mercredi 29 décembre 2010

150 blogues plus tard!

Je n'avais pas pris conscience que cela fait un an et un mois que je blogue! Mon premier texte date du 16 novembre 2009, date où j'ai commencé à me défouler et à me marrer sur mon clavier chéri.

Un an, 150 messages... ça fait tout un bail.

Je signe pour une autre année.

Vous me suivez?

Je profite de ce bref message (si rares sont-ils!) pour vous remercier, amis-lecteurs d'être un public invisible et si généreux.

J'accepte les chèques et les billets d'avion pour l'Écosse.

Hahaha.

Bonne nouvelle année qui arrive dans deux jours!!!!!!!!!

Plein d'amoûûûûûûûrrrrrrrr et de rigolades qui donnent mal aux côtes!!!! (Pour enrayer les airs de boeufs... rhô.)

mercredi 22 décembre 2010

Bravo X-Mom!

Lundi soir, mon premier party de bureau. Depuis l'époque néandertale.

Nerveuse, j'arrive à l'heure et comme je ne connais personne, je me greffe à un petit groupe où se trouve un homme "bonhomme sympathique" à la bouille irlandaise. Ce qui vient chercher mes cordes sensibles, surtout que j'avais raison. Je commence la conversation avec cet "Irish-proud-to-be" et je commande un Virgin Ceasar. (Je ne bois pas d'alcool, imaginez si!!!)

Blabla, glouglou. Et je m'étouffe. Mais pas juste un petit peu. JE M'ÉTOUFFE ET JE NE PEUX PLUS RESPIRER. Un maudit petit grain de poivre piquant s'est installé sur mes amygdales et je suis en crise d'apoplexie. L'Irlandais me demande "ça va?" et je gesticule comme une oie en colère en faisant "non" de la tête. Mais autour, ça rit et ça croit que je vais m'en remettre rapidement.

Erreur. Je fais les choses bien, même quand elles sont mauvaises. Je pleure à chaudes larmes, mon mascara dégouline, je tamponne mes coins de yeux avec mes doigts et j'hésite entre sacrer mon camp ou tenter de respirer. La première option semble plus simple.

L'Irlandais suggère: Have a bite of your celery.

Bonne idée. Je croque dans la branche verte et ça calme la grattouille. Pour 2 microsecondes. Je continue de tousser comme une truie qu'on égorge.

La serveuse arrive avec deux verres. Un grand de liquide rouge et un autre d'eau. Elle semble troublée, j'avoue que j'ai donné un bon spectacle depuis 10 minutes.

- Kof kof... c'est quoi, ça?, pointant le jus rouge.

- Du Clamato. Pour diluer votre Virgin Ceasar.

Sans voix (pour vrai), je prends le verre d'eau et je m'éloigne de ce Virgin Ceasar de la mort. La peur me tenaille les entrailles juste à le regarder et le mal de coeur m'accompagne gentiment.

Je me dirige vers un groupe de filles. Elles sont vraiment sympa, la discussion s'amorce. On va au buffet (chercher des piments jalapeno! dah) et je me rends compte que le premier bouton de ma chemise est déboutonné.

Bravo, X-Mom... donne-toi en spectacle. Parce que je suis bien pourvue en lolos rebondissants, quand même.

Je reboutonne cette porte vers l'indécence et j'éclate de rire. Je recommence à tousser et je me dis: X-Mom, c'est assez.

Va vraiment falloir que je me remette à sortir de chez moi.

Parlons-en de chez moi. Quand je suis revenue, X-Boy s'époumonait de tristesse dans la cuisine, X-Man avait de la sueur au front.

- Ça a été difficile?

- Oui... il fait des crises, il se prend la tête et les oreilles... je ne sais plus quoi faire. Euh... X-Mom, on voit ta brassière. Tu t'es promenée comme ça toute la soirée?

- Grmblbm de chemise innocente. Tu me payes une chirugie de diminution mammaire?

- Non.

- Ah les hommes.

Et la nuit a été catastrophique. X-Boy a pleuré jusqu'à 23h00 et s'est réveillé 6 fois. Et il s'est levé à 5h00, ce qui m'a grandement enchantée.

Vous savez ce qu'il a??? LA MAUDITE DERNIÈRE DENT QUI N'EN FINIT PAS DE NE PAS POUSSER!!!

Pour Noël, je réquisitionne la Fée des dents et je lui fais passer un mauvais quart d'heure. Ou je la matche avec l'autre innocent habillé en rouge qui n'a pas compris la première chose sur la liste de Noël de X-Boy:

La santé, ok! Juste de la santé!!! Pas un Bakugan, un traîneau ou un abonnement au Nautilus!

LA SANTÉ, bon.

C'est pas compliqué, me semble.

Mais au Québec oui.
Alors on déménage sur Vénus l'an prochain.

lundi 20 décembre 2010

Pourquoi pas...

Vendredi matin, 5h30. X-Boy se réveille en turbo-crise. Du jamais vu. J'arrive dans la chambre, le petit danse la samba de la chenille à presque quatre pattes. Je le sors du lit, incapable de le tenir, il me glisse entre les mains et s'écrase sur le plancher. Mais noooooon. C'est pas arrivé, mais ça aurait pu. À 5h30 du matin, mes bras de Hulk ne sont pas tout à fait réveillés.

X-Man, toujours debout aux aurores à travailler dans ses dossiers, arrive à la rescousse, la mine basse et déconfite. Et inquiet.

- Mais qu'est-ce qu'il a???

- Aucune idée, mais ça lui fait un mal incroyable.

- Attends, je le prends.

D'ordinaire, les bras de papa signifient "joie et jeux infinis", mais là, rien. Que des pleurs et du tortillon diabolique.

- Hmm. Va vraiment pas bien. (Constat commun)

- Une belle journée en vue, rajoutai-je, tristounette.

Car oui, ça me rend très triste que le gamin soit aussi souffrant et aussi, que nos plans soient encore changés.

