vendredi 20 avril 2012

NDLR. (J'aime cette abréviation. Ça fait journalistique!)

Je précise ici que X-Boy va bien depuis sa sortie de l'hôpital... Je m'aperçois que j'écris les "épisodes" de sa mésaventure au Schtroumpfland avec un vilain plaisir de rédactrice: c'est-à-dire sans penser que tous mes lecteurs ne "savent pas" la suite des événements...

Alors avant que vous n'ayez les ongles complètement rongés à ne pas savoir ce qu'a eu X-Boy et comment il se porte: je vous le répète: X-Boy va bien, maintenant.

Je retourne à la rédaction de mon feuilleton.

Et je poste mon cv à Farouche (nom commun de Fabienne Larouche, hahaha) afin de lui montrer mes talents de "suspenseuse"!!!

Hahaha.

jeudi 19 avril 2012

Pause publicitaire: ambulance 101!

Je voulais mettre en exergue mon anecdote en ambulance... n'étant pas très substantielle à mon récit de Schtroumpfboy...

Allez hop, X-Mom embarque dans l'ambulance! Vrouuuuuummmm!

Tout d'abord, une ambulance, c'est haut. Mesurer 5 pi 1 c'est bien mignon quand on veut passer inaperçue au Pays des Nains, mais pour embarquer dans le camion jaune fluo, ça demande de l'adresse. Et quand on a pleuré et paniqué comme une dinde pas de tête depuis plusieurs minutes, il faut ESCALADER le marche-pied sans tomber. Surprise: j'ai réussi. Ouaip. Facile de même. Avouez que vous étiez convaincus que j'étais tombée face première contre le siège? Mais non. Je ne peux pas toujours être hot dans la vie. Tsss.

Je me suis donc assise sur la gros siège de cuir gris et j'ai observé furtivement le conducteur. Jeune... pour ne pas dire très jeune. Mon coeur de peureuse s'est fait aller le pompom. Dans les urgences, je préfère les vieux bedonnants qui ont 10305215 histoires à raconter. Chacun ses chouchous, hein? Ainsi, Jeune-Ambulancier a démarré le moteur. Ça vrombissait. Wow. Malgré mes neurones surchauffées par le stress de savoir X-Boy dans la civière derrière moi, j'ai trouvé le moyen de me développer le côté macho-homme-à-char et de poser des questions typiquement masculines. (Ben quoi, si X-Boy parlait, il voudrait savoir ces affaires-là!!!)

- Jeune-Ambulancier, dites-moi... C'est quoi la limite de vitesse pour une ambulance?

- Dans les zones de 50, c'est 70 maximum. Et sur l'autoroute, c'est 120. On a une marge de 20 km/h de plus que la limite permise.

- Ah oui? Je croyais que vous pouviez rouler à n'importe quelle vitesse?

- Non... on croit ça à tort...

- La télé et les films, hein?

- En effet... Comme ici, vous voyez, je vais partir la sirène pour signaler que je veux traverser le feu rouge et pour que les conducteurs s'arrêtent.

- Wow.

- C'est impressionnant, hein?

- Oui. Mais hé... j'ai l'air de quoi là? De la mère totalement indigne qui trippe à se balader en ambulance... bravo X-Mom!!!

- Hihihi... Ne vous sentez pas mal, X-Mom... Vaut mieux que vous vous occupiez l'esprit à autre chose quelques minutes... Je ne vous juge pas, vous savez.

- Mmm. Je ne veux pas passer pour la mère qui se fout de son fils.

- Vous n'avez pas l'air de ça... rassurez-vous.

- C'est vrai... je devrais arrêter de culpabiliser de ne pas pleurer à toutes les secondes...

- Mmm.

Finalement, pour un jeune, il avait les neurones réflexionneuses en fonction. Je me suis vue rassurée.

- Dites-moi, Jeune-Ambulancier... Quand les gens ne se tassent pas pour vous laisser passer, qu'est-ce que vous faites?

- On attend. On n'a pas le choix d'attendre. On ne va jamais risquer de faire un accident pour passer à tout prix. Les gens finissent par comprendre. Et tant qu'ils ne comprennent pas, nous, on fait aller nos sirènes. Ça leur rappelle notre présence.

