... j'étais là. Dah.

Ce matin, 9h00, j'ai embarqué X-Boy dans la voiture (après avoir installé sur la banquette arrière deux sacs de "nécessaire pour la survie") et contrairement à ce que la tendance se maintenait (quelle expression politique), j'arborais mon plus grand sourire.

Oui oui, très tôt ce matin, alors que le rossignol faisait ses sons de "je suis réveillé.. Alllôôôô? Tu le lèves, la vieille???", j'avais le coeur léger comme un gâteau des anges (métaphore culinaire) et j'avais hâte de faire les tits-bagages du gamin.

X-Man a été plus vite que l'éclair (au chocolat... oh!) et a sorti le bambin de son lit pour lui montrer le soleil. Car depuis la semaine dernière, X-Boy a DES RÉACTIONS CLAIRES!!! Tout bonnement comme ça, il s'est mis à crier de bonheur chaque fois qu'on ouvre sa toile-rideau-machin et qu'on lui montre le "dehors". Y'a pas de plus beau son, je vous jure. Et ça remplace enfin le "son unique" qui me fait parfois croire qu'il y a un bogue au niveau "repeat" dans le langage du Opitz C. Hahaha.

Je suis donc partie au CPE plus tôt que X-Man pour le travail. Ce qui relève de l'exploit en soi, X-Man étant un travailleur des aurores. Mais pas boréales, métaphore d'édition. Je suis sortie de la maison en souriant et en étant fière d'emmener mon rejeton au pays des amis. Allez savoir d'où m'est venu ce positivisme presque énervant et ce regain d'énergie. Moi qui croyais pleurer tout mon sel en attachant X-Boy dans son siège et m'asseoir sur le trottoir face au CPE pendant "la première heure de garde". Si je me fiais au déluge qui s'était produit la semaine dernière à la suite de sa première visite officielle, j'aurais dû être ébranlée, triste, mélangée et angoissée.

Nan. Je suis bipolaire ou quoi?

Nan. Je suis une extrémiste de l'émotion.

Et ça a ce côté positif, puisque j'ai sorti toutes mes saletés noires en peu de temps (quoique pour X-Man, cela a pu paraître loooong) et que j'ai maintenant envie de broyer du blanc.

Et X-Boy l'a compris.

Fallait le voir afficher son bonheur quand je suis arrivée dans son local rempli de bébés-filles et du plus mignon des garçons-à-lunettes. Il faisait de nouveaux sons (HAAAAA LE BONHEUR!!!) et il grouillait sans arrêt. Intenable, le petit. Éducatrice-A. était totalement amusée, puisqu'il avait été si sage jusqu'à mon arrivée. Il avait joué en compagnie des filles et chacun chiquait son jouet. Ils font tous des dents. Il est dans son élément. C'est le doyen de la canine. Il peut donner des trucs à ses potesses. Il a également tout bu sa mixture laxative *sans partager, quand même* et il a fait son premier cadeau à Éducatrice-A. (faisait longtemps que j'avais parlé de caca?)

On y retourne donc demain. Il passe une heure sans moi et ensuite, je le fais manger devant Éducatrice-A. Car elle a des craintes face à sa déglutition. Comprends pas. Hahaha.

Et moi, j'avais une crainte face à ma réaction en voyant Limoilou. Avec un nom pareil, j'avais peur de la voir comme une infrastructure civile.

Mais non. Cette mignonceté, dès que j'ai franchi la porte du local, s'est avancée vers moi et m'a donné un câlin-du-mollet. Elle affichait un sourire de "wow, une mère cool!" et j'ai craqué. J'ai oublié que j'étais une adulte-sérieuse et je me suis mise à crier et à taper des mains en rigolant.

Les trois filles se sont activées. C'était le bal des excitées.

Y'a que X-Boy qui ne s'est pas retourné. Lui, il est habitué. Il a attendu que je le prenne dans mes bras et là, il a pris le relais de l'énervement.

Il me laisse faire mon spectacle à d'autres.

Cet enfant est la bonté même.

Ou il est épuisé.

Hahaha.

Note à moi-même: Il est temps que je recommence l'aérobie. Trop d'énergie.

mercredi 25 août 2010

X-Mom et le CPE, épisode 1

Hier après-midi, c'était la pré-rentrée de X-Boy au CPE.

Éducatrice-A. nous attendait dans l'entrée avec son sourire latin. Elle est pure laine québécoise, mais elle a le teint bronzé du Sud et les cheveux noirs comme les espagnoles. Quand X-Boy l'a vue, il lui a souri et j'avais le moral à +100.

Nous nous sommes installés sur le grand tapis bleu, elle a sorti des jouets de "gars" pour X-Boy. Et hop, il a mâchouillé le tournevis jaune, le marteau rouge et il a joué de la musique avec la scie-aux-billes-de-couleur-dedans. J'ai demandé:

- Ce sera qui, ses nouveaux amis?

- Quatre filles.

- Oh, un loup dans la bergerie!

- Justement, j'ai baptisé mon groupe les "P'tits loups".

J'ai aimé ce surnom immédiatement. Car elle fait fi du genre masculin attribué à "loup" tout comme je surnomme affectueusement X-Boy "coccinelle". Que quelqu'un vienne me dire comment se nomme le mâle de la coccinelle? Hein.

- Et elles s'appellent comment?