Et cette fois-ci, les plans étaient vraiment chouettes. Et tout fonctionnait! (grmblmgrbl)

Le plan: vendredi matin, je faisais les bagages de X-Boy et je roulais tranquillement vers la campagne où Mamie-D et Papy-J vivent paisiblement. Mamie-D revenait du boulot à midi, allait chez la coiffeuse (c'est le temps des fêtes!) et je pouvais lui laisser X-Boy à partir de 15h00 et revenir tranquillement à la maison. Pour passer une VRAIE soirée de FILLE, toute seule dans mon pyjama laitte et ma robe de chambre chaude et mignonne (pas que du laid, chez moi!) et je me louais un film cucul pour ensuite me prendre une mini-dose de somnifère (c'est prescrit par le doc pour LE soir où je pourrai dormir pour VRAI... jamais essayé encore...) et me réveiller en paix le samedi matin.

Pendant ce temps-là, X-Man serait à son party de bureau toute la soirée, boirait de l'alcool légalement et dormirait à l'hôtel pour rentrer à l'heure qu'il veut le lendemain matin. Et moi, en me réveillant, je sautais dans ma bagnole et j'allais faire mes courses de Noël SEULE. Et parmi la foule. Je revenais, on se faisait un souper tranquille et on RELAXAIT toute la soirée de samedi. Pour se réveiller QUAND ON VEUT dimanche matin et ensuite récupérer le petit en fin de journée.

Une belle fin de semaine de RÉPIT. C'est ainsi que l'on appelle ça dans la jargon des travailleuses sociales et cie.

Mais non...

A fallu que X-Boy déclenche les grandes souffrances (toujours incomprises) vendredi matin. Que X-Man parte au travail hyper-angoissé, laissant mon moi-même hyper-angoissée aussi...

Mais qu'est-ce qu'il a, bordel??? Ça n'a pas de sens de souffrir ainsi.

X-Boy n'a rien bu, ni rien mangé toute la journée de vendredi. Dans l'après-midi, subjuguée devant autant d'incompréhensions médicales, je téléphone à la clinique où il est suivi en "urgence" depuis septembre. Je demande à parler au docteur X, un gentil, et on me répond: impossible. Bon, c'est impossible de parler à un docteur. Soit. Mais je fais quoi avec un bambin sans fièvre (the critère pour aller à l'hôpital) mais qui ne se tient plus debout et qui se pète la tête sur le plancher??? "On assure un suivi pour les patients qui réagissent mal aux traitements antibiotiques. Pouvez-vous être là, demain samedi matin, à 9h30?"

- OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII! J'ai hurlé dans le téléphone. Ça l'a fait rire.

J'ai téléphoné à X-Man, lui ai expliqué le rendez-vous du lendemain, lui ai suggéré de s'amuser à son party, que tout allait être sous contrôle, que X-Boy finirait par dormir et manger. Demain ou aujourd'hui. On verra.

X-Boy a passé la journée dans mes bras, à pleurer tout bas. Comme s'il n'était plus capable de pleurer fort. C'était à fendre le coeur. Je lui ai donné du Advil, il s'est endormi une heure dans mes bras et vers 16h00, il a fait le silence. Plus un mot, il a grignoté un petit biscuit et a joué avec ses jouets préférés sans sourire ni dire "bobobo".

Le téléphone a sonné C'était Tatie-C. Et là, les valves du découragement post-traumatique-d'osties-d'otites-qui-partent-pas-et-qui-causent-des-journées-de-merde se sont réouvertes. Par chance, les téléphones sont imperméables! Tatie-C. m'a rassurée, m'a fait rire et m'a rappelé que j'avais le droit d'être fatiguée et que c'était mieux que je pleure là, là, que le 24 au soir, en plein souper!!! (Un autre plan qui tombe à l'eau!!!) Elle m'a laissé beugler contre tout ce qui m'enrage, me décourage, me déprime et m'exaspère et ça m'a fait un grand bien. Merci Tatie-C.

J'ai raccroché. Fait un gruau au petit. Il a avalé 4-5 bouchées. Toujours en silence. J'ai annulé notre fin de semaine de répit. Le coeur toujours gros. Mais bon. Ça va passer.

Samedi matin, X-Boy se réveille (après une nuit à dormir sans se réveiller???) tout heureux. Il boit son lait, mange ses céréales et gazouille sur les tits-tapis.

J'arrive chez le docteur. Monsieur est tout heureux, sourit au doc. Je ne comprends plus rien. Et je commence à croire que je suis la folle du logis.

- Vous savez, X-Mom, il devait combattre un virus sous-jacent, hier. D'où la condition générale médiocre et le peu d'énergie. Mais aujourd'hui, il va mieux. Et les otites sont disparues. Je vous donne un antibio de "sauvegarde" pour qu'il ne rechute pas jusqu'au 28 décembre, rendez-vous chez l'ORL. Ne perdez pas courage, les enfants sont ainsi. Un jour c'est la fin de monde et le lendemain, plus rien. C'est quoi déjà, son syndrome? Je vais faire des recherches.

- Optiz C. 12 recensions aux États-Unis, 2 en Espagne et 40 dans le reste du monde. Fascinant.

- En effet.

(Vous le voulez pour un week-end????)

De retour à la maison, c'était le "happy boy". X-Man est arrivé, les yeux cernés d'avoir imaginé le pire scénario et a souri en voyant le spécimen jouer avec une énorme boîte de carton.

- Il va bien?

- Bien sûr!!! On est allé chez le doc pour rien. J'adore ça.

- Et ses otites?

- Plus rien. Un virus sous-jacent.

- ?

- Essaie pas de comprendre. On n'a pas les bons yeux pour lire les petits caractères dans les contrats de "mise au monde".

- Alors qu'est-ce qu'on fait?

- Heu...

J'ai téléphoné à Mamie-D. Elle a suggéré qu'on lui amène le prodige dimanche matin et qu'on profite de notre journée.

Et c'est ce qu'on a fait. Aussitôt le bambin hors du lit, on a sauté dans la bagnole et on l'a laissé chez les grands-parents.

Et on a eu un plaisir fou à être "libres". Pas d'inquiétudes, de maudites bottes d'hiver qui tombent, de tit-jus à donner avec du laxatif. Wowoowowowowow.

On s'est promené dans un énorme magasin de jouets à regarder toutes les inventions du siècle pour une marmaille en manque de bébelles, on a acheté nos cadeaux de Noël en rigolant et en rêvant à "plus tard, quand X-Boy sera plus grand" et on est allé au cinéma.

