lundi 28 février 2011

Dring dring dring que désirez-vous...

Quand la machine à communiquer par les "fils" sonne avant 8h00 le matin, il faut se questionner. Dans notre humble demeure, il s'agit souvent d'une nouvelle médicale qui vient prendre la place de la première gorgée de café très fort.

Vendredi matin, X-Man est en congé. On part en week-end de "relâche" avec les amis Franco-Québécois dans un petit chalet de bûcherons perdu (le chalet, pas les bûcherons) quelque part en Estrie. X-Man se réveille bien enchanté, X-Boy chante son opéra du matin et je souris à La Presse même si elle m'annonce de mauvaises nouvelles.

Ça sonne. 7h50. Les sourcils se lèves, les têtes se braquent. De kossé???

Je réponds.

- Oui bonjour, vous êtes bien la maman de X-Boy? (Oui) C'est Machin-Truc de Ste-Justine. Nous avons une place pour corriger sa cryptorchidie le 2 mars prochain, soit mercredi. Vous êtes disponible?

- ...

- X-Mom, vous êtes toujours là?

- Hein? Euh oui... un instant. D'un cri perplexe: "X-MAN?!? C'EST POUR LES TESTICULES DE X-BOY LE 2 MARS?!? T'ES DISPONIBLE???".

- Hein???? Euh oui...

- Machin-Chose? C'est correct pour nous. C'est à quelle heure?

Et la rengaine part. Blabla, nous vous téléphonerons mardi entre 16h00 et 18h00 et blabla si nous oublions de vous téléphoner (meuh...), vous DEVEZ nous lâcher un coup de fil (et de massue, faut toujours travailler à leur place...) et nous vous dirons à quelle heure X-Boy doit être à jeun et blabla le lieu, blabla, les procédures. Merci bonne journée mon nom est Machin Truc vous devez me rejoindre lundi dès 7h30 si X-Boy est malade pour annuler à ce numéro pas de poste je suis un agent administratif c'est ma ligne directe (finale dite avec une touche de fierté!).

J'ai raccroché et le fou rire m'a pris. J'étais mélangée entre le "de kossé", le "fallait que ça nous tombe dessus là, là... alors qu'on partait en vacances la tête LIBRE d'angoisses médicales" et le "ben ça tombe bien, X-Boy est en forme et X-Man n'est pas en tournée en Abitibi".

J'ai déconné total. Fallait que ça sorte.

J'ai pris X-Boy dans mes bras, l'ai soulevé dans les airs en chantant-gueulant: "C'est qui qui va avoir des cou-couilles???? Hein, c'est qui????????? X-Boy va avoirrrrrrrrrrr des cou-couilles!!!! X-Boy ne sera plus un couillon, youpiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!! X-Boy va être un Homme avec un grand H et des grelots!!!!!!!, X-Boy ne sera plus un "pas de couilles"!!!!!!!!! Qui qui va avoir des belles grosses cou-couilles?????????? C'EST X-BOY!!!!!!!!!!!"

De un, X-Boy était en train de s'étouffer de rigolade. Et il était sous le charme de cet excès de folie. Mon digne fils.

De deux, fallait voir la mine étrange de X-Man. C'est que j'avais complètement oublié que lorsqu'il s'agit de discuter de l'appareil reproducteur masculin, les mecs se tordent de douleur et se bouchent les oreilles, parce que "ouch, ça doit tellement faire mal et on ne rit pas du fait qu'il n'a pas de couilles, franchement X-Mom, as-tu fini avec cette chanson débile???".

J'ai déchanté (haha!) rapidement. Re-perplexe étais-je encore une fois. Rhâââ, même pas le droit de s'amuser pour dédramatiser la situation.

J'ai guéri X-Man de sa douleur imaginaire (la connexion entre couilles-père-et-fils est forte!) en lui disant: "C'est correct, X-Man. Je vais lui changer toutes ses couches jusqu'à la guérison, je vois bien que ça te trouble. Je peux comprendre".

En fait non, je ne peux pas. Je n'ai pas de couilles.

Dans le sens littéral, allez.

Parce que dans la tête, j'en ai moi aussi.

Bon.

vendredi 18 février 2011

Ces voisins dont on ne parle pas...

Mes voisins de droite, R. et N. sont deux êtres particulièrement charmants. Chaque fois qu'on les croise, ils nous saluent, prennent de nos nouvelles. Si on a un pépin manuel avec une bricole dans la maison, on peut cogner à leur porte et R. vient à la rescousse. R. a toujours un large sourire au visage et parle d'une voix douce et joviale. N. est son complément positif. Elle a les cheveux blonds frisés qu'elle remonte en queue de cheval savamment dépeignée et elle rigole sans arrêt en voyant X-Boy.

Cela fait deux ans que nous les voyons sortir tous les jours, été comme hiver, marcher ensemble pour une longue promenade. L'été, les bottes d'hiver se transforment en vélos et ils font d'encore plus longues randonnées. Ils ont un bateau bien propre (R. est un vrai homme de "bagnoles astiquées") et ils partent très souvent en voyage de pêche. R. a même inité N. à l'art de la chasse et c'est maintenant elle qui a les plus belles prises. R. nous raconte ça en riant et son visage ridé à la George Clooney me fait un peu rêver. X-Man et moi parlons parfois d'eux en nous disant, "wow, espérons qu'à leur âge, nous serons encore aussi près l'un de l'autre. T'as vu à quel point ils se regardent avec un regard complice?".

Mmm. Bien sûr, ils doivent avoir des atomes moins crochus et des disputes pour des riens. Mais en deux ans de "cohabitation" (les maisons collées, c'est "in"), nous ne les avons jamais entendu lever le ton. Au contraire, on les voit se glisser dans leur piscine très tard le soir et ça nous fait sourire en coin. R. et N. sont bien sensibles à l'histoire particulière de X-Boy. Ils nous trouvent bien courageux de passer au travers ces épreuves et ils nous encouragent. Chacun ses héros, oui.

Hier après-midi, vingt minutes avant d'aller se vautrer dans la piscine du cégep, ça sonne à la porte.

