jeudi 27 octobre 2011

Humains à bord

Je suis encore chamboulée par la tragédie vécue par le collègue de X-Man. Et ça me fait poser de nouvelles actions. Qui dérangent la société, c'est clair.

Au menu: j'ai décidé de RESPECTER les limites de vitesse. Oui oui. Vous vous souvenez de ces jolis panneaux sur le bord des routes que l'on ignore bien souvent, se disant que de toutes façons, personne ne les respecte, alors pourquoi je le ferais?

Justement. Pourquoi?

J'ai choisi de le faire pour moi. Égoïste de même. Mais il n'est pas question que je devienne comme tous ces enragés du volant qui capotent totalement quand ils doivent attendre à un feu rouge. Ou encore à un arrêt temporaire lors de constructions sur la route. Vous avez remarqué à quel point les conducteurs s'énervent quand il y a de la construction? Quand des ouvriers RÉPARENT NOS routes? C'est d'un illogisme incroyable.

Ainsi, depuis vendredi dernier, je roule maximum 60 dans une zone de 50 et je roule 110 maximum sur l'autoroute. Vous voyez le topo. Je m'accorde un 10 km de plus pour ne pas faire faire une dépression aux automobilistes qui me suivent. Quoique, à voir leurs réactions depuis presque une semaine, je crois que l'on va me faire passer un test de conduite dans les prochains mois. Ben oui, hein, depuis quand quelqu'un (e) roule-t-il aussi sagement? C'est pas légal d'être droite de même. Arrêtez-moi.

On me dépasse en m'envoyant du doigt d'honneur, on tente de rentrer dans mon coffre, voire de me pousser par la télépathie? On me dépasse par la droite, ce que j'adore franchement. Je m'assure de leur envoyer un grand sourire au passage doublé d'un air de "Pis la vie, ça va chez vous?".

X-Man m'a fait promettre d'arrêter de sourire ainsi. Paraît que je peux m'attirer des problèmes. Un innocent à la casquette vissée au crâne risque de me rappeler à l'ordre. À l'ordre, hein? Je peux rire jaune? Ou rouge? Mais pas vert.

Je suis lasse de voir autant de gens conduire aussi dangereusement. Aussi inconsciemment. Aussi rapidement. Comme si leur vie en dépendait. Mais ont-ils consicence que leur vie et celle des autres en dépend???

Je discute largement avec X-Man ces temps-ci. Étant un représentant sur la route, il vit avec ce syndrome du "je vais être en retard". Il s'impatiente aux lumières, il dépasse les "lents" et il ralentit losrqu'il voit un policier. Pourtant, X-Man ne fait pas de grande vitesse. (je suis témoin, je lève ma main droite)

- Maix X-Man, tu serais prêt à respecter les limites de vitesse? Genre seulement 10 km au-dessus, comme moi?

- Mmm. Oui et non. Ça dépend des autres qui me suivent. Si je les sens agressifs, je ne veux pas les provoquer. Et à Montréal, si tu ne suis pas le trafic, tu causes un accident. C'est comme ça.

- Oui mais... c'est PAS correct!

- X-Mom, tu ne referas pas le monde...

- Pourquoi pas, hein???

- X-Mom...

- Ben quoi? Je suis écoeurée d'entendre tout le monde dire qu'ils sont en retard-fatigués-dans-le-trafic-brûlés. Si tout le monde accepte de vivre ainsi, je ne suis pas obligée. Plus on vieillit, plus on dit qu'il faut prendre le temps. Ben justement! Qu'est-ce qu'on attend pour être DANS le temps? Le vivre et arrêter de penser à dans cinq minutes si j'arrive en retard, je vais être dans la merde?

- ...

- Moi je dis, fuck les autres. Y'a rien qui va être assez important pour que je ne sois pas en retard. Si j'arrive à un rendez-vous 10 minutes en retard, ce sera ça. Et je partirai plus tôt la prochaine fois. Toi, X-Man, tu penses que tu vas être en retard à ta mort?

- X-Mom... où tu veux en venir? C'est l'accident de É. qui te met encore dans cet état?

- ...

- X-Mom. C'est correct.

- Mmm.

***

N'empêche que je pars le mouvement. Le "slow driving". Je suis membre no 1.

Qui embarque?

