Hier, j'étais en tournage pour un autre quiz télévisé. Hé oui, je suis le type de personne qui fait ça, des émissions. Ça en prend et contrairement à ce que l'on croit, je n'ai rien de la "geek" à lunettes qui croupit dans son sous-sol en mangeant tous ses repas devant le petit écran afin de retenir toutes les réponses aux questions. Et non, je ne lis pas les cartes de Quelques Arpents de piège quand je vais aux toilettes.
J'aime tout simplement jouer et de surcroît, j'adore l'ambiance d'un plateau de tournage. C'est un monde fascinant, réglé au quart de tour et pourtant rempli de folie et d'adrénaline. Et d'artistes, qui, une fois qu'on les rencontre, n'ont rien de plus que vous ni moi, à part des vêtements griffés payés au plein prix et la liberté de dire des niaiseries sans avoir l'air idiot. (Quoique Éric Salvail... mais bon, laissons-le en paix en ce vendredi matin!) Ils ont une vie "normale" en-dehors des studios, ils passent des nuits blanches à cause de leurs bébés et ils ont hâte de rentrer à la maison pour retrouver le calme. Et ils sont de généreux passeurs de sentiments d'exclusivité. Ils ne sont là que quelques minutes dans votre vie (le temps de quelques réponses) et ils ont cru en vous et ont souhaité ardemment que vous gagniez le gros lot.
Ce qui ne m'est pas arrivé hier. J'ai perdu par une réponse. Un 50 points manquant pour accéder à la ronde finale. Et vous savez quoi? Je ne m'en suis pas formalisée. En réalité, pendant le jeu "stressant", j'étais dans une sorte de bulle technologique, prise à me fasciner par un écran tactile et à tenter de bien cerner les réponses à sélectionner. J'ai eu, comme on dirait, une sorte de "blanc" de présence, je jouais comme une gamine en oubliant les enjeux... Quand je me suis aperçue qu'il fallait peut-être que je gagne, je me suis réveillée le conscient, mais il était trop tard. L'autre concurrent sautait dans les bras de l'animateur et je suis restée assise là, souriante, à chercher des yeux X-Man qui était dans la foule. J'ai pensé à X-Boy qui, en le quittant ce midi-là, m'a tendu les bras avec une moue de tristesse du genre "Nan, Maman, ne t'en va pas..". C'était la première fois qu'il me rendait cette émotion tristounette. Et j'ai pensé à Ragde, un de mes gamins préférés, qui avait juré à sa mère que je serais super bonne et que je gagnerais.
Telles ont été mes pensées au moment où je terminais mon parcours dans l'auditoire. Et je me suis dit: "Ouais la vieille, t'a vieilli". Car la dernière fois que j'avais participé à un quiz, j'ai perdu et j'ai pleuré comme une enfant. J'ai d'ailleurs commencé ce blogue, car je me sentais déraper... j'avais le sentiment que le non-succès était le reflet de ma vie jusqu'à maintenant. Une série d'échecs de tout acabit, j'avais l'impression de ne valoir plus grand chose. Et c'étaient des pensées noires, envahissantes et difficiles à déconstruire.
Je ne dis pas que la noirceur ne m'habite plus. Nan, j'aime bien trop le drame et je ne serais plus X-Mom. Mais j'ai compris une chose essentielle. Je ne peux pas gagner ce que j'ai déjà et ce qui me rend heureuse. Et bon, ce sera cliché, cucul, quétaine et trop souvent lu et écrit... Je ne peux pas gagner X-Man et X-Boy (dans l'ordre ou dans le désordre). Je les ai déjà dans ma vie. Et ils sont ce que je veux. Ce que j'aime et ce pourquoi je continue. Ce pourquoi je me bats, ce pourquoi je me calme. Ils (avec ma gentille personne incluse!) sont mon bonheur et mon moteur.
Et hier, je suis allée au garage (pour suivre la thématique du moteur!). J'avais besoin d'un instant "glamour" dans ma vie tranquille pour me sentir vivre plus intensément. Et je l'ai eue, ma nouvelle carrosserie.
C'est ça que j'aime dans l'univers de la télé. On arrive là-bas, on est accueilli par des recherchistes aux sourires éclatants. On prend nos vêtements, on les repasse, une styliste nous arrange les cols de chandails et les plis de pantalons et ensuite, on entre dans la salle de maquillage et de coiffure. Et c'est THE moment chouchou. Les artistes sont installés dans les chaises en cuir, ils déblatèrent avec les pros du relookage, on nous sert la main, on nous pose des questions, on nous inclut dans cet univers inconnu et on se fait "arranger le portrait". Regarde en haut, regarde en bas, ça installe le baume à paupière, le mascara, le cache-cernes, le fard à joue, ferme les lèvres, souris, fait la moue, ok, tu es prête pour les retouches cheveux. "Tu me remontes ça?", ai-je dit avec un énorme sourire en imitant une diva. Et la coiffeuse, désormais surexcitée d'avoir une concurrente qui "ose" se faire peigner autrement, a inséré 22 bobépines dans ma tignasse pour me remonter ça en un chignon "brouillon mais calculé".
J'avais l'air d'une auto neuve. La senteur de cuirette en moins.
Et ce que je retiens de cette petite escapade parmi le monde de la boîte animée qui égaye nos salons?
Le fait que, paraît-il, j'ai dans mon sourire quelque chose de rare, d'unique et de tellement rayonnant.
Et moi je sais ce que c'est.
Y'a que moi qui ai un X-Boy sur cette planète. Et ça, personne ne le sait, mais c'est le secret de la beauté.
(Je vous le prête si vous devez assister à un gala! hahaha!)
(Mais je ne vous prête pas le géniteur. Dah.)
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