mercredi 25 novembre 2009

Pis pas de lunettes, bon!

On brûle la loi qui dit que tout enfant avec un astigmatisme faisant de lui un roi de la vision triple porte fièrement ses lunettes, et ce, après une seule journée d'adaptation...

Nan, parce qu'en plus de vouloir faire partie du casting du futur Jaws re-masterisé, Monsieur-le-Roi-de-la-joue-rouge-et-du-caca-mou (c'est "in" de parler des excréments entre parents... ne dites pas le contraire!), X-Boy REFUSE de porter ses jolies binocles (à 400 $ la paire, il pourrait se forcer!) parce qu'il a mal aux dents... Non Maman, il n'est pas dit que je verrai le monde tel qu'il est en cette période de souffrance. Et sincèrement, Maman, tu t'es vue les cernes? C'est pas beau à voir, même sans mes lunettes...

En effet, Mère Autonome se transforme en monste du matelas au petit pois... Vous vous souvenez de cette histoire de princesse incapable de dormir même avec 1000 matelas par-dessus le tout petit petit pois sec? Eh bien je la mets au défi... Un pois sec contre un bébé qui hurle à la lune pour qu'elle lui envoie la fée des dents, ou une hygiéniste, si c'est mieux pour les conventions collectives.
Je la mets au défi, la pôôôvre petite princesse de dormir avec un tic nerveux de "hein, y'-a-tu-pleuré" qui se déclenche aux 10 minutes dans les périodes critiques... car il ne faut pas croire que l'on s'habitue aux pleurs nocturnes... Oh non, on reste sur le qui-vive, à l'affût du couinement qui indiquerait que (Warning) bébé s'est passé la tête dans les barreaux (mêmes réglementaires), qu'il s'est entortillé dans sa couverture (on vous avait avertie, Madame!), qu'il s'est battu avec son mobile et qu'il s'étouffe avec les restes des pattes frêles des papillons qui n'ont pas choisi, eux, de répéter sans cesse la même berceuse lancinante...

Tout ça pour en revenir à nos moutons... (ça marche pas, ce truc bidon pour dormir, arrêtons de le dire à nos enfants...) Si X-Boy ne veut plus porter ses lunettes, qu'est-ce que j'y peux? Les lui remettre sur le nez 3000 fois par jour, ça ne fonctionne pas. En fait, ça devient un jeu. C'est donc drôle de voir l'hystérique arriver les baguettes en l'air (vous feriez pareil... il écartèle ses branches de lunettes à la limite du possible!) et crier "Noooooon"... La version calme de l'hystérique ne fonctionne pas non plus. Il me trouve mignonne (c'est vrai que...) avec mon gentil sourire et mon "non, non, pas un jouet!" et il me sourit avec tout son coeur.

Remarquez, sur la branche de sa lunette... c'est indiqué la marque: "Piranha"... c'est pas le poisson avec plein de dents pointues, ça???

L'explication serait si simple?

Désespoir... je trouve ça où, moi, un graveur de mots gentils sur une branche de lunettes... autre chose à faire.

Et après, on se plaindra que X-Boy confond "Piranha" avec "Poule"... (ça n'a pas de dents, ok.)

***
Note à moi-même: couche-toi à 18h00... c'est clair que tes neurones sont affectées.

mardi 24 novembre 2009

Loi sur les poussées dentaires!

En tant que digne représentante de la patience maternelle, je déclare officielle la loi qui stipule que les poussées dentaires ne dureront désormais que 2 heures, et ce, dans l'allégresse la plus totale et dans la hâte de croquer à belles dents dans une carotte rotte rotte (génération Passe-Partout!)

J'attends qu'on me seconde et je monte au Gouvernement des Mères Autonomes, qui est le haut-lieu du savoir et de la sagesse familiale! (hahaha) pour assermenter ledit document avec une étampe de chez Omer de Serres (on a les moyens qu'on a).