(Je vous fais une carte de membre si on dépasse les 10 adeptes!)

jeudi 20 octobre 2011

Quand la vie ne tient qu'à une paupière...

Hier soir, en revenant du boulot, X-Man m'a demandé de m'asseoir.

- X-Mom... tu te souviens de P., mon collègue?

- Oui.

- ...

- Qu'est-ce qu'il a? (Tout de suite, dans les yeux de X-Man, ça sentait la mauvaise nouvelle. Froid au coeur)

- ... C'est É., sa femme.

- ???

- Elle s'est endormie au volant de la voiture mardi, en fin d'après-midi et ... leur fils est décédé.

J'ai arrêté de respirer.

- Au bureau, c'est la grande commotion.

- ... J'imagine. En fait non, je ne veux pas imaginer.

X-Man a versé quelques larmes. (Moi c'était déjà le cas depuis plusieurs minutes) La discussion a dévié sur le "comment".

En effet. Comment "elle" va faire pour survivre à "ça"? Comment vivre avec ce sentiment atroce de "culpabilité"? Comment accepter que "elle", elle n'ait que quelques égratignures tandis que fiston a passé l'arme à gauche? Comment survivre avec ce drame? Comment se dire que "ça" devait arriver, comme ils se le feront dire? Comment regarder son conjoint en face et lui expliquer que "je suis tellement (x 1000) désolée.. j'étais si fatiguée, je ne me suis pas aperçue que je m'étais endormie"? Comment expliquer au petit frère âgé de un an (et à la garderie à ce moment) que son grand frère de 4 ans n'est plus là? Comment dormir à nouveau? Comment conduire à nouveau?

Comment respire-t-on quand on perd un enfant?

???

***

Je profite de cette "occasion" pour faire un appel à toutes (et à tous). C'est pas vrai que l'on peut TOUT faire, que l'on doit TOUT faire. Quand le petit dernier ne fait pas ses nuits, quand le plus vieux ne veut pas manger son foutu brocoli, quand le grand-père fait un arrêt cardiaque cette semaine-là et que le conjoint travaille plus de 60 heures, c'est NORMAL de se REPOSER. Et de demander de l'aide. Et de se dire: fuck, le ménage attendra deux jours, moi, je DORS.

J'en ai ce matin contre cette société de super-performance. De cette société qui engendre des mères-aux-cernes-si-bien-camouflés-par-un-maquillage-non-testé-sur-les-animaux. De cette société qui exige que TOUT soit fait rapidement-parfaitement-et-sans-fléchir.

Quand je dis à X-Man que je suis fatiguée, quand je m'endors en regardant la télé le soir à 19h00, quand je m'endors dans le lit du petit en plein après-midi alors que je tente de lui montrer l'exemple de la sieste, c'est parce que j'ai besoin de sommeil.

Quand je prends le volant et que je suis obligée de mettre un cd à tue-tête, d'ouvrir les fenêtres tout grand et de manger des bonbons pour garder l'oeil alerte, ce n'est pas BON SIGNE.

***

Ceci étant dit, je préfère "gagner" une contravention que de perdre ma raison.

***

Elle était où, la police, hein, pour É. ce soir-là?

***

Je suis désolée du message confus.

***

X-Boy a joué, littéralement, jusqu'à 3h00 du matin.
Belle façon de me rappeler de laisser faire la conduite automobile aujourd'hui.

...

***

jeudi 13 octobre 2011

Ne pas suivre le trafic.

Mercredi dernier, 5 octobre: une journée d'ateliers de bandes dessinées pour les classes de 5e et 6e année d'une petite école de Drummondville.

Stratégie: Partir mardi soir et dormir chez mes parents dans un village pas trop loin. Histoire de couper la distance en deux (et de diminuer la fatigue pour la stressée que je suis en pré-animation).

En pratique: J'ai fait une escale dans la maison parentale avec pour résultat: une nuit de non-sommeil. Agitée telle une puce sous les draps, malgré la noirceur totale que j'affectionne dans cette chambre au sous-sol (jamais inondé) et réveil à 4h30. L'angoisse que mon père, réveil-matin-humain pourtant toujours très fiable, ne m'oublie et que je sois en retard. Dah.

