mardi 12 octobre 2010

Rhume 2, X-Boy grand preneur.

En un mois et deux semaines, X-Boy a eu 2 rhumes et une laryngite. J'adore les virus qui habitent les tits-tapis du CPE.

Ainsi, X-Boy, s'étant remis bravement de sa laryngite jeudi, m'a réveillé en pleine nuit, vendredi, avec un énorme morvillon à expulser de son petit petit nez. Je me lève, prends le gamin et il m'atchoume ça violemment sur l'épaule. Miam miam, de la grosse morve baveuse. Par chance, l'automne, j'enfile un t-shirt pour dormir. Entre ça et du régurgit frais fait, je ne sais pas ce que je préfère. La question demeure.

Toute la nuit, X-Boy a éternué. Je n'ai donc pas dormi. Cerveau de mère inébranlable, toujours à l'affût des petits sons étranges qui indiqueraient que ah, tiens, il s'étouffe, cours la grande et sauve le petit. J'ai dû me parler franchement très fort vers les 4h00 du matin pour me convaincre que j'avais le DROIT de dormir et que non, il ne crèvera pas d'un excès de mucus rampant. Il pleure, X-Boy quand il est mal en point. Et il ne pleurait pas... Je me suis rendormie.

Mais la journée de samedi s'est passée à nous lever aux 2 minutes. Pas moyen de faire quoi que ce soit, aussitôt qu'on se tournait la tête vers Monsieur-du-nez-coulant, on lui voyait le filet déborder jusqu'à la bouche. Re-Miam.

Nous sommes quand même sortis en amoureux vers 16h00, puisque nous avions du renfort familial pour s'occuper du petit "morveux", dans toute la gentillesse de l'expression.

Comme je réclame de nouvelles bottes de randonnée depuis les deux dernières années, X-Man a trouvé nécessaire que je procède à cet achat afin d'apaiser ma soif d'escalader à nouveau montagnes et monts. Et que j'arrête de pester contre mes vieilles bottes âgées de 7 ans qui ont autant de crampons que des souliers de ballon-balai.

Arrivés chez Sail (là où il n'y avait pas de grosse "sale", hahaha), le paradis s'est ouvert à moi. Je me suis plantée devant le mur de bottes de randonnée et je cherchais THE botte parfaite. Un vendeur boutonneux (mais potentiellement mignon, faut lui laisser la chance de mûrir) s'est approché et m'a expliqué les détails des semelles, des cuirs, etc. Un cours gratuit et très apprécié et il a surtout été honnête avec moi en me faisant descendre le regard des rangées du haut, là où se trouvent les bottes à plus de 300$. "Vous n'avez pas besoin de ce type de bottes. C'est spécifique aux personnes qui font de la randonnée plus extrême, dans les grosses roches et les chemins aux pentes indescriptibles.".
J'ai failli lui donner un bisous, car dans un passé pas trop lointain, j'avais fait la belle gaffe d'acheter des chaussures de ce type qui avaient des semelles si rigides que je les ai lancées sur un mur, un beau jour, tellement elles me faisaient mal. J'en avais retiré les fausses semelles, je les pliais sans arrêt tout en regardant la télé, en espérant que le mot souplesse apparaisse un jour dans le vocabulaire de ses godasses mauditement rigides.

Ainsi, je me suis mise à observer les bottes du milieu. X-Man me regardait tendrement. "Choisis celles qui te plaisent. Allez, je vais m'acheter du ravitaillement de nicotine au magasin d'à côté". "Celles que je veux????" "Oui. Je sais que tu vas les user. Bisou."

J'ai eu l'impression d'être une princesse du plein air, une gamine qui se retrouve devant le plus bel étalage de gogosses de fefilles. Bref, c'était la première fois que je pouvais choisir sans être guidée par l'étiquette "spécial". Pas un choix de fin de ligne, un VRAI choix. Wowowowow, j'étais sur le nuage de la gratitude. J'apprécie grandement la générosité et la compréhension de mon amoureux. Un tout petit geste qui symbolise beaucoup dans ma vie de "mère dévouée". Un petit geste qui me rouvre enfin la porte sur ce monde de nature que j'affectionne tant et que j'ai mis de côté depuis la naissance du superhéros.

