jeudi 29 novembre 2012

Macareux, céréales et Corée du Nord

Vous ne voyez pas le lien entre ces trois mots?

Je me sentais l'âme généreuse, je vous raconte mon rêve de cette nuit. Blogueuse prolifique aujourd'hui. Ça arrive. Oh.

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Ce lundi, je suis allée au Costco, question de faire un ravitaillement de couches, beurre de pinottes et de céréales. Allez comprendre, mais ce magasin-monstrueux vend à un prix dérisoire les meilleures céréales bio du monde. Étant une fan des céréales (j'ai hâte de me lever chaque matin afin de manger ces pépites de bonheur!), je peux étudier les nouvelles boîtes de céréales avec passion. Cette fois-ci, j'ai craqué pour une boîte de Puffins (qu'on pourrait prononcer: Pas fins! ou Pus faim! hahaha) qui affichait sur sa brune boîte un macareux.

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Et bon, pour les archives, je suis une ornithologue non-assumée. J'affectionne follement les bêtes à plumes et depuis mes 8 ans, je rêvais à voix haute de voir un macareux. Par chance, la vie m'emmena en Irlande du Nord en 2001-2002 et j'en ai vus! Le souvenir heureux.

Ainsi, quand j'ai vu cet oiseau sur une boîte de céréales accompagné des mots "miel, riz et ingrédients gentils pour la santé", j'ai empoigné la chose et je l'ai ramenée à la maison.

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Hier soir, alors que le souper ne fut pas suffisant pour calmer ma faim, je me suis préparé une grosse tasse de Puffins et j'ai failli: vomir. C'était dégoûtant! Ça et croquer des bouts de carton? Enfin je crois que le carton peut être meilleur, surtout s'il a été habité par une pizza avant. Bref, ces céréales sont les plus mauvaises qui soient! X-Man rigolait et scandait: "Tu as vu la grosseur de la boîte!!! Hahahaha... toi et tes attirances pour les "belles affaires"! Tu ne vas pas jeter tout ça, quand même?"

Non, X-Man. Je ne les jetterai pas. Je vais les refiler à X-Boy. Hahaha. Mais non. Je vais tenter de faire des carrés aux Puffins-guimauves. On verra bien. Sinon, les écureuils vont se faire un régal. "Puffins sur neige avec son émulsion de calcium". Un vrai régal sauvage.

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Tout ça pour raconter que cette nuit, j'ai fait ce rêve ultra-réaliste (!) et très étrange.

J'étais à la maison avec X-Man et X-Boy. Le téléphone sonna. Au bout de la ligne, Docteur-Clooney.

- Bonjour X-Mom! Vous allez bien?

- Oui, et vous?

- Très bien. Écoutez, je vais être très direct. Je n'appelle pas pour X-Boy, mais plutôt pour savoir si vous voudriez offrir à X-Boy une petite soeur qui vient de la Corée du Nord?

- ??? Pardon? Une petite coréenne? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire?

- X-Mom, vous avez souvent exprimé votre regret de ne pas pouvoir avoir d'autres enfants et en ce moment, en pédiatrie sociale, je m'occupe d'une famille coréenne du Nord. Les parents ne veulent plus s'occuper de leur fille. Ils veulent retourner dans leur pays sans elle. Et comme vous êtes une très bonne mère et X-Man un très bon père, j'ai pensé à vous.

- Euh... elle a quel âge?

- Elle a deux ans. Elle est adorable. Alors vous la voulez?

- Docteur-Clooney... Ce n'est pas aussi simple... Pour adopter, il faut beaucoup d'argent.

- Non non, X-Mom. Puisque c'est moi qui la réfère, vous ne payez aucun frais. D'ailleurs, vous aurez droit à quatre visites en Corée du Nord avec la fillette afin de connaître sa culture. Vous ne devez que payer 1500$ pour les papiers d'administration.

- Euh... mais... écoutez, je peux en parler avec X-Man?

- Bien sûr, mais il me faut une réponse avant 19h00. Sinon, elle se retrouvera à l'orphelinat.

- Oh... Je vous rappelle très bientôt.

J'ai raccroché et expliqué ça en dixième vitesse à X-Man. "Une coréenne du Nord"??? Les questions fusaient de toutes parts. Il faut dire que X-Man se questionnait sur la possibilité que la Corée du Nord apprenne cette "transaction" et envoie un délégué nous buter...

De mon côté, j'angoissais avec l'espace dans la maison. Il n'y avait pas de place pour un autre enfant. Mais je désirais vraiment aider cette petite fille. À ce prix-là, en plus? C'était tout une aubaine, non?

***

C'est un bruit de dynamite qui m'a réveillée. J'explique avant que vous ne paniquiez: près de chez moi, on construit un "Faubourg de Ste-Banlieue". Une espèce de monstre commercial qui comprendra un IGA Extra, un Dairy Queen, un Couche-Tard et autres magasins essentiels à tout bon banlieusard. Comme si on avait besoin de ça? Le fait qu'il y ait quatre épiceries et une centaine de dépanneurs dans le même secteur n'empêche pas le progrès... Côté positif: ma tite-maison-laitte vaudra 300 000 $ dans cinq ans. Gnark gnark gnark.

***

Bref, je me suis réveillée en sursaut. Et sans petite coréenne dans la maison.

Seulement un X-Boy qui hurlait de bonheur parce que "c'est vachement excitant, les murs qui vibrent quand ça explose dehors".

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Vous pensez que les écureuils vont rêver qu'ils adoptent une loutre de mer si je leur lègue ma gang de Puffins?

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Kathleen chanterait : Ça va bieeeeeeeeeeeen!!!