Résultat: J'ai eu une super belle journée d'animation. Les élèves étaient très gentils, passionnés et passionnants et l'énergie (voire cette adrénaline) était bien présente. À la fin de la journée, vers les 16h00, quand je suis montée dans mon bolide, la fatigue s'est repointée dans ma jolie tête. "Ouf, c'est terminé, je peux enfin rentrer chez moi", me suis-je dit, pour rester réveillée.

NDLR: Je suis du type "dormeuse au volant". Mmm. Une conséquence d'être une hyperactive non-médicamentée. Quand je reste en place et que je fixe la route plus qu'une trentaine de minutes, j'ai le cerveau qui se détraque et qui croit que c'est le temps de dormir. La solution: des disques de musique qui jouent à fond de train et que j'accompagne de ma splendide voix. Hem Hem. Et j'ouvre les fenêtres. Question d'avoir du vent et de partager ma voix avec les autres. Généreuse en tous temps. Rhô.

Bref, j'ai roulé tranquille sur l'autoroute jusqu'à cette sortie "Ste-Madeleine" que mon père m'avait fortement suggéré d'emprunter. Question d'éviter le trafic du retour à la maison dans la populeuse banlieue. Ce que j'ai fait. Non sans crainte de me perdre.

Et la crainte s'est avérée. Après avoir attendu pendant 20 minutes qu'un maudit train passe dans le milieu du village, je n'ai pas tourné au bon endroit. La route m'indiquait que je me rendrais à St-Damase. St-Damase??? De kossé? Connais pas. Mais ça ne sentait pas bon. J'ai tourné dans une cour de maison de campagne - là où le chien a tenté de casser sa chaîne pour me casser la gueule - et je me suis encore gourée de chemin. Parce que j'ai suivi le trafic. IL NE FAUT PAS FAIRE ÇA. "Depuis quand je suis une suiveuse, aussi?", me dis-je à voix encore plus haute que celle de Indochine.

Le panneau indiquait la 116. Je me suis souvenue que la 116 mène à Beloeil, ville qui se trouve de l'autre côté de Mont-St-Hilaire. En me rendant dans cette ville-à-la-butte-yuppie, je me retrouverais. Je connais ce chemin par coeur.

Sauf que nan. Rendue dans la ville de Mont-St-Calvaire (s'cusez), il y avait un trafic MONSTRE. Pare-choc à pare-choc. Et que je te klaxonne. Et que je te dépasse. Et que je te dévisage, pauvre nouille tu tournes ou quoi? (La pauvre nouille étant moi, complètement blonde pour la cause)

Exaspérée du trafic, j'ai décidé de prendre une rue à gauche. La gauche étant une valeur sûre pour me rapprocher de Ste-Banlieue. Sauf que les panneaux n'indiquaient pas que sur ce chemin, se trouvaient tous les yuppies-en-VUS et des !|"$$%& de travaux en PLEINE PENTE. La vraie de vraie joie de conduire une auto manuelle et de tenter de ne pas reculer dans le pare-choc en titanium du riche conducteur qui me suivait tout en parlant au cellulaire (ben oui) et en textant avec la langue... les mains étant occupées à masser ses pieds endoloris par ses chaussures en cuir italien-bio-vache-élevée-au-foin-sans-oestrogènes.

La soudaine (!) envie de pleurer s'est présentée comme option. "Non, X-Mom. Quand même, c'est pas le temps".

Mais justement, c'était une question de temps. Bordel, à vouloir prendre un raccourci, je venais de perdre une heure!!!!!! Je pouvais-tu être en beau saint-cibole? Et avoir envie de me ranger sur le côté comme une gamine et pleurer jusqu'à ce qu'un valeureux towingeur (beau mot) vienne me secourir?

Après avoir combattu mes larmes... tenaces bestioles presque virales, je me suis perdue dans les tites-rues de Otterburn Park. Mais en souriant, puisque Otter, c'est pas une loutre, ça, en français?

Bref, j'ai roulé tranquillement à nouveau sur la 133. Le vent dans les cheveux et la voix bien réchauffée.

Jusqu'à cette lumière à Richelieu.

Devant moi, deux voitures. Deux voies. Dans celle de gauche, où on peut tourner à gauche (ooouh) ou aller tout droit, se trouvait la première voiture qui voulait tourner et qui attendait son tour. Derrière elle, une voiture qui a décidé de ne pas attendre et de prendre la voie de droite, qui elle, ne sert qu'à tourner à droite. Après la lumière se trouvaient 6 ou 7 policiers qui interpellaient toutes les voitures qui continuaient tout droit.

