vendredi 8 janvier 2010

Noël est trois temps, Part two

Noël 2008: Je ne suis plus enceinte.

Mais je ne suis pas plus heureuse. Non, c'est triste à entendre, j'ai beau avoir un bébé top-mignon dans ma vie depuis le mois de mai, les interrogations et les angoisses envahissent encore plus mes pensées. Il ne faut pas croire que les sourires de X-Boy ne me réconfortent pas, au contraire. Mais ils n'effacent rien.

J'ai le coeur à mourir, mon X-Boy ne fait RIEN. Ne me regarde pas quand je parle, ne se tourne pas quand un son fort se fait entendre, ne tient pas sa tête, ne prend pas ses pieds, ne joue pas avec ses mains, ne manifeste pas sa faim, sa soif, ne met pas les jouets dans sa bouche. Et il a 7 mois.

Son cousin, lui, fait TOUT. Il marche à 4 pattes, se tient debout avec de l'aide, mange des morceaux de nourriture, sautille dans son exerciseur, babille, sourit, essaie de taper des mains et met tout dans sa bouche. ET il a 7 mois.

Et oh, je sais que vous allez dire qu'il ne fallait pas comparer et tout le toutim. FOUTAISE, y'a pas un parent qui réussit cet exploit, pas une personne sur terre qui ne regarde pas si c'est mieux tondu chez le voisin. Et malgré les grands-parents remplis d'amour pour les 2 bambins, à part égale, juré craché, et le frère et la belle-soeur avec leurs yeux compatissants et affectueux, il n'y a rien à faire. X-Man a beau sonder mes pupilles, il n'y voit que du noir. Et dans les siennes, c'est bleu foncé.

Et c'est là que ça éclate. Un 26 décembre au matin, en plein salon de la maison familiale. Je donne X-Boy à son père et je gueule. Je rage, je pleure, j'enrage et je vomis presque. Badtrip émotionnel. Grave. Et ça se tait autour. Ça m'observe, m'écoute et attend.

X-Boy se retrouve sur Tonton-D, Tatie-C me prend dans ses bras et mes parents délivrent le lot de paroles. X-Man essuie mes larmes et se retient. Mamie-D ne se retient pas (elle pleure en écoutant Bambi! haha) et on pleure en concert. Car il y a la réalité qui est là, devant nous. Et qui ne nous regarde pas. Allez savoir, X-Boy n'a peut-être pas jugé bon de répondre à nos questions. Et cette réalité grandit, et s'en ira où? Marchera-t-il, parlera-t-il, mangera-t-il et me regardera-t-il enfin quand je dirai son nom???

Car c'est ça qui fait le plus mal. Le regard ailleurs, volontaire ou non.

C'est une douleur innomable. Je n'en demandais pas tant... J'en étais venue à me dire que je m'en foutais qu'il marche ou non, tout ce que je veux, c'est un regard franc. Un geste de reconnaissance.

X-Man vous dira que X-Boy en faisait quelques fois. Chacun son interprétation.

Mais vous savez quoi?

Ces regards clairs, je les ai eus cet automne. Presque un an après cette période noire. Et ce, grâce à des lunettes. Grâce à des oreilles désormais libres des monticules de cire collés. Grâce à une tête maintenant opérée et toute ronde. Grâce à la lumière de l'été, aux journées passées à rire et à jouer ensemble. Grâce à l'espoir que X-Boy cachait au fond de ses gestes désordonnés.

Et vous savez quoi?

Ce Noël-ci, en 2009, j'ai encore pleuré.

Mais très peu. Et de joie. Pourquoi? Parce que X-Boy reconnaît Mamie-D et Papy-J, parce qu'il lève les mains et crie de bonheur quand il me voit et parce qu'il me donne des bisous plein de bave dégueulasse.

Et vous savez quoi?

Je collectionne les chandails mouillés de bave et j'en ris.

De tout mon coeur, juré craché.

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