Voir un film ne nécessitant aucune neurone. "L'appât" avec Guy A. Lepage et Rachid Badouri. Côté scénario, nullité. Mais côté laideur de Guy A. 100%!!! Tout le long du film, je chuchotais "Mais y'est donc ben laiiiiiiid!!!" et ça me faisait rire aux éclats. Et que dire de sa voix aigüe et nasillarde à faire peur...

X-Man m'a fait remarqué que j'ai été la seule à rire autant.

Je fais donc partie des spectateurs sans sens critique?

Hahahaha.

Rions un peu.

mardi 14 décembre 2010

Boboboboobobo!!!!!!!!!!!!!!!

X-BOY A COMMENCÉ À BABILLER HIER SOIR, heure du souper!!!!!

Il nous a lâché, tout enthousiaste et tout en efforts, un "Bo bo bo bo booooooo!!!!" en plein visage. On était là, tous les deux, à le regarder être heureux après avoir mangé du ragoût de boulettes.

Sans crier gare (mais bo bo bo bo boooooo!), il a balbutié ses premiers babillages.

Fiston babille???? C'est difficile à croire. L'émotion était à son plus fort dans la cabane. Indicible.

Croyant que c'était un "one hit wonder", nous essayions de garder en mémoire cette divine parole.

Et voilà qu'il a recommencé!!! X-Boy a AIMÉ faire un son et a continué, toute la soirée, à le répéter. Avec toute l'énergie que ça lui demande.

Faut le voir se pincer les lèvres et forcer de la gorge pour produire un son. Les veines bleuissent sur son front et il devient tout rouge et ça sort, cette série de Bo!!!

Ironie du sort, il dit bobo...

Mais il dit peut-être "Beau", car on le lui dit 135357572825835 de fois par jour qu'il est beau, que le sapin est beau (on ment si bien, le sapin est horriblement cheap), que papa est beau (hahaha) et que les antibio, c'est "booon".

Peu importe la signification, on a la gloire qui vient avec.

Il dit "lait", c'est déjà un énorme progrès. Mais qu'il commence le charabia incompréhensible des gamins, c'est un espoir concrétisé.

Après les B, viennent les M et ou les P...

Et viennent les mots qui expriment ce que l'on rêve de comprendre. Ce qui se passe dans le corps de notre super-héros.

Viva X-Boyobobo!!!!!!!!!!!!

(J'ai eu de la difficulté à m'endormir, tellement j'étais excitée!!! Quelle belle insomnie!!!!!)

lundi 13 décembre 2010

Allez hop, aux urgences!

Vendredi matin, alors que j'écrivais mon dernier blogue, X-Boy n'allait pas trop mal. Toutefois, vers 12h30, après que je lui aie donné du Tylenol contre la douleur à 11h30, il s'est mis à pâlir, à devenir très mou et à faire beaucoup de fièvre. Un beau gros 39 au thermomètre. J'ai tenté de le faire diner, rien ne passait. Il avait l'air de vouloir tout vomir.

La panique s'est installée dans mes neurones. Oh, là, ça ne va vraiment pas. Je reprends la température, c'est à 39,4. Je décide: Direction Hôpital, mon bonhomme, tu ne vas pas te mettre à me faire des convulsions et à vomir ton antibio partout.

Je laisse un message sur la boîte vocale de X-Man (en réunion), j'habille la loque enfantine et je débarque dans les corridors de l'hôpital de Ste-Banlieue. Personne au triage, on passe tout de suite. X-Boy pleure à n'en plus finir, l'infirmière me pose 155 questions et je n'entends rien. Elle vérifie sa température, toujours en haut de 39 et elle lui donne une dose de Advil, question de lui permettre d'attendre dans la salle.

Dans la salle, ça déborde de gens malades. Yé. Je déteste ces endroits. Je paranoïe aussitôt que quelqu'un tousse ou me regarde. La crainte des virus ambulants, la crainte des ambulances, la crainte de péter les plombs à cause de la hargne ambulante qui règne dans cette trop petite salle où toute la planète se plaint. Détestable situation.

X-Boy pleure sans arrêt, la femme à mes côtés, avec sa fillette de 3 ans, commence à me parler. (AAAAAAAAAH!) L'autre femme plus loin aussi. Mais qui leur a dit que je voulais répondre??? Je suis incapable de les envoyer promener, je répond tandis que X-Boy se démène et tente de s'arracher les oreilles avec ses mains.

- Il a une otite?

(Bravo Watson... un morceau de robot-antibio)

Et ça commence à me dire que sa fille, elle en avait des otites... que le voisin de la cousine... que sa mère faisait... que son père disait... alouette. J'ai envie de crier.

2 heures passent. X-Boy pleure toujours. Les infirmières qui passent nous sourient. "Pauvre petit". Un militaire dort dans une chaise roulante au fond de la salle. Un caporal ou je ne sais quoi débarque et vient lui porter un gros lunch dans une grosse boîte en carton. Il lui donne son sac "vert" (kaki) d'armée et le roule jusqu'à l'extérieur. Un de moins dans la salle de plus en plus exigüe. Les deux bonnes femmes à mes côtés gueulent contre le système, contre les infirmières du triage, contre leurs maris imbéciles (vous me surprenez, là!) et la fillette commence à toucher la poussette de X-Boy. Je réagis bêtement: Touche pas à ça, tu es pleine de microbes. Sa mère me regarde, je lui souris (faut sauver la face) et elle ramène sa fille pestiférée de son côté. Mais la fillette revient à la charge. Et commence à avoir des boutons sur les joues. Sa mère dit:

- Ah ben... tu aurais attrapé les bebittes du chat de ton cousin, toi??? Les enfants de ma soeur sont plein de boutons et ça les pique sans arrêt.

Je pense m'évanouir. Dégage, espèce d'enfant porteuse de bebittes de chat!!!

Tout à coup, je vois X-Man dans l'entrée. Le calme se réinstalle dans mon crâne. Il prend X-Boy qui lui sourit.

- Il te sourit??? Ben voyons.

- Gougigoutipoudepetitbonhomme... comment tu vas, mon garçon??