Les blogues ont ceci de charmant, ils permettent de s'exprimer sans que le petit chérubin-aux-joues-de-feu ne "souffre" de cette vague de désespoir et de ô "pus capablisme aigü"!!!

Je l'ai donc dit: PUS CAPABLE!!! (vous me jugerez sur ma faiblesse des nerfs, je n'en saurai rien), mais ça fait 3 jours COMPLETS que X-Boy essaie de devenir le bambin le plus denté de la planète!!! 3 jours qu'il pleure, pleure, pleure, pleure, pleure... Pas moyen d'arrêter ça!!!

J'ai tout essayé: t'aimes pas ton tit-chandail rouge, on enlève le tit-chandail rouge et on en met un bleu... t'aimes pas ton tit-pantalon bleu, on met un tit-pantalon de jogging gris bs (s'cusez les bs)... ça pas rapport avec tes vêtements??? JE LE SAIS, mais bon, on s'essaie...

Tu veux que je te prenne? Non, tu ne veux plus être dans mes bras... voyons la mère, allume.. si je te pousse, c'est parce que tu m'énerves. Tu veux être seul alors? Non, tu ne veux pas que je m'en aille... hey la vieille, ça se voit bien que je me sens insécure avec toute cette douleur... tsss... Tu veux du jus? (pas sucré, on ne gâte pas les tit-nenfants) Non, tu veux de l'eau? Non, tu veux du lait? Du café? du scotch? De la root beer? Du sirop Buckleys????

Un bain, ça te ferait du bien? Viens, on va jouer dans le bain... les canards te font pleurer? Bon, prends une pieuvre. Non, un requin? Non... un pélican? C'est cool un pélican? Non, un savon dans la bouche? Nan, ça goûte pas bon, hein? (Aurore, tu connais?) Un paquebot? Non, désolé, ton père ne rentre pas dans le bain (d'ailleurs, il craint que tu joues avec son sous-marin...)...

Tu veux un jouet de dentition glacé? (suggestion # 1 au Royaume de la Matante-conseils-qui-vit-dans-les-pharmacies) Un popsicle au complet? Un 2 litres de crème glacée au chocolat??? Non...

Tu veux juste être demain...

Moi aussi.

Ce qu'on s'entend bien. Tu me fais un sourire plein de dents et de futures dents?

Je t'aime. Allez, allons au lit, il est 18h30.

ZZZzzzzzz...

dimanche 22 novembre 2009

Définitions Part Two!

Qu'on me comprenne bien...

Quand je me surnomme Mère Autonome (même si ça rime! ouh!), je n'implique en rien un célibat forcené, une situation de mère-monoparentale-près-d'être-sur-l'aide-sociale-et-sur-le-bord-de-détester-tous les hommes. Non, non, non...

C'est mon X-Men-amoureux qui avait peur qu'on associe le mot "autonome" à cette condition péjorative... Meuh non, dis-en meuglant tout bas... ce n'est aucunement pour tasser l'homme du tableau familial-professionnel-etc! C'est tout simplement la fierté de défendre la profession de Mère, en ce sens qu'elle travaille à la maison et que sa valeur n'en est pas pour autant diminuée. Le féminisme et le brûlage de brassières, je laisse ça à d'autres... mes brassières me sont tellement nécessaires de toutes façons. (des seins de femme enceinte, ça fait comme la bedaine, ça reste gros pis beau! (beau vitevitevite dit!)

Qui plus est, avant que certains ne se posent des questions quant aux surnoms X-Boy et X-Men, c'est en honneur de cette génération mutante de superhéros. Et parce qu'avec moi dans le tableau, ça crée vraiment une génération spontanée! hahaha

Tout est clair maintenant... (reste juste à comprendre le mystère des matantes aux cheveux auburn... c'est tellement laid...)