J'ouvre. Je ne le reconnais pas. C'est R.

- Allô R.!!! Ça va?

- Non.

Je feignais la bonne humeur, voyant bien que les rides avaient creusé jusqu'aux os.

- Qu'est-ce qui se passe, R. Tu m'inquiètes, là...

- C'est N. Elle est décédée dimanche matin.

- ...

- ...

Je l'ai pris dans mes bras et j'ai bafouillé quelques sympathies d'usage. Mais dans mon coeur, ça faisait craaaaaaaaaaaaac et j'avais le cerveau en bouillie.

- Voyons donc, R. C'est arrivé comment???

- Elle avait une grippe la semaine dernière... et samedi matin, elle m'a dit: "R. faut aller à l'hôpital." Elle ne se sentait vraiment pas bien. À l'hôpital, ils l'ont traitée pour une bronchite puis ils l'ont gardée sous surveillance. Je suis revenu à la maison et on m'a téléphoné dans la soirée. C'était urgent. N. avait fait un gros infarctus. Et dimanche matin, ils ont décidé de la transférer à un hôpital de Montréal... mais elle n'a pas réussi à se rendre.

- ...

- X-Mom, j'ai perdu mon ange... Mon rayon de soleil. C'est comme si j'étais à moitié vivant.

- Oh. R. Il n'y a pas de mots pour ça.

- Tu sais, ce qui me dérange, c'est qu'il y a plein de gens qui survivent à ce genre d'épreuves et qui vivent encore une bonne vingtaine d'années. N., elle, pas de chance, rien à faire. Elle est partie direct.

- C'est impossible à comprendre.

- Je fais quoi, moi, avec tous nos projets. On en avait plein en tête...

- J'imagine, oui. Vous étiez toujours ensemble.

- ... Exactement. Et on était heureux.

R. a déballé ses sentiments comme si nous étions de grands amis depuis des années. Un homme qui s'ouvre ainsi, ça me chavire grandement. Et en même temps, je me suis dit, écoute-le, X-Mom, car il a besoin de parler.

- Je suis en colère en ce moment.

- C'est normal, tu sais. Je vais être plate, mais ce sont les étapes du deuil. Bien que je ne vive pas la même situation, avec X-Boy, j'en ai vécu, des deuils. Différents, mais les étapes sont les mêmes. Et la colère, elle est nécessaire. Et vis-la à fond. Sinon, elle va te hanter.

- ...

- Et c'est clair que tout le monde va te dire "La vie continue, R.", mais toi, tu ne veux pas qu'elle continue. Tu veux revenir en arrière, voir ce que tu aurais pu faire, comprendre, voir et recommencer. Et la vie, elle continue, oui. Mais sans elle? Pourquoi, hein???

- ... X-Mom, tu es la première à me dire ça... Merci. Ça me fait du bien.

- Je suis certaine que tu vas retrouver le sourire, R. Ça te va trop bien! (Et j'ai ri...)

- Tu trouves le moyen de me faire sourire, X-Mom.

- Ouais... je suis désolée. Je ne voulais pas faire de l'humour. Ce n'est pas le temps de rire.

- Mmm. Mais N., elle, elle riait tout le temps.

- ...

- Je suis sûr qu'elle sera toujours là avec moi.

- Moi aussi, R.

- Je suis désolé de te déranger avec tout ça. Je voulais que tu saches... Avec tout ce que vous vivez, vous n'avez pas besoin de mauvaises nouvelles comme ça...

- R... Franchement. Si tu as besoin de quoi que ce soit, viens nous voir.

- Vous en avez assez sur les épaules comme ça...

- ... (Soupir)

- Allez, X-Mom, je te laisse t'occuper de X-Boy. Je l'entends rire depuis tantôt. Décidément, c'est drôle chez vous...

- Tu vois, si tu veux rire, t'as qu'à cogner!

- J'en prends note... Bonne fin de journée. Tu salueras X-Man de ma part.

- Bonne chance, R.

***

En route vers la piscine, j'avais les pensées dans l'eau. Et j'ai failli avoir un accident très sérieux sur la route. Les klaxons m'ont réveillée à temps. X-Boy s'est mis à pleurer. Moi aussi. Je me suis rendue dans le stationnement du cégep et je me suis ressaisie.

La vie continue.

Elle est là, dans ma voiture et elle veut aller nager. Plonge, la grande, la peur ne sert à rien.

jeudi 17 février 2011

Je suis bien naïve...

De croire que les mères qui ont des enfants à besoins particuliers/handicapés font preuve de tact dans leurs commentaires et leurs questions.

Ce matin, dans la salle d'attente du centre de réadaptation, une mère et son fils. Elle farfouille dans son sac à main, je l'observe, le sourire en coin. X-Boy gazouille sur mes genoux et tente d'agripper le dossier de ma chaise. Elle me dit:

- Fiou, j'ai trouvé mes clés!

- C'est stressant, avoir l'impression de les perdre.

- En effet.

Son garçon, 5 ou 6 ans, vient s'asseoir près d'elle et fait la moue. Je l'ignore. Les enfants qui font la moue ne veulent pas qu'on les dérange, je respecte.

- Il a combien de mois?

Je regarde autour pour voir s'il y a un bébé dans la salle. Nan. Pas de docteur non plus. Rhôôô.

- MON fils???

- Oui. Il a combien de mois?

J'ai manqué d'air un quart de secondes. Il est plus petit que le foutue norme, X-Boy, mais quand même, il n'a pas l'air d'un bébé de 8 mois.

- Il a deux ans et demi.

- Hein? Mais il est donc bien petit!

- Oui.

J'ai répondu en souriant, mais dans ma tête, ça faisait: pas encore une fatigante qui pense tout savoir. Ça se dit-tu, "ta gueule", avec un grand sourire? Rhâ.

La physio est arrivée presque à ce moment-là. Quand X-Boy l'a vue, il a commencé à trépigner et à tendre les bras.

- OH X-BOY!!! Tu es en grande forme!!!

- Ah non, il n'est pas en forme.

ET ÇA, ÇA VENAIT DE LA FATIGANTE QUI CONTINUE DE PARLER ... On s'adressait à elle ou quoi??????