En effet, les antibios se sont terminés hier. X-Boy ne morve plus et surtout, il ne vomit plus. Sauf qu'il bave encore. Ce qui me désespère un peu. X-Boy devra probablement se faire botoxer les glandes salivaires dans quelques temps. Ce n'est pas le Botox qui me décourage, c'est le fait que l'effet positif s'estompe après deux mois et qu'il faudra faire des injections aux trois mois. Dah. Mais j'ai confiance en la science, y'a assurément une vedette de Hollywood qui va crier au scandale et e-x-i-g-e-r que le Botox soit efficace à plus long terme parce que bon, elle n'a pas que ça à faire, elle. Alors les scientifiques s'attarderont à la tâche et combleront les plus grands désirs des riches. Et nous, les pauvres, nous en bénéficierons au médical. C'est ainsi que le monde est fait.

Rhôôô, je dis n'importe quoi, il neige et je n'ai toujours pas mes pneus d'hiver, alors les déraillements sont possibles! (Rassurez-vous, je ne sors pas avec la voiture d'ici lundi. D'ailleurs, un papa d'enfant handicapé qui fréquente l'école de X-Boy s'est parti une business de "Garage Mobile" et il viendra poser mes pneus DANS ma cour. Au même prix que partout ailleurs. C'est-y pas beau la vie!!! La beauté des enfants différents: les parents s'adaptent et deviennent créatifs pour être plus disponible. Wow!)

Ainsi, X-Boy est en pleine forme et depuis deux semaines, il me regarde droit dans les yeux. Je tombe sous le charme chaque fois et le monde s'arrête. Il a de si beaux yeux, désolée de vous embêter avec la beauté de mon fiston, heh! Qui plus est, il semble s'intéresser à nos bouches lorsque l'on parle. Il observe nos lèvres et je vois bien à son petit froncement de sourcil qu'il tente de reproduire, mais que bon, "ça" ne répond pas encore. Alors il y va de ses sons à lui et il rigole. Je carbure toujours à l'espoir, mais j'ai le sentiment que un jour, il va y parvenir. C'est décembre qui cogne à nos portes, le Père Noël pourrait bien attraper mon souhait au passage et le faire tricoter par sa vieille, non? Héhé.

Aussi, X-Boy vient me rejoindre chaque matin lorsque je lui demande s'il veut boire son lait. Il y a un mois, cela lui prenait au moins 10 minutes à se tourner la tête en ma direction. Il riait, regardait ailleurs et je savais qu'il m'entendait, mais dans son cerveau, le tournage de tête vers la bonne direction n'était pas au point. Depuis trois matins, je n'ai qu'à prononcer le mot "lait" et hop, il se tourne, hurle de bonheur et s'en vient à la vitesse quatre-pattes-maintenant-réussie! Je suis gaga. Il agrippe son gobelet et l'apporte au Royaume des jouets. Comme un homme qui prend sa bière au bar et qui retourne à sa femme-bébelle. Haha.

Bref, c'est le temps des réjouissances, des envies folles de dévaliser les magasins pour acheter des cadeaux de Noël et de cuisiner des "batches" de desserts cochons.

Mais il y a ce facteur qui me retient (et non, pas celui de Postes Canada), le porte-feuille n'est pas aussi garni que mes guirlandes de Noël. Alors bon, je rêvasse et ça me rend heureuse. Niaiseuse de même, c'est bien, non? Oui!

Je rêvasse et en même temps je sais que l'année 2013 ne reganira pas nos porte-feuilles facilement. X-Man perdra son boulot le 21 décembre... Mais le vent du Nord étant chaleureux malgré tout, il se retrouvera avec la même équipe de travail, mais dans une nouvelle boîte de distribution en éditions créé par leur patron actuel. Un patron qui, sollicité par les nombreux éditeurs qu'il distribuait en librairie, a décidé de repartir sous un nouveau nom. Sous la désormais appellation de PME. Alors exit les grands patrons d'Angleterre et les actionnaires chiches-capitalistes (pléonasme) et bonjour le dynamisme et le renouveau d'une petite boîte qui aura le vent dans les voiles, j'en suis persuadée.

Je suis heureuse pour X-Man. Il s'est fait offrir un emploi au double du salaire. Un emploi très payant. Mais un emploi qui l'aurait tranformé en bête de somme (et d'additions). Il aurait eu du boulot pour trois personnes et zoup, il se serait tranquillement effacé de sa vie familiale. X-Man a réfléchi et bien sûr, nous en avons discuté. Choisir l'argent et la stabilité ou repartir avec la même équipe, le même bonheur à l'ouvrage mais un salaire diminué et des assurances perdues?

Le choix fut facile. J'ai laissé à X-Man la décision finale. Mais de loin, je préfère le voir heureux en rentrant de ses tournées auprès de ses libraires, que marabout au retour d'une journée de bureau... X-Man a un esprit libre qui a besoin de parcourir des distances inégalables au volant de sa voiture. X-Man a besoin de voir du pays, d'avoir hâte de rentrer chez lui. De me raconter ses journées et que j'y comprenne quelque chose. Car nous avons la même passion pour les livres, les bd et les librairies.

Alors oui, nous aurons moins d'argent dans nos poches en 2013, mais autant de bonheur et de discussions enflammées sur la sortie de tel ou tel bouquin.

Et nos bibliothèques se garniront encore. Et X-Boy continuera de déchirer les livres que l'on lui donne.

Et ça, ça n'a pas de prix.

Chacun lit à sa façon, chez moi. Mais chacun lit avec le sourire aux lèvres.

Et le plus beau livre qui soit, il s'écrira chez nous.

Et pas en numérique.

Nan.

Sur notre écran quotidien, celui que je regarde les yeux fermés et qui me rappelle que oui, la vie me fait chier bien souvent, mais que les émissions se renouvelleront toujours.

Et j'aime le fait que nous soyons dans l'écriture de ce nouveau scénario.

Alors hein, le Père Noël, tu prends des notes et tu les amènes, les mots dans la bouche de X-Boy afin qu'on les rajoute dans nos histoires, ok?

mercredi 21 novembre 2012

Salon du livre, virus et compagnie

Depuis mardi dernier, et jusqu'à ce lundi, c'était le Salon du Livre. Soit. Pour le commun des mortels (vous! hahah!), ça n'a aucune connotation particulière. Mis à part le fait que peut-être, vous irez y faire un tour, achèterez un ou deux bouquins, deux trois signets pour les enfants-qui-pleurent et que vous vous rappelerez que oui, le livre est encore en vie. Paix sur terre.