mercredi 18 novembre 2009

Pétage de coche

*** Mise en garde: Ce message n'est pas une alerte, un message de détresse, un cri de désespoir qu'il faut prendre au pied de la lettre. Paraît que j'ai un humour très très noir (voire parfois trop) et pour ma part, il s'agit tout simplement de mettre en mots des pensées qu'on ne dit jamais tout fort. J'ai remarqué que ce message a fait réagir mes proches. Et je les en remercie, mais je veux les rassurer. Et en même temps, ça m'a fait comprendre qu'il est tellement rare que les gens osent s'aventurer dans l'expression de leur noirceur (aussi passagère soit-elle)... La tristesse est encore un tabou... ***


On se demande parfois, souvent, voire au moins une fois par semaine, pourquoi moi? Pourquoi j'ai un X-Boy, pourquoi je suis moi-même une X-Women, puisqu'il est clair que mes gènes ont la moitié reproductrice sur leur dos...

En effet, quand on a un enfant "suivi" par toute la planète médicale et sociale, on se questionne à savoir si on mérite ça... si on a fait quelque chose de mal dans notre vie "avant-bébé", si on aurait dû vivre... oui, oui, ça va jusque là. Dans les grandes périodes de crises existentielles (où X-Boy nous fait une panique positionnelle... je vous expliquerai un jour!), on creuse dans le noir et allez savoir pourquoi, on ne trouve pas le bout du tunnel. On ne voit que la terre qu'il faut encore et encore creuser... est-ce que le tunnel aura une fin? (doute doute doute)

Et on commence à prendre les "échecs", aussi banals soient-ils, comme une réponse à nos questions. Comme une confirmation qu'on ne mérite pas le "normal", qu'on doit comprendre les choses par la force, par la tristesse et par l'incompréhension.

Bon, tout ça est plutôt pseudo-philo-psycho-pop et qu'est-ce que ça donne au final?

Un pétage de coche monumental un samedi matin!!! Dans un québécois très conforme, un pétage de coche est digne d'un Oscar au rayon de la dramatique... Et je l'ai gagné.

Samedi matin, j'étais en tournage pour l'émission Pyramide et après une défaite-surprise (car quand même, j'étais une championne de la pratique hors-d'ondes!), j'ai éclaté en sanglots dans la voiture avec mon amoureux. Bébé-lala la fille, une vraie gamine de 6 ans qui n'a pas eu sa poupée Barbie (remarquez que je n'en voulais pas à cet âge-là! Vive les Pouliches!) et qui s'avère inconsolable..
Et ça déboule ainsi: "Je suis nulle, grosse et moche et incapable de réussir... Je ne crée que des échecs, je ne gagne aucun argent, je me fais vivre, j'ai fait une maîtrise pour rien d'autre qu'une dette et je remplis des formulaires médicaux à longueur de semaine et ... on les perd tout le temps en "s'excusant-madame"!!! Je ne réussis même pas à gagner une émission, un prix, une dignité télévisuelle. Battue à plates coutures (c'est rare les coutures à reliefs! hahaha), aucune neurone active au bon moment, une performance digne du canal communautaire... et blablabla.. Car l'écriture a ça de magnifique, ça vous épargne les heures de démolissage et les reniflements apétissants...

Et tout ça pour me faire prendre conscience que l'humain a des limites émotives (le physique n'a pas l'air de comprendre... ) et que les amoncellements de stress et de nouvelles inquiétantes concernant un X-Boy créent des monstres de tristesse qu'il faut évacuer. Et ça fait peur quand ça sort et c'est incontrôlable.
Et ça m'a indiqué que je dois me faire attention. Eh oui, car quand on s'occupe 24 sur 24 d'animer, de motiver, de stimuler un X-Boy, on peut péter des plombs. Je me croyais à l'abri. Hahahahah, ceux qui me connaissent savent bien que dans l'expression "Pleurer comme une Madeleine", il y a un mon prénom en sous-texte pour la version 2010 du Petit Robert...