- En effet, c'est difficile à oublier. (À ce moment, il y avait justement un imbécile dans son Hummer qui ne se tassait pas...)

- Vous savez, X-Mom.. on finit par reconnaître le genre de conducteurs qui ne se tasseront pas...

- Comme celui-ci?

- Oui.

L'ambulancier devait absolument prendre sa place dans la voie de droite à ce moment-là (nous étions rendus à l'entrée de Montréal = traffic) et il a amorcé un déplacement pour se tasser. Sauf que OUPS, il a accroché le miroir du conducteur du fameux Hummer.

- Oh. (Cri mutuel dans l'ambulance)

Jeune-Ambulancier a baissé ma vitre. Parce que oui, c'était de mon côté que ça venait de se passer. La frousse que j'ai eue!!! Il a dit froidement:

- Excusez-moi Monsieur... Votre miroir s'est tout simplement fermé.. Tout va bien.

Le miroir du Hummer avait cette chance d'être mobile. Donc aucun dégât. Sauf que le chauffeur, un jeune frustré, a baissé sa vitre et a gueulé en anglais:

- You stupid bastard!!! Watch out for the mirror, fucker!!!

La gueule que je lui ai faite à ce con. Non mais, pauvre idiot qui conduit un maudit VUS dans une ville surpeuplée-surpolluée juste parce qu'il faut que tu montres que t'es pas complexé de la couille, tu te rends compte que dans une ambulance, il y a des humains en danger de mort???? Tu veux que je te montre c'est quoi, un mère sur les nerfs qui s'en tape total de l'état de ton bolide frotté à l'huile d'argan?!?!? Approche un peu, que je te gifle les joujoues avec mes mains remplies de griffes... Tu ne le sais pas, mais je suis la femme de X-Man... alors des griffes, j'en ai quand j'en veux!!!

Tandis que je divaguais sur le nombre de coups de gueule que j'aurais pu lui faire, Jeune-Ambulancier a continué son trajet en ne se préoccupant nullement de cet incident mineur.

- X-Mom... vous êtes correcte?

- Hein? Moi? Oui... mais lui, par contre... pauvre con!!! S'cusez le mot...

- Hihihi.

Toutefois, je sentais que Jeune-Ambulancier avait été ébranlé par ledit incident. Sa façon de conduire était un peu plus nerveuse.

- Dites-moi, Jeune-Ambulancier, vous avez des enfants? (Façon détournée de savoir son expérience...)

- Ah non. Je n'ai que 21 ans. Ça fait un an que je suis ambulancier.

- Ah ok. Vous aimez ça?

- J'adore ça.

- Une chance...

On a continué à rouler. Sauf que la nervosité avait gagné du terrain et que si je n'avais pas eu le réflexe de mentionner le fait que la voiture devant nous était "arrêtée", on l'aurait emboutie. Carrément! À cet instant, Jeune-Ambulancier pianotait rapidement sur son GPS pour trouver son chemin vers Ste-Justine... Une autre victime de la technologie au volant.

À l'arrière, ça a crié un bref instant. L'ambulance a freiné tellement sèchement... par chance qu'on était attaché.

Jeune-Ambulancier s'est excusé à toute l'équipe et m'a remerciée.

- De rien... je ne savais pas si je pouvais vous avertir..

- Vous avez bien fait, X-Mom. Vous avez des anges avec vous...

- Oui, vous l'avez sur votre civière!

Sourires communs.

***

Et soupirs de soulagement.

mardi 17 avril 2012

Schtroumpf-Boy: Partie 2

- Des convulsions, Docteur? Mais il convulse sans raison? Pas de fièvre? Et il trouve ça "drôle"?

- X-Boy ne trouve pas ça drôle, X-Mom... je ne sais pas pourquoi il en revient aussi heureux.. mais il faut trouver pourquoi il en fait, des convulsions? S'il devient bleu, X-Mom, c'est qu'il ne respire plus...

J'ai cessé de respirer. Ma mère aussi. Les ambulanciers sont arrivés dans la salle d'observation. Deux gros monsieurs moustachus (même pas en novembre!) au sourire compatissant devant des visages maternels dévastés par les larmes et l'angoisse.