Chez nous, Salon du Livre égale troubles de la santé. Allez savoir, chaque année, depuis que je suis en couple (et en famille ensuite) avec X-Man, il se passe un événement dramatique dans ma santé ou désormais, dans celle de X-Boy. Nous croyions en être épargnés cette année puisque trois semaines auparavant, X-Boy avait eu un fichu rhume et moi, une extinction de voix charmante.

***
La première année où nous étions amoureux, j'ai eu une attaque de stérilet grimpant pendant cette semaine-là. Résultat: je m'étais rendue d'urgence à l'hôpital et je m'étais fait enlever cette saloperie qui s'était agrippée Dieu sait où dans mes parois utérines qui s'était surinfectées. Voire on aurait pu croire que j'avais une MTS tellement c'était le party des bactéries là-dedans. Résultat: X-Man était revenu en catastrophe du Salon du Livre pour me sauver et le moral et le sentiment amoureux, car bon, on venait de m'annoncer que pour avoir des enfants, cela me prendrait un miracle. (On connait tous son nom aujourd'hui! hihi)

La deuxième année, j'étais enceinte (dans les dents, le stérilet-dévastateur-d'utérus!) et je vomissais tellement que j'ai dû me rendre d'urgence à l'hôpital, sous risque de perdre et le bébé, et le peu de salive qui me restait pour avaler les bonnes et mauvaises nouvelles qui viendraient au fil des années suivantes...

La troisième année, vous l'aurez deviné, ce fut X-Boy qui choppa une gastro-catastrophique qui fit en sorte que lui et moi furent hospitalisés tous les deux afin de survivre à cet assaut viral complètement foudroyant.

La quatrième année, X-Boy attrapa des otites qui le firent souffrir à un point tel qu'il fut hospitalisé et l'an dernier, il choppa encore deux maudites otites... mais X-Man n'eut qu'à aller faire la file à 5h00 du matin le mercredi afin d'avoir un rendez-vous pour éviter l'hospitalisation cette fois, bordel.

***

Cette année, donc, le ciel s'avérait moins menaçant. Tut tut tut. J'aurais dû comprendre que le lundi soir, alors que X-Boy se réveillait pour vomir, il y avait anguille sous la couenne de ce charmant garçon. X-Man a donc passé la seule nuit où il rentrait à la maison à donner un bain à 3h00 du matin à son fils-vomisseur-sans-raison-apparente... La grande joie pour un X-Man déjà sur l'adrénaline du Salon. Parce qu'il faut que vous sachiez que pour X-Man, le Salon implique des journées de 8h00 à 21h00 debout, avec des soupers à la fermeture en compagnie des Européens qui eux, n'en ont rien à cirer du fait qu'il soit rendu 23h00 et que le dessert ne soit pas encore sur la table. (!)

X-Man était donc bien "tranquille" au Salon à travailler tandis que dans la chaumière, le pire se présentait sous forme d'épisodes étranges de la part de X-Boy. Après avoir vomi pendant la nuit du lundi, il était en pleine forme le mercredi. ??? Le jeudi, il refusait de manger. Bon, ça arrive à tous les enfants. Le vendredi, journée pédagogique, Mamie-Z est venue s'amouracher du petit tandis que j'allais visiter ce fameux Salon et surtout, mais surtout, diner en amoureux (parmi la foule!) avec X-Man. J'ai passé une splendide journée en solo (parmi la foule), à me remplir d'admiration pour tous les acteurs du milieu du livre et surtout, à me rappeler comment c'est chouette d'avoir une vie sociale, de rencontrer des vieux amis et de jaser d'autres sujets que de morve, vomi et handicaps...

Quand je suis revenue, Mamie-Z était au salon avec un X-Boy qui commençait à s'endormir. Le soir arrivé, rien de plus normal. Mamie-Z m'avisa qu'il n'avait pas voulu manger beaucoup. D'accord. Nous avons jasé de la vie, comme deux vieilles copines avant de rentrer à la maison après une journée de travail et je suis allée au lit, le coeur rempli de beaux moments et de légèreté. Wowowowow, hein.

***

Samedi matin: X-Boy avait le nez qui coulait. Un rhume. D'accord. X-Man avait l'après-midi de congé et dormirait à la maison ce soir-là avant de retourner à Montréal jusqu'au lundi soir. Quand il arriva, vers midi, j'étais au salon, avec dans les bras un X-Boy totalement amoché qui avait vomi toute la matinée sans avoir réellement mangé (et recraché) autre chose que ses médicaments pour l'épilepsie. Ça ne sentait pas bon, dans tous les sens du terme.

X-Boy semblait dépérir tout au long de la journée. Sans ne jamais verser une larme. La force de caractère ou la douleur paralysante. Seul lui pourrait nous le dire, mais bon, paraît qu'il ne parle pas encore, cet enfant? L'inquiétude commença à me gagner. Car si depuis jeudi, il n'avait qu'avalé que quelques bouchées, bu quelques gorgées et vomi tout le reste qu'on tentait d'y donner, cela signifiait qu'il faudrait aller à l'hôpital afin de le réhydrater. NOOOOON! Pas l'hôpital au mois de novembre! Pas se foutre directement dans la gueule des porteurs et surtout des donneurs de gastro, pneumonie et malaria, tiens, pourquoi pas!!!

J'angoissais. Solide. X-Man me rassura (bon acteur) qu'il irait faire la file à la clinique qui est ouverte le dimanche matin. Ce qu'il fit, dès l'aube, à se geler les pieds pendant deux heures.

Rendez-vous à midi.

Dans la nuit du samedi au dimanche, X-Boy se réveillait en gémissant. Le nez complètement congestionné, l'envie de vomir au moindre mouvement.