- Oui, IL est EN FORME., répondis-je, ayant le DROIT de regard sur la question. Peuh.

La physio a pris X-Boy dans ses bras et nous nous sommes dirigés vers le local.

- Quelle réplique étrange de cette femme?, dit la physio, toujours délicate dans ses interventions.

- On appelle ça une "réplique poche", chère physio.

- Mais qu'est-ce qu'elle voulait dire, par là? Et qu'est-ce qu'elle en sait? Il est tout sourire et très actif, X-Boy??

- Faut pas chercher... y'a des gens comme ça qui tiennent absolument à contredire quiconque semblera plus heureux qu'eux-mêmes. Son fils avait une face d'enterrement, alors elle se défoule sur X-Boy...

- Tu crois?

- Je n'en sais rien. C'est ça ou c'est une mère monoparentale frustrée.

- Préjugés, X-Mom!!!

- Moi? Et elle?

- Hahahah.

On a ri tout le long de la séance et combien de fois avons-nous pu constater que X-Boy n'était réellement pas en forme...

Ce fut une de ses séances les plus actives. Il a rampé sur les tapis, attrapé les balles collées au miroir, enlevé ses bas 35167617752472 de fois et rigolé comme lui seul sait le faire lorsque la météo est au beau fixe.

La température est au-dessus de zéro, aujourd'hui.

Faut croire qu'il y en a qui préfèrent geler.

Et qui devraient se geler les neurones avant de jacasser.

Ou se les dégeler, tiens.
Ça aussi, ça aide... de réactiver ses neurones avant de parler à des inconnus.

mercredi 16 février 2011

Le système de santé = une litière agglomérante

Oui bon. Parfois, quand on croit que c'est fluide, ça "jamme" dans le coude et ça fait un bouchon. Le système de santé au Québec est comme l'autoroute Décarie un matin d'hiver: c'est incompréhensible, ça n'avance pas et pourtant, il n'y a rien qui bloque. Aucun coupable.

Je (nous) reviens de Ste-Justine. X-Boy avait 2 rendez-vous. Opthalmo à 8h15, ORL à 10h00. Nous sommes donc partis à 6h30 pour arriver à 8h00. Sur Décarie ce matin, ça bouchonnait parce que cette nuit, y'a un malade qui a décidé de foutre le bordel près de Jean-Talon en fonçant sur un policier (histoire de lui couper les deux jambes) et en tirant à bout portant sur les autres. Les policiers de la SQ (!) sont venus bloquer le t-e-r-r-i-t-o-i-r-e. Je n'ai rien contre les manoeuvres policières de sécurité, mais être un malfrat, je saurais quoi faire pour faire ruminer les automobilistes de l'Île... Mais bon, je laisse le trafic là où il est. Pour sûr, (comme diraient les anglo) il ne bougera pas. Rhôôôô.

Ainsi, à l'arrivée en opthalmo, le petit se fait appeler après seulement 40 minutes d'attente. On s'est dit "Ça y est, on a gagné le gros lot!". Je suis partie acheter un billet de loterie, je suis revenue 4 heures plus tard. C'est bourré de gens dans les couloirs. Meuh non...

L'orthoptiste (prononcez ce mot 4 fois sans zézayer et vous irez au paradis sans lunettes!) a examiné le bambin. Blabla, retournez dans la salle d'attente, le neuro-ophtalmo vous verra bientôt. 30 minutes de fun noir s'écoule dans la salle méga-bondée, on voit le doc, il dit "Il faut lui mettre des gouttes et le revoir dans 45 minutes". On met les gougouttes, le petit reste sage comme une image (quel ange) et on attend. Une heure et 30 minutes plus tard (dans une salle où il n'y a plus d'air pour respirer), on revoit le doc.

Résultat: X-Boy a besoin de nouvelles lunettes car sa vision a un peu changé (on s'y attendait) et son strabisme est toujours présent (hein??? pas vu...) et si on lui redresse les yeux grâce à la chirurgie, ce sera pour une raison esthétique. Car depuis le temps qu'il louche (soit deux ans, 7 mois et des poussières dans l'oeil), il s'est adapté à cette vision et il se débrouille très bien ainsi, à voir en 2 dimensions. Re-résultat: discutez-en entre vous deux, chers parents-patients, et contactez ma secrétaire. En ce moment, il y a 6 mois d'attente. Bonne journée!

La discussion a été brève: on opère. Pour ceux qui pensent qu'on est cruel de faire subir une autre chirurgie à notre petit chéri, moi je dis: vaut mieux deux yeux droits que de se faire écoeurer et imiter toute sa vie. Et moi, je l'ai eue 2 fois, cette chirurgie et à part avoir eu mal quelques heures, c'est pas mal moins pire que d'accoucher. Ou que d'écouter un reportage sur Céline Dion et ses enfants.

Qui plus est, il y a une chance minime qu'une connexion se fasse et que la branche du 3-D se "plogue" dans son cerveau. Alors go mon bonhomme, parce que malgré les stats ultra-mauvaises concernant ce "reploguage", ta propre mère est la preuve que ça peut fonctionner! On va les avoir, les statisticiens. (Pis si on les a pas, t'es déjà Opitz C., alors tu gagnes!!!)

De retour.

Trois heures plus tard dans l'île, nous allons en ORL.

- Bonjour, nous sommes en retard. Nous étions en opthalmo. On vous a averti?

- Oui. Avez-vous le dossier de X-Boy?

- Le dossier...

- Ils ne vous l'ont pas donné? Franchement...

- J'y vais, dixit X-Man, à la rescousse.

On s'assoit dans la salle d'attente remplie de jouets. X-Boy s'amuse ferme avec une "patente-en-bois-et-métal-avec-des-billes-de-bois-qui-montent-et-descendent-les-tiges-métalliques" (tsé la gogosse qu'on voit juste dans les salles d'attente des spécialistes? Ça.)
Une heure passe. Il est midi. Les estomacs s'activent, on donne des biscuits "d'air au légumes" à X-Boy. Une autre heure passe. Il est rendu 13h00. Les estomacs commencent à capoter et les cerveaux aussi. Comment se fait-il que tous les autres enfants arrivés après nous ont tous été vus???

