mercredi 30 novembre 2011

Hospitalisation: suite et fin!

Une fois bien installés dans la chambre en pédiatrie, X-Boy s'est endormi... Et moi aussi. Que ceux qui croient qu'il est impossible de dormir dans un lit de fortune avec des draps minces comme du papier, je vous révèle une simple vérité: n'importe quel lit est CONFORTABLE quand le petit est en sécurité médicale.

Aux heures, une infirmière venait prendre les signes vitaux de X-Boy. Et hop, un tit-doigt dans le saturomètre, pouish-pouish la pompe sur le tit-bras pour prendre la pression et bleurk le thermomètre dans le péteux pour prendre la température. (X-Boy ne fait PAS de fièvre, bon! Pouvez-vous lui laisser l'arrière-train tranquille?) X-Boy ne bronchait même pas, trop occupé qu'il était à survivre.

Bon, vous me direz que je vous mets ça bien dramatique en parlant de survie, mais c'est ce qu'il faisait, X-Boy. Car même le soluté, il le vomissait allègrement. Et quand on vomit son soluté, ça ne s'enligne pas très bien sur une récupération et une réhydratation. Ça s'enligne plutôt vers une situation critique.

Inquiète fus-je? Oh oui.

Quand X-Man est arrivé au petit matin, journal sous le bras (faudrait pas que j'oublie que dans le monde, ça se bouscule en corruption!), je lui ai raconté les nombreux épisodes "vomi" du petit. X-Man a verdi.

NDLR. X-Man a une phobie indicible de la gastro. Si quelqu'un a le malheur de lui dire qu'il a la nausée ou mal au ventre, X-Man devient un caméléon viscéral. Il pâlit et se questionne lourdement à savoir "mais est-ce que je vais avoir la gastro? L'ai-je déjà? Est-ce que le Père Noël existe? Et si oui, a-t-il déjà eu la gastro en pleine tournée???".

Bref, X-Man affichait une piètre mine. Mais c'était dans le ton. À l'Halloween, comme je disais, il est de mise d'avoir l'air de Frankenstein ou de Miss Raplapla (fallait me voir la mise en plis léguée par un oreiller-en-latex!).

La pédiatre est arrivée. Pas trop souriante, tout de noir vêtue.

- Bonjour. Je suis Docteur Ronchon. Je viens voir X-Boy.

(Sympathiquement, je la surnomme ainsi. Car je vous jure que malgré son air de "tout me fait chier", elle est d'une impeccable capacité empathique et elle adore son métier. Un coup de coeur médical, quoi!)

- Oooooh. Il ne va pas bien.

En choeur, on a répondu: Non.

- Mais X-Boy, dis-moi... pourquoi tu vomis tout, hein?

En guise de réponse, X-Boy a vomi. Il vomissait même les réponses. Mmm.

- X-Boy. Je suis Docteure Ronchon. Et il va falloir que tu t'accroches, mon bonhomme. Parce que là, tu te laisses aller et je ne veux pas ça. Allez, tu te refais des forces et tu arrêtes de vomir, d'accord.

J'étais subjuguée. Elle lui parlait avec une telle franchise et une telle volonté partagée. Elle ne faisait pas dans la dentelle. Et j'ai grandement apprécié cette forme de tendresse. L'urgence de guérir, voilà ce à quoi elle croit.

- Bon, l'état de X-Boy est inquiétant. Ça me stresse.

L'air s'est figé. Quand un docteur avoue ses inquiétudes, c'est alarmant. Elle a quitté la pièce en disant ceci:

- Je vais trouver ce qu'il a. Ce n'est pas normal qu'une simple otite (car oui, il en avait une) le fasse vomir ainsi. Et si c'était une gastro, il cesserait de vomir. Je reviens vous voir tantôt. Et je suis outrée que l'urgentologue d'hier matin ne vous ait pas crus. Vous êtes les parents, vous connaissez votre fils mieux que quiconque. Et comme X-Boy ne parle pas, vous êtes sa voix. Je vais trouver ce qu'il a. À plus tard.