Et là, j'ai pensé à notre discussion de la veille à X-Man et moi. Nous avions parié qu'il y aurait au moins une fillette avec "Rose" dans son prénom", une autre style "Méghan, Morgan, Marianne" et un gars avec un "ick" à la fin style "Émerick, Ludovic, Porc-Épic... euh, s'cusez. Et nous riions ferme à l'idée qu'il y ait une "Océane", "Plutonite" ou "Crystallllle". Et pourquoi pas un "Galette Tremblay" au cas où quelqu'un aurait eu l'idée d'un nom québécois?

- La plus petite s'appelle Zoé. Elle a 6 mois.

(Ok)

- Ensuite, il y a Lilianne (aucune idée combien sa mère a mis de "y" et de "n", mais ça passe) qui a 11 mois. Il y a Gabrielle (pouvez-vous répéter!!! Un nom tranquille???) qui a 12 mois et Limoilou qui a 12 mois aussi.

- LIMOILOU???

Ça a été plus fort que moi, je l'ai crié.

L'éducatrice a souri, puis elle a dit: son frère s'appelle Valier.

- VALIER??? Et leur nom de famille c'est D'Essiambre-de-la-Durantaye???

- Non, c'est ...

- Hein????????????? (par confidentialité, je le garde pour moi... mais imaginez un patronyme hyper-marrant et ça fait l'affaire!)

Et là, mes neurones se sont mises en connexion "top 5 des meilleurs prénoms de ville à donner à son enfant" et j'ai éclaté de rire. X-Boy s'est tourné vers moi, a lâché son égouïne-baveuse et a levé les bras.

- Il aime quand on rit?

- Ah ça oui. Il est habitué à de grands éclats d'émotions. Faut pas avoir peur d'en mettre.

Et on a discuté de X-Boy, de sa routine et tout le toutim.

- Et quand il pleure, il est facile à consoler?

- Oui, tu n'as qu'à lui donner un livre ou à chanter une chanson et c'est instantané. Facile facile. Il y a juste les fois où il arrête de respirer et qu'il devient bleu que c'est plus compliqué.

- Hahaha. T'es drôle, X-Mom. Il devient bleu... Hahaha. Euh... POUR VRAI?

- Oui. (Je suis sérieuse et voyez l'effet que je fais.)

- HEIN??? (Y'a des choses pires que de s'appeler Arthabaska!) Ben voyons, pourquoi il fait ça???

- Parce qu'il est très fâché ou trop en douleur. Mais c'est très très rare. Il faut juste le ramener rapidement à la réalité en le surprenant.

Éducatrice-A a pâli. Il y a des choses qu'on ne devrait pas dire, mais en même temps, si X-Boy lui fait le coup du gamin-bleu, il faut qu'elle sache que ce n'est pas de sa faute.

- Ah, et aussi, il faut qu'il prenne un laxatif chaque jour... et ça entraîne des cacas mous et bien juteux.

- Ok. Genre que ça déborde?

J'aurais voulu lui répondre, non...

- Mmm, oui. C'est dégueu, mais c'est ça où il finit par vomir son caca.

- Et ça c'est pas une blague non plus?

- Non. (Je l'aime déjà, elle pige vite ma sériosité et mon humour.)

Et c'est là que j'ai compris que j'étais en train de citer le "Guide des répliques gagnantes pour faire peur à une éducatrice" ou le "Comment s'assurer de stresser quelqu'un à qui on confie son enfant-chéri".

Et j'ai continué, pas le choix.

- Tu vois, ça, ce sont ses orthèses. Parce qu'il ne faut pas le mettre debout sans ces dernières. Sinon les chevilles partent dans le mauvais sens et c'est vraiment pas souhaitable. Il faut qu'il se renforce les muscles afin de mieux les contrôler. Même s'il tient debout de même (je lui ai montré ce qu'il ne fallait pas faire, bonne maman, va!) et qu'il semble aimer ça. Ah, et aussi, quand il s'assoit par terre et qu'il met ses fesses entre ses jambes, il faut les lui ramener en lui appuyant sur l'épaule. Car si on tire sur une jambe dans cette position, on peut déchirer un ligament.

- Attends, je vais aller chercher mon cahier de notes.

Et elle s'est pris un valium. Hahaha, mais non. Elle est revenue en riant et quand X-Boy l'a vu s'asseoir, il lui a tendu les bras. Elle l'a pris sur elle et il lui a fait un gros câlin et plein de minouches.

- Ouais... il aime flatter les poitrines... Je suis désolée, j'essaie de lui faire arrêter cette manie.

- Oh, mais tu sais, il y a plusieurs enfants qui font ça. Et c'est correct. Ça va lui passer.

- Mmm, c'est un homme... ça ne lui passera pas.

Hahaha. Et on a rigolé jusqu'à ce qu'il soit le temps que je reprenne mon bambin pour le ramener à la maison.

Éducatrice-A. nous a souhaité bon week-end. À lundi.

Car lundi, X-Boy commence pour vrai.

Et moi, j'ai le coeur gros gros gros et une terrible envie de pleurer comme la pluie en ce mercredi matin.

C'est concret. X-Boy doit aller jouer avec des amis, apprendre la vie hors de sa bulle de ouate.

Et moi, je vais me retrouver seule. Avec moi-même. J'en rêve depuis deux ans.

Et ça s'annonce pourtant comme un vrai cauchemar.

NDLR. C'est dramatique dit de même, mais je vais m'en sortir, allez. Vous allez y goûter, par exemple. Gna gna gna.

mardi 24 août 2010

Donnez-lui un os!!!