J'ai cru à une sorte de barrage. L'instant d'une seconde, je me suis dit: On n'a pas le droit de prendre une voie strictement pour tourner quand on veut continuer, non?. J'aurais dû me fier à mon instinct. Car la fille d'en avant, elle l'a fait. Et moi, beau mouton, je l'ai suivie. Me disant que c'était correct.

MAIS NON!!! Les tits-policiers arrêtaient JUSTEMENT TOUS les conducteurs qui ont fait cette magistrale faute de conduite. Moi inclus.

- Madame, vous venez de prendre une voie qui est réservée pour tourner à droite.

- ... Je sais. Je me demandais justement si on avait le droit. (Non, hein?). J'ai suivi la fille d'en avant.

- Il ne faut jamais suivre les autres.

- Je sais. Je suis désolée. Je peux me ranger à côté des autres voitures?

Dans ce "stationnement improvisé", il y avait une vingtaine de voitures de gens, qui, comme moi, avaient péché par soif de gagner du temps. Beau piège, hein.

Une fois garée, la nervosité était bien là.

- Vous allez me donner vos papiers, svp.

- Les papiers? Hein? C'est lesquels déjà. (Bravo ici, wowo)

- Vos papiers d'assurance et vos immatriculations.

- Hein? Ben oui. Sont où déjà? (Mauvaise question à dire à voix haute. Fallait voir le regard accusateur)

- Alors?

- Hein? Euh... attendez, je les ai. Voilà.

Je lui dépose dans les mains une pochette en faux-cuir qui DÉBORDE de tits-papiers depuis l'an 424 avant J-C. Il farfouille et me lance:

- Vous avez toute une collection. Mais vous n'avez pas les bons?

- ??? Pardon? Les bons? Ceux de cette année?

- Ils n'y sont pas. Ça ne va pas bien, Madame.

- Pour aller bien faudrait que ça aille mieux. (Quelle logique) Parce qu'en ce moment, ça ne va pas du tout.

Et là, comme les plus grands clichés des films pour ados, je me mets à pleurer. Grande gamine tout empêtrée dans ses papiers et dans sa nervosité très évidente.

- Madame (sourire léger), je vais voir ce que je peux faire.

- Mais je vous jure qu'ils sont DANS l'auto, les BONS papiers. X-Man me l'a dit juste avant que je parte. Mais vous savez, je suis épuisée... je n'ai pas dormi de la nuit, je me suis perdue depuis une heure dans les routes obscures de Mont-St-Hilaire et je suis une vraie fille. Une fille qui braille comme une idiote devant un policier. À 32 ans, ça mérite une médaille, non?

- ...

Il est parti. Fallait que je retrouve mon calme. Je devais l'avoir laissé dans une pente vingt minutes plus tôt. J'étais là dans mon auto, à pleurer comme jamais... les sanglots, les renifles et le maquillage qui coulait. Le plus beau tableau de l'hystérie. Dans ma tête, tout s'embrouillait. "On n'en a pas assez, de la marde, hein de ce temps-là??? Après une deuxième inondation, les travaux qui n'avancent pas assez vite et tous les rendez-vous pour X-Boy *même s'ils donnent de supers résultats*, j'avais besoin de pogner mon premier ticket??? De passer la moitié de ma paye (pour une fois que je travaille!)`pour payer une ostie de faute de conduite??? C'est vraiment nécessaire??? Je n'avais pas assez pleuré dans les derniers mois, hein? Je paye pour là là???"

J'étais dans un mode d'autodestruction quand j'ai finalement trouvé les bons papiers dans le manuel du conducteur. (Bravo) Je sors de la voiture, drama-queen, les bras en l'air, victoire oblige.

Tous les policiers se braquent, le "mien" me dit de retourner immédiatement DANS ma voiture. "Vous n'avez pas le droit de sortir de votre véhicule, X-Mom".

???

On n'apprend pas ça dans nos cours de conduite, bordel. J'ai failli semer la panique totale. Par chance que mes neurones avaient fait en sorte que j'avais les deux mains en l'air. S'il avait fallu que je les aie dans les poches? On aurait cru que j'allais sortir une arme?