Docteure Ronchon est une vraie lionne. Je ne voudrais pas être les gazelles qui courent autour d'elle en habit d'infirmière. Quand elle ordonne, elle exige l'immédiat. Imaginez l'urgentologue qui a reçu un coup de griffe de sa part? Ouch.

Les heures ont passé. Les infirmières du soir sont arrivées. X-Boy vomissait encore. Mais X-Man avait repris ses couleurs, le spectre de la gastro étant non-plausible. Par ailleurs, je donne ici une médaille de bonheur à X-Man pour ses blagues et son savoir dans les moments urgents. Alors que nous discutions de tout et de rien (comme si ça se pouvait!), je lui lance ceci:

- X-Man. Depuis hier soir, j'ai un mot dans la tête. "Séculaire". Ça veut dire quoi déjà?

- Ça provient du mot "siècle". Comme à l'époque des bulles papales.

- ??? Des "bulles papales"??? Mais de quoi tu parles? Tu me niaises, là?

- Non X-Mom. Les bulles papales sont ...

Il m'a expliqué ce concept (dans ma tête très marrant = un pape qui fait des bulles? rhôôôô!) et on a éclaté de rire. Car qu'est-ce que ça donne deux intellos dans une chambre d'hôpital? Ça. Avouez que nous sommes craquants. Hihihi.

Il était 17h00 quand Docteure Ronchon est réapparue dans la chambre.

- Bon, on va explorer ensemble tous les symptômes et les particularités liées au syndrome de X-Boy. Je connais bien son pédiatre à Ste-Justine. Si nécessaire, je vais le consulter. Pour l'instant, j'ai plusieurs questions.

En effet, on a refait le pedigree du petit en une quinzaine de minutes. À la question "X-Boy prend-il des médicaments" nous avons répondu ceci:

- Oui, du Lax-a-day. Pour la constipation chronique.

- Donc X-Boy a des problèmes de digestion.

- Oui. Mais ça va beaucoup mieux. On a même arrêté le Prevacid il y a presque un an.

- Et pour quelles raisons vous avez arrêté le Prevacid au juste?

- Euh... parce qu'il ne régurgite plus...

- Et il fait encore du reflux?

- Euh... non. (?)

- Sous quelles preuves exactement?

- Euh... le pédiatre nous a dit d'arrêter le Prevacid quand X-Boy irait mieux?

- Et personne ne l'a examiné pour ça?

- Non...

- Et vous pensez que X-Boy est bien maintenant?

- ...

- Moi je vous dis: Non. X-Boy fait du reflux en permanence. Je l'ai observé ce matin et depuis que je vous parle je l'observe et je vois bien qu'il fait des mouvements de reflux très fréquemment.

- Euh...

- X-Boy a vraiment MAL à l'estomac. D'où le fait qu'il ne veut plus rien avaler. Qu'il préfère vomir que de laisser un liquide se diriger dans son oseophage. Il est brûlé, votre petit. Voilà ce que je crois.

- ??? Mais... on ne le savait pas.

- C'est clair. Mais retenez ceci. Un enfant qui ne régurgite plus, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas encore du reflux. Ce qui remonte reste "en-dedans", mais ça brûle. Et ça pourrait même expliquer pourquoi il tarde tant à se déplacer et à se tenir droit. S'il a constamment un inconfort dans le haut de la poitrine, il ne veut et ne peut pas se déplier. Il conserve son énergie pour jouer tranquillement. Et cela pourrait aussi expliquer pourquoi il a tant de difficulté à mastiquer. Je lui fais donc prendre du Zantac en forte dose par intraveineuse dès maintenant et ce, jusqu'à ce qu'il avale quelque chose. Je reviens demain matin. Et aussi, on lui donne du Advil combiné avec du Tylenol afin d'enrayer toutes les sources de douleurs liées à l'otite. Il faut qu'il reprenne des forces pour manger. S'il y a quoi que ce soit qui vous inquiète, vous le dites à l'infirmière et elle me téléphone. Je viendrai cette nuit si nécessaire. Bonne soirée. Vous êtes de bons parents, c'est clair. Ne vous culpabilisez pas pour l'arrêt du Prevacid. Votre pédiatre ne vous a pas posé la bonne question. Il s'est fié à votre bon jugement. Et à Ste-Justine, on prône le "naturel". Moi, je prône plutôt la non-souffrance. Surtout dans les cas des enfants syndromiques. Ils en ont assez à apprendre, inutile de les laisser souffrir dans l'espoir qu'ils se renforcent... Bonne soirée.