Je sais, vous vous dites, ben il fallait aller vérifier. Mais on est des experts en "attente d'hôpital" et on sait qu'en ORL, on attend longtemps. Et c'est vraiment mal vu que des parents aillent "vérifier" si leur enfant est bel et bien en liste pour le prix du prochain rendez-vous.

13h15, mon cerveau convainc mes jambes d'aller vers le bureau de l'infirmière responsable de l'accueil des patients.

- Je suis désolée de vous déranger. Je voudrais tout simplement savoir si on peut aller faire manger le petit, car il a faim (et nous aussi, t'entends pas ce grondement 987 décibels?!?) et il est fatigué d'attendre ici. (Nous aussi, t'entends pas ma cervelle qui grille en ce moment???)

- C'est quoi le nom de votre garçon.

- X-Boy.

- X-Boy... X-Boy.... X-Boy Lachance? (Certainement pas... on n'a pas cette veine. rhôôô)

- Non. X-Boy X.

- ...

JE HAIS CE GENRE DE SILENCE. Respire la grande, respire.

- Euh... vous aviez rendez-vous à quelle heure?

- À 10h00. Mais on est arrivé à 11h00 à cause de l'ophtalmo. Et là il est 13h15...

- Mais on n'a pas son dossier ici.

- !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! * traduction: sourire gentil de mère diplomate.

- Oui vous l'avez. Mon conjoint est allé le chercher et l'a donné en mains propres à la secrétaire là-bas.

- ...

- RE-!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! *traduction: j'ai soupiré avec un sourire mi-niais-mi-en-total-désespoir.

- Attendez, on va sûrement le trouver.

Fouille fouille dans les dossiers. Je lui dis: Il est gros! (Le dossier, pas X-Boy) Elle fouille dans les dossiers bourrés aux stéroïdes et dans la pile des "patients vus surlignés en jaune" se trouve celui de X-Boy.

- Ah. Le voilà. (Faces de désespoir profond des deux partis)

- Ça n'a pas de bon sens, rajoute l'infirmière.

- Mmm. (Sourire niais)

- On va s'arranger pour qu'il soit vu tout de suite. On est vraiment désolé, on ne comprend vraiment pas ce qui s'est passé. Ça arrive si rarement. (tut tut tut, c'est pas beau de mentir)

- Bon, ce qui importe, c'est que le dossier soit là et que X-Boy puisse manger, sinon il va manquer d'énergie pour se faire farfouiller les oreilles et cie. Je cours lui chercher de la bouffe à la café et dites au docteur que nous serons dans la salle avec le lunch du petit pour être certains qu'elle ne nous manquera pas.

On a fait manger le petit. Une autre heure s'est écoulée.

Par chance, on était les "prochains". Wow.

14h30, on est ressorti de là avec un sourire large comme notre estomac vide. X-Boy n'a plus de liquide dans les oreilles, donc les tubes ne sont pas nécessaires, sa respiration est belle, y'a que ses amygdales qui ont grossi, mais ça impliquera un suivi en dysphagie. Ces affaires laittes au fond de la gorge pourraient enfin expliquer pourquoi X-Boy a des difficultés à croquer et à avaler des morceaux. Alors on est sur une nouvelle piste intéressante et pas trop stressante.

Et Hop! dans la voiture après avoir "diné" (beurk) à l'hôpital. Il était 3h20.

Nous sommes arrivés à la maison à 17h00.

Je crois que c'est moi qui n'ai pas compris les distances. Montréal est à 1h30 de distance de Ste-Banlieue. Ce sont les cartes routières et Google Map et autres merdes techno qui ont tout faux. 35 km, ça égale à 1h30 de voiture.

Dah.

PS. X-Mom, retourne faire tes maths, ça presse. (Mais passe pas par la 20, c'est congestionné.)

lundi 14 février 2011

La Saint-Valentin? Ok.

Je n'ai jamais réellement festoyé en couple cette journée de l'amûûûûrrr... Jeune adulte, j'étais plutôt rebelle à ce sujet et je me trouvais bien marrante avec mes idées de "peuh-moi-je-fais-le-contraire". À 17 ans, avec mon deuxième amoureux (un twit qui trippait plus sur son ordi que sur mes lolos... dah), je lui avais fait une disquette BLEUE remplie de messages d'amour et de paroles de chansons quétaines. (voyez le paradoxe quand même.)

Ensuite, à 25 ans, alors que j'émergeais d'une relation toxique d'une loooongue durée (avec un ex-trop-ludique), j'étais redevenue une ado encore plus marginale. Avec ma coloc aussi échaudée par un homme-poison, on avait organisé un party gothique et on avait fait des affiches en noir, on s'était maquillée en noir et on avait bu de la bière noire. Pour vomir noir. yé.

Jusqu'à ce que je rencontre X-Man, j'étais dans la négation des fêtes quétaines. Fallait me voir cracher sur Noël, Pâques et toutes ces merdes commerciales. La grande classe.

Puis, j'ai eu dans mon giron un petit X-Boy qui a changé la face du monde (enfin du mien). Et cette année, je n'ai pas fêté la St-Valentin. Quoique, est-ce qu'un déjeuner avec du Toblerone, des fraises et du pain doré servi sur des napperons rouges avec des chats blancs, ça compte?

C'est plutôt la simplicité amoureuse telle que je l'aime qui a frappé à ma porte en ce matin du 14 février.

Je changeais la couche du petit à son réveil, X-Man se pointe dans le chambranle de la porte. Il cache quelque chose derrière son dos. Je feins de le voir, j'aime trop les surprises. Et X-Man (tu m'excuseras) est vraiment mauvais lorsqu'il fait des cachotteries. Il a un sourire niais qui dissimule presque le néon qu'il a dans les yeux et qui clignote: "J'ai une surpriseeee".

Il a sorti de son dos une bande dessinée. Pour me faire craquer, c'est un numéro gagnant. Et cette fois, c'était le gros lot. PICO LOVE!!! (Le quatrième tome de la série Pico Bogue chez Dargaud, courez chez votre libraire et réservez la chose, c'est en rupture de stock tellement c'est bon!)

