vendredi 21 mai 2010

Vente de sous-sol!

Vente de garage, pour les intimes.

Eh oui, ce dimanche, en direct de Ste-Banlieue, se tiendra une vente-débarras de tous les articles non-utilisés-anymore par X-Boy. Exit le 3/4 du sous-sol, quoi. Un si petit bonhomme et autant de meubles, jouets, vêtements... je suis presque jalouse. Mes tiroirs ne craquent pas sous le poids des vêtements. Quoique au département des bas, je bats (hahah) des records. Et j'ai 65 élastiques à cheveux. Allez savoir. (J'avais rien à faire entre 3h et 4h une nuit...)

Toujours est-il que certains d'entre vous pourront s'interroger: Mais tu (vous) ne voulez pas d'autres enfants?

Nan. Pour l'instant et pour les 4 prochaines années, c'est non. Plate de même, la fille. Vous me direz, "Ben voyons... l'autre va être correct, tout pétant de santé..."

Nan. Moi, je les côtoie, les familles où il y a 2 paralysés cérébraux. Ou trois garçons avec le Syndrome de la Tourette. (ouch!) et dans la littérature concernant les Opitz (toutes lettres confondues), on rapporte des familles où il y en a eu 2 et en général, un qui est mort. Alors non, je ne veux pas d'autres enfants.

Et ce n'est pas une totale joie. Car j'adore les bambins en grand nombre et j'en ai rêvé, de cette petite Mathilde que j'aurais un jour. Avec X-Man, on avait déjà convenu du prénom. (Vous commenterez en silence, à votre bon loisir) Et on l'imaginait toute blonde (comme sa mère-toute-petite) avec de grands yeux bleus rieurs et un caractère irrascible. (Comme Verdun dans les romans de Daniel Pennac) Mais en ce moment, je ne l'imagine plus.

Mon esprit et mon corps sont occupés avec X-Boy qui remplit très bien ma vie. Il n'y a pas de trou dans mon coeur causé par further-bébé-Mathilde (j'écoute des émissions en anglais, voilà), car justement, elle N'EST pas. Les idées ne s'accrochent pas aussi solidement que l'on croit quand on en une tellement meilleure pour les remplacer.

Je considère que d'avoir eu la chance (oui, la chance) de mettre au monde un X-Boy aussi marrant vaut son pesant d'or. Et son pesant d'argent. (bébé de luxe, va) Et son pesant d'amour.

Et sincèrement, je ne souhaite pas redevenir enceinte. Ce ne fut pas, contrairement à d'autres mères-bedaines-parfaites, une grande aventure remplie de joie et de plénitude. Non, avec tous les tests que j'ai dû passer, l'amnio, l'écho cardiaque et cie, je n'ai pas tant de joyeux souvenirs de porter un bébé. J'ai vomi plus que je n'ai mangé (et pourtant, j'ai engraissé telle une montgolfière, fier (rhô) symbole de notre Sainte-Banlieue!), j'ai enflé comme une ballon suisse et je n'ai pas dormi pendant 9 mois. Trop occupée à avoir mal au coeur dans les deux sens du terme.

Mais oui, j'en ai eu des moments de bonheur avec X-Boy dans la bedaine. J'ai déboulé les escaliers un 26 décembre tout de suite après avoir fait éclater une des chaises de la cuisine et après avoir saigné du nez dans mon assiette de fondue bourguignonne!

hahaha.

Sérieusement, je me souviens du premier coup de ? qui m'a fait crier au meurtre en plein salon!!! J'en ris encore. Je me souviens de toutes mes "méditations teamwork" avec futur X-Boy. Je me souviens de X-Man quand il l'a senti bouger pour la première fois. Je me souviens d'avoir écouté 3600 secondes en riant tellement que ça donnait le hoquet à X-Boy. D'avoir ri autant que pleuré, oui. Car j'avais cette chance-là, aussi, d'avoir un sens de l'humour bien aiguisé. Et un amoureux-soleil et des amis-parapluie et une famille-de-ouate.

Où vais-je-je???

Revenons à la vente de sous-sol.

C'est avec une joie immense que je me départis de tous les articles de bébé de X-Boy, car ça me (nous) permet de tourner la page sur cette grossesse, justement. De passer à une autre étape.

Et de nous promettre que si jamais on fait pousser un autre bébé dans ma bedaine, on recommencera à neuf. On retournera dans les magasins, dans les friperies, dans les ventes de garage.

Et ce sera un nouveau départ. Avec en prime, un grand frère pour agiter le drapeau blanc.

lundi 17 mai 2010

2 ans!!!!!

X-Boy a eu 2 ans le 13 mai!!!!!!!!!

Pauvre enfant, dès qu'il a ouvert l'oeil ce matin-là, je suis arrivée en chantant "Bonne fêteeeeee!" et je n'ai cessé que lorsqu'il s'est couché le soir venu!

Il s'est couché plus tôt. Rabat-joie.

Aussi, je lui ai payé sa première visite chez la coiffeuse. Paraît que le look androgyne à la Xavier Dolan n'était plus "in".

Il a bien fait ça, X-Boy, se faire couper les frisous. Bien assis sur sa maman, il s'est laissé "trimer" la touffe sans rien dire. C'est mon coeur de conservatrice (moi? Pourtant non...) qui a eu l'émotion. Bouhouhou... ces cheveux qui ont mis un an et demi à pousser déjà sur le plancher et bientôt dans une poubelle de cadavres de cheveux??? Bouhouhou, mon petit frisé aura un look "militaire" afin de renforcer son potentiel capillaire???