(Elle était marrante, Docteure Ronchon. Elle nous disait "au revoir" pour ensuite enfiler une série de réflexions... comme si elle ne devait pas parler trop longtemps... et puis, ah... ok, je dois parler... et partir... et parler... et partir!)

Cette nuit-là, X-Boy a dormi. Calmement, sans plainte ni pleurs.

Au petit matin, X-Man est revenu. La préposée aux bénéficaires a apporté un plateau de déjeuner. X-Boy a vomi à la simple vue d'une cuillère et/ou de son gobelet. L'infirmière est venue nous rassurer, le Zantac ferait effet bientôt. X-Boy doit tout simplement se reposer.

Je suis partie prendre une douche à la maison. Et là, j'ai fait quelques téléphones. Les sanglots se sont pointés dans ma voix et j'ai laissé aller. Fallait que ça sorte. J'avais besoin de me fâcher, de gueuler un peu contre la maudite "santé" qui fait chier, bon. Ma mère, Tatie-C et Rouk (sur son répondeur) ont eu droit à une belle dose d'angoisse. Et elles m'ont rassurée. "X-Boy va se battre, allons. Il est si fort." J'ai pensé à Ed, l'aîné de K. qui, l'an passé, a survécu à une grave pneumonie. Et je me suis calmée. Les enfants ont cette puissance incroyable. Le mien est un super-héros, alors, hein? Arrête de pleurnicher la mère et retourne encourager fiston!

De retour à l'hôpital, X-Boy semblait revenir peu à peu du trou noir où il avait logé ses forces depuis trop de jours. X-Man avait un air presque confiant. L'après-midi s'est déroulé tranquillement. La pédiatre était passée vers 13h00 et trouvait que X-Boy reprenait des couleurs. "Soyez patients".

Vers 16h00, j'ai eu une fringale. Étant de nature rigolote, j'ai commencé à "narguer" X-Boy avec un biscuit Ritz en feignant de manger la plussss bonne bouffe au mooooonde!!! Je croquais dans mon biscuit comme une gamine et X-Man s'est mis à faire de même. On rigolait et on faisait des miettes partout.

Puis, la petite main gauche de X-Boy s'est levée vers nous. Il s'est assis et a tendu la main, l'air de dire: "heu, je peux en avoir, moi aussi?".

- Ben oui, X-Boy. Comme si tu mangeais ça, toi, des biscuits Ritz. T'es même pas capable de croquer comme du monde.

La petite main s'est accompagnée d'un large sourire dans le visage du bambin.

- Euh, X-Mom.. je crois qu'il en veut.

- Ben oui... Môsieur ne veut plus rien avaler, même pas du jus, du lait, du gruau, mais il veut ce que l'on mange? (sur un ton blagueur) Ben mange-le donc, le biscuit Ritz, mon bonhomme! Tiens.

Et là, comme un carnivore de la pire espèce, X-Boy s'est mis à croquer dans son biscuit à pleines dents (faut ben qu'elles servent!) et à m-a-s-t-i-q-u-e-r comme un pro.

!!!  (furent nos mots)

Croque croque miam.. En moins d'une minute, X-Boy avait réellement "mangé" son biscuit. Je lui en ai donné un autre. Zoup, avalé à grande vitesse.

Docteure Ronchon est arrivée sur le fait.

- Euh... il mange des biscuits Ritz... c'est pas très nutritif, désolée...

- Peu importe. Qu'il mange des frites, du chocolat, des bonbons, ce qui est important, c'est qu'il mange.

X-Boy souriait, la bouche pleine. Il avait des miettes partout dans les cheveux et sur sa jaquette.

