Je me suis fait bien discrète sur la bloguosphère depuis au moins deux semaines. (Si vous étiez en train de vous ronger les ongles, cessez, cessez!) Il y a qu'il s'en passe-t-y des affaires sur ma joyeuse planète... Allez, je me remets en selle de clavier. (Faut que je me libère les neurones, ça surchauffe!)
1- X-Boy gagne le grand prix: une hospitalisation en haute saison!
Pour l'Halloween cette année, X-Boy a choisi de se déguiser en petit morveux. Dans le sens de morve. (woah, je me dérouille, laissez-moi deux ou trois lignes!)
Ainsi, jeudi le 27 octobre, à 16h00 pile-poil, X-Boy a commencé à pleurer. À chaudes larmes. Nous, vilains parents, nous allions au lancement d'une bande dessinée québécoise intitulée Biodôme qui se déroulait au ... Biodôme. Original de même. Wouah. (Mais c'était chouette. Sans jeu de mots, allons) Dès lors, petite-gardienne-adorée (je ne vous ai pas parlé d'elle... elle est g-é-n-i-a-l-e!) fut inquiète toute la soirée de voir le gamin aussi triste. Lui, qui, d'habitude, couvre sa gardienne de sourires, de câlins et d'or. Oh oui, parce qu'une gardienne "spécialisée", ça vaut tout son pesant de lingot.
La nuit de jeudi à vendredi a été inexistante. X-Boy a pleuré, reniflé, morvé. Bref, un gros rhube bien fulgurant.
Vendredi, j'ai commencé à être un peu inquiète. Bambin-pleureur se penchait constamment la tête sur le côté afin de s'appuyer l'oreille contre son épaule. Docteure-Maman a diagnostiqué: une ostie d'otite??? C'est pas vrai??? (Désolée pour le sacre. Remplacez-le par torpinouche) X-Man est revenu du boulot et a commencé à angoisser.
NDLR: Je ne généraliserai point, mais ici, "l'homme" n'a pas de sang-froid lorsque le petit a le sang trop chaud... X-Man ne tolère vraiment pas bien les maladies du petit. Dans le sens qu'il s'impatiente, se fâche après la société et il perd un temps précieux à chercher QUI a refilé le morpion à SON enfant. Moi je dis: calme-toi les nerfs, pompom. Mais bon, l'Homme a ce sentiment d'impuissance en horreur. Ce qui est une force en soi, il brûlerait l'eau pour sauver son gamin de la souffrance. Mais quand l'enfant est malade, MOI, j'ai BESOIN de CALME et d'AIDE SEREINE. (Ce sera dit!)
Samedi matin, X-Boy s'est réveillé (a-t-il dormi? Nan... ) en pleurs. En toussant, en se frottant l'oreille, avec les yeux vitreux et cette bouille des mauvais jours. Étant quelque peu jet-set cette semaine-là, je devais assister au lancement d'un roman écrit par une grande copinette qui vit dans ma patrie de jadis-vie-de-femme-libérée. Le coeur en questions (X-Boy va-t-il être correct? X-Man va-t-il survivre? Les Canadiens vont-ils gagner ce soir? (s'en fout!), j'ai roulé jusqu'à destination afin de remplir mes devoirs de bonne amie. Et je suis contente d'y avoir été. Car ce bref instant de partage de gloire littéraire m'aura permis de prendre une pause du pré-enfer-hospitalier qui débuta le lendemain.
À mon retour au bercail, X-Man faisait dans la nervosité justifiée.
- X-Boy a vomi trois fois. Une fois (sur moi) ce matin et trois fois tantôt. Il ne veut RIEN avaler. Ni boire.
- Mmm. Ça ne va pas. Viens ici mon petit bonhomme que je t'examine la santé.
Constat: depuis vendredi matin, X-Boy n'avait RIEN avalé. Je mettais ça sur le dos des sécrétions-vilaines, mais là, qu'il vomisse sans RIEN ingurgiter = mauvais signe. Très mauvais signe. J'ai téléphoné à K, infirmière-sans-le-papier (quand t'as trois garçons, tu portes ce titre) qui m'a suggéré de lui donner du pédialyte afin qu'il se réhydrate. Et de voir s'il le conservait. Et zoup, je suis allée à la pharmacie acheter tout l'attirail de la guérison d'une pseudo-gastro et NON, X-Boy a refusé d'avaler ne serait-ce qu'une gorgée de cette charmante potion "aux fruits".
