Allez, je me gâte, je vous fais visiter ma boîte à souvenirs de Noël afin de vous démontrer à quel point ce Noël-ci, j'ai le coeur à la joie immense, les yeux pleins de pétille et les bras plein de câlins-cadeaux pour toute la planète...
Vous allez voir, être porteuse d'un X-Boy, c'est quelque chose.
Noël 2007: je suis enceinte.
Et oh, contrairement à la majorité des mères-bedons-ronds-sourire-scotché, moi je n'avais pas de bedaine ronde (malgré un 4 mois), juste un élargissement de la taille sur le large et une propension des hanches sur le plus large. Image nette: de dos comme de face, j'ai l'air d'avoir engraissé. Et de face: la face a compétitionné avec les hanches. Le look brique, parce que j'avais quand même une belle craque de boules au milieu.
Et surtout: pas de sourire scotché dans le faciès. Non, un sourire jaune, voire canari, avec un signal d'alarme quand on regardait tout au fond des yeux. Une tristesse, une angoisse et un désespoir inqualifiable de justement être enceinte de.
De quoi? Voilà ce qui n'était plus clair. J'avais passé une amniocentèse trois semaines avant le Joyeux Noël et les résultats arriveraient au début de janvier. Une amnio à mon si jeune âge, moi femme pétillante de santé et de bonnes habitudes alimentaires? Oui. À cause du dépistage pour la clarté nucale (à 400$ la mauvaise nouvelle en plus, ça devrait être remboursé!) qui a donné un ,1 de trop à X-Boy. Ainsi, un risque plus élevé de trisomie 21 ou d'un autre syndrome très grave que de perdre le bébé à cause de la looooongue aiguille de l'amnio.
Ainsi, je regardais ma belle-soeur la bedaine florissante (l'idée saugrenue d'être enceinte en même temps! Génétique, va!) et mon frère tout excités de voir la vie poindre sous un nombril et je regardais mon X-Man qui comprenait ma détresse. Pourquoi moi, pourquoi toi, pourquoi nous, pourquoi pas eux, pourquoi PERSONNE???
J'en voulais à la terre entière de me faire vivre cette épreuve, d'autant plus que pour moi, être enceinte signifiait vomir tellement que j'en saignais du nez une fois sur deux. (autre histoire)
Je regardais le sapin illuminé, les cadeaux sous l'arbre et j'avais envie de dormir. Dormir jusqu'à la date où l'on saurait ce qu'on fait avec le X qui grandit en moi.
J'avais mal, mais tellement mal d'avoir autant pleuré, d'avoir autant d'incompréhensions et d'incertitudes. D'être à la merci de la science, parce que oui, on en vient à se demander pourquoi on fait ces osties de tests atroces. Pour le futur madame, oui mais mon présent??? Qui s'occupe de mon présent???
Je regardais le bonheur autour et je me disais que j'avais de la chance d'avoir un X-Man aussi génial dans ma vie. Et j'espérais tout simplement que notre petit garçon verrait le jour et serait aussi heureux que nous deux, dans les jours sans nuages.
Et, le 27 décembre, alors que nous étions de retour au bercail, le téléphone a sonné. La généticienne annonce joyeusement: RIEN. Rien à signaler, tous les gênes sont là, rien en plus, rien en moins. Bonne année, Madame, passez le mot à votre conjoint. Et on se l'est passé, le mot. On a pleuré jusqu'au matin, de joie, de soulagement, de gratitude, de ouf-câlisse-c'était-donc-ben-rough. (on en vient à mal parler quand on est au bout de nos émotions!)
La planète qui nous entoure a su la bonne nouvelle. Je ne sais pas si des larmes ont coulé un peu partout dans les maisons, mais je sais que la paix est entrée quelque part cette journée-là. Quelque part dans mon corps, là où ça grouillait déjà de rires et de "vous vous inquiétiez tellement pour rien" dixit futur X-Boy.
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