- X-Mom... avez-vous son siège d'auto? Il y serait plus stable. Vous pouvez aller le chercher, svp?

- Hein? Le siège d'auto? (L'affaire qui pèse 1351 tonnes???) Oui, bien sûr.

J'ai couru à ma voiture. Par chance, je suis stationnée là où ça prend la fameuse tite vignette blanche et bleue. On l'apprécie vraiment, ce petit bout de plastique accroché au miroir, je vous jure. J'ai tiré comme une dingue sur les sangles pour les lousser. Niet. Incapable. X-Man, alias King-Kong, attache le siège si serré que... ben ça me prenait un autre King-Kong pour arracher l'affaire, quoi. J'ai couru dans la salle d'attente, ai interpellé gentiment mais sûrement le vieux monsieur rempli de bons conseils et il est accouru à mon secours. Quelques minutes (et sacres discrets plus tard), il est rentré dans la clinique, brandissant le siège-de-béton-coulé haut dans les airs. Il l'a laissé aux ambulanciers et a quitté la salle où se trouvait X-Boy sans mot dire. Avec un sourire-réconfort dont je me souviendrai toute ma vie. Dans les situations d'urgence, on s'attache à ce genre de petits détails qui laissent présumer que "ça ira bien, voyons".

J'ai tenu X-Boy le temps que les ambulanciers attachent le siège à la civière. Il a encore une fois fait une longue convulsion. Je pleurais un peu moins, voyant qu'il serait pris en charge très rapidement. Les ambulanciers ont demandé qui montait dans leur bolide avec le petit.

- X-Mom... je ne peux pas conduire ta voiture, elle est manuelle...

- C'est correct, Maman. Tu embarques avec X-Boy, j'amène la voiture à l'hôpital. C'est mieux ainsi... tu est trop nerveuse, tu ferais un accident. (JE disais "ça" au même moment où j'avais les nerfs dans les genoux... faut le faire!!!)

- Tu vas être correcte, X-Mom, au volant?

- Oui. Rassure-toi. Et ne pleure pas. X-Boy va être correct.

C'est là que je me suis dit que c'était fort, l'instinct maternel. Quand une mère voit la détresse chez sa propre mère, elle la console, l'épaule et l'aide à garder le moral. J'avoue que je ne me connaissais pas cette force. Et cet aplomb pour conduire comme une pro malgré les larmes, l'envie de hurler et de vomir qui me tenaillait jusqu'à mon arrivée à l'urgence.

Je suis arrivée 5 minutes avant l'ambulance. Je me suis dit, à la blague (blagueuse un jour) que je devrais devenir ambulancière, oui. Dah.

J'ai failli perdre connaissance pendant ces minutes d'attente. Un cerveau hyperproductif-de-scénarios-catastrophes ne peut faire autrement que d'imaginer:
a) l'ambulance a eu un accident
b) ma mère a fait un infarctus et ils sont immobilisés sur le bord de la route pour la réanimer
c) X-Boy a fait une convulsion si violente qu'ils doivent attendre avant de l'embarquer
d) la météorite prévue pour l'an 3001 a devancé sa trajectoire et vient de tomber sur la clinique de Ste-Banlieue
e) les étudiants manifestent devant une ambulance... question de faire les manchettes d'urgence
f) le siège d'auto s'est détaché et X-Boy s'est installé sur les genoux du chauffeur et ils rigolent comme larrons en foire
g) ils sont en route, tout va bien. Je ne mange plus jamais de céréales bio (ça me rend trop fertile de la neurone) le matin, promisjurécraché.

X-Boy est arrivé sur sa civière, les ambulanciers l'ont installé dans la salle de réanimation.

- Réanimation??? Euh...

Une infirmière m'a calmée. C'est le nom de la salle où l'on amène les patients avec un problème respiratoire. Respirons en coeur, avant que le coeur ne nous lâche...

L'urgentologue m'a posé 1001 questions pertinentes. Ma mère s'occupait de X-Boy qui continuait à faire ses joyeuses convulsions de plus en plus fréquemment. L'urgentologue a ordonné qu'on lui installe une aiguille intraveineuse et qu'on lui administre de l'Ativan. Afin d'enrayer les épisodes de convulsions trop fréquents. Aux deux minutes, c'est beaucoup...