Ben oui. C'est ça qui est ça. C'était une petite émotion qui a duré quelques minutes. Jusqu'à ce que je vois le résultat.

"Oh qu'il est mignon...... C'est COURT, mais il est mignon!!! C'EST VRAIMENT COURT, mais il est tellement mignooooooooooooooooon...."

J'ai dit que X-Boy s'était couché tôt ce jour-là?

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Tout ça pour en venir à sa fête avec les amis et la famille.

Comme je connais mon sens du stress dans les invitations à diner et cie, j'avais décidé que seulement le dessert serait offert aux invités. Sage décision. À refaire année après année.

Étaient présents 4 grands-parents, le couple d'amis Franco-Québécois, l'ami-même-travail-que-X-Man et le sourire de X-Boy. Car oui, il était vraiment content d'avoir autant d'amis du même coup. Il a rit aux éclats, il a déballé ses cadeaux avec beaucoup d'aide (envoye, c'est pas le papier qui nous intéresse, nous!) et il a joué avec ses nouvelles bébelles jusqu'au coucher.

Et il s'est fait dire par les mamies à quel point il était mignoooooon avec ses petits cheveux courts.

Il s'est couché tôt aussi, ce soir-là.

Conclusion: L'an prochain, je lui refais le même coup.

Hahaha.

Groupe de discussion, jour 1!

X-Boy a commencé son groupe de discussion ce matin, au centre de réadaptation. En clair, nous, gentils parents dévoués, accompagnons nos bambins à ce nouveau groupe d'orthophonie.

Premier cours: l'explication des objectifs. L'ortho (qui a le même prénom que moi, donc elle est très géniale) nous donne un beau tit-duo-tang-à-pochettes bleu pâle et nous parcourons avec elle les étapes de la communication, les préalables au langage, blablabla.

Moi, X-Mom-studieuse, je sors mon stylo et je commence à noter les précisions... jusqu'à ce que l'ortho dise: "euh, les explications sont toutes à l'autre page...". J'ai rougi. Et j'ai éclaté de rire, parce qu'il y a un autre parent qui m'a "suivie". J'adoooooooore être une mauvaise leader.

Ensuite, les parents ont pris le pouvoir de la parole. Et là, ça y va dans l'autobiographie tout ce qu'il y a de plus pertinent. Et ça parle, ça rit, ça fait des "hooonnn" collectifs, ça se choque, ça déplore, ça conteste, ça renchérit. Bref, des parents ça ne se tait PAS.

Pendant ce temps-là, nos enfants "à besoins particuliers" jouaient sur le gros tapis bleu en compagnie de l'éducatrice spécialisée qui a eu, en prime, du régurgit de céréales de la part de X-Boy. La générosité, c'est génétique.

Et c'est à ce moment que je me suis mise à réfléchir, tout en opinant de la tête aux déblatérations parentales. (J'ai participé mais parfois, je me tais! Ne le dites pas à X-Man!)

Est-ce que c'est un privilège d'avoir la chance de voir autant d'enfants différents, handicapés, à besoins particuliers (vous y mettez l'étiquette favorite) dans une même salle? D'avoir accès, à un si jeune âge, à toutes les douleurs et les angoisses des autres parents? Car je ne l'ai jamais caché, autant un enfant (whatever le terme) apporte son lot de sourires, autant il apporte son lot de pleurs. Est-ce que c'est une chance de voir la différence sous son vrai jour, sans camouflage, sans précisions de la part des parents, sans justifications quelconques?

Je crois que oui. J'ai la chance d'être confrontée à des humains au pedigree médical indescriptible, de voir des exceptions, des petits héros de toutes les sortes. "Ces enfants-là", comme diraient les matantes de pharmacie et d'épicerie. Moi, je les cotoie, ces "étranges" et j'apprends à ne pas voir leur étrangeté. Et à rire de leurs défauts plutôt que de les juger. Car contrairement à ce que l'on peut imaginer, les parents ont beaucoup d'humour et de franchise vocabulairienne quand ils parlent de leurs enfants.

Et en même temps, je me suis demandé si ce n'était pas, au contraire, une malchance, d'avoir accès à cette autre réalité. Cette réalité de téléthon, cette réalité à laquelle on est prêt à donner de l'argent pour "aider" sans avoir à s'impliquer. Parce que si je suis dans cette réalité, c'est parce que mon fils est différent. S'il avait été "normal", je ne serais pas dans un groupe d'orthophonie en compagnie de parents "âgés" dans leur coeur.

Dans quel groupe serais-je?

Eh bien, je serais peut-être dans un groupe d'orthophonie. Car les enfants "normaux" peuvent aussi avoir des difficultés de langage.

Ainsi, il n'y a pas de chance ou de malchance dans la vie de parent.

Il n'y a que la vie de quelqu'un d'autre à accompagner.

Et moi, j'ai juste pris un plus looooong véhicule.

X-Boy m'a fait aimé les autobus jaune.

Et maintenant, il me fait aimer les enfants qui sont dedans avec lui.

mercredi 12 mai 2010

Le bal des rendez-vous...

Une petite envie de me plaindre me triture les neurones.

Je peux?