Le simple fait de lui présenter une cuillère, un gobelet, un morceau de biscuit le faisait vomir. (Parfois, j'aimerais avoir ce réflexe devant un sac de croustilles!)
Constat: on s'en va à l'hôpital.
- X-Man, on soupe et on part.
- T'es sérieuse?
- Oui.
- D'accord.
NDLR: Dans les situations d'urgence, X-Man retrouve son sang-froid et devient le partenaire idéal. Fiou.
À quelques minutes de notre départ, X-Boy a vomi un grand jet. Deux secondes plus tard, il nous a fait grâce de son premier vrai sourire en deux jours d'abstinence-du-bonheur et il s'est mis à gazouiller.
- ???, nous sommes-nous exclamés.
Nous avons donc déposé le petit dans le bain et il s'est mis à jouer, à rigoler, à taper dans l'eau comme si rien n'était. Conclusion: on va passer la nuit ici et si demain matin il vomit à nouveau, on part en pays du germe-grimpant-supposément-contrôlé.
Rrronfl. Zzz. Une grande nuit de repos.
Dimanche matin, 7h00. X-Boy se réveille en crise. On accourt au chevet et Bleurk-fois-mille, ça nous dégueule ça abondamment. (Mais tu dégueules QUOI, au juste, hein???)
Trois minutes plus tard, X-Boy (et nous) était dans la bagnole. Avec tout le tit-kit-du-parfait-locataire-de-chambre-d'hôpital bien prêt. (Docteure Maman SAIT que le petit, il ne va PAS bien du tout.)
À l'urgence, on prend le billet. "Ding". Déjà? Même pas le temps d'enlever notre manteau? Est-on au Québec?
Dans la salle de triage (là où on lave notre linge sale en famille, rhôôô), l'infirmière écoute la "petite histoire d'un grand phénomène médical" et prend ses signes vitaux.
- Il ne fait pas de fièvre.
- Non. Il ne fait JAMAIS de fièvre.
- ?
- Mmm. X-Boy est très particulier. Mais je suis ainsi également. Jamais de fièvre. Ma température "normale" est très très basse. Donc quand je fais 37,5, comme fiston en ce moment, je délire. Comme X-Boy en ce moment. (Fallait entendre les sons délirants qui sortaient des entrailles gutturales de mon petit combattant. À faire frémir les morts, en cette veille d'Halloween!)
- Mais il ne fait pas de fièvre?
JE PARLE CHINOIS???
X-Man a réexpliqué la "chose". Perplexe, mais gentille, l'infirmière a classé X-Boy "code urgent" vu la possible (m'a t'en faire, moi, des possibles!) déshydratation et les plaintes (les lamentations oui) du petit.
Une heure plus tard, on entre au palais de l'urgentologue. Palais = une salle minable aux murs dépeinturés. Avec comme seule décoration artistique, une goutte de sang séché juste à côté de la table d'examen. Accueillant. (Mais c'est la veille de l'Halloween, on pardonne)
Urgentologue-fraîchement-sortie-de-l'université arrive, l'air bête. Accueillant fois deux.
Elle examine rapidement le petit.
- Il n'a rien à la gorge. Je vois un début d'otite. Rien de bien alarmant. On va lui donner une dose d'antibiotique ici. S'il la garde, il repart à la maison.
- Et s'il ne la garde pas?
- On va le garder ici.
Simple de même. Le petit avale, tout est beau? Permettez-moi d'en douter.
X-Boy, n'étant pas sourd (une si petite otite ne rend pas quelqu'un malentendant, hein?), comprend le jeu. "Si j'avale le sirop-aux-bananes, je retourne dans le confort de ma maison?". Soit.
Il a avalé (après 462626 batailles cuillère-bouche) l'antidote-magique. L'infirmière qui "surveillait" le petit (dans une autre salle... dah) est passée. Confirmation: il va bien, votre petit. Seulement une otite. Bonne journée.
???
Dans la voiture, j'ai verbalisé ma colère. Gentiment, car quand quelqu'un a une otite, il ne faut pas crier. J'ai un sens inouï du respect. (...) X-Man a approuvé. "Une urgentologue de merde". Voilà notre diagnostic à nous.