Elle a ensuite téléphoné à Ste-Justine.

- Ste-Justine, Docteure?

- Oh oui... je ne sais pas quelle est la cause des convulsions de votre fils. Et comme il a un syndrome "connu" à Ste-Justine, je l'envoie immédiatement là-bas.

- J'appelle le papa. Il va nous y emmener.

- Mais non, X-Mom. Il part en ambulance sur-le-champ.

- Hein? En ambulance?

- C'est urgent, X-Mom. Votre fils respire difficilement.

Et là, la culpabilité mortelle s'est exprimée par mes jolies lèvres.

- Maudite mère indigne que je suis... Bordel de bordel, ça fait une semaine qu'il fait des épisodes de lèvres bleues, et moi, belle épaisse, je pensais que c'était "drôle" parce qu'il riait? Je croyais qu'il s'autostimulait de cette façon étrange? Bravo la grande... une grosse médaille de non-vigilance. Et en plus, je l'ai emmené dans un traitement hyperbare et c'est de ma faute s'il réagit ainsi au traitement!!! Si je ne l'avais pas emmené une semaine de temps, il serait peut-être correct? Bravo bravo bravo... tu mets la vie de ton fils en danger pour des "supposés résultats miraculeux" d'un traitement encore expérimental et qui coûte la peau des fesses!!! Et si je n'avais pas téléphoné à Info-Santé, je l'aurais laissé mourir chez nous tant qu'à y être? Parce que c'est clair que vous pouvez me retirer mon permis de "mère", j'ai échoué tous les examens en moins de deux heures...

Je sanglotais tellement que j'ai failli m'évanouir. Du grand drame de X-Mom. Ma mère m'a pris dans ses bras quand j'ai eu terminé de faire mon plaidoyer ultra-destructeur et m'a demandé d'écouter attentivement l'urgentologue. Ce que j'ai fait.

- X-Mom... c'est normal de pleurer, de paniquer, de vouloir trouver la cause. Si vous ne réagissiez pas ainsi, je serais inquiète. Vous essayez de prendre le blâme, ça serait moins difficile à supporter. Par contre, X-Boy fait des convulsions et ce n'est pas de votre faute. Vous n'auriez jamais pu provoquer ça. (Ne doutez pas de mes capacités Docteure, je suis forte! dah) Et pour hyperbare, vous n'avez pas inscrit X-Boy dans le but de lui nuire. Au contraire, vous avez choisi de l'aider. On ferait tout pour aider notre enfant. Et votre conjoint était d'accord, pour hyperbare?

- Oui. Bouhouhou.

- Alors vous êtes de très bons parents. Vous voulez le meilleur pour votre fils. On ne vous retirera pas votre permis de "mère", comme vous dites. Vous allez le conserver et y ajouter une mention d'honneur. Celui d'être là pour lui, en toutes circonstances. Vous allez d'ailleurs monter dans l'ambulance dans quelques minutes et vous assurer que le papa sera à Ste-Justine dans la prochaine heure. Vous pouvez faire ça, X-Mom?

- Voui. Maman, surveille X-Boy. Je téléphone à X-Man. Je reviens dans deux minutes.

***

Pour ceux qui se demandent comment se faisait-il que X-Man n'était pas avec moi, plutôt que ma mère? Pour la principale raison que X-Man, dans les situations d'urgence, n'est pas très "patient". Il panique et il me fait paniquer. N'allez pas croire qu'il aurait été  incapable de vivre ce genre de situation, mais mon pressentiment me dictait de préférer ma mère pour le "début" de cette mésaventure. Et de laisser ensemble les hommes à la maison afin qu'ils "s'affairent" à leurs multiples petits travaux. Allez savoir, les mères, entre elles, se supportent et se complètent. Et se comprennent. Sans enlever aucune qualité à mon amoureux, vous aurez saisi la nuance. (Si vous ne la saisissez pas, c'est que vous êtes "un" lecteur... hahaha)