Rhôôôô.

Rien pour m'aider à arrêter de pleurer. Je suis retournée inonder mon siège et mon pare-brise. (ça existe, des essuie-glace pour l'intérieur?)

Le policier est revenu avec ma contravention. Un beau 156$.

- Merci. (On remercie les policiers, c'est beau la politesse, wow)

- Madame X-Mom... vous pourrez reculer dans la voie rapide pour sortir?

- ???

- Je répète. Vous pourrez reculer?

- Reculer dans un stationnement en pente parmi toutes ces voitures? NON. *J'ai levé le ton, malgré moi*.

- Mmm. Je vois.

- ÇA SE VOIT TANT QUE ÇA???  GROSSE NULLE AU VOLANT DÉGUISÉE EN RATON-LAVEUR??? (n'ai pas osé.)

- Je crois que ça va être difficile.

- Je vois. (ENCORE???)

- ...

- Madame X-Mom, je vais faire bouger les autres voitures afin que vous puissiez partir d'avant. Vous êtes prête?

- Oui. (renifle puissance 10)

***

J'ai roulé en pleurant sans arrêt jusqu'à la maison. Et je ne voulais pas sortir de la voiture. X-Man était rentré du boulot et Mamie-Z, qui gardait le petit, était encore là. Pas question que Mamie-Z me voit dans un tel état.

- Bonjour X-Mom-chérie.

- Salut (renifle puissance 8) X-Man.

- Ooooh. Mais qu'est-ce que tu as?

Et là, j'ai beuglé ma triste vie en moins de 2 minutes. Toute la rage contenue, la lassitude de vivre des "zaventures rocambolesques" et la frustration de travailler pour payer la polisse (câlisse, bon).

X-Boy, qui soupait alors, a éclaté en sanglots. Ben oui. "Quand maman pleure, je pleure aussi". (C'est pas un peu injuste comme vie, ça? Je ne peux pas être triste TOUTE SEULE??? Faut que le gamin compatisse?)

Mamie-Z se tenait droite, debout près du bambin-en-pleurs-pourquoi-donc?

Elle m'a ouvert les bras. Une vraie de vraie mamie. Et une vraie mère. Elle m'a laissé pleurer 34 secondes et m'a dit que j'avais raison d'être insultée. Personne n'aime se faire prendre en faute. Et oui, c'est fâchant quand on gagne si peu d'argent de le donner ainsi "volontairement". Puis elle a dit ceci, d'une voix tendre comme le chocolat:

- Bon, allez, X-Mom. Tu vas enlever ce maquillage tout dégoulinant et vous sortez au restaurant.

- Hein? Au resto? Comment ça?

- Oui, au resto. Tous les deux, en amoureux. Ça va vous faire du bien. Allez.

- Mais.. mais...

J'ai cessé les répliques. Combattu cette folle envie de m'apitoyer sur mon sort et d'aller pleurer jusqu'au sommeil dans mon lit.

X-Boy a cessé de pleurer quand je l'ai pris. Faut dire qu'avec le look-total-raton-écrasé-sur-le-bord-de-la-133, y'avait de quoi pleurer d'effroi! X-Boy m'a lâché un de ces sourires et je suis redevenue calme. (dans la mesure où je PEUX être calme)

Mamie-Z a repris le petit puis nous sommes partis au resto.

Au resto un soir de semaine? En amoureux?

Oui.

Et ce qu'on a ri.

Le beau temps après la pluie, comme le veut l'adage.

***

Et ce soleil, il était là grâce à Mamie-Z.

Merci Mamie-Z.

De tout mon coeur.

mercredi 12 octobre 2011

En rafale! (comme dehors, automne va!)

Je hais mon ordinateur. Il bogue, bogue et bogue encore. J'ai dit à quel point il bogue? C'est rendu que pour ouvrir une page, je dois attendre 135126 minutes et si j'ai le malheur *ooooh!* d'en ouvrir deux à la fois, je suis bonne pour un aller-retour Québec-Ste-Banlieue.
Qui plus est, depuis peu, je suis incapable de laisser des commentaires aux autres blogueuses (que je lis entre 2h00 et 3h00 du matin) et même SUR MON blogue. C'est-y pas la galère, ça? (Non, La Galère c'est le lundi soir, 21h00!)