Il a mangé 6 biscuits. Et on a risqué l'approche du gobelet de jus. Zoup, il se l'est envoyé derrière le gorgoton!

X-Boy était de retour parmi nous.

Les soupirs et les sourires se sont mélangés pour créer une oeuvre d'art de souvenir heureux à conserver.

***

Le lendemain matin, Docteure Ronchon affichait un large sourire, elle aussi.

- X-Boy va vraiment mieux. Je suis contente. Et vous continuerez le Prevacid jusqu'à ce qu'il marche. Parce qu'il va marcher, votre garçon. C'est évident. Je vous donne la prescription et voici mon numéro de poste. Vous me rejoignez dès que vous avez une inquiétude et je vous revois en clinique sans problème. Allez, tope-là, X-Boy.

X-Boy a flatté la main de Docteure-Ronchon.

- Toi, mon petit bonhomme, tu pourras sortir ce soir si tu manges tout et si tu ne vomis plus, compris.

X-Boy a enregistré. Il a mangé comme un ogre.

Vers 18h00, nous avons mis le petit dans sa poussette afin de lui faire visiter les couloirs du département de pédiatrie. Docteure-Ronchon était assise à un bureau. Quand nous sommes passés derrière elle, X-Boy a hurlé! Nous avons tous éclaté de rire.

- Ah ben? Tu veux sortir ce soir, hein?

Trois sourires convaincants.

- Allez... habillez le petit, je lui donne son congé. Il sera bien mieux à la maison.

***

On a habillé X-Boy à la vitesse de l'éclair. Une fois dans l'auto, X-Boy s'est mis à rire.

C'est vrai que c'est tellement marrant de séjourner à l'hôpital, n'est-ce pas?

Petit X-Boy va... le lendemain et les jours suivants, il était dans une forme incroyable. Comme si rien ne s'était jamais passé.

***

En fait oui... l'Halloween était passé.

***

mardi 22 novembre 2011

À tantôt ici = pas tantôt chez vous!

Hahahaha.

Certaines de mes amies-lectrices qui ont l'infime honneur de me parler au téléphone m'ont souligné le fait que je mens de façon outrageuse dans mon dernier blogue.

En effet, je termine en disant: "Je vous reviens tantôt" et ça fait UNE semaine que nan, X-Mom ne donne pas de nouvelles...

Musique de suspense ici: "Mais que se passe-t-il??? X-Boy a encore été à l'hôpital? La maison a été à nouveau inondée? L'ordinateur a rendu l'âme? X-Mom s'est transformée en chanteuse d'opéra et travaille à Pariiiiiiiiiiis?"

Non non non. (Quoique pour Paris, j'irais bien y chanter quelques notes!)

Raison 1 = X-Boy a eu un réel rhume tout ce qu'il y a de plus emmerdant. S'cusez la franchise. J'ai mouché le petit jusqu'à en avoir de la corne sur le bout des doigts. Et lui, un nez rouge Rudolph (entonnons un cantique en choeur à l'instant!).

Raison 2 = Le Salon du Livre.

Drôle de raison?

Non. Pas très drôle. Le Salon du Livre est au représentant ce que la semaine des examens finaux est à l'étudiant en médecine. C'est-à-dire: une semaine de top-stress-top-fatigue. Pour X-Man, surtout, puisqu'il y travaille jour et presque nuit.

Résultat: Je me retrouve toute seule avec le petit, les routines, les rendez-vous, les appels à faire pour le peut-être achat de la maison (j'y reviens un de ces jours à cette histoire à suspense réel!) et la fatigue qui s'ensuit. N'étant plus la jeune X-Mom que j'étais... rhôôôô... la semaine dernière a été bien remplie. Pour faire changement, hein?

***

X-Man est revenu hier soir, lundi, 21h30.

Oh yeah!!!!

Et ouf.

mardi 15 novembre 2011

The "rhube-gossant" strikes back.

Je me suis fait bien discrète sur la bloguosphère depuis au moins deux semaines. (Si vous étiez en train de vous ronger les ongles, cessez, cessez!) Il y a qu'il s'en passe-t-y des affaires sur ma joyeuse planète... Allez, je me remets en selle de clavier. (Faut que je me libère les neurones, ça surchauffe!)

