mercredi 4 février 2015

Bonne fêteeeeee diète!!!

Cela fait un an pile-poil que X-Boy suit la diète cétogène! Un an qu'il ne fait plus d'épilepsie! Un an qu'il ingère des tonnes de margarine, d'oeufs, de lait d'amandes non-sucré-vanillé, d'huile d'olive et de canola et de petits fruits dans ses smoothies-spéciaux-huileux! Un an qu'il prend du poids, qu'il grandit et qu'il progresse à petit pas! Un an que l'on calcule, mesure, pèse toute sa nourriture trois fois par jour (+ les deux collations) et que l'on lave, relave, dégraisse des gobelets huileux! Un an que l'on cuisine deux mets à chaque repas! Un an que l'on se pile vachement sur les pieds dans notre cuisine-labo-de-merde (fallait que ça sorte) et que l'on se dit que les architectes des années 80 étaient vraiment des hommes imbéciles qui confinaient leurs joyeuses cuisinières dans un mini-espace où elles se sentiraient donc comme des Reines, les chanceuses.

Bref, ça fait un an que notre vie beigne (sans sucre, hahah!) dans l'huile et c'est littéralement le cas.

Et ça ne me tente pas de parler de la diète, j'en rêve/cauchemarde les nuits où X-Boy refuse de tout manger et où mon sprinter-de-cerveau s'inquiète car il est impératif que toute la nourriture prescrite soit absorbée pour assurer l'efficacité du traitement pendant encore une autre année.

Ça me tente de parler de nos vacances aux Îles-de-la-Madeleine, bon.

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Si vous retournez en arrière dans mes billets, vous vous souviendrez peut-être que l'avant-départ pour nos premières vacances-en-amoureux-pendant-plus-que-deux-nuits-et-surtout-LOIN-de-X-Boy avait été très rock'n'roll. X-Boy avait fait des épisodes de crises de larmes très intenses, des otites et des réactions aux antibiotiques. À deux jours du départ, j'étais moi-même en larmes et en panique, me disant que bordel, ça me servait à quoi de planifier quand tout fout le camp?!?

Par chance, Marie-la-super-gardienne m'avait rassurée en me disant que je ne pouvais rien faire de plus qu'attendre que X-Boy aille mieux et que c'est ce qu'elle ferait à "ma place", à la maison avec lui. Elle avait bien raison. Et que comme moi, si ça dégénérait, elle irait à l'urgence. Et que comme moi, elle paniquerait mais se ressaisirait, car devant l'ennemi, on trouve toujours la force de combattre. Et son amoureux, un infirmier-en-devenir, et sa mère seraient là. Trois supers-héros pour s'occuper du mien? Nous pouvions partir tranquille.

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Le matin du départ, à 6h00, il pleuvait si fort que je me demandais si le bateau de croisière ne se noierait pas! Arrivés à bon port (oh le jeu de mots), il fallait voir les membres de l'équipage transporter nos bagages sous un réel déluge et tous les passagers patienter sous un chapiteau de fortune, les pieds dans l'eau et la boue. X-Man était fébrile, hâtif. Moi j'étais triste de laisser X-Boy, perdue et impressionnée par tout ce qui se passait autour de nous. Et surtout par les autres passagers qui avaient tous l'âge d'être nos parents... ou nos grands-parents. Nous étions les "jeunes" du groupe, bien collés l'un contre l'autre dans un coin glacial du chapiteau. X-Man rigolait et imitait les "vieilles" qui se souciaient de leur mise en plis sous leur tit-casque de plastique transparent. Je souriais en coin, terrifiée à l'idée de monter à bord d'un bateau de croisière pour la première fois. Je n'ai pas le pied marin, contrairement à X-Man qui pourrait être la réincarnation de Noé. (Surtout celui du film sorti il y a quelques temps: Russell Crowe? Moui!!)