JE SUIS TANNÉE DES RENDEZ-VOUS!!!

Pas des résultats que ça donne (comme en physio, ergo et cie), mais je suis tannée de recevoir des appels et de remplir les cases de mon calendrier. De rayer des rendez-vous annulés, d'écrire "Voir verso" pour une journée trop remplie, de me faire dire par une secrétaire "Non Madame, on ne peut pas annuler, il n'y a plus de places avant 2023 bon" de chercher les numéros de téléphone à la page "H" pour "hôpital" dans mon carnet "spécial X-Boy", d'attendre en ligne pour avoir le nouveau poste de la nouvelle responsable, de me faire dire: "Vous venez déjà pour un Scan cette journée-là, alors on vous a placé deux autres rendez-vous" (aaaaaaahhh!).

Bref, je suis lasse de la bureaucratie. Et c'est pas fini, je sais, je sais. Tout le monde se plaît à me le dire.

Mais je rêve d'une semaine où X-Boy et moi ne parlons pas de rendez-vous.

Car je lui en parle, n'allez pas croire que je le laisse dans l'ignorance. Oh non, il est au courant de ce qui se passe dans sa vie.

Et c'est peut-être pour ça qu'il ne parle pas encore.

Il ne veut pas répondre au téléphone.

Et surtout pas tenter d'initier un dialogue de sourds avec une secrétaire en manque de sexe.

Onh, fallait que ça sorte.

X-Boy a raison de se taire, non?

El X-Boy!

X-Boy sera étudié en Espagne, qu'on se prosterne devant mon super-héros!

Hahaha.

Sérieusement, l'équipe de génétique de Ste-Justine tente de faire des recherches un peu plus approfondies sur les Opitz C et aucun labo en Amérique du Nord ne fait d'analyses sanguines à ce sujet.

Ainsi, le seul labo ayant un certain pouvoir de diagnostic sur une mutation spécifique du gène causant le syndrome se trouve en Espagne!
Olé, une fiole de sang outre-mer!!!

Rien n'est pourtant certain quant aux résultats, les échantillons "vivants" étant trop peu nombreux.

Mais si on peut aider la science, elle nous le rendra bien un jour.

Alors faudrait-il faire un autre enfant afin d'avoir un autre échantillon d'Opitz pour tirer des conclusions?

Je vous laisse cette chance, allez. Je me sens l'âme généreuse.

mardi 11 mai 2010

X-Man fait de l'humour!

Samedi après-midi, direction La Mecque de St-Pruno afin d'échanger les supers chaussures de X-Boy (étant classées trop grandes au département de l'orthésiste)... Et aussi afin d'acheter un cadeau d'anniversaire pour X-Boy et pour son cousin Super-Génie qui célèbreront leurs deux ans de vie au cours des prochains jours.

Sur la route, X-Man me regarde (REGARDE LA ROUTEEEEE!!!, dixit une hystérique-moi!) et fait le constat: "C'est la fête des mères, c'est quoi l'idée d'aller dans les magasins aujourd'hui, c'est pire que Noël, regarde le trafic, gnan gnan gnan..."

À ce stade-là, je n'écoutais déjà plus. Les hommes sont si prévisibles. Il faut s'armer du plus grand charme et dire "C'est tellement plus amusant de faire des activités avec une autre fille!" et là, l'Orgueil du mâle prend toute sa place: "Ben voyons... On n'a pas de plaisir ensemble, tu trouves? Moi je trouve que si, gnan gnan gnan... pense à l'autre fois, blablabla..."

À ce stade-là, j'écoutais attentivement tout en opinant de la tête et en affichant un sourire du type: "T'as raison mon chéri, je t'aime MAIS REGARDE LA ROUTEEEEEEEEEEEEE!!!".

Ainsi, nous nous sommes stationnés à 10 km de marche de l'entrée No 6 (il doit y avoir 1355590 entrées à ce centre d'achats!) et nous sommes entrés au Royaume du jouet. 30 minutes plus tard, c'était fait. Et hop, une piscine à balles en forme de camion de pompier pour X-Boy (afin qu'il se noie dans le bisphénol! haha) et des jeux de bain pour Super-Génie (afin qu'il se noie lui aussi dans de l'eau bisphénolisée! re-haha). Et hop, un siège en "minou-doux" pour X-Boy afin de lui donner l'impression d'avoir lui aussi un fauteuil pour regarder le hockey (et tu tomberas de moins haut, ouf) et hop, la sortie.

Direction: le magasin de chaussures. Là où je retrouverais le vendeur-papillon, celui qui a ensoleillé mon parcours de mère-en-peine-de-dénicher-des-godasses-adéquates.

Non, avant tout, X-Man m'a déclaré: On rentre ici (magasin intéressant!) et tu choisis une montre. Celle que tu veux. C'est pour la fête des mères, parce que je t'aime, parce que tu sauras enfin de combien de temps je suis en retard!
Mignonceté, va. Je n'ai fait ni une ni deux, j'ai foncé vers l'étalage des tic-tac portatifs et je l'ai vue. Elle était là, dans son petit coin vitré, et elle m'attendait. "Madame-Chose, je veux celle-là."

Et je suis repartie avec la plus jolie montre de la planète "Mienne" et avec un sourire large comme mon bassin les jours de samba-wow-wow-que-la-vie-est-belle-merci-mon-chéri-t'as-vu-la-classe-que-ça-me-profère-moi-créature-des-bas-fonds-de-Ste-Banlieue"!!!