***

J'ai donc téléphoné à X-Man. Ce fut une annonce très difficile à faire. Surtout que X-Man n'écoutait pas vraiment et que j'ai dû répéter tous les détails au moins trois fois. J'ai résumé en points clairs:
- X-Man, tu prends 3-4 pyjamas pour X-Boy, plus des couches, des lingettes et un gobelet vide. Et son toutou et sa doudou, surtout ne pas oublier ceux-là.
- X-Man, on est à Ste-Banlieue. Tu peux venir nous rejoindre ici. On quitte pour Ste-Justine très très bientôt.
- X-Man, apporte-moi des Advil et une bouteille d'eau. Si j'ai diné? Non. Si j'ai faim? Non. Mais apporte-moi des craquelins.
- X-Man? Je t'aime. Arrive vite. Et conduis prudemment, ok?
Clic.

***

X-Man est arrivé à l'urgence de l'hôpital de Ste-Banlieue. Quand je l'ai vu, je lui ai souri. Ouf, il était là, sain et sauf. On s'est enlacé quelques secondes en pleurant discrètement. Puis il s'est avancé vers X-Boy.

- Oh.. il est déjà tout branché? Il a un moniteur cardiaque? Il est somnolent? Il est drogué?

- Oui X-Man... il est sous Ativan. Ça le calme... comme tu peux voir.

- Ça le calme solide... il a l'air d'un zombie.

- Tut tut, X-Man. Pas un zombie, un Schtroumpf. À lunettes. Hihihih!

Les infirmières ont ri. X-Man a ri aussi. Décidément, mon permis de "mère-comique" ne me serait pas enlevé même à l'urgence. Rhôôôô.

Ma mère attendait silencieusement tout près de X-Boy, en lui caressant la main.

Puis, elle a demandé ceci:

- X-Man? Papi-J est venu avec toi? Il est resté dans le stationnement?

- Euh... non. Il ne se sentait pas bien... il est resté à la maison pour continuer les rénovations.

Ma mère m'a regardé, le regard complice. Mon père ne supporte pas l'impuissance face à la maladie. Il préfère réparer des murs que d'être confronté à un mur construit sans logique humaine...

- Mamie-D, je vais aller te reconduire à la maison... X-Mom, je ramène ta mère et je pars pour Ste-Justine. On se retrouve là-bas.

J'ai serré ma mère si fort dans mes bras qu'on a failli devenir bleues à notre tour. Pour être dans le ton, quoi. Je lui ai demandé si tout allait être correct. Elle m'a répondu que oui, avec toute la confiance qu'elle pouvait trouver en elle. Elle a pris le bras de X-Man puis ils sont sortis de la salle de réanimation. On a installé X-Boy sur la civière, toute l'équipe médicale est embarquée dans l'ambulance. On m'a fait asseoir avec le conducteur. J'étais intriguée.

- Ça arrive souvent que le parent monte à l'avant?

- Oh non, X-Mom. C'est exceptionnel.

- Comme mon fils, ça Monsieur l'ambulancier. Comme mon fils.

Les gyrophares se sont activés puis l'ambulance s'est mise à rouler. À tasser le trafic. À défier les lumières rouges, à contourner les voitures. Bref, à rouler le plus vite possible. Dans le camion, se trouvaient X-Boy, l'urgentologue, l'inhalothérapeute, l'infirmière clinicienne et l'ambulancière. On veillait fort au grain. Tout au long du voyage, je n'ai entendu ni pleur ni plainte. X-Boy avait choisi cette balade comme moment idéal pour dormir un peu.

Bon choix bonhomme, parce que pour les jours suivants, tu ne dormiras pas beaucoup...

***

lundi 16 avril 2012

Quand Hyperboy devient Schtroumpf-Boy (et revient à X-Boy, enfin!!!)

2 semaines que je n'ai pas ouvert mon blogue...

Certains d'entre vous savent le pourquoi du silence. Pour les autres (et ceux qui aiment mon radotage intempestif!), lisez ceci. Posologie: lire d'un trait puis allez prendre une bouffée d'air pour éviter d'avoir l'air d'un Schtroumpf vous aussi, tiens!