Une fois dans le bureau du médecin, j'ai raconté tous les symptômes de X-Boy. Le vomi, le refus de manger, les plaintes douces et incessantes et le nez qui coule. Bon pour ça, elle a pu le constater sans trop d'efforts.

Elle a examiné le petit. "Il est déshydraté, X-Mom. Son haleine sent l'acétone". (NOOOON!) Elle le palpa. Rien au niveau du ventre, rien dans les mains, rien dans les poches. (Rhôôô) Puis, elle regarda dans une oreille et s'exclama:

- Ah bon! Je ne croyais pas que la cause serait aussi "facile" à trouver. Il a une otite, X-Mom. Euh, attendez, pas une, mais DEUX otites. Et probablement une pharyngite. D'où le refus d'avaler quoi que ce soit.

- Oh. Ceci explique cela. Mais qu'est-ce que je fais avec lui? Il refuse de prendre quoi que ce soit depuis hier... Il va finir par convulser?

- En effet. Et la déshydratation est commencée... Vous ne pouvez pas attendre trop longtemps. Si ce soir, il n'a pas bu un peu de liquide ni avalé son antibiotique, vous savez ce qu'il vous reste à faire?

- M'exiler à Hawaï?

- Hahah, X-Mom. Tenez, prenez ces deux masques... vaut mieux les porter ces temps-ci à l'urgence. (AAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!)

Nous sommes sortis du bureau. J'avais le coeur gros. Tout près de la colère. Ça arrive dans les meilleures maisons, de perdre patience face à la maladie... Dah.

Direction pharmacie et épicerie afin de dégoter le "kit de survie" pour remettre X-Boy sur pied: les antibtiotiques, du Pediasure et des biscuits Ritz. Ben oui, les biscuits Ritz lui avaient sauvé la vie l'an passé, alors pourquoi se retenir d'essayer?

De retour à la maison, j'ai tenté de donner l'antibiotique à X-Boy. Rien à faire, il s'est remis à vomir. Je me suis fâchée.

- X-Boy, bordel! C'est tout ce que tu as à faire!!! C'est pas compliqué!!! Tu veux VRAIMENT aller à l'urgence?!? Ben tu iras tout seul... je vais te laisser à l'entrée dans ta poussette à 4000$ et il y aura sûrement une mamie pour t'escorter jusqu'au bureau du médecin. Pendant ce temps-là, moi je serai dans le prochain vol pour la Norvège. Pourquoi la Norvège? Parce que bon. T'es pas obligé de tout savoir.

Le téléphone a sonné à ce moment-là. C'était X-Man qui voulait savoir le diagnostic.

- DEUX OTITES!!! Et probablement une pharyngite! Le gros lot, hein??? Pis il ne VEUT RIEN avaler, X-Man!!! Je suis tellement en colère!!! Je ne fais que ramasser du vomi, de la bave, de la morve. Je suis douce et calme avec lui. Je le berce, le calme, lui fait des guilis délicats et MONSIEUR n'est même pas foutu de s'aider lui-même??? C'est trop con, je vais péter un plomb. Il n'y a qu'une option: soit il avale, soit il va à l'hôpital. Et toi qui n'es pas là depuis une semaine.

- Euh, j'étais là hier... et lundi soir...

- Ben oui!!! Comme si ça faisait une différence!!! T'es pas là en ce moment et c'est là que ça compte. Je suis fatiguée, stressée, épuisée. Il ne se tient pas bien, il est tout mou... je n'ai plus la force de le trimballer partout et de me pencher à toutes les secondes pour le moucher, essuyer la bave et tout le reste. Et il y a la balayeuse... Faudrait laver les planchers. J'ai 424664 paniers de linge à plier et 43626 brassées de linge-dégueu-baveux à partir. J'ai été obligée de l'emmener à la pharmacie et à l'épicerie. Sortir l'ostie de poussette trois fois!!! Répondre à 46326 matantes que non, il n'est pas fatigué (X-Boy se couchait la tête sur sa tablette de poussette), il est MALADE. C'est pas toi qui répond aux matantes, ça paraît... Depuis mardi que je "sens" que ça ne va pas. Je ne dors pas bien depuis mardi... Je suis tannée d'être connectée aussi fort avec X-Boy. On pourrait pas vivre nos bibittes séparément? Comme là, là, il m'entend être en colère et il fait des mouvements pour vomir!! Tu imagines?!? C'est de ma faute, alors, s'il ne veut rien avaler? Je suis trop fâchée? Trop fatiguée et Môsieur le ressent alors il rejette la solution! Il croit que ça va me calmer? Me faire prendre conscience qu'il faut que je me calme?!? Câlisse.

- Bon, X-Mom... Tu es encore en vie, c'est bon signe.

- Tu ris de moi, là?!?

- Non non. (Menteur). Mais tu es tellement mignonne quand tu gueules ainsi. On dirait une réplique de téléroman. Tu l'avais écrite avant?

- ...

- Pense à autre chose. Va faire un tour dehors quelques minutes.

- T'es drôle toi. "Pense à autre chose". Y'A PAS AUTRE CHOSE QUE DU VOMI, DE LA BAVE ET DE LA MORVE AUTOUR DE MOI!!! Que j'aille dehors?!? Je ne peux pas le quitter d'une seconde... il morve trop et il peut convulser. Il suffirait que je sorte, que je suive un écureuil dans sa course folle pour cacher une peanut et hop, X-Boy sera sur le plancher, la face contre le sol et ne bougera plus.

- Tu dramatises...

- J'ai le droit, de dramatiser.

- Oui tu as le droit. Mais il faut vraiment que tu te calmes. Vous n'irez pas à l'urgence, je te le promets. X-Boy va avaler ses médicaments ce soir. Donne-lui son Tylenol aux quatre heures et il va guérir.

- Ça c'est dans ton monde idéal. On sait bien, toi tu es au Salon du Livre, entouré de fiction, d'auteurs qui se la jouent, de collègues avec qui tu trinques les soirs et avec qui tu bouffes des repas 4 étoiles. T'as pensé que de mon bord, c'est bol de céréales et beurrées de beurre de pinottes? Et ça, c'est quand je pense à manger.