Grmblblbl. Je vais m'acheter un portable. Promis juré craché. Dès que je trouve un avant-midi de libre pour magasiner avec mon frérot-tombé-dans-l'info-quand-il-était-petit et zoup, je serai une hyperactive du blogue à nouveau! (En passant, Steph*, j'ai perdu ton adresse de blogue et ça me fout en rogne... je ne peux même plus savoir comment tu vas à défaut de t'écrire un roman-de-nouvelles. Mais je ne t'oublie pas, tu fais partie de mes préférées! bisous!)

***

Les travaux sont terminés au sous-sol. Vous ne m'avez pas vue venir, hein? Nan. Pas un mot sur les zouvriers depuis le tout début, il y a trois semaines. Du grand silence pour du grand art. (Bon j'exagère, car si "ça" c'est de l'art, qu'est-ce que j'attends pour exposer au Louvre???) Et je rends à César ce qui lui revient: les zouvriers sont aussi des ouvriers-sans-le-z = des hommes compétents, courtois et efficaces. Le premier ouvrier, un grand mince aux yeux piteux (ça fait drôle pour un homme de construction) s'est occupé de refaire les bas de murs, la garde-robe de la chambre et de donner la couche de fond partout. Ça lui a pris plusieurs heures. Et nous avons discuté au maximum 20 minutes. Mais un 20 minutes édifiant.

- Ouvrier # 1 a fait un baccalauréat en sciences politiques puis il avait commencé une technique en travail social, mais comme il travaillait pour son père en rénovation pour payer ses études, il s'est découvert une passion pour la construction. Et voilà, il défonce des murs tout en réfléchissant à la société. J'étais impressionnée. Parce qu'il tenait un discours des plus cohérents et que POINT FORT: il a lui aussi trouvé que le proprio a une gigantesque araignée au plafond. Oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! (X-Man était réjoui, car parfois, on en venait à se demander si nous étions susceptibles? Non non non.)

- Ouvrier #2 était un peintre. "Un side-line". Un "jobber". Mis à pied à son usine, il repeinture des murs de maisons. Et il apprécie beaucoup son boulot. Son dada: les couleurs. Il a admis (OUIIIIIIIIIII!) que le proprio devait être un pur crétin (lui il a dit: un vrai trou d'cul, dixit!) pour repeinturer ça en blanc et refaire du stucco! (Tape là-dedans mec!) Et il a rajouté: par ailleurs, qui, en 2011, fait poser un tapis industriel gris dans un sous-sol??? (J'ai eu envie de lui offrir une bière, mais oh, on ne boit pas à l'ouvrage) Avant de partir, il m'a glissé un "Je ne veux pas paraître bizarre, mais vous avez une super belle aura, X-Mom. Vous dégagez une telle énergie, c'est dommage que vous soyez prise avec un proprio aussi trou d'cul".

Mon aura???

Je suis restée bouche bée. (Tu cherches un contrat bien payant pour faire une grosse pepeur à un crétin, peintre-chakra???)

- Ouvrier #3: LE PROPRIO (et un "ami" *je doute, là*)!!! ET c'est là que ça c'est vraiment TOUT gâché. Le lendemain que le peintre eut terminé son blanc-net-plus-ultra, le connard-en-règle s'est pointé avec une sableuse à diamants (?) pour sabler la colle qui restait sur le plancher AVANT de poser le tapis (étape finale).

Laisse-moi t'expliquer un détail, cher idiot. Quand on fait des rénovations, il y a UN ORDRE À SUIVRE. Ainsi, APRÈS avoir arraché un tapis (neuf = colle fraîche!), on SABLE TOUT DE SUITE. Ainsi, tous les ouvriers et les chaaaaarmants locataires POURRONT marcher sur le plancher SANS RESTER PRIS. Je vous le jure: ça m'est arrivé. Je suis restée longtemps à un endroit pour ramasser des bouquins et gnnnn, incapable de bouger. Le peintre aussi est resté collé à un certain moment. Un GRAND bravo!!! X-Man et moi avons tous les deux bousillé une paire de chaussures. Grmblblb.