J'ai l'impression d'avoir un petit chien. X-Boy, pour la millionième fois dans sa jeune vie, fait des dents. (Vous en avez soupé, vous aussi, de ce discours sur les dents, hein? Imaginez chez nous! X-Boy fait dans la constance de la lenteur. Il prends son temps PARTOUT...)

Depuis deux jours, X-Boy se promène avec un jouet de dentition dans la bouche. Et vous avez bien lu, se PROMÈNE! Car n'est pas si lent celui que l'on croit aussi lent... Nan, Monsieur en profite pour continuer à explorer son environnement à coups de glissements sur le ventre, de marche à trois pattes et de viraillage intempestif. Tourne d'un bord, tourne plus loin de l'autre, il finit par se rendre là où il veut. Et toujours, avec son joujou dans la bouche.

Et tout à coup, ça se transforme en hurlement. Comme un loup déprimé parce que la lune ne lui donne pas de steak ce soir. Comme ça, sans prévenir. Ça lâche son jouet plein de bave, et ça fait la limace jusqu'au prochain stop. En effet, le filet de bave suit X-Boy. Ce qui est chouette avec mon super-héros, c'est qu'il vadrouille les humidités en se tournant, puis en se retournant. Et en se remettant sur le ventre, tiens, ça avance plus vite comme ça. Et ça essuie plus, merci.

Je suis subjuguée devant tant de mouvements de la part de mon petit garçon. Il n'avait jamais vraiment fait deux choses en même temps. D'habitude, la douleur le figeait et il s'isolait dans son monde tristounet.

Maintenant, il partage haut et fort ses émotions.

Et il mord mon chandail pour ensuite baver dans mon décolleté.

Tout ça pour sourire à pleines dents. Rhôôôô.

Je vais aller me coucher. Et assassiner la fée des dents dans mes rêves.

Ps. Je devrais peut-être m'acheter un chien? hahahah Bonne nuit.

samedi 21 août 2010

L'art des répliques qui "tuent"...

Je l'ai dite. Oui, et en la terminant, j'ai pensé: "Ben voyons, là, il y a humour et humour trop noir. T'exagères pas un peu?".

Nan, je l'ai lancée tout de go, en y réfléchissant seulement en la disant. Plus vite que l'éclair.

Situation:

Je sors de l'épicerie, devant moi, un homme qui ramasse des fonds pour un osbl qui s'occupe de la prévention du suicide.

- Vous voulez nous aider?

- Oui, mais j'ai juste un 20$... Mais est-ce que vous serez encore là demain?

- Oui, jusqu'à dimanche.

Il ne l'a pas comprise.

Et j'ai éclaté de rire une fois dans mon auto.

Note à moi-même: Faire du stand-up comique en première partie de Guy Mongrain.

jeudi 19 août 2010

La première phrase de X-Boy...

Ce n'est pas "gagamamababablrelbelble".

Non, Monsieur, dans mon rêve de la nuit dernière, m'a regardé tout droit dans les yeux et m'a dit: "Voilà le peuplier."

Je la ris encore.

Qui plus est, dans ce même rêve, X-Boy marchait et se faisait garder par Tatie-C. qui lui avait appris tout ça en moins d'une journée.

Par chance, il y avait aussi mon frère qui m'a ramené sur terre, toujours dans ce rêve, en me disant que j'avais rêvé que X-Boy parlait et marchait et que non, il n'était pas capable de déclamer des vers et de courir le marathon.

J'affectionne rêver que je rêve.

Et quand je me réveille, je me demande ce qui était réel.

X-Man.

Lui, il est réel. Et il m'a suggéré, tout en échappant du beurre d'arachides sur ses feuilles de travail, de trouver des phrases plus simples.

On a déjà un enfant assez différent. S'il fallait qu'il soit aussi loquace et érudit.

Ouf.

Keep it simple, Mom.

Note à moi-même: Lâche les herbes avant de dormir.

lundi 16 août 2010

De l'art d'être une princesse

Pour mes 31 ans sur terre, X-Man m'a offert le plus beau cadeau qu'il soit (bon, je dis ça chaque année, c'est ainsi!): il m'a offert la liberté, la paix, l'insouciance et le lâcher-prise temporaire.

X-Man m'a donné le kit-parfait-de-la-princesse. Au topo: une fin de semaine en Estrie TOUTE SEULE, sans X-Boy, sans X-Man et sans rendez-vous, surtout. Pour le dodo, il m'avait réservé une chambre hautement design dans un hôtel tout neuf et tout high-class. Pour le reste, j'avais un budget alloué qui m'a permis de traîner avec moi Princesse Rouk dans les dédales de mon imagination en solo.

Ainsi, je suis arrivée chez Princesse Rouk en fin d'avant-midi, après une balade en voiture agrémentée de ma voix de casserole et de ma musique préférée. Je chantais telle une diva sous la douche, telle une mère qui chante AUTRE CHOSE que des ritournelles avec les mots: minou, chou, oiseau et tu dors, dis? Je suis donc débarquée avec une voix presque éraillée, mais des joues rouges de bonheur et de cette sensastion de me retrouver enfin. Dans ma SOLITUDE en tant que personne, c'est-à-dire sans être une "famille" pour cette fois.