- X-Mom... Tu ne vas pas me faire sentir coupable de travailler.

- Oui. Je veux que tu te sentes coupable de ne pas être là, bon.

- Tu fais le gros bébé.

- Boui. Bouhouhouuuuuuu.

- Bon. Enfin, tu pleures. Tu ne pourrais pas faire ça plus vite? Un coup que tu pleures, après, tu vas mieux...

- Bouh. Tu as raison... fais-moi rire, d'abord.

- Pense à tous les soirs où je m'endors sur le sofa et que tu me dis des inepties afin que je te réponde, endormi!

- ... Hahahah... comme la fois où je t'ai dit: "Tu sais qu'il y a une étude qui dit que si tu te frottes le genou avec du yogourt, tu vas aller plus vite en auto" et tu t'es frotté le genou en disant: "ah oui?"!!!!

- Exactement.

Le gros fou rire. Je ne pouvais plus m'arrêter. La montagne russe, hein? Vous voulez un billet pour un wagon?

- Bon, tu ris. Tu vas mieux. Là, tu vas continuer à rire, tu vas écouter la télé tout l'après-midi avec X-Boy couché sur toi, tu vas lui donner ses médicaments ce soir et tu verras, demain matin, il sera mieux. D'accord?

- D'accord. Mais s'il ne les prend pas?

- Tu restes tranquille. Tu ne vas pas à l'urgence. Il ne va pas se laisser mourir...

- Mais mais...

- X-Mom... je vais aller me mettre du yogourt sur le genou... et retourner au boulot, d'accord?

- Hein, ok... Merci d'être là.

- Tu me reproches de ne pas être là, pourtant...

- Oh, tu sais bien ce que je veux dire.

- En effet. Allez, bisous et je pense à vous deux fort fort.

- Ok. Je t'aime. Bon Salon. Bisous.

Clic.

***

Ce soir-là, X-Boy a vomi ses anticonvulsifs. Mais il a gardé la moitié de ses antibio. Alors je l'ai couché en espérant que les Tylenol en suppositoires fassent effet.

***

Lundi matin, X-Boy a bu la moitié d'une canne de Pédiasure. J'étais encouragée. Il a néanmoins vomi le tout quand je lui ai donné ses anticonvulsifs. Mais il a pris la moitié de ses antibiotiques. L'angoisse me tenaillait. Totalement. Il était si pâle et il avait les yeux cernés et rouges...

Il n'a rien voulu boire du reste de la journée. Au souper, j'ai réussi à lui donner ses anticonvulsifs sur une période d'une heure. Une petite dose à la fois. Puis, j'ai fait la même chose avec ses antibiotiques. Laissez-moi vous dire que 10 ml c'est long en sacrament. Excusez le sacre. Mais il les a gardés!!!

***

X-Man est rentré ce soir-là, vers 21h00. Il m'a rejointe sous la doudou au salon et on a regardé la dernière de La Galère. À 22h00, je suis allée, comme tous les soirs, vérifier si X-Boy dormait bien et c'est là que je l'ai vu assis. Souriant dans son lit et me regardant avec espoir. ?!? J'ai couru chercher X-Man.

- Viens voir, X-Boy est assis et il sourit!

- Ah non... Il ne dort pas...

- Non non, sois content. Je me fous qu'il soit réveillé. Il a l'air "en vie"!! Viens voir, vite.

On a rouvert la porte de la chambre et dès que X-Boy a vu son papa, il s'est mis à applaudir.

J'ai failli pleurer de bonheur. L'image était si belle après toute cette tempête. "Papa-le-sauveur"!!!

X-Man m'a demandé, tout discrètement: Tu crois que ça va trop le réveiller si je le prends?

Oh non, mon homme. Prends-le, ton gamin! Et fais-le swinger, danser, chanter, je m'en fous. Moi s'il est heureux, je suis prête à ne pas dormir de la nuit. (Pas tant que ça, mais bon.)

X-Man a pris fiston et fiston s'est mis à rire. Ils se sont installés dans la chaise berçante et X-Man s'est mis à raconter à X-Boy ses aventures au Salon. Tout en lui rappelant qu'il fallait vraiment qu'il boive et que c'était super qu'il ait pris son antibiotique au complet ce soir. Que grâce à ça, il serait bientôt guéri.

X-Boy s'est mis à crier de bonheur. J'ai accouru avec un gobelet à moitié plein de Pédiasure.

- Tiens, X-Man! Donne-lui ça!!! Tant qu'à être dans le bonheur en plein soir... S'il buvait?

X-Man a donné le gobelet à X-Boy. Ce dernier l'a saisi avec une telle vigueur et l'a calé en moins de deux minutes.

- That's my boy, a conclu X-Man. Allez, c'est l'heure du dodo. X-Mom va te bercer... parce que si tu restes sur moi, tu vas vouloir jouer et là, il est tard.

J'ai repris le petit gamin et je l'ai bercé. Il s'est endormi, calme et serein. Au milieu de la nuit, il a lâché des cris très forts. Comme s'il demandait quelque chose. Je lui ai redonné du Pediasure qu'il a englouti à la vitesse de l'éclair. Puis, il s'est rendormi alors que je le berçais.

X-Boy avait retrouvé l'appétit.

Sa capacité d'avaler.

Sa bonne humeur.

Et son papa.

***

Et nous, on a retrouvé le virus. Depuis hier, mardi soir, X-Man et moi avons mal à la gorge.

X-Boy donne sans compter.

Quelle belle valeur lui avons-nous transmise.

De vrais bon parents.

On va se fabriquer des médailles en mouchoirs.

Vous en voulez?



vendredi 16 novembre 2012

Alphée, X-Boy et les étoiles.

J'en rêvais depuis la seconde où j'en avais eu vent, de ce fameux film de Hugo Latulippe: "Alphée des étoiles". De fait, je rêvais de me faire adultnapper (quelle horreur, mais hé, il est tard!) par X-Man et qu'il m'amène un soir, après avoir réservé la gardienne en secret, voir ce film au cinéma Beaubien dans la grande métropole.