Ainsi, cher proprio-du-bas-fond-cervical, on SABLE AVANT de faire les joints et la peinture. Ainsi la poussière immonde et infinie va se coller sur des murs sales et à refaire. PAS SUR DES MURS FRAIS REPEINTS. AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH! Me semble que ce n'est pas compliqué.

Qui plus est, le colon-de-la-propriété N'A PAS FERMÉ la porte de la pièce du fond qui nous sert de "débarras" et d'entrepôt pour TOUS nos biens "non-inondés" du sous-sol. Résultat: il y a 3 cm de poussière collante sur TOUTES nos affaires. J'étais tellement découragée, c'est la première fois que j'ai pleuré depuis l'inondation. Y'a que ça va prendre une éternité à tout épousseter. Les livres, les bandes dessinées, les outils, les jouets de X-Boy, bref 1351467617 cossins incongrus mais utiles.

On a juste ça à faire, ici. C'est bien connu. Je suis une mère au foyer.

***

Je change de sujet. Ça me fait enrager. Et je suis de bonne humeur. Oui oui!

***

X-Boy est un vrai petit garçon. Ce qui l'allume: les outils et la balayeuse. À tous ceux qui me disent: ouais, bon, X-Boy ne se déplace pas "vraiment" encore, je vous invite chez nous quand nous serons en train de monter la nouvelle bibliothèque IKEA. Parce que lundi (jour de grâce et de congé), nous avons TENTÉ (et réussi, ouf) de monter le meuble-télé dans un délai r-e-s-p-e-c-t-a-b-l-e. Mais nan. Fallait pas amener le petit dans ce nouveau terrain de jeu tapissé, dans le sens de tapis. Non non non. Môsieur a VU les tournevis, les tits-plats de vis et autres bebelles pour tenir les planches et Môsieur VOULAIT prendre TOUT ça. Et les amener bien loin dans le sous-sol, histoire de suçoter des écrous et de se refaire une santé de fer. (rhôôô. Facile facile facile comme humour, désolée) Ainsi, nous avons passé notre temps entre:
1- lire le plan IKEA
2- relire le plan IKEA (ça va dans CE sens, t'es sûre, X-Mom?)
3- cacher les outils-vis-et-ci
4- tasser X-Boy de nos jambes, littéralement
et 5- rerelire le maudit plan IKEA désormais humide grâce à la trace laissée par le garçon-mâchouilleur-de-papier.

On attire les ours avec du miel. Et des garçons-rampeurs avec des meubles à monter.

***

Ensuite, ce matin, je m'adonne à mon sport préféré: la balayeuse. Ne sachant pas que l'aspirateur-traîneau est un meilleur-ami-d'enfant, je roule ce dernier sans penser à X-Boy. Qui d'habitude, se fout pas mal de sa mère qui aspire la poussière avec le machin-vrombissant. Mais oh! Ce matin, X-Boy a découvert qu'il pouvait SUIVRE et AFFECTIONNER un appareil aussi mignon. (Faut avouer, notre aspirateur a l'air d'un i-mac, comme dans le temps) Tape-tape-tape... voilà que je me retourne et que le petit y va d'un tam-tam bien senti sur le traîneau et que patte-patte-main-main, IL SUIT l'appareil qui roule lentement dans n'importe quelle direction!!!!

Vous ne devinez pas la joie qui m'a habitée et qui m'habite encore?!? I-n-d-i-c-i-b-le.

Et j'ai aspiré de la poussière pendant un looooong moment. Et partout partout. Juste pour le plaisir de voir l'autre bambin marcher à 4 pattes (ou à 3, il a toute une technique!) et rigoler comme un dingue une fois arrivé près du tit-traîneau. (La seule question qui m'a dérangé les neurones: X-Boy n'entend pas le bruit du moteur ou quoi??? Me semble que je ne resterais pas collée à un tel moteur... mais bon, petite, je faisais des tours de Filter-Queen, au grand dam de ma mère...)

***

Tantôt, je marche tout près de X-Boy pour me rendre dans une autre pièce et HOP, tel un chat sur le speed, X-Boy a attrapé ma jambe en s'y aggripant.

J'ai enfanté un tigre ou quoi???

Faut voir le spécimen tenter de grimper aux murs lisses.

X-Boy serait Spider-Man?

Oooooh.

***

Je vous reviens bientôt. Je téléphone à Spielberg. Je crois qu'il y a matière à.

***