Redirection: le magasin de chaussures.

En entrant, c'était noir de monde (même si la majorité est blanche, on est à St-Pruneau) et nous nous sommes dirigés vers la caisse, échange-commande oblige. La belle rousse aux yeux bleus (le match parfait) a transigé en quelques minutes et est arrivé à notre gauche, le gérant-soleil qui est venu saluer X-Boy et nous a demandé si nous voulions que les chaussures soient livrées à domicile. Hein, une livraison de chaussures? Je n'avais jamais entendu parler de ce service. Toujours est-il que X-Man s'est offert de venir récupérer les nouvelles chaussures en revenant du boulot cette semaine et j'étais encore sous le charme de ce magasin rempli de courtoisie. Avant de quitter, mon vendeur-soleil s'est approché de moi, m'a serré la main, a empoigné celle de X-Man tout en lui disant à quel point j'étais une femme extraordinaire et merveilleuse et que notre petit garçon était un exemple de bravoure, etc.

X-Man était subjugué. Nous sommes sortis de là complètement joyeux et heureux d'avoir un X-Boy. Ça nous distingue de façon positive, parfois. Yé.

X-Man, pour continuer son bonheur, s'est alors adonné à un petit rituel enfantin qui consiste à foncer droit vers les distributrices de bonbons à 25¢ et à tendu sa main pour recueillir sa tite poignée de Skittles.

Clopin-clopant (que c'est laid...) vers la sortie, X-Man fouille dans ses poches et engloutit quelques bonbons.

Et c'est là que le fun commence.

Les yeux sortis de la tête, il se penche vers l'avant en maugréant un "gagnaiongawgawgoingwg" incompréhensible et il met ses deux mains devant sa bouche. Il crache rose dans ses paumes et partout sur le plancher tout en se dirigeant à la course vers le sac à couches de X-Boy pour en retirer une lingette et s'essuyer la langue de façon hystérique. Complètement amusée (et intriguée, seigneur, qu'est-ce qu'il a???) je lui demande: euh???

Et il m'explique en crachant partout et en gueulant au-dessus de la poubelle publique qu'il a avalé 2 Tylenol extra-fort. "Tu sais, les rouges!!! C'est dégueulasse, ça goûte le maudit, pouah pouah pouah pouah etc, t'as quelque chose à boire, je crois que je vais vomir, c'est tout sec dans ma gorge, beurk beurk beurk!!!"

ET là, j'ai déclenché l'alarme de la rigolade. J'ai tellement ri que j'étais incapable de bouger, parler, avancer. Il a pris le gobelet de jus de X-Boy et il en a bu. L'image du père qui boit dans un gobelet de bébé en plein centre d'achats avec les mains remplies de lingettes tachées de rose pâle... impayable. Du grand art burlesque.

Jusqu'à l'auto, on pouvait entendre mon rire de hyène cristallin. Et jusqu'à minuit, j'en ai eu des soubresauts aux côtes.

Conclusion: vive les femmes et leurs sacs à mains.

J'en achète un à X-Man pour la fête des pères, promis.

jeudi 6 mai 2010

Le réveil...

Comme ça m'a fait un bien INTENSE de rapatrier mes souvenirs en placottage virtuel (et pourtant bien concret), je poursuis.

Vous avez encore des mouchoirs? (Paraît que je soutire des larmes. Meuuuuh voyons.)

6 Mai 2009

Quand on se réveille à la maison et que le bambin n'est pas là, c'est très étrange. Voire rarissime. Voire inexplicable, d'habitude, ce sont les parents qui sortent, tsss.

Quand je me suis réveillée ce matin-là, aux côtés de X-Man et qu'il m'a regardé avec les yeux remplis de questions, je me suis souvenue. X-Boy est aux soins intensifs. Ah, tiens, se serait-il fait opérer, finalement?

En moins de deux minutes, nous étions debout à tourner en rond. Une petite visite dans la chambre vide de X-Boy, et j'ai recommencé à pleurer. Je m'étais endormie dans une flaque de larmes et ça ne me quitterait pas de sitôt, cette envie de ressembler à un chou-fleur rouge.

- Tu appelles ou j'appelle?, dixit X-Man, complètement nerveux.

Car il faut savoir que lorque le petit est aux soins intensifs, il ne sert à rien de dormir à l'hôpital. Pas de chambre de toute façon et entre vous et moi, les chaises de plastique, c'est pas ergo pantoute. Ainsi, on nous avait rassuré en nous disant que nous pouvions téléphoner pour prendre des nouvelles N'IMPORTE QUAND et le nombre de fois désirés. Sauf qu'en pleine nuit, c'est trop facile de faire l'hystérique au téléphone, alors j'avais attendu le petit matin. Petit petit matin, oui, vers les 5h00, ça se bousculait dans nos têtes de parents traumatisés.

Il faut que je précise que lorsque nous avions enfin pu "voir" X-Boy aux soins intensifs, ce n'était pas "beau à voir", pour utiliser un cliché d'expression. X-Boy était attaché dans un lit surélevé, la tête dans un casque de plâtre qui lui donnait l'air d'un Oralien (une émission que les 40 ans et plus connaissent, dans mon cas, c'est ma culture générale!) et il avait les yeux tellement enflés que sur le coup, j'ai demandé: Euh, ils sont où?

