mardi 1 juin 2010

Post-Mortem de la vente de sous-sol

De retour sur la planète blogue! Ça me manquait, mais la semaine passée, je TRAVAILLAIS. Alors j'avais moins (voire plus du tout) de temps à consacrer à la rédaction palpitante de mes mémoires actuelles. Hahaha.

Ainsi, ma vente de garage-sous-sol s'est très bien déroulée et m'a laissé en souvenirs un coup de soleil-grattouille (une allergie au soleil, pourquoi pas?) sur les deux bras (vive l'hydrocortisone et le Benadryl pour ne pas finir à l'asile), 190$ à rajouter à mon budget annuel, 4 bacs de vêtements encore pleins, mais de l'espace de regagné dans la pièce laitte du sous-sol, là où les murs ne sont même pas finis et où les araignées-faucheuses élisent leur forteresse. (Rouk, plein d'amies pour toi)

Et j'ai aussi vécu un épisode de "va donc te faire foutre, la grande snob" qui aurait dû se terminer par cette jolie phrase, oui. Mais sur le coup, j'ai figé. Ce qui est rare dans mon cas, j'adoooore répliquer froidement des phrases assasines aux péteuses de broue.

Le topo:

Fefille rousse, grande et enceinte de trois mois, deux jours, 3 heures, 54 minutes et 22 secondes, se présente devant ma tite table-parasol avec sa meuuuuhman (onh!) rousse, moins grande et plus grosse, la ménopause elle aurait répondu.

Fefille farfouille dans mes bacs de vêtements du bout des doigts, l'air dédaigneux et le regard hautain. Je l'observe et me dis: "Tiens, une princesse enceinte qui pense que TOUT lui est dû."

J'avais raison. Tellement.

Elle saisit 4 petits chandails et me demande froidement: "C'est du deux pour un?".

Sur mes bacs, c'est écrit en gros feutre noir indélébile: "1$ le morceau".

Je lui répète l'info, au cas où ses yeux de pétasse snobinarde ne daigneraient lire de l'écriture au gros feutre noir pas Mont-Blanc pantoute.

Elle tsssss de la bouche et me dit bêtement: "J'ai acheté des vêtements de marque à 2 pour 1$ dans une autre vente de garage et les vêtements étaient pas mal moins usés que ceux-ci". Ça tsssssssss du côté de la mère-ménopausée. "T'as raison, c'est un peu usé".

Et c'est là que j'ai figé, mais qu'en-dedans ça faisait: "Ben voyons, grande conne... si tu cherches des vêtements NEUFS, c'est pas dans les ventes de garage que tu vas trouver ça!!!! KOSSÉ TU FAIS ICITTE??????????? Pourquoi tu viens chez les pauvres pour chercher des aubaines, hein??? Tu fais vraiment chier... et je te souhaite un mauvais accouchement."

Vous savez ce que j'ai fait? Je lui ai dit très bêtement: "Regarde, donne-moi 3$ pis on n'en parle plus. Pis bon accouchement."

Gentille gentille gentille fille suis-je-je.

Mais sincèrement, elle m'a fait ruminer sur les princesses enceintes tout le reste de la journée. Et de la semaine. Je hais les futures-mères qui font des plans de naissance hypercomplexes et qui exigent de l'huile essentielle au patchouli pour nettoyer le visage de tit-bébé plein de sang naissant. Et qui font des méga-showers pour avoir plein d'affaires inutiles GRATUITES parce que au final, elles sont tellement cheap qu'on voit bien qu'elles ne sont pas prêtes à s'oublier et à dépenser intelligement pour leur futur héritier. Elles achètent des ensemble de meubles (ou les reçoivent en cadeaux, tsé) qui "fittent" avec leur chambre à elle, avec LEURS goûts, avec LEUR vision de la "beauté". Du turquoise, du brun chocolat et des motifs rose pâle et vert tendre, ÇA NE PLAÎT PAS AUX BÉBÉS qui eux, je précise, ADORENT ET NE VOIENT QUE LES COULEURS VIVES!!! Du rouge, du jaune, du bleu et du noir et blanc. La simplicité coûte tellement moins chère, qui plus est. Les couleurs pâles et les motifs fades, laissez-leur donc le plaisir de les découvrir plus tard. La vie des adultes manque de vivacité, de couleurs franches et d'honnêteté, quoi.

Tiens, je m'emporte.

Onh.

Je continue.

Y'a aussi eu le couple de grands-parents "chercheurs d'aubaines" pour fefille enceinte de 2 semaines mais qui a ABSOLUMENT besoin de TOUT TOUT DE SUITE. (Conseil ma jolie: attends que les 3 premiers mois soient passés. Seigneur.) ILS débarquent tout sourire et m'abordent comme un "Joe-bon-temps".

- Salut mademoiselle. (AAAAAAAH, déjà, ça commence mal. C'est vétuste, on n'utilise plus ça!)