Sur la bd toute blanche avec un gros coeur rouge sur lequel se trouve Pico Bogue, un post-it bien collé. Je me permets de transcrire le message: (X-Man, tes droits d'auteur seront reconnus)

"X-Mom, Blablablabla...
ça fait deux semaines que je cache cette bd dans mon bureau pour te l'offrir...
et ça fait plus de quatre ans que je t'aime."

J'ai eu le coeur en caramel mou quelques secondes. Puis j'ai réfléchi:

- TU M'AS CACHÉ ÇA TOUT CE TEMPS??? (je parle de la bd, pas de l'autre affaire... peuh)

Ça s'est terminé sur un baiser, quand même. Je sais me tenir.

Hahaha.

vendredi 11 février 2011

Le truc, c'est le canard!

Je n'avais pas raconté ma première semaine de sport avec X-Boy... Il y a de cela quatre semaines, X-Boy a eu sa première séance d'aquapoussette.

Je suis allée là bien naïvement, imaginant que l'exercice était pour le petit et que je m'émerveillerais à le voir s'agiter dans la poussette et dans l'eau. Erreur. L'exercice est pour les mamans. C'est de l'aquaforme pro-enfant, en ce sens que la bonne femme se dévergonde et sue comme une bonne devant son bambin qui la regarde en se disant: "Ben voyons, t'es déjà essoufflée? T'es pas à la veille de faire un marathon, môman!".

Résultat du premier cours: X-Boy a regardé, voire fixé, la poussette aquatique SANS RELÂCHE, avec ce non-sourire et cette mine sans émotion. J'ai presque eu le coeur brisé, moi qui suis habituée à des rires et des sourires 100% bio-craquants. Les autres mères ont eu à endurer les cris et les pleurs de leur tit-bébé. Je me suis trouvée chanceuse de ne récolter qu'un air de boeuf. Je suis sortie du cours complètement fatiguée et découragée de devoir porter X-Boy pendant 500 mètres de marche. Parce qu'évidemment, les poussettes (terrestres) ne sont pas admises et les stationnements sont tous réservés (c'est un cégep, des étudiants, ça ne marche pas!!!).

J'ai donc pris un congé de trois semaines! Meuh non... les virus ayant été mes meilleurs amis, je ne voulais pas les partager avec les autres. Je suis radine de ce côté.

Hier, ce fut donc la deuxième "immersion" de X-Boy. Par chance, il avait fait une sieste l'après-midi (une quoi???) et il s'était levé de bonne humeur! Arrivé dans le vestiaire, il s'est mis à raconter sa vie aux casiers (les murs ont des oreilles) et à ramper sur le plancher tout de fungus rempli. Tandis que je rassurais une mère inquiète que son bambin dorme trois heures l'après-midi et 12 heures la nuit (il a 4 mois, seigneur, c'est NORMAL!!!) , X-Boy se faisait un régal de fungus-poils-hirsutes. Môsieur léchait le plancher!!! Le cri d'horreur que j'ai lancé!!! Les autres mères ont toutes éclaté de rire et X-Boy a renchéri avec des "bobobo" on ne peut plus appropriés!

Une fois rendus près de la piscine, j'ai "briefé" le petit. "Là, X-Boy, tu souris, ok. Parce m'entraîner devant un visage morne, c'est démoralisant. Moi, quand tu t'entraînes en physio, j'y vais à grands coups de "youpiiiiii! Bravooooooooo! Encore!! T'es le meilleur!!!!!!!", alors j'attends un peu de compassion de ta part. On se comprend".

- Vavavava. (Va dans l'eau et tais-toi, tu me saoules avec tes grands discours, la mère.)

Bien installé dans sa poussette flottante, X-Boy a débuté son air d'ennui. Mais là, la professeure a sorti un bac rempli de tits-canards-jaunes et à cette vue, X-Boy est revenu sur Happyland. Quand il a eu le sien, il l'a brandi au ciel en criant et le tout St-Banlieue a été mis au courant que le truc, c'est le tit-canard-jaune pour rendre son petit homme heureux.

Tout le long du cours, il a conversé avec son ami de plastique, s'est amusé à le lancer hors-poussette (comme si j'avais juste ça à faire, nager pour te le redonner! oufeee) et à le lever haut dans le ciel en lui faisant faire la danse des jouets (chorégraphie tirée du répertoire exclusif de X-Boy).

- Mais il ne volera pas ton canard, bonhomme.

J'ai eu droit à un large sourire et à des battements de bras.

- Qu'est-ce que t'en sais, la vieille. T'as déjà perdu ton imagination? Continue de nager et va donc plus vite, je m'emmerde, là, tu sais.

Je me suis ainsi aperçue que je tire plus de la roche que du poisson lorsqu'il s'agit de faire des longueurs. L'orgueil étant ce qu'il est, je feignais devoir m'occuper du petit (total-occupé à détailler le fabuleux canard, ce qu'il est beau) et je lui faisais des guilis-guilis, question de reprendre mon souffle tout en ayant l'air d'être obligée de m'arrêter. Je suis pourtant amplement capable de suivre la prof en aquaforme, mais je constate que je ne sais vraiment pas bien nager. Toutes les mères y allaient de bon train, et moi, je traînais mon arrière-train doublé d'un bambin-poussettisé. La prof m'a suggéré de nager complètement sur le bord afin de pouvoir me reposer lorsque je serais trop épuisée. Elle a par ailleurs eu la délicatesse de me dire: "les gens qui ont peur des profondeurs nagent beaucoup moins vite, ils sont occupés à rester en mode survie. C'est plus éprouvant."

Je n'aime pas lorsqu'on met en lumière mes plus niaiseuses craintes. Mais bon, oui, j'ai comme cette peur de mourir lorsque je ne sens plus le fond sous mes pieds. C'est arrivé de même, sans prévenir, alors que je travaillais en Irlande du Nord et que je m'entraînais au gym de Belfast. (ça fait péteux, mais c'est le vérité!) J'ai tenté de faire une longueur et je me suis retrouvée en état de panique totale en plein milieu. Ça ne m'était jamais arrivé et depuis, ça reste dans mon mental. J'ai vécu beaucoup d'événements très stressants là-bas, je crois que c'est une réaction post-traumatique. Le cerveau est un incroyable organe top-complexe. Passons.