Or, ici les rêves étant paranormaux, j'ai plutôt eu la chance de me faire télékidnapper (je la refais, ho!) par RDI qui a décidé, gentille chaîne spécialisée, de mettre en ondes la version écourtée du film tant attendu.

Il va sans dire que hier, à 19h58, j'étais bien calée dans mon sofa, la couverture-à-moutons bien en place pour me tenir au chaud et j'ai retenu mon souffle. Excitée et intriguée comme une gamine la veille de Noël. Ou de sa fête, parce que aujourd'hui, les enfants reçoivent autant de cadeaux à leur fête qu'à Noël; résultante du souci de performance de la génération X et Y.

Mais que dis-je donc?

Je fais dans le préambule interminable. C'est la faute aux émotions. Il faut qu'elles se placent, les vilaines.

Ainsi, j'étais fin prête pour embarquer dans l'univers de cette Alphée des étoiles. X-Man, grand chevalier-du-bouquin, se mordait les doigts de ne pas visionner ce chef-d'oeuvre avec moi, mais bon, ça en prend un pour travailler et quand c'est le Salon du Livre de Montréal, X-Man travaille presque jour et nuit.

***

Pour ceux et celles qui ne sauraient pas de quel film je parle et pourquoi donc j'en parle dans mon blogue, ce film fait l'éloge de Alphée, une fillette qui a de la graine de super-héros et qui est atteinte du syndrome génétique très rare nommé le Smith-Lemeli-Opitz. Bon, vous voyez le lien? OUI! Un syndrome cousin de la fesse gauche du Opitz-C!!! = Un film sur un membre par alliance du club de X-Boy?!? Ça vaut toute l'excitation du monde!!! (Je vous épargne mes sourires niais et mes trépignements incessants.)

***

Avant que le film commence, j'avais un petit noeud au coeur. Un petit noeud rempli d'appréhensions. Parce que le maudit phénomène de comparaison m'envahissait les neurones. Comment réussirai-je à regarder Alphée sans la comparer à X-Boy?

Eh bien j'ai réglé le cas à voix haute après seulement quelques minutes. (La chance d'être seule dans son salon, ouf-e)
Alphée PARLE, Alphée MARCHE, Alphée COURT.
X-Boy ne PARLE PAS, ne MARCHE PAS et ne COURT PAS.
Alphée a de grandes oreilles, X-Boy de très petites.
Alphée a les dents croches, X-Boy a les dents très droites. (Des faits, hein. Aucune animosité.)

Alphée a de petites mains fines et délicates, X-Boy a de petites mains fines et délicates...

C'est à partir de cette "égalité" que je me suis laissée emporter dans l'univers de Alphée. En effet, sa façon de prendre les objets doucement, de jouer avec ses mains, de balancer ses bras... tous ces mouvements me ramenaient dans l'univers parallèle où X-Boy voltige lui aussi. Dans cette univers où la musique semble prendre toute la place, où les mots sont souvent de trop, puisque si difficile à répéter.

Il faut voir Alphée s'efforcer de bien prononcer les mots et il faut entendre X-Boy faire ses longues chansons pour comprendre. Quand on se retrouve en présence d'enfants de cette "espèce" (je fais exprès), on décroche de la réalité pour se demander, justement, qu'est-ce qu'elle est, cette réalité?

Dans le monde de Alphée et de X-Boy, le temps n'existe pas. Les conventions non plus. La vitesse? À quoi bon? Si c'est pour aller plus vite vers un rond de soleil ou un arbre dont le vent fouette les branches, d'accord. Mais sinon? Pourquoi se presser?

X-Boy apprend à un rythme qui n'existe pas. Enfin qui n'existait pas jusqu'à ce que je voie une autre enfant le vivre sur mon grand écran. Jusqu'à ce que j'entende la voix de Hugo Latulippe décrire cette non-vitesse. Ce n'est même plus de la lenteur, à ce niveau, puisque la lenteur n'existe pas non plus, dans cet univers.

En fait, qu'existe-t-il?

La vie. Tout simplement. Et le bonheur. Pur comme leurs rires en cascade. Pur comme leurs chansons aux airs méconnus. Pur comme cette façon qu'ils ont de déposer leurs mains sur le monde qui les entoure.

Quand X-Boy vous fait une caresse sur l'épaule ou dans le cou, le monde s'arrête. Quand Alphée décide qu'elle portera une jupe d'été par-dessus sa robe longue, le monde s'attendrit. Quand X-Boy chantonne dans les magasins, certaines madames entendent des chats. Quand Alphée cherche Tintin sous son lit, les enfants le trouveront s'ils y portent attention.

Quand Alphée suit son père au sommet d'une montagne enneigée, alors qu'elle est bien emmitoufflée dans un traîneau, la beauté s'entend dans son rire qui monte jusqu'aux nuages déjà plus près d'elle.

Quand X-Boy revient de l'école et qu'il rit aux larmes d'entendre l'autobus reculer en faisant Biiiip! Biiiiip! Biiiiip!, c'est la simplicité qui s'offre à moi et que je saisis à deux mains, même si elles n'ont pas sa délicatesse ni son expérience à lui.

Quand le film sur Alphée s'est terminé, j'ai soupiré et versé quelques larmes de bonheur et d'espoir.

Parce que X-Boy n'a peut-être pas les mêmes oreilles ni les mêmes dents, mais au final, il a la même force tranquille et vive à la fois que cette Alphée-cousine-de-syndrome.

Ce film, je l'aurais regardé toute la nuit.

Et au matin, je l'aurais fait regarder à X-Boy.

Mais bon, ma vie n'est pas un conte de fées et je n'ai pas d'enregistreur.

Alors hein, X-Boy attendra la sortie du DVD pour voir sa copine.

On ne peut pas tout avoir, hein?