Gougigoutipoudepetitbonhomme lui répond avec un large sourire. Je suis jalouse.

- Comment ça qu'il te sourit, à toi??? Moi j'ai droit aux pleurs...

- X-Mom, il associe "Papa" et "jeu"...

- Ah bon.. et moi, je ne joue pas avec, peut-être? Je passe mes journées à jouer avec lui et mes nuits à le bercer? Je suis associée à Maman=pleurs??? C'est pas juste.

- X-Mom... commence pas.

- Mmmpf. Ça fait 2 heures qu'on attend et qu'il pleure.

- Alors soit contente qu'il soit mieux.

- Ah non, il ne peut pas aller mieux, je ne suis pas là pour rien. Ça ne se peut pas... à la maison, il avait l'air d'agoniser... je rêve ou il joue, là, là en ce moment, avec ta chemise???

X-Boy gazouillait sur son père.

- Ça te dirait de rester à la maison et que je travaille à temps plein? Il a l'air d'avoir tellement de plaisir avec toi.

- X-Mom...

- J'ai ben le droit de trouver ça moche. Bon.

2 autres heures ont passé. X-Boy, même sur moi, riait et jouait avec nos mains. Il a bu son jus, mangé un biscuit.

- X-Man, je crois que le Advil qu'on lui donne à la maison n'est pas le même qu'ici. Tu vois comment il va bien depuis qu'ils lui en ont donné?

- Mmm. C'est quoi l'affaire?

Quelques minutes plus tard, on se retrouve dans une mini-salle d'examen. X-Boy hallucine avec le papier blanc qui recouvre le "lit". Il tire, déchire, joue, crie et rit aux éclats. Je commence à ressentir la honte.

- X-Man... On est ici pour rien... regarde-le. Je capote. Total.

- X-Mom... il tousse creux et il ne se lâche pas les oreilles... Tu as bien fait. On ne sait jamais.

Eh bien, on a su. Le docteur a examiné le petit. Il tousse creux? Sécrétions dues aux otites. Il ne se lâche pas les oreilles? Douleur insupportable. Il va mieux depuis qu'il a pris le "Advil version hôpital"?

- Sur la boîte, c'est une mesure sécuritaire. Pour éviter que les parents ambitionnent. Donnez-lui un ml de plus et voilà la différence. Pour la fièvre, ça devrait tomber d'ici demain. Combinez Advil et Tylenol et le nouvel antibio devrait faire effet d'ici deux jours. Et il faudra lui poser des tubes. Évitez qu'il attrape un autre rhume, si possible. Et bonne fin de journée.

Je me suis excusée 134 fois d'avoir dérangé le système de santé pour rien. Je me sentais comme la plus grande nulle de la terre. Je ne suis pas trop nerveuse avec X-Boy malade, il l'est tellement souvent. Mais cette fois-ci, je n'ai vraiment pas aimé son état général. J'ai eu peur, quoi.

Une peur qui m'aura coûté 4 heures dans une salle d'attente merdique et qui aura coupé la journée de travail de X-Man. Je ne lui avais pourtant pas demandé de venir nous rejoindre si peu. Tout était sous contrôle. Mais il est père-poule. Et il sait que je n'irais jamais à l'hôpital pour le plaisir.

Le plaisir? C'est que X-Man était à la maison tôt, un vendredi soir. Ce qui arrive si rarement. Le plaisir? X-Boy a soupé avec son papa ce soir-là. Et s'est endormi en souriant (drogue oblige) dans mes bras. Il s'est réveillé plein de fois cette nuit-là, mais j'avais le coeur en paix.

Tout rentrera dans l'ordre d'ici dimanche.

Et c'est vrai.

Hier soir, il ne s'est pas réveillé une fois.

Et il s'est réveillé en jasant.

Il a même dit "Lait" en prenant son gobelet. (Depuis samedi, il tente ce mot!!!!)

Et il neige, c'est beau dehors.

Ouf.

vendredi 10 décembre 2010

Tite tite tite tite tite!!!!!!!!!!

(C'est pour toi, Mamie-Z, tu vas l'avoir encore dans la tête! hihihih)

Alors, retour à la case départ: 2 otites pour X-Boy. Fallait voir le découragement dans le visage du docteur hier, alors qu'il regardait les oreilles du petit. J'ai eu droit à de la compassion, quoi.

- Ça n'a pas de sens. Ça ne guérit pas. Il souffre donc sans arrêt. Il faut absolument lui faire voir un ORL.

- J'ai envoyé une requête à Ste-Justine la semaine dernière, docteur.

- Et?

- Pas de nouvelles depuis.

- Vous ne voulez pas aller à Ste-Banlieue?

- Euh.. je croyais que puisqu'il était suivi à Ste-Justine, on ne le prendrait pas ici...

- Aucunement. Vous passeriez bien plus vite ici. Il faut qu'il soit vu rapidement.

- D'accord.

- Tenez, ce sont deux numéros de téléphone. Vous prenez le rendez-vous le plus proche. Et s'il se met à faire de la fièvre, c'est l'hôpital direct. Rendu où il est, il lui faudra des antibio intraveineux et une surveillance accrue afin de s'assurer qu'il va ENFIN guérir. Les tubes seront nécessaires, je crois.

- Ah ça je sais. Si je pouvais les poser moi-même, ce serait fait! hihih

- Hahaha... vous n'avez pas tous les talents, en tant que parents... c'est si dommage.

(Vraiment sympathique, ce docteur!)

- J'ai besoin d'un papier pour justifier son absence à la garderie depuis le 29 novembre et jusqu'au 5 janvier. Vous pouvez me signer ça?

- Évidemment. Il n'est pas question qu'il retourne là et qu'il attrape un nouveau virus... Vous pouvez rester à la maison sans problème avec lui?

- Oui... je suis journaliste.

- Situation parfaite, alors. Si j'étais à votre place, je le garderais loin des incubateurs de maladies. Il a un système immunitaire très faible...