"La brève histoire de Hyperboy", Partie 1 de 1

X-Boy a fait son hyperbare pendant une semaine. Chaque soir, vers 17h00, dès le lundi, X-Boy devenait bleu de la lèvre en plein souper. L'espace d'une seconde. Mais ho, X-Mom A L'OEIL AVISÉ et rien ne lui échappe. Sauf que X-Boy, lui, après s'être fabriqué du bleu à lèvre tout seul, éclatait de rire. Avec X-Man, on avait conclu: "Bon, une nouvelle sorte de stimulation? X-Boy, décidément, tu nous en fait voir de toutes les couleurs" (rire épais ici, mais on l'a dite quand même, cette nounounerie!).

Dès le mardi matin, 10 minutes avant d'entrer dans le caisson, j'ai mentionné le phénomène "bleuissant" au technicien d'hyperbare (qui est scaphandrier de métier) qui a ri et m'a dit de ne pas m'inquiéter. Bon, j'ai passé l'info à l'infirmière qui entrait avec nous dans le caisson ce matin-là. Elle m'a regardée, intriguée: "Est-ce qu'il avait froid?".

Là, mes neurones se sont touchées. J'ai failli répondre bêtement que s'il était gelé au point de devenir bleu, j'aurais comme fait quelque chose, Madame!!!!!!!!!! Si ton gamin fait de l'hypothermie parce que ta maison n'est pas assez chauffée, il y a comme une DPJ à téléphoner, non???

Mais j'ai été gentille et elle m'a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de ce genre de réaction après des traitements hyperbare.

Point barre sur la "situation", donc. Je suis restée sage avec mes angoisses, me disant que X-Boy se la pétait avec ce super-pouvoir-maquillage-de-soirée.

Le jeudi soir, X-Boy se les faisaient de plus en plus bleues, les lèvres. J'ai commencé à m'inquiéter. Avec X-Man, on en a parlé beaucoup. Est-ce hyperbare qui lui cause ceci? Est-ce qu'il se fait un trip de "coupage d'oxygène" comme les ados? Parce qu'il fallait voir le gamin revenir de sa "bleuetterie" totalement euphorique et rigolant aux éclats. X-Boy était donc déjà accroc aux sensations fortes? Soit.

Vendredi, il a fait son 5e traitement en hyperbare. Le soir, toujours vers 17h00, il a refait les lèvres bleues. MAIS le visage a changé aussi de couleur. La sonnette de "fuck, mon gamin ne VA PAS BIEN!!!" s'est faite entendre dans mes neurones. X-Man et moi avons convenu de "laisser aller", si ça le fait rire autant, ça ne doit pas être inquiétant...

Cette nuit-là, mes antennes de mère m'ont empêchée de dormir. J'avais le coeur qui battait trop vite... comme les nuits qui précèdent les jours où je gagne un concours. Sans blague, chaque fois que je gagne, la veille, je ne dors pas bien. Sauf que cette fois, je n'avais participé à rien d'excitant, sauf au Concours du Seul Opitz-C Canadien...

Samedi matin, X-Boy ne voulait PAS se réveiller. 8h00, 8h30, 9h00... À 9h30, j'ai commencé à être très inquiète. X-Man essayait de me rappeler que je rêve, d'ordinaire, d'avoir mon samedi matin pour me clancher tous les cahiers de La Presse tranquille, mais ce matin-là, j'étais incapable de me concentrer sur l'avenir des acteurs français... J'ai réveillé X-Boy de force. Il avait la tête lourde, le regard pas trop présent. Hum...

Mes parents, qui venaient cette journée-là pour aider X-Man dans des petits travaux de rénovation (afin de pouvoir être assurés!), sont arrivés peu avant 10h00. Mon père et X-Man sont partis au Rot-nhâ et ma mère a fait déjeuner le petit. En mangeant, il est devenu bleu. Et ses yeux se sont tournés vers le ciel. J'ai crié. "TU VOIS!!! IL SE PASSE QUELQUE CHOSE D'ANORMAL, MAMAN!!!". Ma mère, plus "sage", a tenté de me rassurer.

- X-Mom... calme-toi. Tu vois, il rit.

- Justement!!! IL RIT!!! IL TRIPPE OU QUOI??? C'est pas vraiment drôle, comme buzz??? Il fait ça depuis qu'il a commencé hyperbare... Ça ne lui fait pas, je crois.