Ainsi, la séance avec X-Boy s'est si bien déroulée, qu'une fois dans le vestiaire, Môsieur a cherché à goûter aux nouveaux champignons sur le plancher tout trempé. D-é-g-e-u-l-a-s-s-e.

Et je fais une sortie contre le vestiaire de cet établissement.

Si vous organisez des cours avec des bébés et qu'il y en a une vingtaine d'inscrits en même temps, comment est-il possible de les changer s'il n'y a que trois tables à langer et deux chaises fixes au mur, avec, de surcroît, des ceintures pas assez grandes pour les enfants de plus de 25 livres? Comment est-il possible d'interdire aux mères de porter leurs bottes d'hiver et de les obliger à les laisser à l'entrée alors qu'elles ont en main une coquille très lourde et un sac format "Costco" rempli de serviettes et gogosses pour changer le petit? Jugez-vous pertinent de n'installer que deux bancs et que des mères se retrouvent forcées de laisser le petit patauger sur un plancher vibrant de cheveux cottonés et de champignons dans ce cas vénéneux? Et est-ce obligatoire de faire en sorte qu'un autre groupe de mères-bébés s'aligne dans le vestiaire alors que l'on sort du cours? La place se retrouve envahie de coquilles (rhâââ), de mères semi-à-poil et de bébés qui hurlent d'avoir mangé trop de mousses de plancher???

Rhâââââ. J'adore la logistique québécoise. Tout pour la famille, hein? Merci.

Le truc, c'est le canard, maman.

Avec un canard dans les mains, tu oublies tous tes soucis, regarde.

Tu as raison, X-Boy. Les canards sont des antidépresseurs efficaces.

Est-ce que tu crois que ça se vend en gélules-dissout-vite?

mercredi 9 février 2011

Les grandes retrouvailles!

Étant enfin guérie, j'ai retrouvé mon entrain habituel et mes neurones logiques. Ainsi, puisque j'avais une animation d'une journée dans un petit village du fin fond de la campagne lundi cette semaine, j'avais planifié l'événement de façon simple. Et je souligne simple.

J'ai réfléchi sous antibiotiques (si ça fait une différence? À part le goût de fer que ça me laisse dans la bouche... non.) et je me suis dit: X-Mom, il faut que tu laisses le bambin à la maison et que tu te débrouilles pour le faire garder. Parce qu'il n'est tout simplement pas question que tu te retapes la crise du siècle de Môsieur qui ne veut pas dormir ailleurs que dans sa chambre-à-lui. Il n'est pas question, surtout pas, que tu annules pour une TROISIÈME fois. Oh que non. Je me suis tournée vers X-Man, ce qui s'avère souvent compliqué. Je vais être plate, mais les hommes ont souvent cette non-faculté de voir le plan tel quel, dans toute sa simplicité. Ils doivent absolument y ajouter quelques "mais là..." et quelques "pis si...".

Le plan: je pars le dimanche après-midi pour le village où vivent mes parents (à 30 minutes de St-Glin-Glin-des-Meuh-Meuh) et je dors tranquille et surtout, je RÉVISE mes animations sans donner le bain au petit, le bercer, préparer sa routine du lendemain, etc. Et, X-Boy reste avec son papa tout le dimanche et le lundi matin, c'est Papy-J (un retraité fort sympathique) qui débarque au petit matin et qui s'occupe de X-Boy jusqu'à notre retour.

- Oui mais (ça commence!)... je n'ai pas le temps de m'en occuper le matin. Je dois travailler dans mes dossiers et partir super tôt, de dire X-Man, la voix tremblante. (J'exagère)

- Ben là. Fais comme moi pis fais 12 000 affaires en même temps.

- ...

- Pis si jamais il ne dort pas de la nuit???, dixit l'homme aux 42614616 angoisses injustifiées.

- X-BOY FAIT SES NUITS DEPUIS AU MOINS UN AN!!! Il ne se réveille que lorsqu'il n'a plus de couvertures ou qu'il a fait un caca nocturne. Pffff.

J'ai rassuré X-Man. X-Boy ne se réveillera pas. "Mets-lui un pyjama à pattes, comme ça il n'enlèvera pas ses bas et donne-lui un bain avant le dodo, ça l'endort rapidement." X-Man a accepté le plan. J'ai écrit une feuille de "consignes" pour Papy-J. et le tour fut joué.

Je suis partie l'esprit tranquille (wowowoowow!) rejoindre ma mère en début d'après-midi pour une séance de magasinage de cadeau de Noël en retard. X-Man m'avait offert la chance de dégoter un nouveau manteau de ski afin de remplacer celui que je traîne depuis 13 ans. Sans blague. J'ai même vu une bonne femme au look bs en porter un pareil au Maxi. La honte. Et j'ai vu ce foutu manteau en "vente" au Village des Voleurs pour 7$. Re-la-honte.

***
Je fais ici une sortie contre cette fâcheuse manie de rendre tout ce qui est "pour le sport" complètement i-n-a-c-c-e-s-s-i-b-l-e!!!!! C'est qui hein, c'est qui qui se paye un foutu manteau fluo même pas beau à 600$, hein??? Et les pantalons méga-techno-machin-hydro-imper-glamour à 400$??? Pourquoi dans le temps de nos parents, on pouvait aller jouer dehors sans prendre une deuxième hypothèque??? Une tuque à 50$ (ben Madame, elle est en laine mérinos-refondue-tondue-à-sec-et-colorée-aux-betteraves-bio!), des mitaines à 100$ (ben Madame, elles sont en fourrure-de-yéti-des-Andes-et-la-doublure-en-peau-de-nylon-hydrolisée-au-benzoate-de-calcium), et un foulard en laine fashion-plein-de-trous-mais-c'est-in-le-look-macramé à 50$ aussi!!! À L'AIDE!!!!
***

Par chance, la vendeuse du magasin de sport où j'ai tout acheté a compris mon ironie et surtout, ne m'a pas jugée de vouloir payer en bas de 1000$ pour faire deux bonhommes de neige par hiver et trois randonnées en raquette. Elle était ultra-sympathique et le manteau qui valait 329$ était réduit à 170$, une tuque "de base" mignonne à 20$ et un foulard en polar à 7$. Elle savait où se cachaient les bas prix et sans elle, je n'aurais pas eu cette veine. Je l'ai remerciée chaleureusement et elle m'a conseillé de trouver des pantalons de neige ailleurs que dans son magasin. Franchement, je fus charmée par sa franchise et son souci de la clientèle.