Et la conversation s'est achevée sur la distribution de papiers médicaux. Je suis sortie du bureau et j'ai eu envie de rigoler. "Je suis journaliste". Ça fait tellement prétentieux. Pour ceux qui ignoraient encore la chose, j'ai décroché de la pige pour un journal local de Ste-Banlieue. Je fais deux chroniques "famille" (vois pas le rapport... hahah) et je trippe. Mais ça fait prétentieux quand même. C'est un journal bas de gamme où on diffuse de l'information communautaire (voire de la pub!) et régionale. C'est pas La Presse ou Le Devoir! Et en même temps, on appelle ça comment, une personne qui écrit dans un journal??? Un journaliste. Alors j'appelle un chat un chat. Sans prétention. Et avec beaucoup d'ironie dans le ton. Faut commencer quelque part...

Parenthèse terminée sur ma situation professionnelle. Whouhouhou.. je peux dire que j'ai une situation "professionnelle"!!!!!! JE TRAVAILLE MOI AUSSI!!!!!!!! Je suis une mère moderne qui fait de la pige tout en mouchant son bambin et en allant à 135616 rendez-vous. Yéééé!

Parlant de rendez-vous... je vous raconte la situation surréaliste d'hier.

Titre: Dans la salle d'attente.

J'attendais, mal assise avec X-Boy qui dormait (???) depuis une heure dans mes bras... bien emmitouflé dans son habit d'hiver, tuque sur la tête et tout le toutim... Personne ne parlait dans la salle. Ouf, je déteste les questionnaires "ilaquelâge, ilmarche, ilparle, ilpète???" qui me font parler sans que je n'aie demandé... Les gens se font appeler par l'intercom (quel mot...), "Salle A, Salle B, Salle 9". Il n'y a aucune cohérence dans les cliniques médicales. Soit.

"Jean-Claude Maltais (nom fictif), Salle A".

ET ça ne raccroche PAS!!!! Le docteur ne RACCROCHE PAS l'intercom.

Je souris largement... me disant, ben voyons donc! Dans la salle, ça commence à se regarder.

- Bonjour Monsieur Maltais. Qu'est-ce que je peux faire pour vous?

- Tout et rien...

- Mais en particulier?

- J'ai mal aux testicules.

Et là, dans la salle, on entend mon cri de surprise!!!!! Et mon rire cristallin, et ma petite voix qui dit: "Y'aurait pas pu avoir mal à la tête, lui??? Ben voyons dooooonc!!! Allez dire à la secrétaire que c'est pas raccroché!!! Je ne peux pas, j'ai le petit qui dort sur moi!!!"

Dans la salle, ça sourit et ça rougit. Et ça continue.

- Quels sont vos symptômes?

- Ben, j'ai mal quand j'urine (oh le beau choix de mot!) et ça me tire entre l'anus et le scrotum (2 points pour le vocabulaire!).

- Et est-ce que c'est rouge?

- Ben, j'ai pas regardé là, vous savez...

ET là, j'ai crié: ÇA SUFFIT!!! C'EST VRAIMENT GÊNANT POUR CET HOMME!!! ALLEZ AVERTIR QUELQU'UN!!!

L'homme à mes côté a couru au secrétariat. Le docteur a "testé" sa ligne et a raccroché.

Dans la salle, ça se retenait le fou rire. J'ai parti le bal. Incapable de m'arrêter. C'était trop marrant, quoi... Je me suis mise à imaginer d'autres patients.. "Docteur, j'ai la noune qui pique... ça sent mauvais et j'ai des pertes jaunes... Docteur, je chie du sang.. Docteur, bouhouhou... je n'arrête plus de pleurer, je ne dors plus, je ne mange plus... j'ai envie de mourir (ce qui aurait été beaucoup moins drôle...).

Une vingtaine de minutes plus tard, le "patient public" est ressorti du bureau. On a tous feint de ne pas le regarder... mais bon. On l'a regardé avec le plus beau sourire en coin du monde. Son cellulaire a sonné, il s'est mis à l'écart dans le coin de la salle d'attente.

- Oui.. c'est un kyste, il faut que je revienne dans 48 heures.

ON a su ce qu'il avait, même sans les micros!!! Les sourires en coin se sont croisés une dernière fois, l'air de dire, "histoire close".

Et je suis rentrée chez moi en ayant regretté de ne pas avoir eu une caméra. Quelle scène marrante.

Un vrai fait divers, pour une aspirante journaliste.

Hahahaha.

mardi 7 décembre 2010

Tempête de neige, yééééé!

Hier soir, après avoir pleuré avec ou sans raisons toute la journée, je suis sortie, habillée très chaudement, et je me suis perdue dans la tempête de neige. Perdue au sens bénéfique du terme. Pendant que X-Man donnait le bain (ou plutôt s'amusait comme un enfant lui aussi) à X-Boy, je suis partie de ma réalité pour une belle demie-heure.

30 minutes à braver le vent, à devoir marcher de dos pour respirer, à observer le vent se battre contre les corniches des maisons, à marcher dans le noir et le blanc, sans autres bruits que celui des bourrasques et des voitures qui roulent à 2 km/h pour ne pas emboutir un coin de maison.

La grande paix, les grands vents. J'étais un peu plus solide sur mes pieds. Et je portais mes fameuses bottes imperméables à la pluie comme à mes pleurs.

Je suis rentrée les joues rouges, les lunettes glacées et le coeur un peu plus léger. Avec X-Man, on a dressé des listes d'avantages et d'inconvénients de laisser X-Boy au CPE ou de le garder avec moi à la maison. La liste a été facile à faire. Et ça nous a éclairé l'esprit. Car il ne faut pas croire que si je suis la reine du drame et de la pleurotte, X-Man n'est pas aussi chamboulé par ce genre de remises en question. Dans un couple, il y en a un qui exprime, l'autre qui expire. Pas dans le sens d'expiration (de date!), rhôôô. (Tiens, l'humour revient, je vais mieux)

Ainsi, nous avons discuté, réfléchi et décidé d'attendre à ce matin, alors que la travailleuse sociale venait justement me rencontrer pour faire un suivi du "quotidien particulier" que je vis depuis la naissance du petit. Elle tombait à point et X-Man a même décidé de partir plus tard à ses rendez-vous afin de la rencontrer et de l'entendre sur les nombreuses nébuleuses flottant dans la maison concernant le "futur" proche de X-Boy.