Princesse Rouk m'a ouvert la porte sur son petit monde de fée et comme cadeau, elle m'avait concocté un panier de princesse: un délicat panier en osier entouré de dentelles de lin, de fleurs séchées et contenant des tisanes aux herbes magiques et des savons maison qui sentent si bon que j'ai failli les manger. (X-Boy n'a pas le droit de s'en approcher. Indigestion possible!) La journée partait donc sous le signe de la féminité retrouvée. Parce qu'il est vrai que se retrouvent loin de moi les effluves de fleurs depuis deux ans. Le parfum "régurgit-gruau-aux-pommes" et "caca-fusion" étant les odeurs de prédilection sur ma planète.

En moins de 20 minutes, nous nous sommes retrouvées à bord de mon carrosse tout de gaz "full" et nous nous sommes arrêtées dans un petit resto libano-grec (allez saisir le mélange!) qui faisait partie de mon quotidien lorsque je vivais dans ce coin de pays. Les patates-chips étaient encore aussi droguantes et les falafels total-bourratifs. Nous avons donc roulé jusqu'au carrosse et direction exposition d'art dans les cantons.

L'exposition prenait place dans une grange (sans blague) et ladite grange étant dépourvue de panneaux touristiques pour l'annoncer, se situe dans une courbe et au bas d'une petite pente sur une route à 90 km/h. Insouciante, j'ai freiné à la dernière seconde et j'ai pris la tite place qui restait tout près de la porte.

Nous sommes rentrées là et j'ai eu un sentiment de peur étrange de ne pas être au bon endroit. De m'être fait jouer le tour de la touriste qui s'amène ici à cause de publicités alléchantes. La fille qui nous a accueilli a confirmer la chose. Elle était d'une légèreté de la neurone assez fascinante et elle nous a collé tout le long de la visite. J'ai failli lui dire de se trouver des amis quand ce fut la troisième fois qu'elle nous demandait (à 2 cm du visage), si on trouvait quelque chose à notre goût. Et en plus, la réponse était non. Non, Madame-pot-de-colle-artisane-poche-qui-peint-des-Pères-Noël-sur-des-bouts-d'épave-et-des-toiles-de-chakras-éso, il n'y a RIEN à notre goût. RIEN, comme dans r-i-e-n.

Je n'avais jamais vu des toiles aussi laides, aussi "syndrome-de-l'imposteur". Peintes par des matantes qui ont fait des cours pour "parfaire" leurs techniques, comme il était mention sur les tits-papiers les présentant. (Quels cours????) Il y avait là le bal des horreurs quétaines. Des toiles de madames aux prénoms tels que Gisell (avec 2 "l", j'ai failli perdre connaissance!), Monique, Fernande et Gastonne. Des toiles avec dessus des "Merlin et son dragon", des photos connues "reproduites avec tant de talent", des fle-fleurs de jardins, des montagnes et même des poèmes dédiés à "ma soeur tant aimée". Y'avait aussi une Matante qui avait peint une rose qui était recouverte d'un épais tissu plissé. Et aussi une toile tellement facile à comprendre que bien qu'elle se soit appelée "Les amoureux enlacés" (ou une imbécilité du genre), j'y ai vu un pénis. Mot que je me suis plue à crier devant une Princesse Rouk qui souffrait de crampes abdominales tellement la rigolade était présente.

J'ai tellement ri lors de cette exposition que j'en ai eu mal aux côtes et que je me suis sentie obligée de parler moins fort, car je crois avoir dérangé les "zartissses" qui peignaient sur place. Sincèrement, j'ai visité plusieurs galeries et musées d'art et je n'avais jamais assisté à autant de mauvais goût et de "wannabeisme". Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas parce que l'on peint (ou qu'on prend des cours! hahaha) que l'on DOIT exposer. N'est pas original qui le veut. Et des nounours souriants sur des sacs en tissu-jean, ce N'EST PAS gagnant. Et des "srcubs" à vaisselle en phentex non plus. Et des roches peintes en coccinelle, c'est cute mais c'est inutile. Et on en fait en maternelle avec les gamins quand il pleut. On ne VEND pas ça. Et demander 550$ pour une toile avec un magicien qui ensorcèle un dragon (et qui prétend être Merlin sur le tit-papier!), c'est de l'arnaque. C'est se croire artiste parce que "ben oui, mais ça m'a pris du temps et le temps, ça se paye" et parce que c'est "mon hobby et je suis à la retraite et je veux gâter mon mari, qui, lui, bizoune le bois et fait des faces de clown et des golfeurs à clouer sur les murs (oui, oui, les oeuvres là-bas qui se vendent 300$ la pièce, ça ne se vend pas, vous savez, alors je dois faire mon bout pour qu'on se paye un yacht de l'année, tsé)"...

M'emporte-je-je? Yes Madame.

Ainsi, je suis ressortie de là avec en main un tit-pot de miel en plastique et en forme d'ourson. Ma mère n'avait jamais voulu m'en acheter un(c'était quétaine, qu'elle disait!) et c'était sans taxe, donc moins cher qu'à l'épicerie. Il me fallait un souvenir de cette visite mémorable. Et non, une roche en coccinelle à 20$, ça n'aurait pas suffi... Et on en retrouve sûrement au Village des Valeurs dans la section "artisanat à moins de 1 $".

