Pas déjà vous dites-vous? Ben moi aussi, je me dis ça. Le rêve d'une blogueuse-mère-thérapeute-en-son-genre? Avoir DU TEMPS SEULE et surtout, avoir de l'énergie pour écrire d'un trait... sans devoir m'arrêter toutes les 46 secondes pour causes multiples et multiples causes.
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X-Boy est arrivé à Ste-Justine, donc, en fin d'après-midi. À l'urgence, on nous a accueilli rapidement et très professionnellement. En moins d'une heure, on était installé dans une chambre "d'attente" avant d'être transféré au 6e en pédiatrie dans la soirée. Ce qui fait qu'à 18h00, j'ai diné. Oui oui... car ce midi-là, au lieu de me goinfrer dans un quelconque repas du samedi, j'étais dans une salle d'attente de clinique à réanimer mon fiston. Allez savoir, on fait des choix étranges dans une vie, hein?
Ce préambule étant écrit (ai-je réussi à m'asseoir pour écrire plus qu'une minute?!? Oui!!!!!!!!! Allez, on applaudit la petite victoire de la semaine!), je peux me concentrer sur
La Formidable aventure de Schtoumpf-Boy au Pays de Ste-Justine (musique mélodramatique)
Chambre 6318. La préposée ouvre la porte, fait rouler X-Boy dans sa bassinette de luxe (aux urgences, on a de la classe) et le transfère dans une bassinette désuette en métal lette et aux barreaux frettes. (Rimes en "ettes", cochez ici) En se rendant à la bassinette-lette, on passe devant une mère (asiatique) qui tient son gamin-hurleur et parle tout bas à son mari (égyptien, on suppose) qui lui, nous dit d'une voix très douce: "il n'y a rien de plus injuste qu'un enfant malade". Ce à quoi ni X-Man ni moi avons répliqué à la blague, comme nous l'aurions fait d'habitude... étant des habitués de l'ironie en situation d'urgence. Non, cette fois-ci, le climat était à la sériosité et l'injustice criait et hurlait dans tous les corridors.
Une infirmière vient se présenter, prend les signes vitaux de X-Boy et nous pouvons lui montrer, en quelques minutes, plusieurs épisodes de lèvres bleues qui lui font appeler d'urgence la pédiatre de l'étage. Celle-ci n'étant plus là à cette heure, on nous envoie un résident qui observe attentivement X-Boy alors qu'on lui donne le masque à oxygène et il demande qu'on lui redonne de l'Ativan afin de le stabiliser à nouveau. L'infirmière commande le médicament, le résident nous interroge à nouveau et en vient aux suppositions suivantes: X-Boy fait des convulsions, ce qui pourrait indiquer qu'il fait de l'épilepsie (musique dramatique), mais ce qui est étrange, c'est qu'il devienne bleu et qu'il cesse aussi souvent de respirer, ce qui pourrait indiquer un problème cardiaque (musique plus dramatique).
- ??? et pour cette nuit.. il se passe quoi, dirent des parents ultra-inquiets.
- Il sera stable pour cette nuit. Avec l'Ativan, il va être "amoché" un peu et il dormira sûrement par vagues. Probablement qu'il va pleurer beaucoup et sera irritable. Mais dès demain matin, la neurologue et la cardiologue vont venir vous voir afin de pouvoir tirer une conclusion. Pour la nuit, les infirmières sont là et elles passeront aux heures afin de s'assurer qu'il sera bien. Vous savez, si c'est de l'épilepsie, il pourra faire plusieurs crises pendant la nuit et vous ne pourrez pas le savoir, puisque vous dormirez.
- Vous croyez que je vais dormir en me disant ça?!? (Je répondais au "je" car c'est moi la grande chanceuse qui dort à l'hôpital avec le petit)
- ...
- X-Mom blague, Docteur.. elle a un grand sens de l'humour...
- Ah non, X-Man. Je ne blague pas. Déjà que je ne dormais que d'un oeil plusieurs nuits pas mois avec toutes les bebittes que X-Boy a attrapées, maintenant, je me prends un abonnement à du speed-intra-veineux pour le veiller, oui!!! Pas question que je le laisse faire des crises toute la nuit!!!
- X-Mom... il faut comprendre que les crises de X-Boy, s'il s'agit d'épilepsie, car rien n'est confirmé, ne sont pas graves... En ce sens qu'elles sont plutôt des absences et qu'il en revient en riant, comme je l'ai vu tantôt. Bon, ce n'est pas parce que c'est amusant pour lui d'avoir des absences, mais ça ne semble pas l'épuiser comme le font les grandes crises d'épilepsie. Il ne peut pas manquer d'oxygène, il est branché et les infirmières seront là. Sérieusement, vous pouvez et vous devez essayer de dormir. Pour être en forme pour les jours qui suivront...
- Mmm. Vous avez raison, probablement. Ce n'est juste pas très évident d'accepter que mon fils ne sera pas "bien" plusieurs fois dans la nuit... et que je ne peux rien faire pour l'aider.
- En effet. Bon, j'ai pris toutes les notes nécessaires pour faire un rapport à la pédiatre, je vous quitte et je vais voir les autres patients de l'étage. S'il y a quoi que ce soit qui vous inquiète, vous sonnez ici sur le bouton rouge et on viendra vous voir. Ça va aller?
- Mmm.