1- X-Boy gagne le grand prix: une hospitalisation en haute saison!

Pour l'Halloween cette année, X-Boy a choisi de se déguiser en petit morveux. Dans le sens de morve. (woah, je me dérouille, laissez-moi deux ou trois lignes!)

Ainsi, jeudi le 27 octobre, à 16h00 pile-poil, X-Boy a commencé à pleurer. À chaudes larmes. Nous, vilains parents, nous allions au lancement d'une bande dessinée québécoise intitulée Biodôme qui se déroulait au ... Biodôme. Original de même. Wouah. (Mais c'était chouette. Sans jeu de mots, allons) Dès lors, petite-gardienne-adorée (je ne vous ai pas parlé d'elle... elle est g-é-n-i-a-l-e!) fut inquiète toute la soirée de voir le gamin aussi triste. Lui, qui, d'habitude, couvre sa gardienne de sourires, de câlins et d'or. Oh oui, parce qu'une gardienne "spécialisée", ça vaut tout son pesant de lingot.

La nuit de jeudi à vendredi a été inexistante. X-Boy a pleuré, reniflé, morvé. Bref, un gros rhube bien fulgurant.

Vendredi, j'ai commencé à être un peu inquiète. Bambin-pleureur se penchait constamment la tête sur le côté afin de s'appuyer l'oreille contre son épaule. Docteure-Maman a diagnostiqué: une ostie d'otite??? C'est pas vrai??? (Désolée pour le sacre. Remplacez-le par torpinouche) X-Man est revenu du boulot et a commencé à angoisser.

NDLR: Je ne généraliserai point, mais ici, "l'homme" n'a pas de sang-froid lorsque le petit a le sang trop chaud... X-Man ne tolère vraiment pas bien les maladies du petit. Dans le sens qu'il s'impatiente, se fâche après la société et il perd un temps précieux à chercher QUI a refilé le morpion à SON enfant. Moi je dis: calme-toi les nerfs, pompom. Mais bon, l'Homme a ce sentiment d'impuissance en horreur. Ce qui est une force en soi, il brûlerait l'eau pour sauver son gamin de la souffrance. Mais quand l'enfant est malade, MOI, j'ai BESOIN de CALME et d'AIDE SEREINE. (Ce sera dit!)

Samedi matin, X-Boy s'est réveillé (a-t-il dormi? Nan... ) en pleurs. En toussant, en se frottant l'oreille, avec les yeux vitreux et cette bouille des mauvais jours. Étant quelque peu jet-set cette semaine-là, je devais assister au lancement d'un roman écrit par une grande copinette qui vit dans ma patrie de jadis-vie-de-femme-libérée. Le coeur en questions (X-Boy va-t-il être correct? X-Man va-t-il survivre? Les Canadiens vont-ils gagner ce soir? (s'en fout!), j'ai roulé jusqu'à destination afin de remplir mes devoirs de bonne amie. Et je suis contente d'y avoir été. Car ce bref instant de partage de gloire littéraire m'aura permis de prendre une pause du pré-enfer-hospitalier qui débuta le lendemain.

À mon retour au bercail, X-Man faisait dans la nervosité justifiée.

- X-Boy a vomi trois fois. Une fois (sur moi) ce matin et trois fois tantôt. Il ne veut RIEN avaler. Ni boire.

- Mmm. Ça ne va pas. Viens ici mon petit bonhomme que je t'examine la santé.

Constat: depuis vendredi matin, X-Boy n'avait RIEN avalé. Je mettais ça sur le dos des sécrétions-vilaines, mais là, qu'il vomisse sans RIEN ingurgiter = mauvais signe. Très mauvais signe. J'ai téléphoné à K, infirmière-sans-le-papier (quand t'as trois garçons, tu portes ce titre) qui m'a suggéré de lui donner du pédialyte afin qu'il se réhydrate. Et de voir s'il le conservait. Et zoup, je suis allée à la pharmacie acheter tout l'attirail de la guérison d'une pseudo-gastro et NON, X-Boy a refusé d'avaler ne serait-ce qu'une gorgée de cette charmante potion "aux fruits".