- Euh. (Réponse adéquate en cas de "Vieux con, à qui tu t'adresses? hahaha)

- Ta chaise haute, tu la vends 60$. (Tiens, tu sais lire le marqueur indélébile?)

- Oui. Je l'ai payée 180$ l'automne passé et elle n'a presque pas servi. Mon gars est mieux dans son "booster" à 40$. (je nargue toujours un peu, c'est trop sympa)

- Elle est bien trop chère. J'ai vu la même tantôt pour 40$.

- BEN RETOURNES-Y!!!!!! *Non, je n'ai pas dit ça. mmmpft.

- Ah. (je sais me contenir)

- Tu la mets pas moins chère?

- Non.

- Bon, ben viens-t'en chéri (dixit l'épouse au regard crosseur), elle ne veut pas "dealer".

NON, je ne veux pas "dealer". Ça vous dit quelque chose, ne PAS travailler depuis 3 ans et NE PAS avoir d'argent??? Ça vous dit quelque chose, AIDER une mère qui se dévoue à du super-coaching-de-X-Boy??? Ça vous dit quelque chose, payer la moitié moins que le prix original et être HEUREUX???

Non, il y a des gens qui MÉRITENT tout moins cher que les autres. Allez savoir.

Et il y a aussi des gens qui passent dans une vente de garage et qui ensoleillent votre journée.

Il y a eu ce couple d'immigrants musulmans qui parlaient français-anglais et qui rayonnaient à la vue d'articles de bébé en très bon état. Elle papillonait autour des jeux et de la balançoire et son amoureux la regardait en souriant. Et ils ont acheté la balançoire en nous disant à quel point ils étaient excités d'avoir un enfant. Des mots en trop, c'était l'évidence. Elle m'a serré la main avant de quitter et je lui ai dit un MERCI géant.

Il y a aussi eu le couple de grands-parents surexcités dont la fille venait d'accoucher d'un garçon trois jours plus tôt. Ils cherchaient des petits cadeaux, des idées pour chérir le nouveau membre de la famille. Et ils téléphonaient à leur fille pour savoir si elle avait ceci, cela. Ils ont acheté des petites bottines pour 1$ et pour eux, ça valait tout l'or du monde.

Il y a eu le vieux vieux monsieur qui a ramassé un vieux vélo que nous donnions (j'avais "hérité gratuitement" de 2 vélos l'an passé. Gracieuseté de 2 riches trop sympa de mon quartier) pour l'envoyer à Cuba dans une oeuvre humanitaire.

L'autre vélo, c'est un gros gros monsieur qui l'a ramassé et qui était vraiment content de pouvoir l'offrir à une de ses voisines qui était très pauvre et qui empruntait son vélo à lui pour travailler. Il avait un ami mécanicien et à eux deux, ils pourraient le "remonter" et le donner à cette voisine.

Puis, mon vélo vieux de 15 ans est allé dans les mains d'une vieille dame qui se demandait si ça rentrerait dans sa Kia Rondo. Elle était d'une mignonceté et X-Man lui a installé sa "nouvelle" bécane dans son auto. Elle nous a serré la main, a caressé le petit et a dit que l'amour, c'était ce qu'il y avait de plus important dans la vie d'un enfant. Et elle est repartie avec sa sagesse et sa caisse de 24 pleine dans le fond de sa valise... (X-Man a rapporté des potins!)

Épilogue: Depuis la naissance de X-Boy, j'ai une amie (Bonjour V!) et une cousine qui m'ont donné des tonnes de vêtements. Ça nous a aidé à un tel point, c'est indicible. Je n'ai vendu que quelques vêtements "neufs" achetés récemment... Et ça m'a conforté dans ma décision (avant la vente de sous-sol) de "donner au suivant".

Des vêtements remplis d'âme, de rires et de bonheurs (et de feu-régurgit! hahah) méritent de terminer leur vie chez d'autres familles qui sauront les apprécier.

*** Et en passant, grande-péteuse-rousse, t'as manqué plein de vêtements de marques qui étaient au FOND des bacs.

La vraie richesse est au fond des choses, là où on peut se salir les mains.

Mais toi, retourne dans ton palais de bebelles pastel et laisse aux autres les vraies couleurs.

Tiens.

1 commentaire:

  1. Pis en plus, grande chipie carottée à m*rde, t'apprendra que ton bambin, s'il se rend à 15 mois sur ses quatre pattes comme la mienne de bambine, va te faire sacrer en !"$/"%" si tu l'habilles en prince/princesse pour qu'il aille sitôt se traîner les membres inférieurs dans la poussière-boue-gazon de ton e$t!e de terrain laitte, renchéris-je.

    Parole d'une maman qui frotte des petits genoux de leggings et jogging roses devenus bruns en guise de pain quotidien.

    RépondreSupprimer