jeudi 2 juin 2016

Se reposer pour écrire...

Je suis en repos "forcé"... mon corps a crié "famine-de-repos" cette semaine; je me tape probablement un ulcère d'estomac causé par une sympathique bactérie "mangeuse de paroi intestinale" et j'ai le coeur à la flotte... comme si j'étais sur un tout petit rafiot sur un océan lors d'une tempête tropicale même pas prénommée par les médias...

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Mais ça m'a donné le goût (jeu de mots!) de m'asseoir pour claviérer un peu, parce que bon, après avoir dormi, lu, redormi, relu et tenté d'écouter quelque émission de matante en matinée, je me suis dit: "ben là, ce qui te manque le plus dans ta vie depuis des mois, c'est d'écrire... tu attends quoi? Un autre ulcère?". *Non, pitié.

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Mais j'écris sur quoi au juste, en cette matinée où se lève réellement une tempête de pluie? Je ne sais trop. Pour celles qui me liront, ça sera un texte en ondulations. Comme des vagues de pensées. (entre deux nausées subjectives et non résolues avec Dame-Toilette) Haha.

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X-Boy est à l'école en ce moment. Et j'ai vachement hâte que l'année scolaire soit terminée. Après trois ans dans la même classe, je crois qu'il est temps qu'il bouge de classe. Et tout son corps et son attitude le réclament de plus en plus. Il faut dire que X-Boy, depuis la maternelle (si on peut appeler ça ainsi...) se retrouve dans la même classe avec les "fauteuils". C'est ainsi que l'on qualifie les enfants qui n'ont aucune autonomie physique. Il est ainsi en compagnie de fillettes (allez savoir, les gars ont peur des fauteuils?) qui, tristement, se voient grandement paralysées et sont fixées dans leur fauteuil toute la journée. La première année, ça convenait à X-Boy qui était épileptique et qui ne se déplaçait que très peu à quatre pattes. L'an dernier, grâce à la diète, il a commencé à se déplacer de plus en plus au sol et à se trimbaler sur quelques mètres avec sa marchette. Encore là, sa classe "mobilisée" lui convenait, car la prof est vachement consciencieuse et avec l'introduction de la diète cétogène, je ne voyais meilleure personne que celle-ci pour veiller sur le bambin. Néanmoins, à la fin de l'année dernière, j'avais questionné les instances à savoir s'il était possible de transférer X-Boy dans une classe de "marcheurs" vu ses progrès et ses besoins grandissants de se séparer de son fauteuil à roulettes... On m'avait répondu que non, il n'était pas encore assez "moteur" et que les enfants-marcheurs allaient trop "vite" pour X-Boy et qu'il peinerait à les suivre et ralentirait le "groupe", en quelque sorte. Soit.

Sauf que depuis la fin de l'été dernier, X-Boy a pris de l'aplomb. Voire de l'autonomie. Et un vif désir de se déplacer seul. Au sol ou en marchette. Grâce à sa monitrice de camp d'été "régulier" (oui oui, X-Boy fréquente le camp de jour de la ville et c'est magique, croyez-moi!), il a pu développer ses muscles en faisant de la marchette dans un gymnase immense tous les jours de ces semaines de "vacances" avec les "amis-normaux".

Ainsi, en septembre, quand il est retourné dans sa minuscule classe où s'entassent 5 fauteuils, 5 marchettes, 5 planches de verticalisation, la table de changements de couches, le bureau d'ordinateur, le bac à balles et les matelas de jeux au sol, X-Boy manquait de toute évidence d'espace pour se déplacer aussi librement qu'il le désirait. J'en ai fait part à son professeur, mais toujours la même réponse. X-Boy n'est pas encore assez autonome. Il sera mieux ici, on pourra lui faire faire ses exercices dans un contexte plus tranquille.

