Salut, les amoureux!

Aujourd'hui, au bord du terrain de mon voisin, se trouvaient deux amoureux de plâtre sur leur petit banc de bois. Deux statues qui ornaient le gazon de la cour arrière de mon voisin-veuf-depuis-cet-hiver. Deux statues qui "représentaient" mon voisin et feu-sa-femme. Deux statues qui, en cette chaude journée de juillet, s'en sont allées dans la voiture d'une inconnue.

Depuis un mois déjà, mon voisin est amoureux d'une autre femme. Au tout début de cette relation, j'avais croisé Voisin et j'avais remarqué chez lui, une petite lueur dans les pupilles. Une petite lueur qui avait bien besoin de revenir, même si, dans sa rationalité, c'était "trop tôt".

Il m'avait raconté sa rencontre amoureuse. Une collègue de travail, qui, depuis des années, le côtoyait bien gentiment. Très respectueuse de son deuil, elle se plaisait à l'épauler et à dîner avec lui, par-ci, par-là.

Voisin m'avait dit:

- Je ne peux pas croire que je suis amoureux à nouveau. Déjà??? Tu imagines l'affront?

- L'affront... euh, je vais être directe, mais elle est morte, N. Tu ne la trompes pas...

Il avait éclaté de rire. Je lui fais souvent cet effet. (Mais faut lui voir les rides de bonheur autour des yeux et les fossettes qui lui creusent les joues. Qui résisterait à l'envie de le faire rigoler?)

Il était reparti le coeur léger vers sa maison et je m'étais sentie privilégiée d'avoir accès à des émotions aussi vives, encore une fois.

Depuis ce jour, sa nouvelle amoureuse dîne avec lui tous les midis. Mais comme ils veulent garder ça secret au travail (pour éviter les jugements faciles), elle part 15 minutes après lui. Il la quitte sur le pas de la porte en l'embrassant passionnément. Je me fais quelques fois petite et je les observe par un minuscule coin de fenêtre.

La semaine dernière, Voisin a décidé de changer ses fauteuils. Il les avait déposés dans son Pick-Up et un soir, X-Man les as vus bien assis dans le sofa, à s'embrasser comme des adolescents.

Soupir.

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Aujourd'hui, ce sont les "vieux" amoureux défraîchis qui ont quitté la demeure.

Comme quoi la vie, elle continue vraiment.

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