Et là, j'ai vu deux espèces de boursoufflures (à ce stade-là, ça n'a plus de nom!) qui lui servaient de paupières. Incroyable et surtout, on ne s'imagine pas que des paupières peuvent enfler ainsi. Même après avoir pleuré 1035235 heures (je suis une pro), je n'ai jamais eu l'air de "ça". Évidemment, j'ai éclaté en sanglots en voyant X-Boy ainsi prisonnier de tous les fils, tubes, plâtres et douleurs évidentes et X-Man aussi. Les infirmières à la voix douce n'ont dit mot et nous ont laissé prendre les mains frêles de X-Boy, qui, de toute évidence, nageait dans une mer imaginaire remplie de patates douces... la drogue dure peut avoir cet effet.

Comme les visites aux soins intensifs doivent être très brèves, nous étions partis le coeur lourd comme une tonne de camions-citernes et nous étions revenus à la maison.

Ainsi, rendus au matin, c'était l'heure de téléphoner pour prendre des nouvelles. Allez savoir, je tremblais tellement que j'étais incapable de composer le numéro. "S'il fallait qu'il se soit passé quelque chose?" Mais non, on nous aurait téléphoné. Tout va bien donc.

-Tu veux bien téléphoner, X-Man? Pas capable, dis-je entre 5697 larmes.

Et il a téléphoné. Il est brave, mon amoureux. Merci.

Tout allait bien, X-Boy serait transféré dans une chambre à l'étage dans quelques heures. N'arrivez pas tout de suite, c'est inutile.

QUOI? Encore des heures à tourner en rond? C'est ça qui est insupportable dans cette situation, L'ATTENTE. Ça me donnait la nausée.

Ainsi, après avoir rempli à nouveau mon oreiller de larmes (allez savoir, quand j'ai su que tout allait bien, j'ai craqué), nous sommes repartis à l'hôpital. On avait une passe de sationnement, quel privilège.

Arrivés à la nouvelle chambre, X-Boy n'était pas là. On ne fait pas ça à des parents, c'est l'angoisse totale. Quelques secondes plus tard, on a su que le transfert avait été retardé à cause d'une urgence pour un autre patient. Insupportable, l'attente, dis-je-je.

X-Boy est ensuite arrivé dans son lit roulant, bien conduit par deux infirmiers-sourires. Il avait les yeux encore plus boursoufflés que la veille, je n'étais plus en liste pour gagner cette compétition. La chirurgienne est passée avec son équipe d'internes et elle nous a rassuré. Tout allait bien, l'enflure était, oui, très impressionnante, mais dès qu'on lui enlèverait le casque de plâtre, tout irait bien.

Je ne sais plus ce que nous avons fait pendant cette journée. Ah oui, j'avais acheté un recueil de mots croisés. Et j'avais trouvé le moyen de faire une blague à X-Man. Pendant qu'il était parti chercher un 987e café, j'avais copié les réponses de la page couverture dans la page où se trouvait la même grille. Hahaha, je me marrais toute seule. En 5 minutes, une grille complète. J'étais un génie! X-Man n'a même pas remarqué le subterfuge. Il a dit: "Wow, t'es rapide!" et il a bu son café. J'ai ri et je lui ai expliqué mon jeu. Il a souri. On fait ce qu'on peut, hein.

X-Boy a ensuite commencé à vomir. Pourtant, il ne mangeait que du soluté, source impressionnante de survie liquide. Les infirmières ont accouru, la chirurgienne a été "beepée". Quand elle est arrivée dans la chambre, elle a constaté que X-Boy réagissait fortement au Démérol et à la codéïne. "Qui lui a administré ça sans mon consentement?", a-t-elle exigé. "X-Boy ne DOIT PAS PLEURER, enfin le moins possible, ses yeux DOIVENT désenfler. JE veux un rapport tout de suite. Et ce sera du Tylenol aux 4 heures RIEN d'autre.". Compris? Oui, Madame... on s'est tous sentis tellement petits lorsqu'elle a quitté la chambre. Elle soupçonnait que X-Boy avait une intolérance et elle n'avait pas donné son accord. Ouch.

X-Boy a cessé de vomir et a accepté son liquide rouge. Mmm, du médicament aux cerises. (Toute mon admiration va à mon fils qui a passé au travers d'une douleur tout à fait insupportable (faites-vous ouvrir le crâne!) avec seulement ça! Du Tylenol??? Oui.)

Pour le cajoler, il fallait faire attention aux fils qui le reliaient à tous les appareils. Et surtout, à sa tête, qu'il fallait toujours maintenir vu sa lourdeur. Et il fallait beaucoup lui parler, à X-Boy. Le caresser doucement, lui chanter des chansons, lui dire ce qui se passait. Car il ne pouvait pas ouvrir les yeux, reconnaître le visage de ses parents. Rien que d'y penser, j'ai encore la gorge nouée.

Rendu au soir, la chirurgienne a enlevé le casque de plâtre pour lui installer un filet "stabilisateur" et on a vu la cicatrice. Cette dernière reliait une oreille à l'autre, en faisant une belle ligne droite sur le dessus du crâne. X-Boy n'avait plus sa bosse au front, c'était troublant. Et l'enflure demeurait trop impressionnante.

Ce qui amena le constat suivant de la chirurgienne:

"C'est trop enflé, je n'aime pas ça."