Ce fut un bel après-midi mère-fille et une fois à la maison de mes parents, je me suis aperçue que d'être sans X-Boy, ça fait du bien. Je n'avais qu'un petit bagage à défaire (UN!!!) et mon lunch à préparer pour le lendemain. J'ai téléphoné à X-Man, tout allait comme sur des roulettes et X-Boy était a-d-o-r-a-b-l-e. (Tell me something i don't know!)

Je me suis levée de bon matin et me suis rendue dans cette petite école où les gens étaient plus qu'accueillants. Mes animations se sont déroulées à merveille, j'étais remplie d'une énergie depuis quelques temps plutôt cachée et je me suis transformée en aimant-à-enfants. Et on était tous des pôles positifs! hihi

Je suis remontée dans la voiture à la fin de la journée, le coeur rempli de bonheur d'avoir "travaillé" et surtout, d'avoir "laissé" le petit à son papa. Je me suis aperçue (d'autres me l'ont déjà dit) que j'étais vraiment une mère-poule qui préfère se donner bien du trouble et traîner le petit partout (même au boulot) afin de ne pas déranger personne et surtout, afin qu'il soit en sécurité avec sa môman.

Quand je suis arrivée à la maison, X-Man avait installé X-Boy dans l'escalier de l'entrée et fallait voir le sourire du petit!!! J'ai crié son nom 135146 fois en riant et ça a déclenché une série de sons aigus de la part du bambin complètement surexcité!!!

Les retrouvailles du siècle!!!!

30 minutes de câlins, de guilis, de sons aigus communs, de bisous d'une part et d'autre et de sautillements de joie de la part de X-Boy!!!!

Ce fut une journée de bonheur "enfantin" où mon salaire fut composé de "Merci X-Mom!!! Je vais faire plein de bd!!" et de "Bobobobabababvavavvava = tu es la mère la plus chouette du mooooonde" (on interprète comme on veut, nan!)".

Et en guise de bonne nuit, j'ai eu un "J'ai beaucoup pensé à toi aujourd'hui, tu m'as manqué" d'un X-Man, complètement endormi sur le sofa.

Qui a besoin de somnifères pour dormir après une telle journée?

Moi... car j'étais juste trop contente.
Il a fallu que je lise le bottin de téléphone pour me calmer les neurones!!!
Tiens ça rime... décidément, mon cerveau n'arrête jamais!

Yipidididididou!!!

vendredi 4 février 2011

De retour sur la voix!

Après deux jours de silence, me voilà revenue dans les cordes vocales qui fonctionnent!

Vous essaierez l'expérience si le coeur vous en dit et si votre emploi ne consiste pas à prendre les appels, mais faire le silence génère un grand sentiment de bien-être. Dans mon cas, c'est comme si la zenitude était rentrée dans mes oreilles et que j'étais beaucoup plus attentive aux paroles des autres et aux bruits environnants.

Et de répondre par "un biiip pour oui! et deux biiiip pour non!" lors d'une conversation téléphonique avec X-Man nous a beaucoup fait rigoler!

Ce matin, c'est K. qui m'a téléphoné et j'ai tenté de répondre. Et voilà qu'au fil des minutes, ma voix s'est ravivée. Quel plaisir quand même de pouvoir s'exprimer librement et de rire à gorge déployée... quoique pas si déployée quand même. Je conserve un petit fond à la Claude Barzotti. (Je suis rital et je le reste, et dans le coeur et dans les fesses!!!!!!! hahahah)

Cet épisode de mutisme m'a fait réfléchir au sujet de X-Boy qui est encore incapable de communiquer ses désirs et ses besoins par des mots. Rendu à deux ans et demi, il devrait faire des phrases et être capable de m'envoyer paître dans les marguerites en plastique. (C'est l'hiver, on fait ce qu'on peut) Mais puisqu'il commence à babiller et à exprimer sa joie à grands cris (surtout quand il enlève les lunettes, t'es tellement moins subtil, mon bonhomme!), il vient d'entrer dans la communication verbale. Je suis donc d'autant plus fascinée par ses séries de sons différents qu'il enchaîne parfois avec une certaine logique dans le ton. Que dit-il et que se dit-il à lui-même? Est-il conscient qu'il va pouvoir répéter les mots que l'on prononce, est-il conscient qu'il va pouvoir demander et recevoir avec ce simple mouvement de la mandibule?

Je n'en sais rien. Et j'imagine que tous les parents passent par ces interrogations. Ça me réchauffe d'ailleurs le coeur que d'avoir des questionnements communs. Wow.

La question qui demeure: pourquoi depuis qu'il jase, ne dort-il plus l'après-midi? Il reste dans son lit et il jase avec ses toutous. Je parle bien, moi, et je dormirais volontiers une petite heure tous les après-midis...

X-Boy sait probablement à quel point cela m'enchante de l'entendre... alors pourquoi dormir, maman, quand je peux te raconter 1001 histoires du fond de mon lit?

Merci X-Boy.

T'es trop généreux.

mercredi 2 février 2011

Bobobobobobo Part II !

X-Boy, depuis hier soir 17h00, a reparti la machine à sons!!! Et cette fois, il nous fait la grande primeur des bobobo, babababa, vavava, quelques lalala et des yoyoyoyeyeyeyeyéééééé! On n'en croyait pas nos oreilles et on ne le croit toujours pas.