Mais j'ai gardé un souvenir encore plus mémorable de cette visite et qui se retrouve bien dessiné sur le pare-chocs de mon carrosse à quatre roues. Oui, car m'étant stationnée à la vitesse de la lumière, je n'avais pas saisi l'inclinaison de la pente et la non-possibilité de sortir de cette cours à reculons avec une auto manuelle. Petit détail, quoi.

Quand j'ai dit à Princesse Rouk:

- Euh, je ne suis pas capable de sortir la voiture...

C'était vrai.

Par orgueil, j'ai pesé sur la pédale du gaz en priant pour que ça remonte en ne faisant pas trop de dégâts, mais oups... l'auto a préféré foncer dans la grange. Hum.

Les matantes sont sorties affolées et Matante-Pot-de-colle m'a lancé un:

- Fallait pas se stationner là, vous savez. Personne ne se stationne là d'habitude.

(BEN POURQUOI VOUS METTEZ PAS UNE PANCARTE???)

- Ouais... mais est-ce qu'il y a quelq'un qui peut me sortir de là?

- Oui, moi.

Et elle s'est installée à mon volant. Décidément, elle devrait se lancer en prof de conduite au lieu de peindre des horreurs ésotériques. Car elle a sorti mon bolide avec vigueur et je l'ai remerciée du fond du coeur. Après tout, ce n'est pas de sa faute si elle peint des arcs-en-ciel. C'est la faute de ses profs de peinture... hahahha

Nous sommes donc reparties de là avec des fous rires en réserve et des envies d'aller nous frotter les roues contre des granges, mais nous nous sommes retenues. Nous sommes plutôt allées faire un tour à Magog parmi les touristes et les boutiques d'artisanat "intéressant cette fois" et nous avons soupé comme des reines dans un petit resto qui me stimule les papilles à chaque visite.

Princesse Rouk et moi avons discuté de 1001 sujet et nous aurions pu faire les 1001 nuits de contes "modernes", mais nos corps royaux réclamaient le sommeil.

Nous sommes donc retournées à la ville chacune dans nos maisons.

La mienne s'étant transformée l'espace d'une nuit, en véritable château de calme.

(La suite plus tard, je suis une mère occupée. Peuh.)

Évidemment...

Vendredi soir, il y a eu un incident vraiment rarissime sur l'autoroute 10, à la hauteur de presque Ste-Banlieue. Un avion ultra-léger a en effet fait un atterrissage forcé et catastrophique pour son bolide, ce qui a créé un bouchon monstre pour les automobilistes.

Vous l'avez dans le mille.

Nous étions de retour de Sherbrooke et vers 22h00, nous avons vu une loooongue filée de lumières rouges et nous pensions que c'était une piste d'atterrissage pour les ovnis ou autres. Nous blaguions, quoi.

Mais quand nous sommes rentrés à la maison à 23h30 et des poussières, j'ai eu envie de mordre la société.

Pas moyen d'avoir la paix sur la route dans notre coin??? Me semble que tard le soir, y'a que les saoûlons qui conduisent, non? Pas les tites-familles, pas les amoureux, pas la "normalité".

Eh bien j'avais tout faux.

Tout le monde il sort de la métropole, le vendredi soir. Et tout le monde il revient.

Je déménage à Venise dans 5 mois.

Là-bas, au moins, j'aurai des embouteillages en bateaux. Ce sera différent et quand je reviendrai, je trouverai ça top-classe d'être prise dans une bagnole au milieu de 5365722 autres bagnoles.

D'ici là, je travaille sur la télétransportation.

Si X-Boy était un Klingon de naissance, ça doit bien venir de quelqu'un...

mercredi 11 août 2010

En direct de la chaise musicale!

Ouiiiiiiiiiii! Car depuis ce 30 juillet merveilleux-top-classe-top-de-chez-les-top, X-Boy s'assoit seul! Oui, oui, vous ne lisez pas mal... X-Boy s'assoit TOUT SEUL!!!

Il se met à plat ventre, redresse un peu les fesses, pousse avec ses bras et hop! Il est à genoux avec les jambes de chaque côté. (Comme on ne doit pas le faire selon les physio et cie!) Et ensuite, il ramène une jambe... puis l'autre (après au moins 3 minutes!) et il se retrouve assis! Et comme le jeu est passionnant, il recommence sans arrêt. Le 30 juillet, je pleurais (moi, pleurer?) de joie et X-Man aussi.

Et le 2 août, je me lève de bon matin et je vois enfin l'image que j'attendais depuis longtemps... en fait, je n'y croyais plus: X-Boy est assis DANS son lit et il tient les barreaux tout en me regardant avec le sourire: "Tiens Maman, je te vois arriver! Vite, vite, prends-moi, que j'aille m'asseoir sur la table à langer!"

Oui, parce que Monsieur-Je-m'assois-seul veut démontrer ses prouesses PARTOUT! C'est mignon, très mignon... mais avec le zizi à l'air, les jambes dans chaque direction et la couche entre les mains, c'est moins joli. Surtout que Monsieur, il a aussi découvert son zizi. Et hop que je t'attrape cette petite chose et que je te rigole ça en plein visage. (sauf que quand c'est plein de caca-mou, c'est franchement dégueulasse, je m'excuse si vous déjeunez en ce moment!)

Ainsi, Monsieur s'assoit seul et ce fut le grand hit de l'été. Combien de personnes ont reçu un appel de la bonne nouvelle X-Family? La Presse ne veut plus de mes envois et refuse de me publier, que puis-je-je faire... hahaha

Mais le grand hit a descendu dans les palmarès, car ça s'est transformé en "X-Boy, c'est l'heure de dormir... Oui, on est très très très content que tu puisses te relever, mais on dort COUCHÉ, pas assis. Oui, voilà, comme ça... euh, non, pas comme ça... X-Boy, couché, couché...".