Quand l'experte en la question "n'aime pas quelque chose", ce n'est pas bon signe. Bons parents que nous sommes, nous avons lâché nos larmes aux trousses de nos angoisses. Elle nous a souri (elle sourit toujours, elle aussi) et nous a dit de retourner à la maison. Que nos larmes, notre stress et nos voix enrouées n'aideraient en rien à la guérison de X-Boy.

- Mais non! On ne peut pas le laisser ainsi! Il a besoin de nous! C'est pas correct, qu'est-ce que les gens vont dire! On n'a pas le choix de rester. C'est notre enfant. Voyons, c'est pas possible, on va se ressaisir. On est fort, on est capable. On ne veut pas partir!

- JE vous demande de partir. C'est un conseil et presque un ordre. X-Boy a besoin de ses parents en forme. Vous allez prendre des gros Advil et vous allez dormir une nuit complète. On se revoit demain. Je serai ici toute la nuit, je le garde à l'oeil.

Je ne sais pas comment X-Man a pu conduire la voiture. Ni comment nous avons pu survivre à ça. Nous nous sommes échoués sur le lit, serrés l'un contre l'autre, à pleurer sans arrêt. Puis après avoir asséché nos réservoirs, nous nous sommes ressaisis. "On pleure comme s'il était mort! Franchement! Il est en vie!!!" Ce constat nous a permis de dormir. Les 2 Advil aussi dans mon cas.

Quand nous sommes retournés à la chambre le lendemain matin, la tête de X-Boy n'avait toujours pas désenflée, mais elle n'avait pas grossi non plus. La chirurgienne a dit que ses inquiétudes étaient tombées et que d'ici 2 jours, il ouvrirait les yeux.

2 jours à bercer et à décrire le monde à X-Boy.

Et quand il a enfin ouvert les yeux, X-Man a lâché un de ces énormes cris de stupeur!!!! Et X-Boy a éclaté en sanglots tellement il a eu peur!

De mon côté, j'ai ri à n'en plus finir. Quel retour à la vie brutal! Hahaha.

X-Boy a reconnu le rire de sa folle de mère.

Nous étions à nouveau dans nos culottes de Superhéros.

Prêts à revenir à la base dans 7 jours.

Même X-Chaîne, même X-poste.

mercredi 5 mai 2010

Festoyons!

Aujourd'hui, 5 mai 2010, c'est l'anniversaire de la nouvelle tête de X-Boy! En effet, à pareille date l'an passé, X-Boy délaissait son statut de Klingon (donc sa brillante future carrière dans Star Trek 12!) pour avoir sa nouvelle tête à la Charlie Brown. Au grand plaisir de sa mère qui dessine, depuis son jeune âge, des bonshommes inspirés inconsciemment de Schulz.

Toujours est-il que m'habitent cette semaine de drôles de sentiments... Une baisse d'énergie (appeler Hydro n'est PAS une solution, j'ai essayé! haha), un certain vague à l'âme, une tristesse latente, une toute petite tristesse qui réussit à m'empêcher d'être aussi survoltée que d'habitude.

Pas moyen de stimuler X-Mom à planifier un nouveau projet de déco, pas moyen de la faire se concentrer sur une plaque de bois à peindre (tu me pardonneras, Rouk, please please please!) ou sur un miroir à décorer.

Non. Et je me suis demandé: puis-je avoir des réminiscences de cette dure épreuve? Puis-je-je très inconsciemment me retrouver dans le même état d'arrêt mental? Tout est possible.

Surtout au Pays des Superhéros.

Et comme j'ai le pouvoir de chasser mes mauvaises énergies par le biais de l'écriture, je vous partage des souvenirs moins joyeux. Je suis généreuse, wow!



Mise en situation: X-Boy est né avec une gentille crâniosynostose de type trigonocéphalie. En clair: il a le front pointu de par une soudure qui s'est faite alors qu'il était pourtant dans un bedon bien rond. Résultat: ce n'est pas comme la fontanelle, ça ne va pas bouger et se souder à nouveau. Conclusion: on doit refaire le crâne de X-Boy afin que son cerveau ne soit plus pointu. Ça fait des gens pointilleux! hahaha

Ainsi, il nous aura fallu attendre un an avant l'opération. Car c'est à cet âge précis que les os crâniens commencent à se souder. Un an à avoir des inquiétudes, des remises en question (est-ce que c'est VRAIMENT nécessaire?), des certitudes que c'est la seule et bonne chose à faire, des paniques face aux virus indétectables qui pourraient compromettre la rémission, bref, de jolies pensées qui comblent un quotidien déjà très rempli en questionnements...

Un an à se dire: ouf, s'il fallait que la maudite grosse veine fuyante qui loge sur le cerveau décide de fuir, comme son nom l'indique, et qu'elle se fasse malencontreusement couper au passage par le scalpel pourtant si habile de la chirurgienne? Hein??? S'il fallait. Vous ne saviez pas, mais THE veine fuyante a remporté l'Oscar du meilleur second rôle dans nos cauchemars de parents. Le premier étant rempli par la brèche dans la duremère qui entraînerait des handicaps lourds.

Non, ce n'est pas un fait heureux de s'imaginer la mort de son gamin. Mais il a fallu passer par là. Et se rassurer en se disant que le syndrôme du choc toxique existe, que le syndrôme du nourrison mort-né fait partie des statistiques et qu'un accident de voiture, c'est si vite arrivé.