Elle a été un vent frais (sans mauvais jeu de mot avec le vent froid de la tempête) et a bien écouté nos arguments. Les pour et les contre. Les raisons logiques et illogiques. X-Man a parlé plus que je n'aurais cru. Et le constat fut celui-ci.

Je (soussignée X-Mom) suis épuisée de m'occuper de X-Boy malade et les jours, et les nuits et je ne vois plus clair. Je suis lasse du système protocolaire du CPE et des maudits papiers à courir partout et surtout, de me sentir obligée d'amener mon enfant alors que je sais bien qu'il doit guérir et ou prévenir la contagion par les autres... mais dans ce système pourri, on force les parents à "placer" les enfants en garderie, sinon, "vous allez perdre votre place, bon". Je suis donc plus que lasse de me faire dicter ma conduite, alors que l'on avait convenu au départ, que X-Boy avait des besoins particuliers et que des efforts supplémentaires seraient mis en oeuvre. Or ce n'est point le cas. (Je cesse ici, sinon je m'emporte).

Résultat: Je ne veux pas que X-Boy retourne au CPE avant janvier. Car je crois qu'il a une bronchite (pourquoi pas, hein) et ce sera vérifié jeudi. Je veux passer un Noël sans angoisser à savoir si dans deux minutes, mon petit devra aller à l'urgence car il vient de développer un autre virus qui incubait. Bref, j'ai besoin de repos de cette logistique insupportable. Et X-Boy a BESOIN de dormir la nuit, et le jour. De retrouver sa routine, de faire ses exercices de physio, ergo, d'avoir une maman aux yeux moins cernés et remplie d'énergie.

Résultat: X-Man est aussi très épuisé de tout ce manège. Du fait que ni sa blonde ni son fils ne dorment depuis trois mois. Épuisé de passer ses fins de semaine à laisser sa blonde dormir afin qu'elle récupère et de se relayer un petit qui pleure sans arrêt, car évidemment, il profite du week-end pour être encore plus mal en point. X-Man est fatigué de travailler, de rentrer du travail et de voir son fils en piètre état et de faire des files d'attente au grand froid pour un xième rendez-vous à la clinique d'urgence.

Résultat: X-Boy sort du CPE jusqu'au 3 janvier. Jeudi, je demande au doc une dérogation médicale afin d'exclure le petit de ce monde de virus et de lui permettre de retrouver son souffle. Et s'il ne veut pas signer, le CPE dira ce qu'il veut, ils ne peuvent pas forcer des parents à amener un petit contre leur gré. S'ils décident de nous "sortir" de la place, qu'ils le fassent. Ce sera à eux d'avoir la réputation qui vient avec le fait d'exclure un enfant à besoins particuliers parce qu'il s'absente trop souvent pour guérir. (ça ferait un beau papier dans La Presse...)

Bref, la t.s. a été d'un grand support ce matin. Elle m'a fait ranger nos listes de pour et de contre, les calendriers du CPE, les dossiers à remplir pour eux. Posologie: vacances du cerveau et récupération jusqu'en janvier.

Elle sera là en janvier pour voir avec nous et avec le CPE si on recommence les procédures et qu'on refait un plan d'intervention (comme on appelle) afin que ce soit d'une simplicité inexistante en ce moment.

Et si en janvier, je me rends compte que tout va bien avec X-Boy quand il est à la maison et que je cesse d'angoisser avec des justifications à donner à une directrice d'installation, soit. Je le garde avec moi et je me fous de ce que les parents sur les listes d'attente pensent. "Voir si on perd un place à 7$!!"

Moi je dis: Voir si on perd la liberté de s'occuper de son enfant et de sa santé.

Tiens.

Sujet clos jusqu'en janvier.

lundi 6 décembre 2010

Décembre...

Il neige un peu ce matin. Et pourtant, dans mon coeur, il pleure.

Ça commence poétique, sortez peut-être vos mouchoirs. Les miens sont à mes côtés depuis hier soir, heure du souper.

Nous étions en famille chez mes parents, en compagnie de mon frère et de sa petite famille mignonnette. Nous avons fait le sapin ensemble, cuisiné et soupé tout en riant et en s'amusant comme des gamins. Ce fut une superbe journée.

Pourtant, au souper, est venue une discussion un peu plus sérieuse sur un sujet que je n'aborderai pas. Et allez savoir, bien que ce ne fut pas triste (c'était plutôt dérisoire), mon coeur a craqué devant tous ceux que j'aime. Le premier surpris fut X-Man, qui ne voyait pas là, la raison de ma tristesse. J'ai bafouillé quelques raisons logiques (entre autres un spm qui se veut fulgurant) et frérot a bien ramené la joie dans la cuisine en faisant une de ses blagues que j'affectionne tant.

C'est une fois dans l'automobile que les larmes ont continué de mouiller mon visage de plus en plus "clown triste". X-Man a arrêté la voiture dans un stationnement et m'a regardé. "Mais qu'est-ce qui se passe vraiment, dis-moi?".

Et c'est sorti. En rafale et tout croche. Sans fil blanc ni tambour, juste des trompettes nasales.

Déballons:

"C'est décembre. C'est le mois le plus difficile de l'année. Tu comprends? (Pas encore, X-Mom) Depuis la naissance de X-Boy, en décembre, ça me revient en plein visage, "sa" différence. Non pas que je ne l'accepte pas, j'aimerais juste ne plus la voir avec ces yeux-là. Ça commence avec l'achat des cadeaux de Noël. Pour PetitHomme (neveu), on achète un grand chevalet à dessiner. Pour X-Boy, des casse-têtes avec des gros boutons pour qu'il puisse comprendre qu'il peut enlever les morceaux. On va sûrement lui acheter des jouets spécialisés qui s'adressent à des bébés de 12 mois. Il a 2 ans et demi, ostie.
Ensuite, j'ai acheté des pyjamas roses pour Bébé-Nièce. Ça m'a tellement émue de magasiner pour une fille, tu te souviens? (oui) J'ai failli éclater en sanglots dans le magasin quand j'ai compris que, pour nous, avoir une fille ça ne sera jamais. Je ne pourrai jamais avoir d'autres enfants et ce n'est pas par volonté, c'est à cause de cette maudite incompatibilité génétique qui nous unit, wow.
Et c'est de regarder PetitHomme parler, chanter et courir partout... tandis qu'il est encore difficile d'attirer le regard de X-Boy plus que 15 secondes. Oh, il nous regarde, maintenant, c'est vraiment touchant. Je suis fière de lui. Mais dans ma tête, c'est mélangé. Je regarde Bébé-Nièce qui a 4 mois et qui fait des mimiques que X-Boy n'a jamais faites. Les fera-t-il un jour?
Nous n'aurons jamais connu ce que c'est que d'avoir un enfant "normal" qui fait ses apprentissages en imitant sans que ça nécessite des mois et des milliers d'heures de labeur.