Et quand on le prend sur nous, ça bouge, ce petit bonhomme! Et hop, que je me place en position indescriptible et que j'essaie de sauter sur le sol. Et hop, que je t'agrippe le décolleté (t'as qu'à mettre des cols roulés, la mère!) afin de me redresser, et hop que je dévoile la couleur de ta brassière à toute la planète (décidément, tu devrais aller magasiner... t'es pas très originale!) et hop, que je me retrouve sur le sol et que je t'aggripe une patte de chaise afin de la faire tomber. C'est tellement amusant, les gros meubles.

Ainsi, nous sommes passés, dans cette humble famille, de l'étape "bébé-manipulable" à "garçon-manipulateur". Comme ça, sans crier Gare! ou Train devant! Et nous étions si triste de n'avoir jamais pu assister à ce cliché rapporté par tous les parents: "Tu te lèves un matin, et il est assis dans son lit"... Nous avions hâte qu'il bouge par lui-même, qu'il se rende compte que l'univers était ailleurs qu'au sol. Et surtout pas fait de tapis de mousse colorés.

Et nous en sommes très fiers, mais nous nous rendons compte que X-Boy est maintenant rendu un "gamin-à-surveiller". Oh que oui. Pas plus tard que tantôt, je me tourne et je ne le vois plus. Il était sous le lit!!! Il a rampé par en arrière (pas encore rendu à aller de l'avant, on a un sursis dans l'adaptation à la rapidité!!!) et il s'est retrouvé à nettoyer mon plancher avec ses pantalons marine. Il est ressorti tout plein de mousses grises et plein de points d'interrogations dans les yeux. "Ok, je sais, je ne passe pas la balayeuse sous le lit. Nan, ta mère n'est pas parfaite... allez, reviens-en...".

Hier, il s'est tourné vers le calorifère et la tite-roulette qui le fait fonctionner. Rien de plus palpitant. Ça me fait paniquer, car les plaquettes à l'intérieur du calorifère, ça coupe autant qu'un couteau! Seigneur, X-Boy, tu joues avec le danger. Ou avec la trappe au bas du réfrigérateur. Monsieur-Hulk essaie de l'enlever et ça fait un boucan! J'en perds mon latin.. que je n'ai jamais maîtrisé. Trop plate et vétuste, cette langue morte.

Je reviens à mon mouton. Il a aussi découvert le tapis près de la porte d'entrée. Miam miam, que je te tète une frange pleine de sable et de pattes de fourmis. Et OOOH WOW!!! Une sandale!!! Miam, je peux faire mes dents dans le caoutchouc usé! Et ah, tiens, pourquoi je n'irais pas me coincer les doigts dans le mécanisme de la chaise berçante! Yéééééé! De l'action! Et ce fil, ici, il sert à quoi? Tiens, une lampe, ça fait du bruit quand ça tombe!!! Et ooooh, mon préféré. La vanité de ma mère. Cette charmante petite table en fer forgé avec des pattes retroussées en fioritures artistiques. En clair, ce sont des poignées ergo pour mes petites mains. Et je te tire ça, moi, une table en fer forgé. C'est marrant, ça la fait crier.

Par contre, elle a caché les petits trous électriques sur les plaques murales. Je n'ai plus accès aux prises. Bof, je réussirai bien à les enlever bientôt, tiens.

Et c'est ainsi que notre maison se transforma en "Baby-friendly environment"...

Et en terrain de jeu permanent.

PS. Si vous avez besoin d'une vadrouille, je vous le prête.

PPS. La fierté gagne malgré tout dans mon coeur. Yéééééééééé!

lundi 9 août 2010

À la rencontre d'un petit homme...

Hier, jour de mon anniversaire (je vous raconte mon week-end de princesse plus tard), je suis allée rendre visite à mon frérot et sa petite famille...

Et j'ai rencontré leur Petit Homme (alias neveu Super-Génie) pour la première fois. Bon, je sais qu'il a deux ans et des poussières et que je le connais depuis sa naissance, je suis sa marraine, c'est le cousin de X-Boy, le fils de mon frère chéri et de mon amie de longue date (je suis une marieuse, si ça vous dit!), mais je n'avais jamais vraiment ouvert mon coeur à ce petit homme.

Pas par méchanceté, pas par jalousie... mais par protection pour mon coeur de maman d'un enfant handicapé. Depuis la naissance de nos deux garçons, à mon frère et moi, cela a toujours été un obstacle difficile à surmonter pour moi, que de voir et d'accepter les différences. Et j'ai fait plusieurs thérapies dans mon cerveau pour arriver à me détacher de ces sentiments étranges qui m'habitaient, mais en vain.

Quand j'arrivais au sein de cette famille "normale" si près de la mienne, je refermais mon coeur de marraine sur mon coeur de mère et je ne m'approchais pas trop facilement de Petit Homme. Je l'observais en cachant ma peine sous des silences et des rires trop forts et je me disais: "Wow, qu'ils sont chanceux. Qu'il est chouette à voir grandir aussi rapidement... il marche, court, saute et il parle tous les mots qu'il apprend... il connaît tous les prénoms, il connaît ses couleurs, il danse, il chante "Spider Man", il mange seul et il m'aime sans condition.".