Mais il y a tranquille et tristement tranquille. Ne croyez pas que je dénigre ses camarades de classe, mais il faut avouer qu'à cause de leurs handicaps, X-Boy se voit être le seul qui "jase", qui bouge et qui manipule des jouets avec ses mains. C'est pour vous démontrer l'ampleur des limitations de son harem de filles méga-mignonnes, oh oui! (Y'en a une qui a une chevelure noire de jais à faire pâmer de jalousie toutes les coloristes du monde... et que dire de ses yeux noisette qui en disent long sur la beauté du monde, je vous jure!) Bref, X-Boy, on se l'est fait dire plusieurs fois, "dérange" les autres de par ses cris et ses "revendications". Ce qui est l'effet, malheureusement, du "groupe"... car X-Boy n'en a que faire que de rester assis et attaché dans son fauteuil, il veut BOUGER... Mais on "manque d'espace, de bras, de temps, de préposées, Madame" et on blâme plutôt le gamin d'être "turbulent" et de gueuler trop fort.

Pourtant, à la maison, le gamin, il ne gueule pas si fort. Il rit, il joue, il se déplace et il nous suit partout. Il ÉVOLUE. Ce que prône pourtant le fameux Ministère de l'Éducation, non? Depuis quelques semaines, on me rapporte qu'à l'école, X-Boy est fatigué, ultra-fatigué et qu'il refuse de manger et de boire... Mais c'est la roue qui tourne. Confinez un enfant à son fauteuil et il vous offrira son côté "fatigué"... X-Boy a une intelligence; celle de répondre à sa manière aux enseignements.

Et je croise fort fort les doigts pour que l'an prochain, il change de groupe. Même si ce sera plus "dangereux". Même s'il ralentira le groupe. Parce que mon feeling de mère me dit qu'il suivra le groupe. Malgré ce que le foutu Ministère peut en penser.

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Y'a du mouvement chez nous, ces derniers temps. Que ce soit X-Boy qui se balade en marchette d'une pièce à l'autre en chipant des objets "interdits" et en les déposant partout où on ne les trouvera pas, que ce soit dans mon corps qui joue à "j'ai la nausée, attention, ça monte et ça redescend finalement" ou que ce soit du côté professionnel pour X-Man, ça bouge.

Depuis mardi, X-Man a changé de boulot. Ou plutôt, il fait le même boulot, mais pour une plus grosse compagnie. Dans le jargon du business, on pourrait dire que X-Man s'est fait recruter. Il ne cherchait nullement à quitter son poste, car il adorait son travail. Et son équipe. Et tout ce qui venait avec.

Alors pourquoi il est parti? À cause du mouvement. X-Man en avait plus que marre du trafic montréalais-lavallois, son bureau-chef étant à deux ponts de notre rive montérégienne. Au bas mot, chaque semaine, il devait se rendre à une réunion le vendredi et il se tapait environ 4 à 5 heures de trafic. Personnellement, je n'aurais jamais supporté ce rythme de vie. Quand je me retrouve dans le trafic pour aller à Ste-Justine, il me vient un moment où j'ai des idées très sombres et où je me demande à quoi bon être un humain si c'est pour se retrouver coincé dans sa bagnole à attendre que "tout le monde" il avance, que tout le monde il arrête de regarder l'accident de l'autre côté de la rue, que tout le monde il arrête de voyager seul dans sa grosse BMW parce que hein, les transports en commun, c'est pour les pauvres et ça pue, tsé...

Bref, quand un autre employeur a offert un poste grandement convoité dans le milieu à X-Man-très-réputé-dans-son-milieu, il y a eu matière à de grandes réflexions. Pendant plusieurs soupers, on a sorti la liste des pour et des contre et le facteur "trafic et épuisement lié au trafic" a pesé lourd dans la balance. Le nouveau bureau-chef de X-Man se trouve à 45 minutes AVEC trafic de la maison. Et bon, la compagnie, étant beaucoup plus grosse et ancienne, offre également des avantages sociaux qui nous sauveront la vie avec un X-Boy grandissant et nous-mêmes qui vieillissons et développons des bobos de tits-vieux avant l'âge. Hahaha. (Je ris, mais quand je regarde les rapports des examens de la condition de mon dos, je vois bien que je vieillis avant l'âge. Thanks to le poids de X-Boy.)