Déjà que j'ai un X-Boy-des-étoiles chez moi, faut savoir se contenter.

lundi 12 novembre 2012

Matante-Auburn strikes back!

Je les collectionne. Et ça fait longtemps que je ne les ai pas partagés.


En direct du Centre de Réadaptation (!):

Je suis assise avec X-Boy qui hurle pour sortir de sa poussette adaptée. Maintenant que Môsieur se promène à quatre pattes, il refuse d'être assis longtemps. Je ramasse donc le gamin sur mes genoux et je tente de le retenir. Il agrippe les chaises, mon manteau et il rit aux éclats. Moi de même. (Suiveuse, comme toujours)

Matante-Auburn fait son entrée. Elle accompagne une personne non-voyante. Cette dernière est appelée à son rendez-vous. Matante-Auburn reste seule avec son roman de matante. Elle me regarde. Oh non. Ça s'en vient.

- Qu'est-ce qu'il a, votre fils?

- Deux yeux, une bouche, deux bras. (Mais non... je n'ai pas osé.) Il a une maladie orpheline très rare.

- Ah. Et il a quel âge?

- Quatre ans.

- Oh mon Dieu. Il ne sera jamais autonome, hein?

!!! L'envie de mordre oui!!!

- Euh. Bon. On n'en est pas là. Par ailleurs, vous savez que la vieillesse entraîne une perte d'autonomie?

- ...

Dans les dents la vieille. Je sais que ça manquait de tact, mais elle, est-ce qu'elle en avait?

- En tout cas, vous êtes bonne. Il a l'air heureux.

- Il EST heureux. Qu'est-ce que vous vous imaginez donc tous, les gens "normaux"?!? Que les enfants handicapés sortent d'un film d'horreur et qu'ils sont tous de grands braillards?

- ...

- Je trouve cela très dommage de devoir m'expliquer dans un centre de r-é-a-d-a-p-t-a-t-i-o-n. Vous accompagnez bien une personne non-voyante et je ne vous pose pas 13525 questions.

X-Boy a été appelé à ce moment.

Matante-Auburn a ramassé la botte et le bas de X-Boy qu'il venait d'enlever avec la grâce que lui seul connaît. Elle s'est approchée doucement et elle a dit: "Je peux lui remettre son bas et sa botte? Je suis une mamie, je suis bonne avec les enfants, vous savez..."

Je lui ai souri et je l'ai remerciée de son aide. Et je me suis tue. Pas envie de péter une coche dans le bureau de l'orthésiste. Je me suis concentrée sur X-Boy qui avait une énergie contagieuse! J'ai ri tout le long du rendez-vous. Ça a chassé ma colère.

N'empêche que j'en ai marre.

***

Je cours visiter toutes les coiffeuses de Ste-Banlieue et je vole tous les tubes de cette maudite couleur.

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Ben quoi, c'est peut-être quelque chose dans la pigmentation?

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mercredi 7 novembre 2012

À un clic de voir une photo de X-Boy!

Oh que je suis énervée!!!

Je viens de découvrir qu'il y a un concours organisé par La Caisse Populaire Desjardins (et Facebook) qui me (nous) permettrait de gagner un montant de 15 000$ pour réaliser notre projet d'acheter une Minivan et d'ensuite la faire adapter pour X-Boy!?!

C'est de la pure folie! Et la plus belle qui soit!

Vous imaginez?

X-Mom qui rafle un tel montant alors qu'elle se casse les neurones chaque jour de sa vie depuis quatre ans à se demander comment, mais comment, pourrais-je aider financièrement X-Man à tout payer? Une solution tombée du ciel? (Ou plutôt des Fonds de la Caisse!) Ça existe!

Malheureusement, ce concours est à saveur "populaire", voire téléréalité. Je suis un peu lasse de ce mode de votation: qui a le plus de tits-namis se mérite le nanane. Selon moi, les juges devraient y aller avec la pertinence du projet et la qualité du français écrit: ça élaguerait bien des candidatures! rhôôô!

Mais hé, je ne peux pas aller contre mon temps et je dois me plier aux exigences technologiques!

Alors je sollicite avec beaucoup d'enthousiasme votre aide: un petit clic sur ce lien et hop, je me croiserai tous les doigts jusqu'aux orteils afin de terminer dans les cinq premières personnes choisies!!!

(Je cours chercher de l'antiphlo chez Costco)

Je ne suis pas certaine, je crois qu'il faut que vous ayez un compte Facebook. Mais hé, si vous n'en aviez pas encore, voilà THE raison pour le créer et l'effacer à la fin du concours (18 novembre prochain!)...

Et en prime, vous verrez la bouille de X-Boy?!? Juste pour ça, ça vaut un vote! héhé

Voici le lien: http://bit.ly/XkiQSE

Obama a gagné ses élections, hier! Et moi je suis rendue à 52 membres (MERCI !!!) ?

Tout est possible!

Yes we can!

(Le prozac n'est pas assez fort, je sais!)

mardi 6 novembre 2012

La crise de la cinquantaine!

Ça y est, je craque.

49 membres??? C'est insupportable.

Il n'y aurait pas un/une lectrice qui me sauverait de la crise d'hystérie en cette belle journée de novembre?!?

L'envie de me créer un faux-profil me prend soudainement. Rhô.

Allez, je vais prendre mon Prozac.

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Et emballer mes gâteaux aux fruits dans de l'étamine imbibée d'alcool. Cheers!

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Oui, je fais partie de cette race rare qui AIME les gâteaux aux fruits. Ça vaut un cinquantième membre, non?

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jeudi 1 novembre 2012

Ne pas refouler son reflux.

Titre non-incitatif à la lecture de.

Mais je vous vois lire pareil. Rhôôôôô!

Ainsi, je n'avais point eu le temps de faire un compte-rendu de l'état de santé de X-Boy après l'épisode "Morve-Vomi" qui dura du lundi au mercredi de la semaine dernière et qui permit au petit de rester bien au chaud auprès de sa douce mère-aux-nerfs-d'acier.