En effet, Petit Homme est toujours venu à ma rencontre et n'a jamais levé le nez sur moi. Et pourtant, je rêvais d'être la matante-fofolle qu'il adorerait, la marraine qu'il attend impatiemment près de la porte lorsqu'il reconnaît sa voiture par la fenêtre... bref, la matante-que-je-suis-pourtant. Mais je ne l'étais pas.

Et hier, quand j'ai franchi la porte, j'étais là. Pour vrai, enfin, sans barrière. Petit Homme est venu en haut de l'escalier, il m'a souri, s'est caché le visage dans le pantalon de son père et un coup les bisous usuels donnés aux adultes, je me suis retrouvée dans son regard.

Je me suis mise à son niveau, je lui ai pris le visage entre mes mains et j'ai vu le petit homme que j'aime tant me regarder avec les mêmes yeux. J'ai vu au fond de ses yeux verts et brillants tout le bonheur de me rencontrer enfin, d'avoir accès à cet amour timide que je gardais pour moi. Je l'ai serré fort fort contre moi et j'ai respiré un peu de paix. Paix sur cette douleur indescriptible de se freiner d'aimer un petit du même âge "normal", paix sur ce sentiment de tristesse et d'impression de ne pas avoir été assez "normale" pour avoir un enfant "comme les autres", paix sur cette compétition étrange dont j'avais moi seule établi les bases avec mon frère.

Ce petit homme m'a donné une série de bisous, de câlins et il m'a dit que oui, il aiderait X-Boy à apprendre à parler. Il a dit, de sa petite voix douce et dans des mots très articulés, qu'il avait hâte de jouer avec X-Boy et de revoir X-Man. Qu'il avait hâte aussi, de voir le nez de sa petite soeur à naître dans les prochains jours.

Et moi, j'ai hâte de retourner le voir, ce petit homme-araignée-amateur-d'automobiles-et-de-légumes-crus (faut le voir manger des tomates cerise comme des bonbons!). J'ai hâte de rencontrer sa soeur et de lui donner un petit bisou de bienvenue sur la planète des supers héros...

J'ai hâte de montrer à X-Boy que j'ai compris que l'amour que j'ai pour lui est disponible pour les autres. Hâte qu'il constate que sa mère a grandi elle aussi (même si physiquement parlant, ce n'est pas concluant!) et qu'elle est aussi une matante-folle...

Qu'elle a compris que c'était ainsi que ça devait se passer... que la patience vaut son lot d'efforts...

Et que la différence, elle est vraiment dans nos têtes d'adultes.

Et sûrement pas dans celles de nos enfants.

mercredi 4 août 2010

Vacances, suite!

De retour sur la scène quotidienne, là où les rendez-vous s'entremêlent avec les téléphones à faire, les vêtements à plier et l'écriture salvatrice!

Vacances, Part Two.

J'avais oublié de mentionner que, lorsque nous sommes arrivés le soir tard à notre hôtel, nous avons eu une drôle de surprise. La chambre était on ne peut plus minuscule, au deuxième étage (avec la réception sous nos pieds et d'autres pieds de touristes au-dessus de nos têtes!) et pas d'air climatisé. Pour un soir de canicule, c'était l'idéal, quoi.

Tout de go, nous sommes redescendus à la réception afin d'avoir un éclaircissement sur notre réservation:

- Rebonsoir, Monsieur. Nous avons une question.

(J'ai laissé X-Man faire le boulot du client-curieux, il a le tact et le sérieux. Yes Mister)

- Oui?

- Quand nous avons réservé la chambre, il était mentionné "Chambre régulière + lit double côté fleuve"... or nous n'avons pas de lit supplémentaire. (Mais nous avions la vue sur le fleuve, ça c'était gagnant! Sauf que le soir, à 22h00, on ne voyait pas encore la splendeur!)

- Et...

- Nous espérions avoir deux lits... je ronfle et vous voyez ce que je veux dire...

(Je suis devenue rouge... de quoi on avait l'air? D'un couple dysfonctionnel incapable de s'endurer??? C'est pas de ma faute à moi si ça n'existe pas, des bouchons assez efficaces pour enterrer le F-18-version-nez-d'homme!!!)

Le maître d'hôtel a fait un sourire en coin. Il comprenait. Et il nous a expliqué:

- Votre chambre est comme vous l'aviez réservée. "Chambre régulière +", c'est la catégorie et "lit double côté fleuve", c'est votre +". Vous comprenez?

Je suis intervenue. La sémantique, la syntaxe et les subtilités de vocabulaire, ça me connaît.

- Ben voyons donc! Chambre régulière +!!! Il fallait le mettre en caractère gras et séparé, en italique ou mettre une légende... c'est tellement pas évident... et c'est décevant, admettez...

Il a souri encore. Et j'ai tenté de lui expliquer qu'il devrait refaire son appellation pour toutes les chambres afin de ne pas semer la confusion chez les intellos de ce monde, mais il m'a fermé le clapet en me disant que c'est un logiciel qui est dans tous les hôtels du Québec et que c'est ainsi.
(Sors de chez toi, la grande!)

X-Man souriait, l'air de remercier le mec d'avoir trouvé The argument-béton pour m'arrêter la déblatération-franco-sémantico-machin. Et le maistre, il a dit qu'il pourrait nous réserver une chambre pour le lendemain avec un lit "Queen" dans le bâtiment adjacent. Pour 10$ de plus, on aurait l'air climatisé, un balcon et aucun voisin dessus-dessous.