Ce matin, croyant que c'était la fièvre qui me faisait halluciner, quelle ne fut pas ma graaaande joie d'entendre le bambin recommencer ses sons encodés!!!!!!!
(Il fait tempête? Ha, pas remarqué.)

X-Boy, alors que je le prenais pour lui enlever la couche de nuit qui lui ajoute un bon 4 livres, m'a regardé et du haut de ma presque-plus-de-voix, j'ai tenté ma chance. "Dis Ma-man". Il a souri et a dit doucement une sorte de "mama". aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh!!!!!!!

Je comprends pourquoi je n'ai plus de voix du tout cet après-midi!!!

Nous sommes donc allés en famille au royaume du docteur sans-rendez-vous et j'ai appris (sans surprise) que je fais une charmante bronchite. X-Man n'a rien, quant à lui, qu'un virus de rhume qui lui fait souffrir un "mal d'homme". S'cusez le cliché, mais c'est vrai. Mais je n'embarque pas sur ce terrain. Je suis sage, wow.

Le doc m'a donc fait une fefeuille de prescription à 85 $ les penules!!! Et j'ai un "stop" sur la parlotte pour les prochaines 24 heures. Afin de retrouver ma voix de soprano et de pouvoir faire mes animations lundi.
Par chance, X-Man sera à l'hôtel pour le travail ce soir. Allez faire comprendre à votre homme que vous ne pouvez pas répondre aux 135 questions qu'il vous pose chaque minute! Combien de regards et de questions du type "T'es sûre que ça va?" j'ai eus depuis hier... c'est beau la gentillesse, mais je ne PEUX PAS te répondre... et il s'avère un peu normal que j'aie le sourire moins présent et que je regarde au loin quand je tente d'éviter une quinte de toux... X-Man a le défaut de sa qualité, il veut dialoguer pour s'assurer que tout est correct. Je tente de l'imaginer dans un monastère... hahahahah. Rire par écrit ne fait pas s'étouffer! HAHAHAHAHA, j'en profite ici!!!!!!!

Et j'ai X-Boy qui parle pour deux dans la maison, alors ce ne sera pas une journée morne. Ça m'accroche un sourire chaque fois que je l'entends prononcer ses séries de consonnes-voyelles.

Il y a les pilules jaunes pour me guérir... et la voix de X-Boy pour me réchauffer.

Que demander de plus?

Que le lavage se fasse tout seul, tiens.

Ça, ça serait ultra-héroïque.

mardi 1 février 2011

Silence, on tousse!

Après avoir eu une pseudo-gastro intense, voilà que depuis 8 jours (donc j'ai eu 2 jours de répit-santé!) me voilà aux prises avec un virulent mal de gorge doublé d'une usure prématurée de la corde vocale et d'une toux incessante et oh que dis-je, dans le très sonore.

Ce qui fait que ce matin, 6h00, après avoir dormi deux heures quarante minutes grâce à X-Boy qui a décidé de pleurer jusqu'à 3h00 du matin (j'ai pu 20 ans, moi), j'ai dû téléphoner à l'école où je devais faire une journée complète d'animation. Il y a deux semaines, X-Man leur écrivait pour annuler, puisque je titubais entre la toilette et le lit.

L'orgueil de devoir annuler une DEUXIÈME fois a ressurgi de mon absence de voix en quelques sacres bien formulés à l'oreille des zoiseaux chantonnant dans la belle campagne où demeurent mes parents. Car, pour pouvoir faire mes animations, il fallait que je déplace l'escargot-X-Boy chez les grands-parents afin que Matante J vienne garder le petit... Ainsi, j'ai fait autant de bagages (pour mes animations, je transporte au bas mot une trentaine de bandes dessinées, un chevalet, des cartons, des affiches et 31256167 patentes de dessin) pour revenir chez moi bredouille. Et désespérée d'être aussi malade depuis deux joyeuses semaines.

Non mais lâchez-moi tranquille. Bon. C'est dit. (S'il y a des virus qui lisent, prenez des notes)

Par chance, la professeure responsable qui a décroché le téléphone ce matin a tout de suite (pas) reconnu ma voix de barytonne. Elle a même rigolé (vive l'humour) en m'imaginant manquer de voix après 20 minutes de "show". Elle m'a souhaité bon repos et m'a suggéré une autre date. Je n'avais pas de mots pour exprimer ma désolation de faire ça à tous les élèves qui attendent avec impatience la "fille" qui va venir les sauver de deux périodes de classe régulière. Et c'est non-souhaitable d'avoir une réputation de "fille-toujours-malade" dans le milieu scolaire. Les rumeurs courent vite dans ce milieu.

Tout ça pour dire que demain matin, X-Man fera la file pour sa pauvre blonde malade. J'avoue qu'avoir Marge Simpson doublée de ses soeurs jumelles (pour la toux de fumeuse) comme amoureuse, c'est pas très romantique.

Parce que j'ai TOUT essayé depuis 8 jours. Le sirop "toux sèche et gorge irritée", les Advil jour et nuit, l'huile de sapin sous les pieds, la marche rapide à - 25 dehors (tellement pas une bonne idée), la douche de 2742482 minutes pour l'humidité, les inhalations de Vicks et même les suppositoires.
Et cette option franchement, est à utiliser en dernier recours. Parce que ça SENT FORT le camphre, cette petite affaire-là. Après m'en être installé un, mes parents cherchaient d'où venait donc cette odeur de sapin et quand je me suis assise dans le salon, allôôôô la subtilité!!! Et quand on pète, ça sent le sapin. Ce qui peut être franchement marrant si on s'imagine dans un autobus à l'heure de pointe!

Mais bon. Rien n'y fait. La fièvre a décidé de s'installer dans mon sublime réceptacle à bactérie moche et il faut ce qu'il faut. Un tit-papier avec une griffure à 135$ la lettre. Parce que de toute évidence, je ne pourrai pas avoir les antibio "normaux". Je suis allergique à la pénicilline et au sulfa.

Je râle, là, hein?

Râler... rhôôôôô... j'ai quand même le Guy Mongrain sensible... hahahah

Allez, je cours tousser dans mon oreiller.

Kof kof fok. zzz.