mardi 13 avril 2010

Applaudissons-la!

Il m'arrive (parfois, rarement... euh, c'était quand la dernière fois?) de vouloir être romantique et de faire des efforts pour adoucir les journées très remplies de X-Man.
Toutefois, mon romantisme se transforme presque toujours en cauchemar. Quand la logistique sympathique de l'amour-gentil est passé, j'étais aux chiottes, il faut croire.

Voyez le portrait: vendredi pm. Je planifie d'aller faire des provisions afin de concocter le "kit du parfait voyageur" pour mon chevalier de la bagnole qui a accepté (applaudissons-le!) de retourner à Québec le week-end, après avoir déjà passé 2 jours là-bas pour le montage d'un événement livresque réputé (un Salon du livre, dah).
Tout ça parce que Madame voulait a-b-s-o-l-u-m-e-n-t rencontrer Dormal, ce dessinateur de bd t-o-t-a-l-e-m-e-n-t GÉNIAL et oh combien une source d'inspiration, de rigolades et de larmes à l'oeil. (Pour votre devoir bédé de l'année, vous courez dans une librairie ou une bibliothèque et vous dénichez ce chef-d'oeuvre qu'est Pico Bogue. Trois tomes jouissifs. Un joyaux d'aquarelle, qui plus est.)

Ainsi, fallait-il que je m'arrange pour combler de joie ledit chauffeur pour ce deuxième périple en la capitale nationale... et je sais qu'avec des arachides, des noix, des petits chocolats et deux Orangina (on croirait un régime d'écureuil, rhô!), X-Man enrage moins après les imbéciles du volant et reste zen, si zennitude fait partie de son vocabulaire. (doute doute doute!)

Alors vendredi, 15h30, je sors de la maison, tout sourire et les bras chargés d'un X-Boy heureux qui comme Ulysse (fallait utiliser l'expression une fois dans sa vie!) et je tilte. MES CLÉS!!! Bordel-de-saint-simonaque-de-tabarnac (le droit de sacrer, ok!), mes clés sont restées DANS la maison. Hurlant de sincère bonheur, je me rends compte assez rapidement oui que je n'ai NI poussette (elle est DANS la voiture!) NI sac de couches (DANS la maison!) NI cellulaire (je n'en veux pas, bon)...
Je suis donc sans ressource avec un gamin de 9.940 kg, précisons, dans les bras et des heures à attendre avant le retour de X-Man qui travaille sur l'île de Montréal, dans le fin fond près de Laval. Bref, à l'autre bout du monde, vu le trafic du vendredi...

La seule solution qu'il me reste: ma voisine photographe. Je marche jusque chez elle et lorsqu'elle m'ouvre la porte, elle porte son manteau et fille # 2 me montre fièrement son bâton de hockey et me fonce dedans avec son énorme sac rempli de cossins protecteurs. X-Boy se marre total, vu le brouhaha qui se trame dans cette maison et voisine m'annonce qu'elle part là, là, maintenant. Pitié pitié pitié, je réussis à faire un téléphone au géniteur-travailleur et je lui demande son avis: je casse une fenêtre? Laquelle?

Nan, X-Man est sensible de la vitre cassée. Je n'ai pas eu le droit de me défouler. Voisine me rappelle qu'elle doit partir (fillette tapoche du hockey sur le pavé!) et me dit: "Envoye la grande, embarque dans l'auto pis viens à l'aréna. C'est pas vrai que vous allez rester dehors, on gèle et ton amoureux ne sera pas de retour avant 18h00 minimum."

Alors j'ai fait comme dans l'ancien temps. J'ai installé X-Boy sur le siège arrière, je l'ai maintenu attaché avec la ceinture (n'appelez pas la DPJ, svp) et j'ai prié pour que la police ne fasse pas une interro surprise à ma conductrice.

Ainsi, nous sommes arrivées à l'aréna en moins de deux. 16h00 au compteur. 2h00 à attendre l'arrivée du sauveur. Et surtout, aucune chance d'aller acheter les victuailles du parfait kit finalement pas romantique du tout. De la poutine d'aréna, ça se mange mal le lendemain sur la 20.

Nous nous sommes donc installées partout là où il y avait des bancs (le 9.94 kg étant rendu à 143.32 kg!!!) et nous avons ri comme des hyènes de Ste-Banlieue. Du gros fun noir, comme diraient les gens de St-Agapit (aucune idée, mais ça sonne bien!)... X-Boy a eu tout un plaisir à regarder les enfants patiner et tomber sans arrêt en essayant de garder la rondelle.
Et surtout, il a découvert au hockey son jouet favori: une canne de sirop dans laquelle est emprisonnée une patente qui fait du bruit. Ça sert à encourager les joueurs. Eh bien, X-Boy fut le partisan no 1. Et AUCUN pleur, le petit. AUCUNE protestation pendant ces 2 heures où il était habillé en "suit" de neige qui d'habitude, le fait enrager. Nan, Monsieur a les gènes de son père, il aime le hockey.

Et quand X-Man est arrivé à notre secours, il arborait un sourire large comme le ciel et regardait avec admiration les novices jouer sur la patinoire.

J'aurais cru qu'il serait un tout petit peu en colère.

Mais non, la seule question qu'il m'a posée, c'est: Crois-tu que X-Boy va jouer au hockey?

J'ai répondu oui, sûrement.

Et on est rentré en radotant l'histoire d'une fille étourdie qui avait oublié ses clés dans la maison.

Et je suis certaine que X-Man et X-Boy ont rêvé de hockey cette nuit-là.

Chacun à leur façon.
Pour un, c'était fiston qui enfile des patins.
Pour l'autre, c'étaient des gueling-gueling-gueling sucrés.

1 commentaire:

  1. X-Man a rêvé qu'il déjouait habilement Ovechkin et qu'il marquait un beau but contre Brodeur... Et lorsqu'il s'est réveillé, il s'est dit que sa X-Love-Mom écrivait admirablement bien!

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