Ainsi, le matin de l'opération, j'avais le cerveau à "stop". Comme si toute pensée était inutile puisque je remettais la vie de mon bambin entre les mains de la compétence humaine. Et de la science. Laquelle l'avait sauvé à la naissance, donc un + 10 au niveau de l'espoir.

Ce matin-là, donc, j'ai réveillé X-Boy à 5h00 du matin, en lui rappelant qu'il déjeunerait un autre jour. Car ce matin, pas question de régurgiter ton lait et tes céréales sur les blouses des docteurs. Ni sur moi. (Tiens, ce fut un des premiers matins où j'ai pu garder le même chandail!!!) Non, petit bonhomme, tu t'en vas te faire remodeler la boîte crânienne par la gentille docteure au regard bleu si intense. Oui, oui, celle qui t'a dit: "C'est une très belle trigo, une opération de routine!".

Ainsi, nous avons installé X-Boy dans son siège d'auto et nous avons affronté le trafic en silence. Seule la radio jouait. Je m'endormais terriblement, puisque cela devait faire un mois que je dormais par principe, quoi. Un mois que je restais dans la maison à l'abri de tout contact avec un potentiel virus. Un mois que je me lavais les mains sans arrêt, que X-Man changeait de vêtements en revenant du travail. Un mois d'abstinence sociale et amicale. Un loooooong mois à me préparer pour ce jour J triple majuscules. Et voilà qu'on y était, facile de même.

Arrivés à l'hôpital, on a fait enfiler à X-Boy la charmante jaquette jaune. Il souriait encore. Faut dire qu'il n'avait pas encore compris qu'il ne mangerait pas. Patient comme il est (Monsieur attend 30 minutes CHAQUE matin avant de déjeuner à cause d'un médicament contre l'acidité gastrique!), il croyait que c'était un autre rendez-vous de routine. Un test quelconque à passer. Avec une incidence plus grande, vu le silence de ses parents. Depuis quand elle ne rit pas fort, ma mère, hein?

Nous nous sommes dirigés vers la salle d'attente des pré-op et là, la tristesse a gagné du terrain. Mes larmes sont restées au bercail, mais j'avais les bras comme des barreaux très doux. J'enfermais X-Boy contre mon coeur, bien emmitouflé dans sa couverture-blanche-avec-une-toute-petite-grenouille-brodée-au-coin. Je le tenais serré, je le regardais. Et je regardais X-Man. Solide comme le roc. (comme la rock star aussi! hommage à Iron Maiden! haha) Et X-Boy souriait encore. "Je déjeune quand, déjà?"

Et là, la fillette à la jaquette jaune et aux cheveux frisés noirs s'est mise à crier. Un cri à fendre le ciel, un cri qui est resté dans mes neurones depuis ce temps. Un cri qui m'a fait frémir, qui m'a fait comprendre la force de la vie. Sa mère la tenait contre elle, tentait de lui donner la confiance pour qu'elle suive la chirurgienne, qui elle, tenait la petite main de la fillette avec la conviction de repartir avec. (pas avec la main, avec la fillette!) La mère a éclaté en sanglots, elle a défait le poigne de sa fille et la chirurgienne est partie sans se retourner. La fillette a crié, pleuré, ragé, jusqu'à ce que les portes battantes se referment.

X-Boy n'a pas bronché. X-Man a été ébranlé, il m'en reparle encore. De mon côté, j'ai observé X-Boy et je l'ai remercié d'être aussi souriant. Tu le mériteras, ton gros déjeuner, petit bonhomme. J'y rajouterai du sirop d'érable et des patates douces, si tu veux. (C'était son aliment préféré, on ne choisit pas!) Et j'ai pensé: "T'es mieux de revenir, par exemple. Parce que je ne peux pas aller de l'autre côté des portes battantes pour te sauver. T'es mieux de faire ce qu'elle te dit, la chirurgienne. Si elle te dit de respirer, tu respires, si elle te dit de ne pas bouger, tu ne bouges pas. Et surtout, tu lui parles, à cette grosse veine, d'accord. Qu'elle reste chez elle, bon."

La mère est partie dans une autre salle pour attendre. Et la chirurgienne de X-Boy est arrivée.

Vêtue d'un ensemble bleu marine, elle portait son foulard de chirurgie mutlicolore (elle a dit qu'on la reconnaîtrait ainsi!) et elle arborait THE sourire qu'il faut pour convaincre une mère de laisser aller son bébé. Sans mots dire, elle a soulevé Édouard, l'a bien emmitoufflé dans sa couverture-doudou, elle nous a sourit et elle a dit: "On se revoit dans 8 ou 10 heures". X-Boy lui souriait, convaincu qu'elle aussi, elle lui donnerait une montagne de patates douces dans quelques instants.

L'infirmière-assitante de la chirurgienne nous a emmenés dans une salle connexe où elle nous expliquerait quand et comment on pourrait revoir X-Boy. Et là, j'ai pleuré quelques larmes (mais très sincères les larmes!) contre la poitrine de X-Man, qui lui, écoutait attentivement les directives. Moi, je n'avais toujours pas démarrer mon cerveau toujours au mode "Arrêt", comme un panneau de signalisation bien fixé dans son bloc de béton.

Nous avions donc au moins 7 heures devant nous.