Je regarde mon frère et sa famille et je me questionne encore. Pourquoi c'est comme ça? Pourquoi faut-il que ce soit aussi compliqué? Aussi déchirant? Aussi différent? Les mêmes questions jamais répondues, à savoir est-ce que j'ai (tu) mérité ça? On n'avait pas le droit au bonheur simple? Fallait travailler aussi dur pourquoi? Ma vie est complètement chamboulée, je perds parfois mes repères. X-Boy grandit, les progrès sont là, ils sont petits, ils font ma plus grande joie. Mais parfois, comme ce soir, ils me semblent si petits. Pas aussi vites que prévu. Mais que peut-on prédire, hein?

J'en ai marre, X-Man. De réfléchir autant. De ne pas dormir. De regarder les autres se soucier du fait qu'ils doivent cacher les cadeaux de Noël car le petit croit au Père Noël. X-Boy, lui, comprend-il seulement que Noël, ça signifie autre chose qu'une journée normale? Qu'en ferait-il, lui, de s'asseoir sur un bonhomme tout de rouge vêtu et de se faire donner un cadeau? Pourquoi ne mérite-t-il pas qu'on lui fasse croire à la magie de Noël? Les gens autour de nous nous rappellent, sans méchanceté, que ça ne changera rien pour lui, de recevoir ses cadeaux le matin du 25 ou le soir au 24. X-Boy pourrait ne pas en recevoir et il sourirait quand même. Ça me rend triste. Je veux qu'on le traite comme les autres, qu'on le considère comme un enfant de son âge. Même s'il ne marche pas, ni ne parle pas. Pour nous encourager, on nous dit qu'il est beaucoup plus conscient qu'il ne le laisse paraître. Il ne communique pas comme nous. Soit. Mais c'est pour nous faire plaisir ou c'est vrai? Je ne sais plus. Dans les yeux de X-Boy, je vois pourtant tout le bonheur du monde, et la paix. Je voudrais me perdre dans ses yeux et ne plus voir autour. Respirer le même air que lui et dormir à nouveau.

X-Man, j'ai mal dans ma tête. Je ne sais plus quoi faire. Ça fait une semaine complète que X-Boy est avec moi, qu'il guérit ses 4366 virus et infections. Qu'il retrouve sa routine normale. Il a dormi 2 nuits complètes. Moi non, je suis trop habituée de me réveiller. Je n'ai pas encore eu le temps de me réhabituer à dormir sans soucis qu'il recommence la garderie demain matin. Il retourne là-bas?
Mais pourquoi et pour qui? Je ne sais plus. Cette foutue question de la "nécessité de" me hante depuis tellement de temps. Ça fait trois mois qu'il y va, et il chope quelque chose aux trois jours, au bas mot. Et il souffre sans arrêt. On nous dit que c'est normal, que tous les enfants passent par là.
Mais ont-ils un enfant comme X-Boy? Qui ne guérit pas vite, qui ne semble pas guérir normalement. Un enfant de 25 livres à trimballer dans ses bras parmi toutes les cliniques et à tous les rendez-vous? Ont-ils un enfant qui ne se déplace pas, ne parle pas et ne se nourrit pas tout seul. Savent-ils à quel point c'est exigeant physiquement et mentalement de toujours déplacer une autre personne. De toujours stimuler un autre afin qu'il continue de progresser. Ont-ils un enfant qu'on doit mettre dans une planche de verticalisation afin que ses os ne s'atrophient pas puisqu'à deux ans et demi, il faut marcher?

Non. Chacun a son enfant. Différent à sa façon. Et je ne me permets pas souvent de faire le constat de tout ce qu'un X-Boy implique. Quand je suis fatiguée, à 17h00 le soir, que je questionne X-Man sur cette fatigue, je me dis que c'est juste normal. Que tout le monde est fatigué à l'heure du souper. Quand je pleure, la nuit, alors que je viens d'aller consoler X-Boy pour la xième fois, je me dis que toutes les mères ont ces épisodes de découragement. Mais quand X-Man lit dans mes yeux ce genre de lassitude, il me rappelle doucement que avoir un X-Boy, c'est différent. Et c'est épuisant, X-Mom. Tu as le droit d'être fatiguée et de vivre des émotions tristes.

Alors soit. Aujourd'hui, je suis triste. J'aimerais qu'on me prenne par la main et qu'on me dise quoi faire. Qu'on arrête de me faire remplir des formulaires, des papiers d'autorisation. Que le CPE ne m'exige pas des papiers de docteurs quand je garde X-Boy à la maison parce qu'il faut qu'il récupère. Les protocoles m'énervent, c'est déjà assez compliqué d'avoir un enfant à besoins particuliers, voilà qu'au CPE, on veut des détails, des signatures, des officialisations futiles. On ne veut plus s'occuper d'un enfant, tout simplement. On veut le "caser", le rentrer dans les normes du gouvernement et s'assurer que si les ... d'inspecteurs passent, personne ne se fera taper sur les doigts.

Aujourd'hui, X-Boy est avec moi, parce que je n'avais pas la force de l'amener au CPE. De montrer mes yeux bouffis aux éducatrices si gentilles. J'avais peur d'éclater en sanglots. Qui plus est, on a placardé les portes d'entrée du CPE de feuilles de "Cas de gastro". Et je suis supposée de ramener X-Boy là? Je ne sais plus, je suis confuse. Il faut rester positif. Mais si X-Boy attrape ce virus, il sera mal en point à nouveau. Je ne me sens pas la force, en ce moment, de vivre un autre épisode de maladie. Et surtout, de l'attraper moi aussi. Les gastros me défont le corps et je visite l'hôpital chaque fois.