L'heure de l'embarcation a sonné. Nous nous sommes dirigés à bord par une longue passerelle inclinée et les portes se sont refermées. J'ai eu le vertige. Comme la première fois où je suis montée à bord d'un avion et que je me suis aperçue que je ne pourrais en ressortir que lorsque nous serions rendus à destination... L'équipage nous a fait une réunion-touristico-sympathique dans le salon-bar-rouge et on nous a offert un "drink" et quelques grignotines. On nous a guidé vers nos cabines au "sous-sol".

Oh. L'étroitesse des corridors pour se rendre. Le nombre de petites portes sans fenêtres avec un tit-numéro... La senteur de "renfermé", les lumières indiquant les sorties de secours, les tapis à l'aspect vieilli, les murs beiges, beiges, beiges. Les plafonds bas. La non-présence de lumière naturelle, les néons qui grésillent. (Bon, ils ne grésillaient pas, mais ça faisait plus glauque!) Et la grosse clé avec notre numéro de chambre qu'il fallait tourner raidement dans la serrure pour ouvrir la porte (le sas hermétique, oui!) de notre palace.

Oh. On nous avait attribué une cabine "plus spacieuse", car j'avais expliqué à la réceptionniste que X-Man, la nuit, se transforme en Ronfle-Man, et qu'il serait grandement apprécié d'avoir deux lits simples séparés. Le plus d'espace il y a entre mes oreilles et son nez, le plus de sommeil je peux espérer avoir... Notre cabine était donc composée de quatre lits simples. Deux au sol et deux suspendus que l'on pouvait rabattre. Mais qu'on a laissé fermés sinon je crois que je mourais de claustrophobie. Sur nos lits, un oreiller de carton et un matelas de mousse trop usé caché sous des draps blancs et une couverture en laine rose (couleur vomi). Entre nos deux lits, une petite table fixée au sol sur laquelle rentraient de peur le cellulaire de X-Man, nos bouteilles d'eau et mon paquet de bouchons pour les oreilles. Nos deux valises devaient restées cachées sous les lits, sinon nous ne pouvions plus nous déplacer! Et à côté de la porte de la chambre, se trouvait la salle de bain dans laquelle il y avait (luxe!) une douche. Sauf que la douche était AVEC la toilette. Ainsi, on se lavait en embrassant du genou la cuvette et en espérant que notre savon ne tomberait pas dans le bol! (C'était pas le moment de rêver de prendre une douche en duo!)

Bref, notre logis temporaire n'avait RIEN d'accueillant (surtout pas le son ambiant = vrombissement du moteur) et je me questionnais déjà sur ma capacité à passer trois nuits dans cette pièce encore plus minuscule que notre cuisine-labo, c'est peu dire! X-Man, lui, n'avait de yeux que pour le reste du bateau (et moi aussi, finalement!) et son enthousiasme a vite chassé mes considérations "design" pour faire place à l'excitation de partir à l'aventure ensemble. X-Man avait visité les Îles étant adolescent et ses souvenirs étaient remplis de plages et de vues à couper le souffle. J'avais décidé de mettre le cap sur ces images, car sous nos pieds, le bateau se faisait aller dans les vagues...

Nous nous sommes installés au bar et X-Man a bu sa première "bière des Îles". C'est là que nous avons fait connaissance avec un couple de "jeunes" dans la quarantaine avancée qui auront été, tout le long du voyage, les meilleurs compagnons que l'on puisse trouver sur une croisière de l'âge d'or. Ils avaient un humour i-n-c-r-o-y-a-b-l-e et étant Gaspésiens d'origine, ils auront été mes phares pour me rassurer tout au long du trajet qui n'aura pas été de tout repos, vous l'aurez deviné.

Car avec X-Mom, rien n'est ordinaire.

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La suite plus tard, je dois aller voir mon petit poisson d'enfant à l'école. Sa prof d'éducation physique veut me montrer une nouvelle sorte de flotteurs avec lesquels il fait des prouesses olympiques! (on devra réhypothéquer la maison si on veut s'en procurer, c'est clair!)

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1 commentaire:

  1. Oh! Comme c'est passionnant et comme on sait déjà que le suite ne sera pas ordinaire (je te connais! ;o) je me meurs d'impatience!

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