Car 20 minutes plus tard, X-Boy a remis au plancher son tit-sirop-jaune. Et il n'a plus cessé de dégobiller. Quel passe-temps appréciable, non?
VROOOOOOOOOUM. 17h00. Direction hôpital. Au triage, un infirmier au regard compétent. Dans le coin gauche, une mère convaincante. Dans le coin droit, un père convaincu. Au centre, un X-Boy complètement K-O qui n'a même plus la force de délirer et qui, de toute évidence, a perdu au moins deux livres en moins de quatre heures.
- On l'hospitalise sur le champ. Cet enfant est très souffrant. Vous me suivez dans la salle 15.
Vroooooum. On a roulé la poussette avec le reste-d'enfant dedans jusqu'à la salle 15. On lui a fait enfiler une jaquette-bleu-malade et on a attendu. Autour de nous, plein de patients bien malades, mais souriants. Au regard rempli de compassion. Et de "lâchez-pas". Et de "c'est tellement triste un enfant malade, ça ne devrait pas être permis".
Vers 22h00, le doc-sauve-la-vie est arrivé avec les résultats des prises de sang.
- Une très grande déshydratation. On lui pose un soluté dans quelques minutes. Il a une belle otite. Mais un enfant ne vomit pas pour une simple otite. On le garde sous observation au moins 48 heures. Il faut trouver ce qu'il a. Je vous envoie lui faire des radiographies des poumons. Un infirmier viendra vous chercher. X-Boy est souffrant. Je ne comprends pas que vous soyez venus ce matin et que l'on ne l'ait pas gardé immédiatement.
- Il ne faisait PAS de fièvre, dis-je, découragée.
- Mais ce n'est pas un argument. Vous connaissez votre enfant. Et il vomit sans arrêt. C'est une situation urgente.
- Merci docteur. (Soupirs pas subtils du tout.)
- Je reviens vous voir avec les résultats des radiographies. Ce pourrait être une pneumonie. Courage, nous allons le guérir, ce petit bonhomme.
Doc-au-cerveau-fonctionnel est revenu une heure plus tard. Résultat: ce n'est pas une pneumonie.
J'ai été soulagée. Je parle au "je" parce que X-Man était parti à la maison. Après 22h00, un seul parent peut rester.
23h30. Nous avons enfin eu la chance d'avoir une "vraie" chambre. En pédiatrie.
NDLR: Je souligne ici que l'ambiance dans la salle des hospitalisations temporaires était détendue, voire amusante. Les infirmiers-ères souriaient aux patients, faisaient leurs examens en douceur et racontaient des blagues aux préposés-ées aux bénéficiaires. Tout autour de nous, ça respirait le calme. Malgré la détresse qui nous habitait. X-Man et moi avons été impressionnés de ce climat rempli de professionnalisme et de gaieté. Était-ce parce que c'était l'équipe du soir? Ou la veille de l'Halloween? Allez savoir. Mais ça rassure sur l'humanité.
Minuit. X-Boy s'est enfin endormi. Bien branché par les veines à son liquide de survie.
Je me suis assoupie.
Le coeur emmêlé dans des barbelés.
Et j'ai attendu le matin avec impatience.
Que la pédiatre le délivre du mal et ne le soumette plus à la tentation. Amen.
NDLR: Je suis athée. Mais dans des situations intenses, je prie Dieu-Allah-Bouddha-Jojo-Savard-et-le-Père-Noël.
La suite tantôt. Hé ho, j'ai un gamin qui morve à nouveau depuis hier, 14 novembre! Pourquoi nous donner un répit, hein?
Ha! Non!
RépondreSupprimerSi j'étais une case de BD, elle serait pleine de noir et de signes de colère!!!
De un pour cette injustice (on ne pourrait pas avoir un break s.v.p.)
De deux pour cette première visite à l'hôpital, grrr....
De trois pour cette suite que je ne peux pas lire maintenant, et comme ma vie à moi aussi est compliquée, je ne sais pas quand j'aurai la chance de revenir!
Solidairement, Jx
*En passant, j'ai partagé ton texte sur l'accident sur mes réseaux... Faut le dire, faut le partager.