Je fais quoi, hein? Je fais des démarches pour que X-Boy aille dans un centre de répit-garderie où vont les enfants à besoins particuliers? Il pourrait y aller quand il veut, sans "preuve d'absence", au besoin. Mais sera-t-il en contact avec seulement des enfants lourdement handicapés? Pourra-t-il imiter des enfants qui sont dans des chaises roulantes ou dans des planches de verticalisation en permanence? A-t-il la conscience que tous les humains sont humains, malgré la différence. Et que ce sont les autres, les différents?

Je ne sais plus.

Tout ce que je sais, c'est que je m'asseoir avec X-Boy, sur les tits tapis de couleur, ça me réchauffe le coeur.

Ça va jouer fort dans la maison aujourd'hui.

Faut bien s'amuser un peu.

samedi 4 décembre 2010

Cri primal!

Entendu hier soir, alors que je mettais le petit en pyjama. Ça venait du sous-sol, du petit garde-robe où logent le chauffe-eau et nos amies les souris.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH!!!

X-Man, en ouvrant la porte du garde-robe pour aller y installer une nouvelle trappe (sous mes ordres on ne peut plus pressants!) est arrivé nez-à-museau avec un spécimen vivant!!! Elle était là, toute petite, dans le coin de la porte. PAF!!! Il a refermé la porte vivement (c'est l'effet que ça fait, de voir une souris vivante... faut "recommencer" le geste pour s'assurer d'avoir bien vu!) et en la rouvrant, elle attendait, toute menue dans son petit coin. Un autre sympathique campagnol qui n'attendait que de se faire flatter le bedon blanc.

PAF! PAF! PAF! X-Man a utilisé le balai pour l'assommer.

Devinant ce qui se passait, j'ai déposé le petit parmi ses jouets (alors que ce n'est pas le temps de jouer, mais de se préparer à dormir... mmf) et je suis descendue voir de mes yeux vus l'événement chasse-à-la-souris.

Elle était là, sur le dos, avec des spasmes de fin de vie... à attendre la mort comme d'autres attendent l'autobus. Et X-Man, adrénaline au top, tenant le balai comme une massue au-dessus de la tête de la pauvre petite bête. Avec mon grand coeur de noyeuse de souris, je suggère: laisse-la tranquille et jetons-la dehors, sur le gazon. Un chat va s'en charger.

- Non, pas question. Elle n'est pas encore morte, elle va rentrer dans la maison. PAF! PAF! PAF! X-Man a recommencé l'assommoir.

- ARRRÊÊÊÊTEEEEEEEEEEEE DE FAIRE ÇA!!! T'es donc bien cruel!!! Elle est toute mignonne... on va la laisser mourir en paix, allez.

PAF! PAF! PAF! Elle a bougé un quart de griffe.

- ARRRÊÊÊÊÊÊÊTEEEEEEEE!!!! C'est d'une telle violence... aaaaaaaah...

- Tu ne vas pas pleurer, X-Mom?

- Hein? Non. (Mais j'avais le coeur dans les larmes...)

- Je voulais qu'elle meurt sur le coup... tu sais, ce n'est pas de ma faute si elle a résisté.

- Mmm. Je monte. X-Boy est en train de croire qu'il porte un pyjama pour jouer encore mieux...

Non, X-Boy m'attendait sagement, en mâchouillant un bout de livre tout-carton. Je l'ai serré contre moi, l'ai bercé et il s'est endormi. Insouciant du drame cruel qui venait de se dérouler sous son toit. Chanceux.

Je deviens très lasse de voir les souris mourir dans notre maison. Et le propriétaire qui dit que c'est pas grave... que c'est temporaire.

J'ai sincèrement pensé lui envoyer un Ziploc de cadavres. Un beau cadeau de Noël...

C'est mieux qu'une lettre de la Régie du logement, non?

(Je pourrais peut-être lui envoyer de la moisissure de chambre de bain sur un bout de pain, aussi?)

Hihihihiiiiiiiiiiiii.

jeudi 2 décembre 2010

Sourisland

Vous avez bien lu, les souris sont revenues. Je les ai entendues, hier soir, me marcher au-dessus de la tête, dans le plafond du sous-sol. C'est désagréable, ce son. Ça vous hérisse le poil des jambes, même rasées.

Et cet après-midi, il y a quelques minutes, alors que je profitais du dodo d'après-midi de X-Boy pour me reposer un peu... je les entends... mais dans MON mur où s'adosse le lit. Quel réveil brutal et irritant. Pour une fois que je décroche, que j'accroche mes patins de Super-X-Mom et que je me laisse aller au sommeil. Grmgmblbrgm.

X-Man revient ce soir et il a intérêt à mettre des trappes hyper-puissantes, car je déménage.

Dans un autre ordre d'idées, vous avez bien lu aussi. X-Boy fait une sieste cet après-midi. Il en a fait une hier et la nuit dernière, il s'est couché à 20h00, sans mot dire et sans se tortiller ni se gratter la tête, le nez, les pieds, bref tout ce qui se gratte afin de ne pas dormir.

Nan. Rien à signaler au département du non-sommeil. X-Boy a retrouvé le calme dans son corps et probablement dans ses oreilles, puisque tout semble partir de cet endroit.

Ainsi, je retrouve mon garçon-champion-adorable qui joue toute la journée en riant et qui s'endort en souriant silencieusement.

Ce qui fait que ça confirme mon instinct de mère (et celui de X-Man), X-Boy n'a pas fait de caprices pour ne pas dormir dans les dernières semaines. Il avait VRAIMENT mal et ne pouvait tout simplement pas être sur le dos.

X-Boy a l'intelligence de nous communiquer ses joies et ses peines. Et il préfère dormir dans son lit à moutons que de pleurer toute la nuit.

Les caprices, il en fera certes un jour.

Pour l'instant, il est de tout coeur en communion avec sa santé.

Amen.

Et Alleluïaaaaaaaaaaaa!!!!!! Il dort!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(Mais pas moi... le monde est imparfait, dirait Daniel Bélanger)