Le résident est parti, X-Man m'a pris dans ses bras. Le bal des questions existentielles a commencé. Et si c'est de l'épilepsie? Et si c'est le coeur? Et si c'est pire que le coeur et l'épilepsie? Et si c'est un cancer du cerveau? Et s'il ne se réveillait pas demain et que je ne m'en aperçois pas? Et si moi, (X-Man), je ne suis pas ici cette nuit et que ça tourne mal, je ne m'en remettrai pas... Et si les étudiants bloquent le pont demain matin, je peux avoir le numéro d'une hélicoptère?!?
On en était là de nos réflexions toutes plus utiles les unes que les autres quand dans la bassinette-lette d'à côté, le petit recommence à hurler. L'infirmière arrive à son chevet et les deux parents discutent calmement, mais nerveusement. C'est alors qu'on entend le mot "contagion" et "accès contrôlé à la chambre" et que nous arrêtons de respirer. La mère du petit demande des explications claires:
- Mais à l'urgence, on nous a assuré que ce n'est nullement contagieux et là, vous nous mettez en isolement? Qu'est-ce que ça veut dire? On a deux autres enfants à la maison, Madame...
- Non non non, ils se sont trompés dans les cas d'isolement. Votre fils n'est nullement contagieux. Mais nous devons attendre demain que la pédiatre confirme que la contagion est nulle avant de retirer l'affiche que l'on vient d'installer dans votre porte de chambre.
- D'accord. Merci.
L'infirmière est repartie et je ne pouvais pas respirer très bien sur le coup. Tout bas à X-Man:
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire de confusion? Et de contagion? C'est quoi l'affaire-là, hein? On nous fout dans une chambre avec un enfant contagieux sans nous en aviser? C'est supposé d'être drôle comme erreur, ça? Et c'est quoi, sa maladie au petit, hein? On va tous l'attraper et en crever tant qu'à y être? Bravo bravo l'équipe de soir... je vous décerne un prix, là!!!
- X-Mom.. calme-toi. On va sûrement nous rassurer.
J'ai pesé sur le bouton rouge. Panique de mère oblige.
L'infirmière est arrivée tout de go.
- Madame L'Infirmière... Vous pouvez nous dire si oui ou non, le petit garçon dans le lit d'à côté... qui est séparé du mien par un mince rideau décoratif, est contagieux? Parce que ce n'est comme pas la joie d'apprendre ça à cette minute précise de la journée...
- Non non non, X-Mom. Il y a vraiment eu une erreur d'affichage. Le petit garçon a un virus très rare qui ne s'attrape pas.
- Mais c'est un virus. Et qui dit virus dit: s'attrape, non?
- Oui, mais non. Il a eu un virus au départ qui s'est transformée en cette maladie. Une très mauvaise transformation, quoi.
- Mmm. Je comprends. Mais vous êtes sûre que X-Boy n'est pas en danger?
- Oui X-Mom, vous pouvez dormir tranquille.
- Mmm. Merci.
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Bon là, j'ai eu envie de péter une coche sur la réplique "dormir tranquille". Ça ne calmera jamais une mère dans un hôpital, franchement. Autant lui dire qu'en ce moment, elle a un teint de pêche et des cheveux resplendissants. De la crédibilité pure. Ouh là.
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Le père du petit co-chambreur s'est adressé à nous. (Il écoute aux rideaux!?! Tsss... comme si on faisait ça, nous!!!)
- Bonsoir... vous avez raison d'avoir eu peur. Mais je vous assure que ce n'est pas contagieux. Notre fils a la maladie de Kawasaki. C'est très très rare... et très dangereux. Ça attaque directement le coeur et ça peut causer un arrêt cardiaque.
- Kawasaki? (Je n'ai pu m'empêcher...) Comme la moto?
- Oui oui.. comme la moto. Étrange nom, hein?
- En effet. Mais le nôtre il a le syndrome de Opitz-C. Mais ce n'est pas une marque de voiture. Hahaha.
On a tous ri. Je ne pourrais dire si c'était un rire sincère, nerveux ou fataliste. Dans la même chambre de cet hôpital, se trouvaient deux oisillons rares.
Et à leurs côtés, des parents nerveux comme des poules pas de tête.
Bref, c'était un peu la basse-cour dans cette pièce exigue, où de surcroît, il fallait veiller fort au grain.
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C'est pas vrai que je fais du jeu sémantique de poulailler!!! Vous savez ce que ça veut dire?
Va te coucher, X-Mom.
Avant que le coq ne chante trois fois...
Doux Jésus.. je fais dans la parabole biblique?
Cela fera. On se retrouve dans... aucune idée.
Mais on se retrouvera.
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Ouh! j'adore la référence biblique, j'ai l'impression que les assiduités d'une certaine cigale dans la chorale du dimanche et plusse se répercute jusqu'à St-Banlieue, c'est comme la division des petits pains, je me pâme, hihi!!!
RépondreSupprimerEt tu es championne dans < le jeu sémantique du poulailler >, ça valait la peine d'attendre pour ce petit bijou de texte, vraiment tu t'es surpassée!
BizouXXX
Et les chemises???
Tu es donc une Fée-Chorale! J'aime l'image... une Fée-Chorale, ça offre à son public des bribes de magie de par sa voix mélodieuse et chargée de beauté...
SupprimerPour les chemises de l'archiduchesse qui doivent être vraiment sèches, elles sont rendues chez mon cousin Christian, car Frédéric les avait oubliées au bureau de Carolyne... Elles en auront fait, de la route, ces chemises.. À suivre.
BizouXXX
M'est d'avis qu'après tout ce chemin, elles seront trop petites car le mignon Schtroumpf aura bien grandi... on passera au suivant!
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