Le simple fait de lui présenter une cuillère, un gobelet, un morceau de biscuit le faisait vomir. (Parfois, j'aimerais avoir ce réflexe devant un sac de croustilles!)

Constat: on s'en va à l'hôpital.

- X-Man, on soupe et on part.

- T'es sérieuse?

- Oui.

- D'accord.

NDLR: Dans les situations d'urgence, X-Man retrouve son sang-froid et devient le partenaire idéal. Fiou.

À quelques minutes de notre départ, X-Boy a vomi un grand jet. Deux secondes plus tard, il nous a fait grâce de son premier vrai sourire en deux jours d'abstinence-du-bonheur et il s'est mis à gazouiller.

- ???, nous sommes-nous exclamés.

Nous avons donc déposé le petit dans le bain et il s'est mis à jouer, à rigoler, à taper dans l'eau comme si rien n'était. Conclusion: on va passer la nuit ici et si demain matin il vomit à nouveau, on part en pays du germe-grimpant-supposément-contrôlé.

Rrronfl. Zzz. Une grande nuit de repos.

Dimanche matin, 7h00. X-Boy se réveille en crise. On accourt au chevet et Bleurk-fois-mille, ça nous dégueule ça abondamment. (Mais tu dégueules QUOI, au juste, hein???)

Trois minutes plus tard, X-Boy (et nous) était dans la bagnole. Avec tout le tit-kit-du-parfait-locataire-de-chambre-d'hôpital bien prêt. (Docteure Maman SAIT que le petit, il ne va PAS bien du tout.)

À l'urgence, on prend le billet. "Ding". Déjà? Même pas le temps d'enlever notre manteau? Est-on au Québec?

Dans la salle de triage (là où on lave notre linge sale en famille, rhôôô), l'infirmière écoute la "petite histoire d'un grand phénomène médical" et prend ses signes vitaux.

- Il ne fait pas de fièvre.

- Non. Il ne fait JAMAIS de fièvre.

- ?

- Mmm. X-Boy est très particulier. Mais je suis ainsi également. Jamais de fièvre. Ma température "normale" est très très basse. Donc quand je fais 37,5, comme fiston en ce moment, je délire. Comme X-Boy en ce moment. (Fallait entendre les sons délirants qui sortaient des entrailles gutturales de mon petit combattant. À faire frémir les morts, en cette veille d'Halloween!)

- Mais il ne fait pas de fièvre?

JE PARLE CHINOIS???

X-Man a réexpliqué la "chose". Perplexe, mais gentille, l'infirmière a classé X-Boy "code urgent" vu la possible (m'a t'en faire, moi, des possibles!) déshydratation et les plaintes (les lamentations oui) du petit.

Une heure plus tard, on entre au palais de l'urgentologue. Palais = une salle minable aux murs dépeinturés. Avec comme seule décoration artistique, une goutte de sang séché juste à côté de la table d'examen. Accueillant. (Mais c'est la veille de l'Halloween, on pardonne)

Urgentologue-fraîchement-sortie-de-l'université arrive, l'air bête. Accueillant fois deux.

Elle examine rapidement le petit.

- Il n'a rien à la gorge. Je vois un début d'otite. Rien de bien alarmant. On va lui donner une dose d'antibiotique ici. S'il la garde, il repart à la maison.

- Et s'il ne la garde pas?

- On va le garder ici.

Simple de même. Le petit avale, tout est beau? Permettez-moi d'en douter.

X-Boy, n'étant pas sourd (une si petite otite ne rend pas quelqu'un malentendant, hein?), comprend le jeu. "Si j'avale le sirop-aux-bananes, je retourne dans le confort de ma maison?". Soit.

Il a avalé (après 462626 batailles cuillère-bouche) l'antidote-magique. L'infirmière qui "surveillait" le petit (dans une autre salle... dah) est passée. Confirmation: il va bien, votre petit. Seulement une otite. Bonne journée.

