Hier soir, après avoir pleuré avec ou sans raisons toute la journée, je suis sortie, habillée très chaudement, et je me suis perdue dans la tempête de neige. Perdue au sens bénéfique du terme. Pendant que X-Man donnait le bain (ou plutôt s'amusait comme un enfant lui aussi) à X-Boy, je suis partie de ma réalité pour une belle demie-heure.
30 minutes à braver le vent, à devoir marcher de dos pour respirer, à observer le vent se battre contre les corniches des maisons, à marcher dans le noir et le blanc, sans autres bruits que celui des bourrasques et des voitures qui roulent à 2 km/h pour ne pas emboutir un coin de maison.
La grande paix, les grands vents. J'étais un peu plus solide sur mes pieds. Et je portais mes fameuses bottes imperméables à la pluie comme à mes pleurs.
Je suis rentrée les joues rouges, les lunettes glacées et le coeur un peu plus léger. Avec X-Man, on a dressé des listes d'avantages et d'inconvénients de laisser X-Boy au CPE ou de le garder avec moi à la maison. La liste a été facile à faire. Et ça nous a éclairé l'esprit. Car il ne faut pas croire que si je suis la reine du drame et de la pleurotte, X-Man n'est pas aussi chamboulé par ce genre de remises en question. Dans un couple, il y en a un qui exprime, l'autre qui expire. Pas dans le sens d'expiration (de date!), rhôôô. (Tiens, l'humour revient, je vais mieux)
Ainsi, nous avons discuté, réfléchi et décidé d'attendre à ce matin, alors que la travailleuse sociale venait justement me rencontrer pour faire un suivi du "quotidien particulier" que je vis depuis la naissance du petit. Elle tombait à point et X-Man a même décidé de partir plus tard à ses rendez-vous afin de la rencontrer et de l'entendre sur les nombreuses nébuleuses flottant dans la maison concernant le "futur" proche de X-Boy.
Elle a été un vent frais (sans mauvais jeu de mot avec le vent froid de la tempête) et a bien écouté nos arguments. Les pour et les contre. Les raisons logiques et illogiques. X-Man a parlé plus que je n'aurais cru. Et le constat fut celui-ci.
Je (soussignée X-Mom) suis épuisée de m'occuper de X-Boy malade et les jours, et les nuits et je ne vois plus clair. Je suis lasse du système protocolaire du CPE et des maudits papiers à courir partout et surtout, de me sentir obligée d'amener mon enfant alors que je sais bien qu'il doit guérir et ou prévenir la contagion par les autres... mais dans ce système pourri, on force les parents à "placer" les enfants en garderie, sinon, "vous allez perdre votre place, bon". Je suis donc plus que lasse de me faire dicter ma conduite, alors que l'on avait convenu au départ, que X-Boy avait des besoins particuliers et que des efforts supplémentaires seraient mis en oeuvre. Or ce n'est point le cas. (Je cesse ici, sinon je m'emporte).
Résultat: Je ne veux pas que X-Boy retourne au CPE avant janvier. Car je crois qu'il a une bronchite (pourquoi pas, hein) et ce sera vérifié jeudi. Je veux passer un Noël sans angoisser à savoir si dans deux minutes, mon petit devra aller à l'urgence car il vient de développer un autre virus qui incubait. Bref, j'ai besoin de repos de cette logistique insupportable. Et X-Boy a BESOIN de dormir la nuit, et le jour. De retrouver sa routine, de faire ses exercices de physio, ergo, d'avoir une maman aux yeux moins cernés et remplie d'énergie.
Résultat: X-Man est aussi très épuisé de tout ce manège. Du fait que ni sa blonde ni son fils ne dorment depuis trois mois. Épuisé de passer ses fins de semaine à laisser sa blonde dormir afin qu'elle récupère et de se relayer un petit qui pleure sans arrêt, car évidemment, il profite du week-end pour être encore plus mal en point. X-Man est fatigué de travailler, de rentrer du travail et de voir son fils en piètre état et de faire des files d'attente au grand froid pour un xième rendez-vous à la clinique d'urgence.
Résultat: X-Boy sort du CPE jusqu'au 3 janvier. Jeudi, je demande au doc une dérogation médicale afin d'exclure le petit de ce monde de virus et de lui permettre de retrouver son souffle. Et s'il ne veut pas signer, le CPE dira ce qu'il veut, ils ne peuvent pas forcer des parents à amener un petit contre leur gré. S'ils décident de nous "sortir" de la place, qu'ils le fassent. Ce sera à eux d'avoir la réputation qui vient avec le fait d'exclure un enfant à besoins particuliers parce qu'il s'absente trop souvent pour guérir. (ça ferait un beau papier dans La Presse...)
Bref, la t.s. a été d'un grand support ce matin. Elle m'a fait ranger nos listes de pour et de contre, les calendriers du CPE, les dossiers à remplir pour eux. Posologie: vacances du cerveau et récupération jusqu'en janvier.
Elle sera là en janvier pour voir avec nous et avec le CPE si on recommence les procédures et qu'on refait un plan d'intervention (comme on appelle) afin que ce soit d'une simplicité inexistante en ce moment.
Et si en janvier, je me rends compte que tout va bien avec X-Boy quand il est à la maison et que je cesse d'angoisser avec des justifications à donner à une directrice d'installation, soit. Je le garde avec moi et je me fous de ce que les parents sur les listes d'attente pensent. "Voir si on perd un place à 7$!!"
Moi je dis: Voir si on perd la liberté de s'occuper de son enfant et de sa santé.
Tiens.
Sujet clos jusqu'en janvier.
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