Parce que oui, ça en prenait, des nerfs d'acier pour ne pas craquer la semaine dernière. Voyant que X-Boy refusait TOUT LIQUIDE (et les solides, on n'y pensait même plus), l'hospitalisation s'approchait à grands pas de sons étranges et de désespoir, admette-je. Parce que X-Boy, quand il restitue, il diminue. Le peu de poids qu'il prend en tant de mois, il le perd en l'espace d'une simple journée. Et perte de poids = perte musculaire = tout le foutu boulot de renforcement musculaire qu'on fait chaque jour = zéro. Grmblbrg.
Et hospitalisation = FORTE possibilité de chopper une vraie gastro et = envie de déménager sur une planète où la maladie n'existe pas, câlisse. Je me permets un sacre, c'est si néo-québécois. Ouh.

Ainsi, le mercredi matin, X-Man a enfilé sa cape de Papa-Sauveur-de-Catastrophe-Naturelle et est allé se poster dans la file de l'aube à la clinique d'urgences mineures. Il a obtenu un rendez-vous pour 13h40 et il ne me restait donc qu'à souhaiter que X-Boy ne convulse pas d'ici là et que ses médicaments "heureusement" avalés (euphémisme quand tu nous tiens) demeurent en la demeure, quoi. (Non mais, avez-vous déjà forcé votre enfant à avaler ses médicaments tandis que hop, il tente réellement de vomir et que vous le forcer à ravaler? Je ne me croyais pas cette force. Ça donne froid dans le dos... Et chaud dans le front.)

Quand je suis entrée dans le bureau du Doc-aux-sept-enfants (sans blague), je me suis sentie soulagée. Enfin, quelqu'un de rassurant qui pourrait me dire "ce que je fais avec ça"! X-Boy n'avait même plus la force de se tenir la tête et bien qu'ayant perdu du poids, il pesait une tonne.

J'explique les symptômes du petit, le Doc l'installe et l'ausculte.

- Rien à la gorge. Rien dans les oreilles. Rien dans le nez, sauf un petit rhume. Les poumons et les bronches sont libres. Le ventre est mou.

- Et vide.

- Oh oui, pour ça, il est vide. X-Boy est déshydraté, X-Mom.

- Mmm.

- Vous savez ce que ça veut dire?

- Mmm. Hospitalisation?

- Moui. Il est en sursis jusqu'à ce soir. S'il n'a pas avalé une goutte de liquide, c'est Ste-Justine directement. Il est trop pâle et trop faible.

- ...

J'ai recommencé à expliquer les symptômes de X-Boy, en espérant que comme dans un film, la scène ne soit plus la même... Je dois avoir rajouté des détails, car soudainement, j'ai vu dans les yeux du Doc un petit éclair de génie.

- X-Mom... Je crois que je sais ce qu'il a, votre fils. Ce n'est pas une gastro. C'est un petit rhume, mais ce n'est pas ce qui explique ses vomissements et son refus d'avaler. X-Boy fait du reflux gastrique sévère... d'où la sursalivation, le fait qu'il s'étouffe en dormant et en se réveillant chaque matin. Et surtout, il en fait de façon si intense depuis quelques jours qu'il se protège en n'avalant plus rien. Mécanisme de défense pour protéger un oesophage brûlé.

- AH HAAA! (Familiprix!) VOUS ÊTES GÉNIAL!!! C'est exactement "ça"!!! L'an passé, à pareille date, X-Boy avait eu les mêmes symptômes (en plus d'une otite) et il avait été hospitalisé trois jours avant que Dre-Grogne ne trouve que tout était relié à du reflux sévère!!!

- Ah bien... voilà qui s'explique. Mais je peux vous demander pourquoi il a cessé de prendre ses antiacides?

- Bonne question. Je ne comprends pas. Son pédiatre nous les fait arrêter une ou deux fois par année, mais il faut en venir à l'évidence que son reflux ne cessera pas et n'a jamais cessé, d'ailleurs, depuis sa naissance.

- En vérité, dans le cas des enfants syndromiques qui sont hypotoniques, le reflux est permanent et on les traite pendant plusieurs années, voire toute leur vie.

- Mmm. Je suis d'accord avec vous. X-Boy ne parle pas, mais il s'exprime de façon assez radicale. Il ne sera pas dit que je vais laisser X-Boy se détériorer ainsi encore une fois dans l'espoir que son reflux ait cessé. Il ne parle pas... ce n'est tellement pas évident de savoir s'il a mal ou non.

Sur ces mots, X-Boy a hurlé et s'est esclaffé. Il nous fait le coup chaque fois qu'un docteur trouve le bobo...

J'ai rhabillé le petit qui sautait désormais de joie, j'ai saisi la prescription de Zantac et direction pharmacie, notre deuxième maison.

Avant de partir, j'ai hésité. J'avais vachement envie de faire le plus gros câlin du monde à ce docteur-là qui, sans le savoir (ou le savait-il probablement), venait de nous sauver la vie, plus ou moins, selon la dramatisation.

J'avais également envie de hurler de bonheur dans son bureau et de danser la salsa avec X-Boy dans les bras tellement la joie était grande parce que oui, le bobo était "simple" et que le Botox = annulé, le suivi en neuro = pas à reprendre et surtout l'hospitalisation était évitée.

Je pouvais rentrer chez moi avec fiston et attendre que le Zantac fasse effet. Simple comme ça? Oui.

Ça valait un câlin plus une danse de mère-en-folie, non?

Nan. Je me suis contentée de le remercier de tout mon coeur et de lui dire que Ste-Justine pouvait aller se rhabiller. Un médecin généraliste qui a 7 enfants en comprend parfois plus qu'un pédiatre d'expérience, même si ce dernier est un Clooney de sa personne.

Un médecin généraliste qui a 7 enfants, ça a un oeil de faucon. Et une écoute en or.

Et X-Mom, elle, n'a pas la langue dans sa poche, alors hein.

X-Boy est bien entouré. (À défaut d'être bien enrobé... rhô!)