Toujours est-il que le pétage de coche a été révélateur du DROIT de pleurer, de gueuler, de dire tout ce qui est indicible à propos de sa vie "foutue en l'air" (ça dérange, hein?), de crier après les injustices existentielles. Et je l'ai fait deux fois plutôt qu'une en ce samedi pluvieux (ben oui, la météo était avec moi!)... Une fois dans l'auto (au lieu de faire du parking alors que X-Boy est au chaud chez ses grands-parents) et une fois pendant un souper improvisé avec de très grands amis.

Qui, je vous le jure, ont encouragé mes "gueulardises" (une autre sortes d'entrées, miam!) et m'ont écouté jusqu'au bout... sourires en coin et paroles sages dans le colimateur.

Et depuis, mon dos a 174,2 dossiers lourds de moins à porter et je reprends peu à peu mes sens.

Et j'ai gagné mes billets pour U2 en ce matin ensoleillé.

Me reste plus qu'à péter des coches (ça me porte chance???) plus souvent afin de gagner une fin de semaine en amoureux!

Et d'attendre au 16 juillet 2010 pour gueuler dans une estrade remplie de 80 000 personnes...

Un pétage de coche collectif (avec en sous-texte peut-être bien des colères enfouies!!!) Yé.

lundi 16 novembre 2009

De la définition... (ça fait littéraire, attention!)

Je me prénomme Mère Autonome depuis cet été.
Depuis ce moment où j'ai compris que je devrais rester à la maison avec X-Boy (je vous explique plus tard) et que de répondre "Mère au foyer" dans les questionnaires et formulaires interminables ne me satisferait pas.
En réalité, si on prend cette expression vétuste (le mot de la semaine à utiliser!) au pied de la lettre, Qui veut être une mère au "foyer"??? Qui veut brûler parmi les bûches ou encore mieux, être la mère des personnes en perte d'autonomie (les vieux, pour être impolie) dans leur ruche à loyer non-modique??? Pas moi. Ni vous. Ni toutes les mères qui décident de rester à la maison pour s'occuper des bambins.
Je suis donc une mère autonome, une mère qui considère que c'est un TRAVAIL qui devrait être rénuméré (ne me parlez pas de l'allocation, quelle blague funeste...) et RECONNU dans une société capitaliste où les valeurs se perdent au profit des profits de certains profiteurs qui ont profité du système avant nous... (n'ayez crainte, je ne souffre pas de répétite aigüe!)
Je suis une mère autonome au même titre que je suis une travailleuse autonome (ce qui est également une réalité vérifiable au département des impôts joyeux), soit que je bosse à la maison, dans le confort de mon... foyer. Tiens, le mot serait-il acceptable? (doute doute doute)
Je n'ai pas "choisi" d'être une mère autonome, je le suis devenue. La raison: un X-Boy. Un descendant du X-Men, un mutant génétique totalement craquant mais plutôt compliqué à comprendre, "corps parlant".
Ainsi, au gouvernement, mon X-Boy est considéré "handicapé" (vous ne voulez pas entendre cette définition???) et au CLSC du coin, comme un enfant "aux besoins particuliers". Pour les neurologues, il est un cas "non-neurologique = tournez-vous vers la génétique", pour les généticiens, il est un "non-classé = tournez-vous vers... ??? La question demeure. Ainsi, mon X-Boy n'a qu'un retard de développement global, ce qui implique une visite hebdomadaire chez les physio, ergo, orthophonistes du coin (du coin très réputé, on s'entend!).
Et pour moi, ce X-Boy = mon enfant-que-j'aime-plus-que-tout-au-monde (souvenez-vous de Jiji et Pichou!) et surtout, un enfant, un humain, une composition génétique unique, au même titre que tous les enfants de la planète.
Qu'on se le dise.
Et qu'on en parle. L'ignorance est telle au "Pays des enfants "non-normaux"" que c'est la raison pour laquelle je blogue (quelle façon d'être "in", ouh là là!). Pour aider les autres parents, pour m'aider moi-même (le défouloir de ma vie, c'est l'écriture... rhôôôô, que c'est péteux!) et pour gueuler un peu. Et ce, en toute liberté.