vendredi 11 février 2011

Le truc, c'est le canard!

Je n'avais pas raconté ma première semaine de sport avec X-Boy... Il y a de cela quatre semaines, X-Boy a eu sa première séance d'aquapoussette.

Je suis allée là bien naïvement, imaginant que l'exercice était pour le petit et que je m'émerveillerais à le voir s'agiter dans la poussette et dans l'eau. Erreur. L'exercice est pour les mamans. C'est de l'aquaforme pro-enfant, en ce sens que la bonne femme se dévergonde et sue comme une bonne devant son bambin qui la regarde en se disant: "Ben voyons, t'es déjà essoufflée? T'es pas à la veille de faire un marathon, môman!".

Résultat du premier cours: X-Boy a regardé, voire fixé, la poussette aquatique SANS RELÂCHE, avec ce non-sourire et cette mine sans émotion. J'ai presque eu le coeur brisé, moi qui suis habituée à des rires et des sourires 100% bio-craquants. Les autres mères ont eu à endurer les cris et les pleurs de leur tit-bébé. Je me suis trouvée chanceuse de ne récolter qu'un air de boeuf. Je suis sortie du cours complètement fatiguée et découragée de devoir porter X-Boy pendant 500 mètres de marche. Parce qu'évidemment, les poussettes (terrestres) ne sont pas admises et les stationnements sont tous réservés (c'est un cégep, des étudiants, ça ne marche pas!!!).

J'ai donc pris un congé de trois semaines! Meuh non... les virus ayant été mes meilleurs amis, je ne voulais pas les partager avec les autres. Je suis radine de ce côté.

Hier, ce fut donc la deuxième "immersion" de X-Boy. Par chance, il avait fait une sieste l'après-midi (une quoi???) et il s'était levé de bonne humeur! Arrivé dans le vestiaire, il s'est mis à raconter sa vie aux casiers (les murs ont des oreilles) et à ramper sur le plancher tout de fungus rempli. Tandis que je rassurais une mère inquiète que son bambin dorme trois heures l'après-midi et 12 heures la nuit (il a 4 mois, seigneur, c'est NORMAL!!!) , X-Boy se faisait un régal de fungus-poils-hirsutes. Môsieur léchait le plancher!!! Le cri d'horreur que j'ai lancé!!! Les autres mères ont toutes éclaté de rire et X-Boy a renchéri avec des "bobobo" on ne peut plus appropriés!

Une fois rendus près de la piscine, j'ai "briefé" le petit. "Là, X-Boy, tu souris, ok. Parce m'entraîner devant un visage morne, c'est démoralisant. Moi, quand tu t'entraînes en physio, j'y vais à grands coups de "youpiiiiii! Bravooooooooo! Encore!! T'es le meilleur!!!!!!!", alors j'attends un peu de compassion de ta part. On se comprend".

- Vavavava. (Va dans l'eau et tais-toi, tu me saoules avec tes grands discours, la mère.)

Bien installé dans sa poussette flottante, X-Boy a débuté son air d'ennui. Mais là, la professeure a sorti un bac rempli de tits-canards-jaunes et à cette vue, X-Boy est revenu sur Happyland. Quand il a eu le sien, il l'a brandi au ciel en criant et le tout St-Banlieue a été mis au courant que le truc, c'est le tit-canard-jaune pour rendre son petit homme heureux.

Tout le long du cours, il a conversé avec son ami de plastique, s'est amusé à le lancer hors-poussette (comme si j'avais juste ça à faire, nager pour te le redonner! oufeee) et à le lever haut dans le ciel en lui faisant faire la danse des jouets (chorégraphie tirée du répertoire exclusif de X-Boy).

- Mais il ne volera pas ton canard, bonhomme.

J'ai eu droit à un large sourire et à des battements de bras.

- Qu'est-ce que t'en sais, la vieille. T'as déjà perdu ton imagination? Continue de nager et va donc plus vite, je m'emmerde, là, tu sais.

Je me suis ainsi aperçue que je tire plus de la roche que du poisson lorsqu'il s'agit de faire des longueurs. L'orgueil étant ce qu'il est, je feignais devoir m'occuper du petit (total-occupé à détailler le fabuleux canard, ce qu'il est beau) et je lui faisais des guilis-guilis, question de reprendre mon souffle tout en ayant l'air d'être obligée de m'arrêter. Je suis pourtant amplement capable de suivre la prof en aquaforme, mais je constate que je ne sais vraiment pas bien nager. Toutes les mères y allaient de bon train, et moi, je traînais mon arrière-train doublé d'un bambin-poussettisé. La prof m'a suggéré de nager complètement sur le bord afin de pouvoir me reposer lorsque je serais trop épuisée. Elle a par ailleurs eu la délicatesse de me dire: "les gens qui ont peur des profondeurs nagent beaucoup moins vite, ils sont occupés à rester en mode survie. C'est plus éprouvant."

Je n'aime pas lorsqu'on met en lumière mes plus niaiseuses craintes. Mais bon, oui, j'ai comme cette peur de mourir lorsque je ne sens plus le fond sous mes pieds. C'est arrivé de même, sans prévenir, alors que je travaillais en Irlande du Nord et que je m'entraînais au gym de Belfast. (ça fait péteux, mais c'est le vérité!) J'ai tenté de faire une longueur et je me suis retrouvée en état de panique totale en plein milieu. Ça ne m'était jamais arrivé et depuis, ça reste dans mon mental. J'ai vécu beaucoup d'événements très stressants là-bas, je crois que c'est une réaction post-traumatique. Le cerveau est un incroyable organe top-complexe. Passons.

Ainsi, la séance avec X-Boy s'est si bien déroulée, qu'une fois dans le vestiaire, Môsieur a cherché à goûter aux nouveaux champignons sur le plancher tout trempé. D-é-g-e-u-l-a-s-s-e.

Et je fais une sortie contre le vestiaire de cet établissement.

Si vous organisez des cours avec des bébés et qu'il y en a une vingtaine d'inscrits en même temps, comment est-il possible de les changer s'il n'y a que trois tables à langer et deux chaises fixes au mur, avec, de surcroît, des ceintures pas assez grandes pour les enfants de plus de 25 livres? Comment est-il possible d'interdire aux mères de porter leurs bottes d'hiver et de les obliger à les laisser à l'entrée alors qu'elles ont en main une coquille très lourde et un sac format "Costco" rempli de serviettes et gogosses pour changer le petit? Jugez-vous pertinent de n'installer que deux bancs et que des mères se retrouvent forcées de laisser le petit patauger sur un plancher vibrant de cheveux cottonés et de champignons dans ce cas vénéneux? Et est-ce obligatoire de faire en sorte qu'un autre groupe de mères-bébés s'aligne dans le vestiaire alors que l'on sort du cours? La place se retrouve envahie de coquilles (rhâââ), de mères semi-à-poil et de bébés qui hurlent d'avoir mangé trop de mousses de plancher???

Rhâââââ. J'adore la logistique québécoise. Tout pour la famille, hein? Merci.

Le truc, c'est le canard, maman.

Avec un canard dans les mains, tu oublies tous tes soucis, regarde.

Tu as raison, X-Boy. Les canards sont des antidépresseurs efficaces.

Est-ce que tu crois que ça se vend en gélules-dissout-vite?

1 commentaire:

  1. X-Mom, je confirme: on habite la même Ste-Banlieue! Hihihi! Ton expérience avec le vestiaire me rappelle des souvenirs!;)
    Je te trouve pas mal courageuse de faire ce cours en hiver.

    RépondreSupprimer