- Attends un peu... Téléphone à Info-Santé, ils t'expliqueront peut-être.

- Bonne idée.

J'ai commencé à expliquer le "cas" à l'infirmière. Je rigolais, racontant que mon fils se plaisait à se prendre pour un Schtroumpf (tactique pour cacher mon envie de pleurer au téléphone) et l'infirmière a été très sérieuse. Elle a dit ce que je ne voulais pas entendre.

- X-Mom, ce n'est PAS normal. Ni amusant pour X-Boy. Un visage bleu signifie qu'il manque d'oxygène. Qu'il ne peut pas respirer normalement. Et puisque ça s'intensifie de jour en jour, ça indique qu'il a un problème sérieux. Vous allez immédiatement à l'urgence, X-Mom. À Ste-Justine, puisqu'il y est connu pour son syndrome.

- ... D'accord. Merci Madame.

En raccrochant, X-Boy a bleui de tout le visage et ses yeux ont révulsés. Et sa tête est tombée sur le côté. Ma mère le retenait et j'ai vu dans son visage l'inquiétude sérieuse qu'on essayait tous de se cacher en ce matin tranquille...

J'ai téléphoné à une clinique de Ste-Banlieue qui fait du sans rendez-vous le samedi. La secrétaire m'a indiqué qu'il n'y avait plus de place. Je lui ai expliqué la situation et que c'était urgent que je vois un doc. Avec un gamin handicapé, pas question que je poireaute à l'urgence si ce n'est pas grave. Elle m'a dit d'arriver dans 15 minutes.

X-Man est revenu avec mon père à cet instant.

- X-Man, je pars avec X-Boy et ma mère à la clinique. X-Boy ne va vraiment pas bien. Il devient bleu de plus en plus longtemps et de plus en plus souvent.

À cet instant, X-Boy est devenu bleu puis est tombé tout mou dans les bras de ma mère, pour la deuxième fois.

- Tu vois, "ça", ça fait 2 fois en 5 minutes! Je pars.

- Mais X-Mom, tu paniques peut-être pour rien? (Bien essayé, X-Man...)

- JE sais quand il faut agir. Fie-toi sur moi, X-Boy a besoin d'aide pour retrouver sa respiration. Tu restes ici avec mon père, vous faites les rénos tranquille (bonne chance) et je t'appelle dès que j'ai un diagnostic.

En 30 secondes, le sac de survie de X-Boy était prêt et nous étions dans ma voiture.

Dans la salle d'attente, X-Boy respirait de plus en plus vite, de plus en plus fort. Une mère assise un peu plus loin m'a regardée avec inquiétude.

- Euh... Madame.. votre fils ne va pas bien. Ça s'entend. Vous devriez aller à l'urgence.

J'ai expliqué rapidement les symptômes du petit. Les autres patients écoutaient bien attentivement. Un monsieur âgé m'a rassurée, je n'ai pas réussi à lui sourire.

X-Boy s'est complètement affaissé sur moi à ce moment. Ses yeux étaient complètement révulsés et il ne respirait plus du tout. J'ai crié très fort son nom. La mère "inconnue" a couru au bureau du docteur, le vieux monsieur m'a crié de lui faire la respiration artificielle. Ce que j'ai fait... tout en pleurant. Ma mère s'est mise à pleurer aussi. Le docteur est arrivé en catastrophe avec l'infirmière.

Dans le bureau, j'ai dévêti X-Boy en tremblant comme jamais puis l'infirmière lui a donné de l'oxygène. J'ai réexpliqué les symptômes, le lien avec hyperbare, la fréquence des lèvres bleues, les rires après les incidents.. Le doc a immédiatement téléphoné au 911.

- Vous partez en ambulance pour l'hôpital de Ste-Banlieue. Votre fils fait des convulsions inexpliquées.

- Des convulsions???

- Oui X-Mom.

***

Je fais du vrai feuilleton. Je vous laisse ici avec une grosse musique de suspense parce que bordel, j'arrive jamais à écrire tout ce que je veux dans le temps voulu et que ça m'énerve de garder du texte en "brouillon". Déformation d'hyperactive littéraire!!!

***