Nous sommes remontés dans notre garde-robe-déco-jaune-à-fleurs-rouge-vin et nous nous sommes affalés sur le mini-lit. Criiiiiiiiiiiiiiiiiiiic, craaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac, iiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnn... Monsieur le lit avait son mot à dire. Pas moyen de respirer que le craquement répondait!!! J'ai croulé de rire, de fatigue et de "Franchement, on repassera pour la nuit de noces..." Nous avons pris une douche dans le corridor ou presque (j'ai tellement ri, là aussi!) et nous nous sommes envoyés en l'air: dans les bras de Morphée. (Je précise que Morphée c'est un mec, alors y'en a eu que pour moi! hahaha!)

Au petit matin... on n'avait pas dormi beaucoup... la chaleur étant un facteur admirable et les ronflements aussi sympathiques qu'un ouaouaron en rut muni d'un porte-voix. Mais on a vu la vue (wouhou) et on est sorti déjeuner sur le bord de l'eau... pour ensuite nous balader sur la plage pendant un looong moment. Fallait m'entendre crier chaque fois que le fleuve me touchait les pieds... une fillette en délire. Ou plutôt, une mère en vacances. Une femme avec son homme. Le bonheur dans le sable sous nos pieds.

L'après-midi, nous avons été nous balader du côté de L'Isle-aux-coudres (et oui, je me suis levé les coudes en criant "Bonjour l'Île aux Coudeeees!!!" en embarquant sur le traversier. L'idiotie pure, je sais!) et nous avons dû y aller en traversier.

- En traversier??? T'es sûr??? On va encore attendre des heures??? Je ne peux pas... je ne tiendrai pas le coup, tu sais, chéri?

- Mais non, ici, c'est pas la foule comme à Sorel.

On a roulé jusqu'au quai... et le gros bateau, ben il venait juste de partir!!! J'ai manqué d'air.

- Tut tut, l'autre sera là dans 20 minutes. Viens prendre l'air. Allez, c'est tellement beau. Regarde.

Et j'ai regardé. Le fleuve, les montagnes et les touristes, cyclistes, et les locaux. Les gens qui vivent là et qui ne sont pas stressés. Wow. Le calme.

On a traversé pendant une demi-heure. On s'est mis au bout du bateau et on s'est laissé venter le cerveau à toute allure. Une fois de l'autre côté, on s'est arrêté pour casser la croûte dans un Resto-Rétro et on a bouffé un smoked meat avec des frites maison. Tout en écoutant "Mr. Sandman" et en rêvant à notre nuit dans un lit de "King", pour aller dans le vibe Elvis-vieilles-tounes-nappes-à-carreaux-rouges. Repus et en surdose de gras, nous sommes remontés dans la bagnole et nous avons roulé (pas nous, la bagnole!). Paraissait que le paysage de l'île était à couper le souffle et gnangnang. Au bout de 10 minutes de silence, X-Man a lâché:

- "BOOOORING!""" aux cyclistes qui pédalaient "autour" des voitures, et non sur le bord de la route.

J'ai ri comme une hyène et j'étais grandement soulagée. Car en effet, c'est bien beau de "voir" des paysages, mais y'avait rien d'intéressant à faire... (Et tenter le suicide sur un tandem dans les rues étroites avec X-Man et son équilibre légendaire? Nan.) On a piqué au travers de l'île, direction traversier. Et l'attente était au rendez-vous.

Diantre, me suis-je exclamée! J'ai boudé la traversée. Et j'ai rattrapé mon manque de sommeil en dormant dans la voiture. J'avais mon oreiller, X-Man se faisait aller les cheveux dans le vent et le crachin (le mot du voyage) et les tourissses ne s'exclamaient pas trop fort.

Le soir venu, on a soupé dans un resto qui se cherche encore un genre: on vous sert un poisson hyper-chic avec des enveloppes de Ketchup dans une tasse??? Je commande un hambourgeois de veau bio-local-machin avec une relish maison... et ça arrive tout nu dans son pain de sésame.

- Euh... il était mentionné "relish maison"?

- Ah oui... mais on n'en a plus. Le chef n'en fait plus depuis des mois... on n'a pas adapté le menu. Vous voulez de la mayonnaise maison?

- Ouais...

Et elle arrive avec une patente qui ne goûte RIEN. C'est jaunâtre, c'est tiède et c'est liquide. Dégueulasse. J'ai opté pour le tit-ketchup en sachet et j'ai mangé un burger comme si j'étais chez nous. Quoique chez nous, j'aurais ajouté de la saveur.

Point positif: Il y avait une famille allemande à côté de nous et on se sentait dépaysé.

Avant de rentrer à l'hôtel, on a fait les galeries d'art. Et les boutiques de cossins. On a acheté un toutou-coccinelle-sautilleuse-à-spring pour X-Boy. L'ennui du petit s'est montré dans cette boutique où tout nous rappelait les sourires et les câlins du rejeton.

On a marché sur le bord de l'eau. Il faisait encore très chaud. L'ennui est parti avec les derniers rayons du soleil.

Et on s'est endormi comme des rois, dans notre lit "Queen" muet.

Shshshshshs... rrronfl... X-Man, tourne-toi de bord.... rrronfl... shshshshsh...

Zzz.