Qu'est-ce que ça fait, des parents, pendant les 7 plus loooongues heures de leur vie?

Ça marche. Dans le sens de marcher. Nous, on a fait ce qu'on nous avait dit: "Sortez de l'hôpital".

On est allé déjeuner en face et j'ai tenté d'avaler de la nourriture. Allez savoir, j'avais un noeud dans la gorge, dans l'estomac, dans l'âme, dans l'univers de ma vie entière.

On nous appelerait quand ce serait fini. Jusque là, "changez-vous les idées".

On n'a pas pu se les changer, les idées. Le cellulaire de X-Man a sonné tandis que je me faisais courtiser par une bouchée de toast au beurre.

"Monsieur X? C'est le chirurgien-ophtalmo".

Dans les yeux de X-Man, j'ai compris que c'était l'hôpital. J'ai cessé de respirer.

X-Man a confirmé, "il n'y a pas de problème, vous avez mon accord". J'ai expiré un peu.

- Ils vont lui déboucher un canal lacrymal en même temps, mais ça prenait notre ok...

- Hmahpahahagehhrhwh?, répondais-je en chinois de Malaisie.

Et là, les écluses du larmoiement ont un peu plus cédé. Mais seulement 5 minutes.

"Moi qui pensais que c'était grave, que X-Boy n'avait pas bien réagi à l'anasthésie, que la chirurgienne avait fait une erreur et lui avait ouvert le coeur au lieu de la tête, que le Président des États-Unis avait demandé qu'on enrôle X-Boy dans les forces secrètes, que !!!"

J'ai cessé de pleurer et j'ai avalé mon déjeuner. En l'honneur de X-Boy qui mangeait de l'anasthésiant, tiens.

Et nous sommes partis marcher dans la métropole. Tiens, un parc, allons nous balancer. Tiens des "zethniques", regardons-les s'amuser. Tiens, des blancs innocents, commentons leur bsitude. Tiens, des gens normaux, silence. Tiens, un magasin à grande surface. Allons-y gaiement. (gaiement étant un ajout volontaire pour égayer le périple!)

- J'ai besoin de chandails pour l'été., dit X-Man, terriblement convaincant. (Il connaît ma faille pour la recherche de vêtements top-cool!)

- Moi aussi. C'est vrai.

- Et bien magasinons.

OUI, nous avons magasiné!!! Faut le faire, hein? Pendant que notre mini-héros se faisait ouvrir le crâne et scier le front en petits morceaux à recoller, nous ACHETIONS DES VÊTEMENTS!!! Scandaleux, n'est-ce pas? Mais je n'ai jamais été aussi triste d'essayer des chandails. Chaque fois que j'en enfilais un, je me rappelais pourquoi j'étais là, dans ce foutu magasin à rayons. Et je respirais pour ne pas pleurer. On ne pleure pas dans une cabine d'essayage, voyons donc. À moins d'avoir l'air rosbif dans un g-string, mais c'est une autre histoire.

On est sorti deux heures plus tard de ce magasin avec une douzaine de chandails d'été. La vendeuse, à qui j'ai raconté rapidement le pourquoi de nos faces longues, était tellement émue qu'elle nous a fait des rabais du genre: celui-ci à 2$, ça vous va?. Dans un autre état mental, je l'aurais embrassée sur la bouche. Je me suis contentée d'un merci. Et X-Man aussi.

Nous avons ensuite marché au moins une autre heure avant d'aller diner. J'ai un blanc, je ne me souviens plus où c'était. En fait, je ne me souviens plus du tout de ce que nous avons fait jusqu'à 18h30. (L'opération était à 8h00) J'ai été prise dans mon sens unique. Dans l'attente.

Vers 19h00, la chirurgienne est arrivée dans la salle (où on passait des infos-pubs du Sham-Wow, ça je me rappelle en avoir ri aux larmes! Tant qu'à pleurer!) et nous a dit qu'il y avait eu un délai, mais que tout allait bien. Qu'elle refermait le tout et qu'on pourrait voir X-Boy dans quelques heures en salle de réveil, aux soins intensifs.

Le "Stop" est disparu de mes pensées.
X-Man a souri, je ne me souviens plus du reste.
Mais nous avons souri jusqu'à maintenant, en ce jour où il a démontré qu'il était un véritable héros, avec ou sans sa tête pointue.

lundi 3 mai 2010

Feu boîte à lettres...

Fallait que je vous l'annonce.

Je n'aurai plus de raison valable d'enfiler les pantoufles-laittes de X-Man pour escalader le banc de neige (ou de bouette!) afin de récupérer le courrier de la maisonnée.

Nan.

Avec les nouvelles maisons qui se construisent devant chez nous, on a déplacé mon périple journalier à 800 mètres sur l'autre rue.

Et là, c'est trop loin pour que je sorte sans X-Boy.

Bouhouhou. Je suis en deuil.

Et pourrais-je trouver le moyen d'enlever le vieux réflexe à mon cerveau de sortir dehors tous les après-midis??? J'ai l'air d'une folle sympathique, je sors sur mon balcon, je soupire et je lance un gros: "Ben voyons, elle n'est plus là, c'est vrai!!!".

C'est comme quand on change la moutarde de place dans le frigo.
C'est déstabilisant pas possible.

Note à moi-même: Engage-toi un facteur qui fait des livraisons à domicile...