Ce qui fait que X-Man sera enfin à la maison les vendredis soirs, avant 20h00. Cela fera 10 ans que nous sommes en couple et nous vivrons enfin nos premiers vendredis soirs en amoureux. Et nos samedis matins "tranquilles", car X-Man récupérait de ses périples voituriens toute la journée du samedi... avant de reprendre la route le lundi matin pour d'autres contrées plus ou moins éloignées... Je saurai enfin ce qu'est un vendredi soir "relax", un vendredi soir où je ne serai plus seule pour la routine du dodo de l'enfant-chéri. Un vendredi soir où j'aurai envie de préparer un souper pour fêter le week-end...

La tristesse qui me reste au coeur face à ce changement important dans notre vie familiale? Le lien qui m'unissait à ses collègues de travail. Allez savoir, on ne se voyait que très rarement, mais grâce aux histoires racontées par X-Man et à quelques messages écrits à mon attention par certains d'entre eux sur les réseaux sociaux, ils étaient devenus mes "collègues de travail à moi aussi". Je les aimais tous, sans exception. Et ils me manqueront. C'est un deuil étrange, mais il est là. Et je n'aurai pas de "party d'adieu" pour tourner la page.

X-Man oui, chanceux.

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Pour terminer sur une note plus heureuse (on voit bien qu'il y a des creux de vague dans mon estomac, ça se transpose!), j'ai envie de vous jaser de mon premier répit en solo. Oui oui, le week-end dernier, alors que X-Man se trouvait en Abitibi depuis une semaine afin de terminer son contrat avec la petite "boîte", j'avais un répit de booké au Centre Philou pour X-Boy. Quand j'avais réservé cette fin de semaine "off", je n'avais pas réalisé que je serais seule, sans X-Man. Et j'ai failli annuler, car voyons, le répit, il nous permet de nous retrouver en amoureux...

Mais hop, j'ai saisi l'opportunité. Et bien que oui, je me sois sentie un peu coupable (sentiment difficile à éradiquer) de laisser l'enfant en "vacances" avec ses potes "pareils comme lui" et surtout avec les meilleures éducatrices spécialisées du monde, je me suis sentie libérée. Légère comme l'air. Légère comme lorsque j'étais célibataire et étudiante à l'université et que je n'avais aucun horaire "familial" à respecter. Une magnifique sensation retrouvée, oui. Et modifiée, car je ne suis plus l'étudiante célibataire, je suis une femme-mère-amoureuse qui a vécu une panoplie d'expériences depuis bien des années.

Avec tout ce bagage au coeur, je me suis laissée guider par mes envies. À mon retour de la maison de répit, je suis allée chercher un "take-out" de Thaïlandais (un nid d'amour; quel nom savoureux, non!) et ma voisine-amie m'a invitée à marcher dans le quartier pour faire notre "sport-facile" hebdomadaire. Pour une fois, j'ai pu dire oui sans demander à X-Man si je pouvais sortir là, là, tout de suite, sans brosser les dents du petit, le mettre au lit, attendre qu'il soit calme et que X-Man soit revenu de sortir les poubelles pour sortir à mon tour (le jeudi soir, on a notre routine, vous avez la vôtre aussi!). J'ai enfilé mes runnings, pris 10$ dans mes poches et j'ai rejoint la copine qui s'échappait, de son côté, de sa routine...

Nous avons longuement marché, ce soir-là. Nos discussions étaient plus légères, comme l'air du temps et le coucher de soleil de ce soir de fin mai. Nous avons terminé notre promenade au bar laitier, là où on sert les meilleurs sorbets-sans-produits-laitiers (pour mon estomac capricieux!) et les meilleurs cornets "normaux" de la région... Ce soir-là, à mon retour, j'ai lu sans regarder le cadran et je me suis endormie la lumière allumée. Comme quand j'étais étudiante, sauf que là, le livre ne m'emmerdait pas.

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Les vagues se transforment en raz-de-marée. Je dois aller me ravitailler dans mon paquebot-de-lit...

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À plus, moussaillons!




4 commentaires:

  1. C'est tellement plaisant de te relire! Bon retour et prompt rétablissement!

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  2. C'est tellement plaisant de te relire! Bon retour et prompt rétablissement!

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  3. Enfin! Vous êtes revenue! Ne partez plus, svp!

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  4. Merci! Du bonheur à vous lire, chaque fois! Même au compte-gouttes!

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