???

Dans la voiture, j'ai verbalisé ma colère. Gentiment, car quand quelqu'un a une otite, il ne faut pas crier. J'ai un sens inouï du respect. (...) X-Man a approuvé. "Une urgentologue de merde". Voilà notre diagnostic à nous.

Car 20 minutes plus tard, X-Boy a remis au plancher son tit-sirop-jaune. Et il n'a plus cessé de dégobiller. Quel passe-temps appréciable, non?

VROOOOOOOOOUM. 17h00. Direction hôpital. Au triage, un infirmier au regard compétent. Dans le coin gauche, une mère convaincante. Dans le coin droit, un père convaincu. Au centre, un X-Boy complètement K-O qui n'a même plus la force de délirer et qui, de toute évidence, a perdu au moins deux livres en moins de quatre heures.

- On l'hospitalise sur le champ. Cet enfant est très souffrant. Vous me suivez dans la salle 15.

Vroooooum. On a roulé la poussette avec le reste-d'enfant dedans jusqu'à la salle 15. On lui a fait enfiler une jaquette-bleu-malade et on a attendu. Autour de nous, plein de patients bien malades, mais souriants. Au regard rempli de compassion. Et de "lâchez-pas". Et de "c'est tellement triste un enfant malade, ça ne devrait pas être permis".

Vers 22h00, le doc-sauve-la-vie est arrivé avec les résultats des prises de sang.

- Une très grande déshydratation. On lui pose un soluté dans quelques minutes. Il a une belle otite. Mais un enfant ne vomit pas pour une simple otite. On le garde sous observation au moins 48 heures. Il faut trouver ce qu'il a. Je vous envoie lui faire des radiographies des poumons. Un infirmier viendra vous chercher. X-Boy est souffrant. Je ne comprends pas que vous soyez venus ce matin et que l'on ne l'ait pas gardé immédiatement.

- Il ne faisait PAS de fièvre, dis-je, découragée.

- Mais ce n'est pas un argument. Vous connaissez votre enfant. Et il vomit sans arrêt. C'est une situation urgente.

- Merci docteur. (Soupirs pas subtils du tout.)

- Je reviens vous voir avec les résultats des radiographies. Ce pourrait être une pneumonie. Courage, nous allons le guérir, ce petit bonhomme.

Doc-au-cerveau-fonctionnel est revenu une heure plus tard. Résultat: ce n'est pas une pneumonie.

J'ai été soulagée. Je parle au "je" parce que X-Man était parti à la maison. Après 22h00, un seul parent peut rester.

23h30. Nous avons enfin eu la chance d'avoir une "vraie" chambre. En pédiatrie.

NDLR: Je souligne ici que l'ambiance dans la salle des hospitalisations temporaires était détendue, voire amusante. Les infirmiers-ères souriaient aux patients, faisaient leurs examens en douceur et racontaient des blagues aux préposés-ées aux bénéficiaires. Tout autour de nous, ça respirait le calme. Malgré la détresse qui nous habitait. X-Man et moi avons été impressionnés de ce climat rempli de professionnalisme et de gaieté. Était-ce parce que c'était l'équipe du soir? Ou la veille de l'Halloween? Allez savoir. Mais ça rassure sur l'humanité.

Minuit. X-Boy s'est enfin endormi. Bien branché par les veines à son liquide de survie.

Je me suis assoupie.

Le coeur emmêlé dans des barbelés.

Et j'ai attendu le matin avec impatience.

Que la pédiatre le délivre du mal et ne le soumette plus à la tentation. Amen.

NDLR: Je suis athée. Mais dans des situations intenses, je prie Dieu-Allah-Bouddha-Jojo-Savard-et-le-Père-Noël.

La suite tantôt. Hé ho, j'ai un gamin qui morve à nouveau depuis hier, 14 novembre! Pourquoi nous donner un répit, hein?

Humains à bord: ça s'en vient!

Nous sommes huit membres "actives" du "slow driving" jusqu'à maintenant. 2 de plus et je vous fais une carte ou un panneau à afficher dans votre voiture!

Oh yeah!