Sous les conseils pertinents du vendeur, je suis repartie avec une paire de bottes top-confo, avec une membrane imperméable sophistiquée et une semelle semi-rigide qui me permettra de marcher PARTOUT. Dans les rues, dans les sentiers, au sommet des montagnes. Et dans la grosse bouette sale. Plaisir gamin. Mmm.

Quand X-Man est revenu au magasin, je sautillais partout. Je voulais repartir avec mes bottes dans les pieds. "X-Mom, on s'en va au restaurant et au cinéma". Méga-sourire, j'ai rangé les trésors techno dans leur boîte et nous sommes allés souper, en tête-à-tête.

Le souper a été ponctué de "J'ai trop hâte de mettre mes booooottttes" et de rigolades face aux derniers exploits de X-Boy. Nous avons parlé de tout et de rien et l'heure est venue de nous rendre au cinéma.

Nous avons un mauvais karma quant à nos sorties romantiques. Jusque là, tout allait si bien. Et je n'aurais jamais soupçonné que je terminerais la soirée en larmes et en sanglots.

Le film que nous avions choisi, Route 132, n'en était pas un pour ce genre de soirée. À peine après 5 minutes de visionnement, j'étouffais dans mes larmes.

- Je vais sortir, X-Man, je suis incapable.

- Mais non, ça va se calmer.

NON. Ça ne s'est pas calmé. Pour ceux qui ne voient pas d'inconvénients à savoir l'intrigue du film (elle a été mentionnée dans les journaux), c'est l'histoire d'un père qui perd son fils de cinq ans. Fiston est mort subitement d'une méningite. Comme ça, après seulement un soir de fièvre.
A-t-r-o-c-e.

Surtout quand on peut s'identifier à ce genre de situation. X-Boy a été dans ce scénario lorsqu'il a subi sa chirurgie. À cause de l'ouverture du crâne, le risque d'attraper une méningite et d'en mourir était trop présent.

La douleur de cet homme (même si je n'ai pas "vécu" la chose au même niveau, thank god) m'a pénétré le coeur comme un couteau. Et ça m'a tiraillé du début à la fin. François Papineau (l'acteur qui a gagné des prix, merci) affiche une telle dévastation dans son visage, une telle incompréhension et un sentiment de culpabilité... j'en suis encore chamboulée. Dans la salle, ça reniflait de tous côtés. Il y a même un couple qui est sorti après une heure. La tête basse, bras dessus bras dessous.

Je me suis essuyé les larmes avec mon foulard, il était imbibé à la fin de ces deux heures de cinéma digne de ce nom. X-Man aussi a versé quelques larmes, mais il a su rester fort pour me remettre dans la réalité. Mais c'est terrible, de perdre un enfant. Ça m'a démoli l'âme quelques instants. Il n'y a pas de mots pour décrire un sentiment aussi fort. À la fin du générique, nous n'étions que trois dans la salle. Au fond, il y avait cet homme seul qui pleurait sans arrêt. Nous sommes sortis et aux toilettes, une femme s'essuyait les yeux. Les ravages du mascara. Nous nous sommes souri. Deux ratons laveurs en liberté.

J'ai retrouvé X-Man dans le stationnement et j'ai éclaté en sanglots. Et cette nuit-là, j'ai encore moins dormi. Toutes ces pensées me cognaient dans le cerveau tandis que X-Boy toussait, éternuait et râlait. Rassurant, quoi.

Quand nous nous sommes réveillés, X-Boy a eu droit à des rasades de câlins et de bisous.

Et le soleil était resplendissant. J'en ai profité pour faire des courses à l'épicerie.

Avec mes nouvelles bottes dans les pieds.

La vie est si fragile, ça me prenait de bonnes semelles.

Merci X-Man.

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